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Citations de Vincent Borel (101)


Barcelone- 1934

-Sert, le peintre des Rockfeller, de la cathédrale de Vich ?
- Oui, celui que du temps de Primo de Rivera on appelait le Tiepolo de la dictature. Eh bien, il a accepté de signer des fresques pour mon café. Une fantaisie monumentale à la gloire des colonies.
Antonio laisse échapper un sifflement d'admiration. La puissance d'imagination du peintre, sa gamme d'ocres, de sépias et de noirs sont remarquables.
( p.309)
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Barcelone- 1934

- Je me vois mal devenir leur patron, aux gars, songe Antonio.Ah bien sûr, ça ne serait pas pareil si c'était moi qui choisissais avec qui travailler.
Insensiblement, sans s'en rendre vraiment compte, il passe de l'autre côté. Cela signifie quoi, l'autre côté ? La barrière des classes est-elle infranchissable ? Serait- ce pécher contre son camp que de changer de position ? Y songer, n'est-ce pas déjà changer un peu...Soudain il se rend compte qu'il n'est ni pour ni contre rien.
( p.316)
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Océan indien- 1934

- Écoeurés et ruinés, bien sûr, interrompit Niel Stuart, l'unique ancien combattant de la tablée. Vous savez, quand on a eu sa jeunesse esquintée par la guerre, même si physiquement on en est sorti indemne, il ne vous reste plus grand-chose, au civil.Je ne parle pas en mon nom, bien entendu, j'ai eu beaucoup de chance, mais je me fais la voix des milliers d'autres. Les femmes parties, les illusions perdues, un monde que l'on ne reconnaît plus quand on revient,et qui n'a guère envie de vous, même s'il vous a fêté en héros, puisque vous êtes devenu sa mauvaise conscience.
( p.291)
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Barcelone- -1930

Quelque chose d'énorme, et qui n'a d'autre désir que d'abattre l'ordre ancien, injuste, inique et intolérable, veut sortir de sa chrysalide.Cela cherche à exploser ainsi que tombent les vieux quartiers de Barcelone qu'Antonio retrouve après ses années au désert. Des bâtiments jamais vus se dressent pour l'Exposition universelle .Comme le pavillon construit par Mies van der Rohe pour la république de Weimar. Cubiste, géométrique, aéré, lumineux. Oubliés les appartements bourgeois, les chambres de bonne et les sous-sols loués aux crève- misère. Table rase du passé, bienvenue au confort et aux désirs de l'homme nouveau.On veut vivre pour soi et d'égal à égal.
( p.198)
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Paris-1931

Le commerce étant la seule paix qui vaille, les industriels du textile et de la chimie ont construit des ponts par-dessus les rancœurs nationalistes.
( p.228)
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Larache, Maroc - 1928

B.semblait aussi avoir apporté aux portes du désert de quoi étancher une intense soif d'interdits.Outre les Francais et les Russes traduits en espagnol, il y a des auteurs plus sulfureux. Niezstche, Bakounine,Marx, Barbusse.Tous ces noms, dont les idées agitent les colonnes des journaux, bénéficient de pauses bienvenues.Car Antonio se fait écrivain public pour ses camarades, de pauvres gars illettrés, arrachés à leur terre par l'injuste conscription. Ils viennent le voir pour se faire lire les lettres et pour qu'Antonio écrive leurs réponses.
( p.171)
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Larache, Maroc--1928

Il ne classe pas les livres, il les dévore. Il s'enfonce avec passion dans le paradis abandonné par un certain officier B. mort au front sans descendance et dont tout le monde a oublié le nom.Il n'y a que cette initiale, B., inscrite en tête de chaque livre lu, pour rappeler le bref passage de cet inconnu sur la terre.
- J'aurais aimé te connaître, monsieur B , pense souvent Antonio en ouvrant un livre.

( p.170)
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- Toujours à critiquer, à vouloir détruire sans jamais rien avoir à proposer.Je vous le dis, les anars foutront la merde plus sûrement que les fascistes ! dit souvent Antonio.
Les communistes sont, quant à eux, organisés et rationnels. Contrairement à ce que craignent les patrons, ils ne réclament pas l'abolition de toute propriété. (..)
- Il ne s'agit pas d'un rêve fou, ni d'une utopie, c'est juste possible et charitable. Presque chrétien. Jésus et son Sermon sur la Montagne : celui-là aurait-il été le premier des communistes ? plaide Armand

( p.249)
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Barcelone- Automne 1933

Après des funérailles grandioses comme on n'en avait pas vu depuis la mort de Gaudi, la Barcelone d'en-bas était entrée dans la nouvelle année commencée comme on retourne en prison.Le sifflet des usines, le piétinement des hommes en bleu de travail pesaient terriblement. Tout retrouvait son rang ancien, la hâte menaçante du contremaître, l'amertume et la frustration. Ceux de 1931 avaient eu l'espoir du grand soir. Leur printemps est froid et ressemble à la nuit.(p.278)
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Barcelone- 1932

La République a ôté les crucifix des bâtiments publics, elle a cessé de verser des aides publiques aux paroisses et aux couvents
- Quand on connaît l'étendue des biens fonciers amassés par l'Église d'Espagne depuis cinquante ans, ce n'est que de la décence économique, s'était réjouie la majorité républicaine, férocement anticléricale.
Le nouveau gouvernement a aussi interdit au clergé de posséder des banques, des mines et des industries. Et les incendies se sont éteints. (p.243)
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Barcelone- 1932

On parle charité,entraide, retraite. Tout cela était jusqu'alors atomisé entre les mains des institutions caritatives, coincé entre le patronage et la caserne. (...)

Antonio applaudit des deux mains.La République a ouvert deux mille écoles au grand effarement des paysans qui posent aux instituteurs des questions anxieuses avant de mettre leurs mioches sur les bancs: "Faut payer ? Vous êtes les nouveaux curés ? On doit s'inscrire à quel parti pour y avoir droit?"
( p.250)
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Barcelone- Automne 1933

Devant chaque bureau de vote, les queues impressionnent les observateurs par leur amplitude, leur diversité, leur singularité. C'est la première fois que l'on voit autant de jupes ensemble (...)

Il y a les soutanes des hommes d'Église et les robes des religieuses. Il y a, épars, les hommes de toujours.Mais surtout, par grappes volubiles, on voit les nouvelles venues: les femmes. Par dizaine, par centaines, par milliers.

Ce 19 novembre 1933 est un jour de baptême, celui de leur liberté et de leur indépendance. Le premier vote des femmes espagnoles (...) (p.265)
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Barcelone- Automne 1933

Elles ont ouvert leurs placards, elles vont à l'isoloir pour s'exprimer hors de l'emprise des pères, des frères, des maris, du curé, du colonel, de tous les seigneurs et maîtres. (.p.266)
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New York- Octobre 1929

Les gratte-ciel dessinent des canyons de lumière sous un flot de nuages bas.La ville paraît avoir volé l'horizon. Les mille feux de la cité surgissent d'un océan de bitume et de souffre.C'est magnifique et oppressant. (p.194)
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Barcelone- 1930

Ils veulent se marier au plus vite et à leur manière. Ce sera un simple mariage civil.Pas de curés, ni de litanies, ni d'argent à donner à ces sangsues.Dieu estonien morte ses serviteurs ont jeté leurs masques.AuMaroc, les mineurs les plus maltraités sont ceux qui s'échinent dans les mines de cuivre sous le contrôle de la banque Urquijo, la propriété des jésuites. Elles sont bien loin, leurs missions philanthropiques du Brésil et
d' Uruguay. (p.198)
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Barcelone- 1930

- Bien moi, je me sens un peu toutes ces nationalités, rétorque Enrique.Un tiers d'Aragon, un tiers de Catalogne et le reste d'Espagne.
-Eh bien, tu te trompes, tu n'appartiens à aucune, tu es juste un être humain et basta!
- Ah Vives, toi tu es un idéaliste.
- Comme toi, Picot.On a lu Reclus, et Bakounine et Marx.(p.209)
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Barcelone--1930

(..) Tu te laisses abuser! Hitler n'est pas socialiste, il est national-socialiste. National, tu entends ? Socialiste c'est pour les gogos, c'est un masque.C'est national qu'il faut entendre. Ça veut dire la patrie avant tout.Et on sait où ça mène, la patrie. (...)
La patrie, c'est un machin inventé par les bourgeois qui envoient les pauvres gars se faire tuer à leur place, et puis c'est tout! (p.209)
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Barcelone--1930

-Je ne suis pas un bolchévique, mais un socialiste, ah ça oui !
-On devrait tous être socialistes, dit Antonio.Le travail c'est respectable à condition d'en partager les fruits.(p.210)
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New-York -Octobre 1929

Question de bol alimentaire sans doute : les capitalistes sont rarement rachitiques. Edmond et Pierre ont même taille et même carrure, une façon identique d'occuper l'espace en conquérants.(p.190)
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Larache, Maric--1928

B. semblait aussi avoir apporté aux portes du désert de quoi étancher une intense soif d'interdits .Outre les Français et les Russes traduits en espagnol, il y a des auteurs plus sulfureux. Niezstche, Bakounine,Marx, Barbusse.(p.171)
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