Citations de Victor Hugo (8676)
Puisque de mon esprit, de mon cœur, de mon sang,
J'ai fait l'âcre parfum de ces versets funèbres,
Va-t'en, livre, à l'azur, à travers les ténèbres.
[…] Le poète a une fonction sérieuse. Sans parler même ici de son influence civilisatrice, c'est à lui qu'il appartient d'élever, lorsqu'ils le méritent, les événements politiques à la dignité d'événements historiques. II faut, pour cela, qu'il jette sur ses contemporains ce tranquille regard que l'histoire jette sur le passé; il faut que, sans se laisser tromper aux illusions d'optique, aux mirages menteurs, aux voisinages momentanés, il mette dès à présent tout en perspective, diminuant ceci, grandissant cela. […] II faut qu'il sache se maintenir au-dessus du tumulte, inébranlable, austère et bienveillant; indulgent quelquefois, chose difficile, impartial toujours, chose plus difficile encore […]. Il faut qu'il soit attentif à tout, sincère en tout, désintéressé sur tout, et que, nous l'avons déjà dit ailleurs, il ne dépende de rien, pas même de ses propres ressentiments, pas même de ses griefs personnels; sachant être, dans l'occasion, tout à la fois irrité comme homme et calme comme poète. Il faut enfin que, dans ces temps livrés à la lutte furieuse des opinions, au milieu des attractions violentes que sa raison devra subir sans dévier, il ait sans cesse présent à l'esprit ce but sévère : être de tous les partis par leur côté généreux, n'être d'aucun par leur côté mauvais. La puissance du poète est faite d'indépendance.
On s'aime, on se sourit, on se rit, on se fait des petites moues avec le bout des lèvres, on s'entrelace les doigts des mains, on se tutoie, et cela n'empêche pas l'éternité. Deux amants se cachent dans le soir, dans le crépuscule, dans l'invisible, avec les oiseaux, avec les roses, ils se fascinent l'un l'autre dans l'ombre avec leurs cœurs qu'ils mettent dans leurs yeux, ils murmurent, ils chuchotent, et pendant ce temps-là d'immenses balancements d'astres emplissent l'infini.
On a voulu, à tort, faire de la bourgeoisie une classe. La bourgeoisie est tout simplement la portion contentée du peuple.Le bourgeois, c'est l'homme qui a maintenant le temps de s'asseoir. Une chaise n'est pas une caste.
La solitude fait des gens à talents ou des idiots.
après la philosophie il faut l’action
C'est une étrange prétention des hommes de vouloir que l'amour conduise quelque part.
Car la musique est douce, fait l'âme harmonieuse, et , comme un divin chœur, éveille mille voix qui chantent dans le cœur!
Il faut une limite même au dîner...
La gloutonnerie châtie le glouton...
L'indigestion est chargée par le bon dieu de faire la morale aux estomacs...
En toute chose, il faut écrire à temps le mot."fini"
DONA LUCREZIA
[...] S’ils ne savent pas qui je suis, je n’ai rien à craindre ; s’ils savent qui je suis, c’est à eux d’avoir peur.
Qui lit pense, qui pense raisonne. Ne pas raisonner, c'est le devoir ; c'est aussi le bonheur. Ces vérités sont incontestables. La société est assise dessus.
Sous la république, beaucoup de faits irréguliers s'étaient produits. La parole était libre, la presse était libre ; on disait en pleine rue ce qu'on voulait ; on imprimait sans contrôle ni censure ce qu'on voulait.
Tandis qu'Ursus parlait, Homo s'était glissé près du poêle. La main de la petite endormie pendant entre le poêle et le coffre. Le loup se mit à lécher cette main. Il la léchait si doucement que la petite ne s'éveilla pas.
Sans la vanité, sans la coquetterie, sans la curiosité, sans la chute en un mot, la femme n'est pas la femme. Il y a dans sa grâce beaucoup de sa faiblesse.
Être toujours sourdement furieux, c'était la situation intérieure d'Ursus, et gronder était sa situation extérieure. Ursus était le mécontent de la Création.
Un mal moral, un mal moral profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n'est autre chose que l'excès des tendances matérielles.
Effet de Printemps
Ce premier regard d'une âme qui ne se connaît pas encore est comme l'aube dans le ciel.
C'est l'éveil de quelque chose de rayonnant et d'inconnu.
Rien ne saurait rendre le charme dangereux de cette lueur inattendue
Qui éclaire vaguement tout à coup d'adorables ténèbres et qui se compose
De toute l'innocence du présent
Et de toute la passion de l'avenir.
C'est une sorte de tendresse indécise
Qui se révèle au hasard
Et qui attend.
C'est un piège que l'innocence
Tend à son insu et où elle prend
Des coeurs sans le vouloir et sans le savoir.
Il est rare qu'une rêverie profonde ne naisse pas de ce regard là où il tombe
Toutes les puretés et toutes les ardeurs
Se concentrent dans ce rayon céleste et fatal qui, plus que les oeillades les mieux travaillées des coquettes, à le pouvoir magique de faire subitement éclore au fond d'une âme cette fleur sombre, pleine de parfums et de poison,
Qu'on appelle l'amour.
La conjonction de deux
De deux étoiles.
III
Effet de printemps
Qu'y avait-il cette fois dans le regard
De la jeune fille ?
Marius n'eut pu le dire.
Il n'y avait rien
Et il y avait tout.
Ce fut un étrange éclair.
Le Paris de 1862 est une ville qui a la France pour banlieue.
Satan a deux noms: Il s'appelle Satan et il s'appelle Mensonge.