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Citations de Victor Hugo (8700)


La Légende des siècles/Le titan

IV L'EFFORT


         Quoi ! L'eau court, le cheval se déferre,
L'humble oiseau brise l'œuf à coups de bec, le vent
Prend la fuite, malgré l'éclair le poursuivant,
Le loup s'en va, bravant le pâtre et le molosse,
Le rat ronge sa cage, et lui, titan, colosse,
Lui dont le cœur a plus de lave qu'un volcan,
Lui Phtos, il resterait dans cette ombre, au carcan !
Ô fureur ! Non. Il tord ses os, tend ses vertèbres,
Se débat. Lequel est le plus dur, ô ténèbres !
De la chair d'un titan ou de l'airain des dieux ?
Tout à coup, sous l'effort... — ô matin radieux,
Quand tu remplis d'aurore et d'amour le grand chêne,
Ton chant n'est pas plus doux que le bruit d'une chaîne
Qui se casse et qui met une âme en liberté ! —
Le carcan s'est fendu, les nœuds ont éclaté !
Le roc sent remuer l'être extraordinaire ;
Ah ! dit Phtos, et sa joie est semblable au tonnerre ;
Le voilà libre !

p.354
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Il appelle. Quelqu'un ! Quelqu'un ! Il appelle toujours.
Rien à l'horizon. Rien au ciel.
Il implore l'étendue, la vague, l'algue, l'écueil ; cela est sourd. Il supplie la tempête ; la tempête imperturbable n'obéit qu'à l'infini.
Autour de lui l'obscurité, la brume, la solitude, le tumulte orageux et inconscient, le plissement indéfini des eaux farouches. En lui l'horreur et la fatigue. Sous lui la chute. Pas de point d'appui. Il songe aux aventures ténébreuses de cadavre dans l'ombre illimitée. Le froid sans fond le paralyse. Ses mains se crispent et se fument et prennent du néant. Vents, nuées, tourbillons, souffles, étoiles inutiles ! Que faire ? Le désespéré s'abandonne, qui est las prend le parti de mourir, il se laisse faire, il se laisse aller, il lâche prise, et le voilà qui roule à jamais dans les profondeurs lugubres de l'engloutissement.
Ô marche implacable des sociétés humaines ! Pertes d'hommes et d'âmes chemin faisant ! Océan où tombe tout ce que laisse tomber la loi ! Disparition sinistre du secours ! Ô mort morale !
La mer, c'est l'inexorable nuit sociale où la pénalité jette ses damnés. La mer, c'est l'immense misère.
L'âme, à vau-l'eau dans ce gouffre, peut devenir un cadavre. Qui la ressuscitera ?
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Il y a comme un bruit de cloche qui ébranle les cavités de mon cerveau ; et autour de moi je n'aperçois plus cette vie plane et tranquille que j'ai quitté, et où les autres hommes cheminent encore, que de loin et à travers les crevasses d'un abîme.
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" errer est humain , flâner est parisien "
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Et attendez un peu de temps, laissez se réaliser cette imminence du salut social, l’enseignement gratuit et obligatoire, que faut-il ? un quart de siècle, et représentez-vous l’incalculable somme de développement intellectuel que contient ce seul mot : tout le monde sait lire ! La multiplication des lecteurs, c’est la multiplication des pains. Le jour où le Christ a créé ce symbole, il a entrevu l’imprimerie. Son miracle, c’est ce prodige. Voici un livre. J’en nourrirai cinq mille âmes, cent mille âmes, un million d’âmes, toute l’humanité. Dans Christ faisant éclore les pains, il y a Gutenberg faisant éclore les livres. Un semeur annonce l’autre.
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Ce n'est rien de mourir, c'est affreux de ne pas vivre.
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L'univers sans le livre, c'est la science qui s'ébauche ; l'univers avec le livre, c'est l'idéal qui apparaît.
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La science est l’asymptote de la vérité. Elle approche sans cesse, et ne touche jamais. Du reste, toutes les grandeurs, elle les a. Elle a la volonté, la précision, l’enthousiasme, l’attention profonde, la pénétration, la finesse, la force, la patience d’enchaînement, le guet permanent du phénomène, l’ardeur du progrès, et jusqu’à des accès de bravoure.
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Qu'on soit aimé d'un gueux, d'un voleur, d'une fille,
D'un forçat jaune et vert sur l'épaule imprimé,
Qu'on soit aimé d'un chien, pourvu qu'on soit aimé !
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Il y a donc dans une boutique où se fabriquent les lois et les budgets un maitre de maison, le conseil d'état, et un domestique, le corps législatif.
Aux termes de la Constitution, qui est-ce qui nomme le maitre de maison? M Bonaparte. Qui est-ce qui nomme le domestique? La Nation. C'est bien.
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Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose absurde. L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s’est écroulée sur nous, si nous examinons, d’après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s’est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu’elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s’admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences. (dans Claude Gueux)
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La nuit on ne voit rien,
Le jour on voit très bien,
D'un écrit apocryphe
Le bourgeois s'ébouriffe,
Pratiquez la vertu,
Tutu chapeau pointu!
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Libération n'est pas délivrance.On sort du bagne,mais pas de la condamnation
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Le démon ne peut plus être sauvé par l'ange !
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Pour juger un destin il en faudrait connaître
Le fond mystérieux ;
Ce qui gît dans la frange aura bientôt peut-être
Des ailes dans les cieux !
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Oh ! comme avec terreur, pilotes en détresse,
Nous nous apercevons qu’il nous manque la foi,
La foi, ce pur flambeau qui rassure l’effroi,
Ce mot d’espoir écrit sur la dernière page,
Cette chaloupe où peut se sauver l’équipage !
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- Je l’appellerai Catherine, dit-elle.
Ce fut un moment bizarre que celui où les haillons de Cosette rencontrèrent et étreignirent les rubans et les fraîches mousselines roses de la poupée. […]
Maintenant c’était Éponine et Azelma qui regardaient Cosette avec envie.
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Elle sentit le froid à ses mains, qu’elle avait mouillées en puisant de l’eau. Elle se leva. La peur lui était revenue, une peur naturelle et insurmontable. Elle n’eut plus qu’une pensée, s’enfuir ; s’enfuir à toutes jambes, à travers bois, à travers champs, jusqu’aux maisons, jusqu’aux fenêtres, jusqu’aux chandelles allumées. Son regard tomba sur le seau qui était devant elle. Tel était l’effroi que lui inspirait la Thénardier qu’elle n’osa pas s’enfuir sans le seau d’eau. Elle saisit l’anse à deux mains. Elle eut de la peine à soulever le seau.
[…] Elle marchait penchée en avant, la tête baissée, comme une vieille ; […] de temps en temps elle était forcée de s’arrêter, et chaque fois qu’elle s’arrêtait l’eau froide qui débordait du seau tombait sur ses jambes nues. […]
Parvenue près d’un vieux châtaignier qu’elle connaissait, elle fit une dernière halte plus longue que les autres pour se bien reposer, puis elle rassembla toutes ses forces, reprit le seau et se remit à marcher courageusement. […]
En ce moment, elle sentit tout à coup que le seau ne pesait plus rien. Une main, qui lui parut énorme, venait de saisir l’anse et la soulevait vigoureusement. Elle leva la tête. Une grande forme noire, droite et debout, marchait auprès d’elle dans l’obscurité. C’était un homme qui était arrivé derrière elle et qu’elle n’avait pas entendu venir. Cet homme, sans dire un mot, avait empoigné l’anse du seau qu’elle portait.
Il y a des instincts pour toutes les rencontres de la vie. L’enfant n’eut pas peur. 
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Cosette songeait tristement ; car, quoiqu’elle n’eût que huit ans, elle avait déjà tant souffert qu’elle rêvait avec l’air lugubre d’une vieille femme. Elle avait la paupière noire d’un coup de poing que la Thénardier lui avait donné, ce qui faisait de temps en temps dire à la Thénardier : - Est-elle laide avec son pochon sur l’œil !
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Aux bois, ainsi que toi, je n’ai jamais erré,
Maître, sans qu’en mon cœur l’horreur ait pénétré,
Sans voir tressaillir l’herbe, et, par le vent bercées,
Pendre à tous les rameaux de confuses pensées.
Dieu seul, ce grand témoin des faits mystérieux,
Dieu seul le sait, souvent, en de sauvages lieux,
J’ai senti, moi qu’échauffe une secrète flamme,
Comme moi palpiter et vivre avec une âme,
Et rire, et se parler dans l’ombre à demi-voix,
Les chênes monstrueux qui remplissent les bois.

- A Albert Dürer-
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