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Critiques de Vincent Borel (71)
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Antoine et Isabelle

juin 2022- Librairie Fontaine - Paris Auteuil- // 26 octobre 2022



Lecture datant déjà de juin dernier... mes notes manuscrites attendaient patiemment dans un coin !



Lecture passionnante... à "mériter" cependant...!!

(***Une relecture me sera sûrement bénéfique)



Une promenade imprévue dans le quartier de la Porte d'Auteuil m'a fait rentrer dans la Librairie Fontaine, celle-ci ayant eu la très bonne idée de réserver un coin pour "honorer" les "20 ans " d'existence de la la maison d'édition de Sabine Wespiesser...devant laquelle je me suis longuement attardée !



C'est ainsi que j'ai choisi ce roman d'un écrivain connu de nom, mais encore jamais lu !



J'ai débuté aussitôt ce généreux roman (en épaisseur, du moins, dans un premier temps !), qui, à travers l'histoire des grands-parents de l'écrivain, Antonio et Isabel, nous fait parcourir l'histoire européenne du XXe siècle ...



Antonio rencontre Isabel à Barcelone, en 1925.



Parallèlement aux vies des grands-parents, nous sommes entraînés dans le tourbillon de la grande Histoire : Misère noire de l'Andalousie dans les années 1917-1920, au moment de la Révolution russe... , la jeune République espagnole, le départ d'Espagne en 1936, le maquis, l'arrestation par les Allemands en 1943, l'envoi au camp de Mathausen... Voilà, dans les grandes lignes, le parcours tumultueux D Antonio, le grand-père vaillant et déterminé de l'écrivain !



Ce grand-père regrettera toujours d'avoir abandonné l'école, même si il saura se rattraper de toutes les manières; ainsi, à ses débuts, une connaissance lui propose un petit travail fort singulier :" claqueur": "Aller applaudir à des concerts, des opéras"...Il se prendra au jeu et se passionnera ensuite pour l'opéra !



Stylé, beau garçon, intelligent et compétent de surcroît, il sera embauché dans un hôtel -restaurant de luxe, il prendra ainsi le chemin des "Hautes sphères".... Et par de drôle de détours , et réunions de hasards, il croisera Isabel, et tombera amoureux...ils ne se quitteront plus et se battront ensemble !



Un superbe texte, foisonnant... qui sauve de l'oubli des vies courageuses, anonymes et toutefois exemplaires, comme Antonio et Isabel, les grands-parents du narrateur, qui ont vécu tous les soubressauts de l'Histoire du XXe, avec ses guerres, ses exils....ses combats politiques et sociaux, ainsi que ses nombreuses désillusions !!



"Barcelone- Automne 1933



Après des funérailles grandioses comme on n'en avait pas vu depuis la mort de Gaudi, la Barcelone d'en-bas était entrée dans la nouvelle année commencée comme on retourne en prison.Le sifflet des usines, le piétinement des hommes en bleu de travail pesaient terriblement. Tout retrouvait son rang ancien, la hâte menaçante du contremaître, l'amertume et la frustration. Ceux de 1931 avaient eu l'espoir du grand soir. Leur printemps est froid et ressemble à la nuit."



En parallèle de l'existence D Antonio et d'Isabel, nous faisons également connaissance avec l'histoire incroyable d'industriels lyonnais, Les Gillet, rencontrés très brièvement par Antonio, qui travaillait dans "la Claque"**** de l'opéra de Lisbonne. L'auteur décortique et analyse fort bien les comportements de ces "capitaines d'industrie", qui, fort indifférents au sort du monde, s'occupent, avant tout, de leurs intérêts, ainsi que de leur prospérité personnelle !....



Vincent Borel, en plus du tourbillon de l'histoire , nous emporte dans le bouillonnement artistiques des différentes époques: Gaudi, et sa mort brutale, les architectes, musiciens, vedettes du 7ème Art... sans omettre les tenants et aboutissants de l'Histoire économique et sociale au fil des chocs et renversements des gouvernements !



Pour dire simplement, qu'une seule lecture est insuffisante, tant ce roman est foisonnant d'informations, de personnages emblématiques, connus ou anonymes ! Une fresque immense du XXe européen...



Toutefois, je me suis plus particulièrement "attachée" au couple D Antonio et Isabel, même si le grand-père très charismatique, garde souvent "la vedette" ; on ne peut être qu'admiratif de son courage, de sa détermination à s'élever socialement, tout en restant fidèle à la fois à ses convictions, et à ses camarades !!!



"Barcelone- 1934

- Je me vois mal devenir leur patron, aux gars, songe Antonio.Ah bien sûr, ça ne serait pas pareil si c'était moi qui choisissais avec qui travailler.

Insensiblement, sans s'en rendre vraiment compte, il passe de l'autre côté. Cela signifie quoi, l'autre côté ? La barrière des classes est-elle infranchissable ? Serait- ce pécher contre son camp que de changer de position ? Y songer, n'est-ce pas déjà changer un peu...Soudain il se rend compte qu'il n'est ni pour ni contre rien."





****"La Claque est, au théâtre ou à l'opéra, un ensemble de personnes (les « claqueurs ») engagé pour soutenir ou faire choir une pièce par des manifestations bruyantes (applaudissements, rires, sifflets, huées, etc.). "





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Antoine et Isabelle

Dieu que je me suis ennuyée en lisant ce livre. Je l’avais choisi car j’avais beaucoup aimé un autre livre publié par cette maison d’édition (L’ami de Tiphaine Tavernier édité par Sabine Wespieser). J’avais lu de bonnes critiques sur le catalogue de cette maison.  Donc quand je suis tombée sur un de leurs livres, reconnaissables à leur désign sobre et identique pour tous leurs livre, j’ai foncé. Ni une, ni deux, je l’ai emprunté à la médiathèque.

Et bien autant j’ai aimé L’ami de Tiphaine Tavernier autant j’ai peiné en lisant Antoine et Isabelle.

 

Un style très inégal, parfois intéressant, parfois pompeux… je vous livre des exemples.

 

« Cette âcreté vomitive était un drôle de parfum à l’anus de la civilisation blanche.» p18

 

« Il regrette surtout de ne pas être peintre. Dans les souks, les longs vêtements laissent flotter les désirs. Les regards brulent, des senteurs de magie bousculent les narines, les couleurs ont des turbulences traîtres. La chaire du désert est brute et sans fard, incandescente. Elle palpite d’une vérité que n’atteigne pas les atouts du bordel bourgeois. Dans les cours, les femmes, libres et suantes, le mamelon palpitant, enduisent leurs cuisses d’une huile ambrée. Ces mêmes mains roulent les boulettes de viande, coupent les légumes. Elles rient aux éclats et leurs voix rauques bousculent l’homme hispanique. S’il n’y avait à heure fixe les mélismes ophidiens du muezzin, le garçon du vieux Barcelone pourrait se croire chez lui dans cette ville de terrasses où s’épanouit la proximité de l’intime. De mystérieuses profondeurs l’appellent à chaque porte entrouverte. » p173 

 

Je me suis forcée à lire cet ouvrage, qui aurait pu être intéressant si l’auteur avait été moins dichotomique pour la présentation de ces deux familles.

 

Pourtant cela avait bien commencé, le narrateur ne se présente pas sous son meilleur jour. Lors dans une soirée dans un pays exotique, discutant avec un négationniste, lui fils d’un réchappé d’un camp de concentration, il ne confronte pas vraiment cet interlocuteur, il ne s’en explique pas vraiment. Par contre lorsque son patron, qui a assisté au débat, et qui attendait un combat de coqs, décide de lui raconter l’histoire de sa famille… Alors le narrateur va prendre sa plume et raconter ces deux histoires en parallèle.  



Les deux histoires s’entremêlent.

 

Antonio et Isabel, les grands parents du narrateur / auteur. Arrivés à Barcelone pour fuir la misère de leurs campagnes d’origines (respectivement la Catalogne rurale et l’Andalousie), ils vont se marier après maintes péripéties. Antonio va entrer dans un grand hôtel et gravir les échelons. En tant que républicain, condamné par le franquisme, Antonio fuit en France. Il s’engage dans l’armée française. Fais prisonnier, comme communiste il est envoyé dans un camp de concentration. Il s’en sortira miraculeusement et livre un témoignage très fort de cette expérience. Antonio et Isabel, naturalisés Français, deviennent Antonio et Isabelle. Tiré de l’histoire familiale de l’auteur, il y a de la poésie, de la vie, de l’émotion dans cette partie.

 

En parallèle, les chapitres alternent avec l’histoire de la famille Gillet lyonnaise. Etant Lyonnaise depuis plus de 20 ans, j’ai été intéressée par cette partie surtout que la Villa Gillet est connue et abrite une fondation. Elle héberge les assises internationales du roman.

Cette famille Gillet a un nom prédestiné. Elle a fait fortune dans le textile. Grâce au traité de Versailles puis la collaboration, leur fortune va exploser. Il est question de meurtre d’un jardinier qui aurait compromis la fille de la famille. Dans cette famille, c’est la grand-mère Léonie qui mène son petit monde à la baguette après la mort du patriarche. Aux hommes, les affaires. Elle, elle s’occupe du personnel. Elle visite l’Allemagne nazie dans les années 30 et revient impressionnée par l’ordre. N’oublions pas l’impact du front populaire. Interpellée par cette charge contre cette famille, j’ai fait quelques recherches. L’auteur semble s’être inspiré d’un livre édité par Hervé Joly, les Gillet de Lyon. Cette partie est la moins réussie des deux. C’est trop manichéen. Trop méchants riches…

 

En ce qui concerne l’histoire de l’Espagne « romancée », je préfère nettement les romans de Javier Cercas. Et pour en savoir plus sur la guerre d’Espagne d’un point de vue plus académique, j’ai lu « La guerre d’Espagne et ses lendemains de Bartolomé Bennassar, qui était très bien.

 

Et vous quels romans sur la guerre d’Espagne vous ont émus, plu* ? Lesquels conseillerez-vous ?

 

*Je viens de découvrir que plaire est invariable au passé composé. Quelle émotion

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Antoine et Isabelle

Avec un chapitre d'ouverture comme une claque, avec ces propos directement mis sous le nez du lecteur, ce négationnisme simple, Vincent Borel vient rappeler cet adage si basique : c'est par le souvenir qu'on évitera de reproduire les erreurs du passé. En retraçant l'histoire de ses grands-parents, Vincent Borel nous rappelle d'une part un gros morceaux de l'histoire du vingtième siècle et d'autre part nous invite à faire perdurer la mémoire familiale...
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Antoine et Isabelle

L’étincelle qui semble avoir décidé Vincent Borel à écrire ce livre, entre autofiction et roman historique, est une joute verbale entre lui et un jeune trentenaire branché, sous le regard mi-figue mi-raisin de leur hôte, grand patron de la presse underground. L’un défend la cause révisionniste, soutenue par certains historiens peu recommandables, l’autre met en avant le témoignage de son grand-père, rescapé du camp de Mauthausen. Le patron millionnaire, lui racontera par la suite, avec dégoût, l’histoire de sa famille, un clan d’industriels lyonnais, de ceux qui ont toujours su rester du "bon" côté, celui de l’argent. Cette discussion sert alors de "prétexte" à l’auteur pour évoquer l’Histoire de la première moitié du XXème siècle, en France et en Espagne, et surtout à rendre hommage à ses courageux grands-parents, Antoine et Isabelle, dont le destin personnel s’est toujours confondu avec l’Histoire…



Ce projet tout à fait louable ne m’a pourtant guère convaincue. Je partage l’avis d’Alienor (voir lien ci-dessous). On est davantage dans la description que dans la narration et c’est à mes yeux le gros défaut de cet ouvrage : il manque d’épaisseur romanesque et on se concentre davantage sur l’histoire avec un grand H que sur les personnages. Ce livre peut donc tout à fait se lire comme un témoignage, j’ai d’ailleurs apprécié à cet égard l’insertion par le narrateur du témoignage poignant écrit par son grand-père à sa sortie du camp.



Je ne nie pas les qualités de ce livre, mais pour ce qui est du style, force est de constater que j’y suis restée insensible : l’écriture m’a paru sans relief et plutôt ennuyeuse. Dommage…
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Antoine et Isabelle

Le livre retrace l'histoire des grands-parents du narrateur, de l'Espagne du début du siècle, où on les connait sous les noms de Antonio et Isabel, jusqu'au camp de Mauthausen, avant l'installation en France.

Issus de familles pauvres tous les deux, ils quittent leur Catalogne et Andalousie respectives pour se retrouver dans l'effervescence et la crasse de Barcelone. Chacun à sa façon est prisonnier de traditions de leurs familles catholiques pieuses ; prisonniers aussi des obligations de classe ; prisonnier du qu'en-dira-t-on. Chacun à sa façon va s'émanciper de ces obligations, par le travail d'abord, et puis par leur rencontre et leur amour, évident et puissant.

Mais c'est tout après leur mariage que l'histoire s'emballe. Que les années trente pointent leurs misères et leurs tourments.

Et c'est alors que la grande Histoire, celle de l'Espagne Républicaine, vient se confondre avec l'histoire de deux amoureux. Antonio refuse. Refus du franquisme, bien sûr, mais refus de l'anarchie et des massacres des religieux. Isabelle, elle, donne naissance à deux jolies petites filles ; qu'ils balloteront à travers les Pyrénées, avant l'installation en France. La fin du récit, les camps de la mort, Vincent Borel ne les raconte pas ; il cède la place de son roman aux carnets que son grand-père a écrits à cette époque.

C'est avec une émotion sans nom que nous assistons à la vie de cette famille, à la naissance de ces héros ordinaires, et pourtant hors du commun.

Ce livre pourrait être simplement, mais déjà oh combien important !, un récit des origines, un hommage aux aïeuls, qui ont accompagné chacun de leurs petits-enfants en Espagne, mais aussi en Pologne, en visite des vestiges de leur histoire. Ce n'est pas le cas. Par un remarquable sens de l'Histoire, Vincent Borel double ce portrait d'une description incroyable d'une autre famille : les Gillet. Riche, très riche, famille d'industriels lyonnais, les Gillet sont les relents mesquins d'un siècel sur le déclin, qui refuse de céder la place. La dynastie bouffée par les mariages consanguins, les liaisons obscures avec les pouvoirs fascistes qui se mettent en place, leur belle réputation dans tous les salons européens ; c'est tout cela que l'auteur donne à voir, en contre-point insupportable des luttes communistes et socialistes à l'oeuvre dans toute l'Europe.



Le lien entre les deux familles ? Les Gillet inventent le fil qu’Isabelle travaillera toute sa vie ; ils fréquentent les cafés ou les restaurants de luxe dans lesquels Antonio travaille, avant de prendre les armes ; mais surtout, c'est cette famille qui fabrique et commercialise le Zyklon B, le gaz tueur utilisé dans la chambre à gaz nazies, que verra de trop près Antonio.



Avec une écriture sensible et tout en détail, Vincent Borel fait revivre à la fois les salons feutrés des grandes bourgeoisies européennes, aussi bien que les quartiers crasseux de Barcelone. Il dit l'agitation et la nervosité du siècle. Mais surtout il dit l'admiration qu'il a pour ses deux êtres que rien ne prédisposait à embrasser le destin de l'Europe à bras le corps.



Un très très beau livre, en effet, que cet hommage à Antoine et Isabelle.
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Antoine et Isabelle

Je voudrais déjà lancer un avertissement : si vous croyez vous trouver en face d'une banale histoire de famille, dans laquelle l'auteur se contente de broder autour des mariages, naissances et décès, avec passage obligé par des événements historiques, passez votre chemin. Antoine et Isabelle est bien plus qu'un simple hommage à ses grands-parents.

Le livre commence presque par la fin : d'entrée de jeu, nous savons que le grand-père de Vincent sera déporté, qu'il en reviendra, et qu'il écrira le récit de ce qu'il a vécu. Pourtant, Vincent Borel ne nous parle pas de devoir de mémoire, loin de là, et je préfère le citer que le paraphraser : "je lui cède la parole. L'horreur qu'Antonio va connaître à Mathausen [...] il n'appartient qu'à ceux qui l'ont vécue de l'évoquer. S'y substituer ne serait, au mieux, qu'une machine littéraire". Aussi, j'ai beaucoup apprécié, même si j'ai toujours des difficultés avec cette période, que Vincent Borel reproduise in extenso l'oeuvre de son grand-père et que le temps de la lecture corresponde avec le temps du récit.

Mais revenons en 1919. Nous sommes en ESpagne, et nous suivons le destin des Vives et des Canuto. Les deux familles ne se connaissent pas, pourtant elles ont en commun de vouloir vivre une vie meilleure que celle qu’elles vivent. Elles se retrouvent toutes deux à Barcelone, dans des conditions à peine meilleures que celles qu’elles ont quitté. Leur point commun ? Elles arrivent toutes deux à Barcelone, où Antonio, serveur, rencontrera Isabel, ouvrière, et où ils se marieront, en dépit de l’opposition d’une des familles. Tout au long de ses années, ils feront preuve de courage et d’opiniâtreté, d'engagement dirait-on aujourd'hui, face au épreuves et au qu'en dira-t-on ?

J'ai pensé à l'oeuvre de Zola en lisant ce livre. Comme dans Germinal, nous avons, en opposition à ses ouvriers qui cherchent à survivre (à défaut de pouvoir toujours vivre) une richissime famille bourgeoise, les Gillet dont nous suivrons le destin parallèlement à celui des Vives. Pourquoi Germinal ? Comme les Grégoire, Léonie a une vision très patriarcale du rôle des patrons envers les ouvriers. Il est nécessaire de prendre soin d’eux, d’une part parce qu’ils en sont incapables (tous alcooliques) et d’autre par pour prévenir toute velléité de révolte. Rien n’a changé depuis Zola. Au-delà des différences (de nationalité, de classe sociale, d’opinion politique), ils sont pourtant un point commun avec les Canuto (les parents d’Isabel) : le souci des convenances et le respect de la religion. Pas de divorce pour les uns, pas d’enfant naturel pour les autres. Tous les chapitres consacrés aux Gilet et à leurs descendants m’ont peu passionné, et il m’est arrivé de remettre leur lecture à plus tard, tant je voulais savoir ce qu’il adviendrait d’Antonio et Isabelle.

J'ai tout de même un autre regret : le ton utilisé, distant, impersonnel, comme si l'auteur ne voulait pas manifester son émotion face au destin de ses grands-parents. Il faut attendre la guerre d'Espagne, magnifiquement raconté (et pourtant, rien n'était simple dans cette guerre) pour trouver un souffle épique.

Antoine et Isabelle reste cependant un roman solidement construit, très bien documenté sans être pesant, et hautement recommandable pour tous ceux qui s'intéressent à la guerre d'Espagne et à la seconde guerre mondiale.
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Antoine et Isabelle

L’œuvre dont il est question ici est inspirée de la propre histoire des grands-parents de Vincent BOREL, propulsés dans les tumultes de l’histoire durant la première partie du siècle dernier, en Espagne.



Antoine et Isabelle se sont rencontrés à Barcelone en 1925. Leurs familles respectives avaient fait le choix, dès 1917, de quitter la campagne qui ne leur offrait plus de quoi vivre. Les premiers chapitres sont consacrés à l’installation laborieuse des deux familles à Barcelone. Quand Antoine et Isabelle se marient, leurs parents sont parfaitement intégrés. L’avenir semble tendre les bras au jeune couple mais la guerre va venir briser leurs projets. Antoine s’engage auprès des républicains alors qu’Isabelle prend en charge leurs jeunes enfants. Pour Antoine ce sera le maquis puis la déportation au camp de Mauthausen, pour Isabelle l’exil en France. C’est là qu’ils se retrouveront à la fin de la guerre. Parallèlement à l’histoire du couple, nous suivons l’évolution d’une famille de riches industriels lyonnais « les Gilet », que la guerre n’empêchera nullement de continuer à prospérer, bien au contraire…



Je n’ai pas lu cette épopée familiale d’une traite, d’abord parce que le nombre de pages est conséquent mais aussi parce que la place réservée à la grande histoire est importante. Ne connaissant de l’histoire de l’Espagne que les grandes lignes, la lecture m'a souvent demandé un effort de concentration pour ne pas m’y perdre (notamment lors de l’évocation de l’histoire syndicale). J'ai abordé avec plus de facilité les chapitres moins centrés sur l'Espagne mais plus globabalement sur la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé fort intéressante l'évocation de l'histoire industrielle de cette époque, au travers de de la famille Gilet. Le livre manque à mon sens d'un souffle romanesque, les personnages manquent d'épaisseur mais les efforts qu'exige cette lecture en valent la peine.



Un hommage familial original et instructif.




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Antoine et Isabelle

François Borel nous raconte l'histoire de ses grands-parents Antonio et Isabel qui se sont rencontré à Barcelone vers 1925. Avec ses deux personnages nous sommes emmenés dans l'histoire de l'Espagne avec des personnages tels que les dictateurs Primo de Rivera puis Franco. Les révolutions, guerres civiles sont décrits très précisément et je me demande si le lecteur non-espagnol a beaucoup d'intérêt à savoir tout ceci.

A côté de la famille d'Antonio et Isabel nous sommes mis en connaissance de la famille Gillet du côté de Lyon, famille d'industriels pour qui uniquement l'argent compte, le rendement, la production de produits chimiques nouveaux, la soie artificielle, le nylon, le gaz ypérite, le gaz Zyklon B que les allemands ont commandé en masse pour les chambres à gaz dans les camps d'exterminations dans les années 40.

Bien sinistre passé pour les usines Lyonaises qui ont fabriqué tout cela, enrichi des familles alors que d'autres personnes crevaient de misère ou étaient gazés.

Le roman passe aussi par Mauthausen où Antonio a du séjourner et nous laisse alors une description très détaillée des lieux pour que jamais on oublie ce qui s'est passé là-bas durant la seconde guerre mondiale, pour que jamais des endroits pareils puissent encore exister.
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Antoine et Isabelle

Tout commence avec une conversation entre l'auteur et un jeune parisien lors d'un séjour en Jamaïque. Confronté au négationnisme de la part de ce jeune homme au sujet des camps de concentration, l'auteur décide de répondre en racontant la vie d'Antonio et Isabel, ses grand-parents. Issus de deux familles espagnoles, nous les rencontrons à Barcelone, au début des années 20. L'auteur donne de nombreux détails tout au long de son ouvrage, et si parfois on peut ressentir certaines longueurs lors de la lecture, on ne peut que prendre en compte le fait qu'il s'agit d'un véritable témoignage romancé et que ce sont les détails qui permettent de mieux cerner le contexte social et politique de l'époque. Lors de la guerre civile espagnole, le couple est contraint de quitter l'Espagne pour venir s'installer en France. C'est à ce moment de l'histoire que nous rencontrons la famille Gillet. L'auteur propose ainsi un parallèle intéressant entre les deux familles. Il n'y a pas de réelle comparaison possible, (la famille Gillet est une famille puissante et influente) mais certains éléments sont tout de même assez intéressants, car l'on peut ainsi comprendre comment certains événements peuvent créer des situations totalement contraires. Commence alors la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la famille Gillet se sort assez bien de situations qui s'avéraient compliquées, la famille d'Antonio et Isabel se trouve quant-à elle confrontée à l'emprisonnement de ce dernier dans le camp de Mauthausen. Les dernières pages répondent de manière vive et émouvante au premier chapitre du livre. L'auteur décide de laisser sa plume de côté, et c'est Antonio qui devient le narrateur. Ce sont ces dernières pages qui donnent tout son poids au livre.
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Antoine et Isabelle

Dans ce magnifique roman, Vincent Borel expose avec brio les conditions politiques, sociales et économiques qui conduisirent ses grand-parents espagnols à choisir le communisme, à vivre la guerre civile, l'exil, puis les camps d'extermination nazis ; il nous raconte parallèlement le destin en tous points contraire d'une famille de grands industriels lyonnais, rois du textile synthétique, richissimes et opportunistes.

L'auteur fait revivre la Barcelone du début du siècle quand Gaudi construisait la Sagrada Familia, quand les anarchistes faisaient régner la méfiance, sinon la terreur, quand les femmes vivaient recluses chez elles et n'avaient pas le droit de vote. Évocation pittoresque et attachante d'un passé révolu dans une ville crasseuse aux multiples visages, évocation d'un peuple luttant âprement pour sa liberté, évocation enfin des totalitarismes qui s'abattirent sur l'Europe, le fascisme italien, le nazisme hitlérien, le franquisme espagnol...

J'ai beaucoup aimé ce roman au style journalistique plus que lyrique, mais empreint d'un grande force d'évocation, qui expose avec une grande puissance descriptive 25 années de grandes mutations sociales, politiques et économiques.

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Antoine et Isabelle

« Antoine et Isabelle », le titre m’a un peu trompée ; je pensais que l’histoire de ces deux personnages était plus centrale.

C’est vrai qu’on suit leur vie mais le roman est plutôt le prétexte pour raconter l’histoire de l’Espagne de la première moitié du XXème siècle au sein d’une Europe en pleine tourmente. Histoire des ouvriers exploités et, en parallèle, histoire de ces magnats qui les exploitent, histoire de ceux qui rêvent de République et histoire de ces très riches qui ne veulent pas perdre leurs privilèges, histoire de la guerre civile qui fera tant de malheurs et séparera tant de familles et histoire de ces industriels qui profitent de la guerre pour augmenter leurs profits, histoire de ces totalitarismes jusqu’aux camps de la mort…

A cause de cette méprise, à cause peut-être du style qui refuse tout pathos mais reste un peu froid ou à cause de parties où je me suis un peu perdue dans des détails de l’histoire syndicale du pays, je n’ai pas été touchée par ces personnages, je n’ai pas été emportée par le ‘‘roman’’.

L’histoire est cependant très forte et j’y ai appris beaucoup.

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Antoine et Isabelle

Deux destins familiaux sont traités en parallèle dans ce roman. D’abord celui d’Antonio et Isabel Vives, qui ne sont autres que les grands-parents espagnols de l’auteur. Ensuite celui de la famille Gillet, riches lyonnais ayant fait fortune dans l’industrie de la soie. Ces deux familles ne connaîtront pas la même chance, la même réussite, et le livre est bâti sur la comparaison entre ces deux parcours si différents. Car leur histoire court de 1917 à 1974, et l’Histoire va se mêler de la destinée de ces deux familles ; l’écrire même. De leurs idées radicalement différentes à leurs choix totalement opposés, la fracture va se faire de plus en plus évidente.



La suite sur mon blog...
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Antoine et Isabelle

Un roman très documenté sur l’histoire de l’Espagne de 1920 à 1945, à travers la famille prolétaire de Vincent Borel, et celle des Gillet, de riches industriels qui ont tiré parti de toutes les guerres.



[...] Voilà un excellent roman, mais tout dépend ce qu’on en attend. Si vous espérez suivre de près l’histoire des grands-parents de Vincent Borel, passez votre chemin. En revanche, si vous souhaitez connaître l’histoire de l’Espagne, ses sursauts démocratiques et ses débordements, alors foncez ! La République, le droit de vote des femmes, la guerre civile espagnole, la Retirada, la Seconde guerre mondiale, les camps de concentration en Europe…



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Antoine et Isabelle

La vie des grands-parents de Vincent Borel a tout d'un roman. Nés dans des familles pauvres, Antonio et Isabel se sont installés à Barcelone à l'adolescence, se sont engagés en politique, ont dû fuir la guerre civile espagnole et se sont retrouvés pris dans la tourmente de la 2nde guerre mondiale. Je m'attendais surtout à une histoire de couple sur fond historique, mais c'est plutôt le contraire, la vie privée des protagonistes est souvent reléguée au second plan face à l'Histoire. En parallèle, l'auteur évoque la dynastie des Gillet, famille d'industriels lyonnais face à leurs choix politiques et économiques. Si cette partie du roman est intéressante, je l'ai trouvée artificielle : l'auteur et un descendant de cette famille échangent lors d'une soirée huppée à l'autre bout du monde sur leurs ancêtres respectifs, mais je m'attendais à ce que les deux familles se croisent un jour. Bref, j'ai été déçue par ce roman, le résumé m'attirait mais le contenu n'y correspond qu'en partie à mon sens. Au final, ce que j'ai préféré est... la couverture ! elle montre Antoine et Isabelle lors de leur mariage et je la trouve plus vivante que le roman.
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Antoine et Isabelle

Un hommage à ses grands-parents si solides et engagés, la dénonciation de tous les dictateurs, et une construction intéressante par le parallèle entre les deux familles.

Tout cela fait un bon roman, mais le ton bizarrement très lointain m'a plutôt gênée.
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Antoine et Isabelle

Livre absolument passionnant, je pense, pour toute personne s'intéressant à la guerre civile espagnole, ainsi qu'à la période l'ayant précédée et ayant conduit à l'arrivée de Franco au pouvoir. Cela n'étant pas mon cas, il m'est arrivé de décrocher à certaines phases du récit, mais que j'estimerais globalement réussi - mon bémol résidant sur un parti-pris parfois non entièrement maîtrisé, entre "histoire vraie" et fiction.
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Antoine et Isabelle

Vincent BOREL profite d'un séjour en Jamaïque, invité par le patron de presse Michel Ferlié. Lors d'une soirée plutôt arrosée, il est pris à partie par Florian, un jeune branché parisien, futur animateur-télé. Porté par l'inconscience de sa jeunesse et un brin de crânerie, le jeune homme nie avec véhémence l'existence des chambres à gaz face à un Vincent BOREL excédé par de tels propos. Il sait bien que les chambres à gaz ont existé, lui qui y accompagnait son grand-père lors de son pèlerinage annuel à Mauthausen. Un grand-père qui s'activait pour perpétuer la mémoire des horreurs des camps de concentration et dont la seule crainte était qu'un jour le monde oublie.

Alors, pour apporter sa pierre à l'édifice et laisser son propre témoignage, Vincent BOREL décide de raconter ses grands-parents, Antonio le catalan et Isabel l'andalouse, leurs rêves, leurs idéaux, leurs combats, leurs guerres. Entre l'enfance marquée par la pauvreté à l'exil forcé en France, il y a eu l'espoir d'une vie meilleure, d'une société plus juste, l'engagement républicain, la guerre civile, la défaite. En France, ce sera les camps, la résistance et pour Antonio, le communiste, la déportation. La guerre terminée, Antonio, devenu Antoine, parcourras son département pour apporter son témoignage au sujets des camps.

Michel Ferlié, l'hôte de Vincent Borel, est quant à lui issu d'une grande famille d'industriels lyonnais: les Gillet. Ils ont bâti leur fortune sur le textile, la chimie, les relations et l'opportunisme. Cynisme et sens des affaires, coups bas et retournements de veste, les Gillet ont su tourner à leur avantage aussi bien la crise de 1929 que des deux conflits mondiaux.





Petite-fille d'un républicain espagnol, je suis toujours très touchée quand je lis sur le sujet de la guerre d'Espagne. En découvrant la vie d'Antonio, j'ai bien sûr pensé à mon grand-père. Chaque histoire de vie est différente mais j'ai reconnu un parcours assez similaire. Comme Antonio, mon grand-père s'est engagé très jeune aux côtés des républicains. Il a connu la guerre civile, les combats, la bataille de l'Ebre et bien sûr la Retirada. Comme lui, il s'est retrouvé dans les Alpes, dans un camp dont il s'est enfui pour lutter contre le nazisme...

Pourtant, malgré une histoire familiale si proche de la mienne, rien ne m'a émue dans l'écriture de Vincent BOREL. Sans doute pour rester au plus proche de la vérité historique et éviter le pathos, il a mis de la distance entre lui et ses personnages et du coup ils sont peu attachants. Ils traversent les évènements sans qu'on ressente de l'empathie et c'est bien dommage.

De plus, il a choisi d'alterner les chapitres de la vie d'Antonio et d'Isabelle avec celle des Gillet. Je n'ai pas compris pourquoi. Jamais les deux familles ne se rencontrent et le lien entre elles est ténu. Et puis, j'avoue que ces chapitres m'ont moins intéressée.

Côté émotions, BOREL se rattrape sur la fin. Laissant la parole à son grand-père, il retranscrit les textes écrits par Antonio sur son expérience à Mauthausen. Sans prétention littéraire, comme il le dit lui-même, le républicain espagnol livre un témoignage poignant, sans concessions et sans souci d'édulcorer l'horreur, sur ce qu'ont du subir les prisonniers des camps.

Mon avis est donc mitigé mais je pense qu'il faut lire Antoine et Isabelle pour en apprendre plus sur notre histoire récente mais sans en attendre le souffle romanesque qui fait d'un bon livre un grand livre.
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Antoine et Isabelle

Cette lecture m'a touchée pour plusieurs raisons car elle fait écho à mon histoire familiale et personnelle.



Antoine et Isabelle émigrent en France quand Franco prend le pouvoir en Espagne, leurs espoirs d'une nouvelle République s'effondrent, ils fuient. J'ai des origines espagnoles par mon grand-père paternel. D'ailleurs je porte un nom espagnol. Par contre, concernant mes arrières-grands-parents, ils ont émigré en France bien avant 1936, probablement pour des raisons économiques (ou politiques?). Je ne sais pas trop. Mes arrières-grands-parents sont nés en Espagne à Finestrat (fin 19ème)mais mon grand-père est né en France en 1916.



Aspres-sur-Buëch est évoqué dans le roman, mon père y est né. Le rationnement était moins "sévère" en montagne pendant la seconde guerre mondiale! Dans le roman, Antoine et Isabelle y vivent car il y avait un camp de réfugiés espagnols.



Puis enfin, le roman évoque également l'histoire de la famille Gillet à Lyon. J'ai passé des heures et des heures à la villa Gillet avec mes enfants. (Vous pouvez voir des photos ICI).



J'ai donc apprécié cette lecture très très documentée historiquement à la fois sur l'histoire de l'immigration espagnole vers la France, la période Franco et l'histoire de la famille Gillet (et ses rapports à l'Allemagne pendant la seconde guerre).

L'écriture est très soignée, tellement (et c'est ma seule réserve) que je me suis sentie parfois un peu trop spectatrice des personnages (comme si l'auteur avait une distance avec eux).
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Antoine et Isabelle

Je n'ai pas beaucoup apprècié le début de l'histoire, un face à face entre un vieil homme d'affaires "un peu pubard" et un jeune homme, mais l'histoire par la suite est vraiment captivante. Elle s'intéresse à la fois à la grande industrie française et européenne, leurs compromissions avec les évenements politiques de l'entre 2 guerres, mais aussi et surtout à l'Espagne qui lutte pour sa liberté et l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres.On suit avec intérêt ses destins croisés. Une bonne leçon d'histoire en tout cas pour moi....
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Antoine et Isabelle

Comme pour beaucoup d'autres lecteurs de ce livre, il fait écho pour moi à mon histoire personnelle étant petite fille de réfugiés espagnols...

Mais les deux histoires en parallèle de ces espagnols et de ces industriels lyonnais est vraiment un plus. A chaque fois que je lis un livre traitant de cette partie de l'histoire de l'Espagne, j'ai l'impression qu'il s'agit de mon histoire et cela m'aide à la compléter mais l'histoire de ces industriels que je ne connais pas me donnent un éclairage sur l'histoire de la France...

J'ai apprécié le style de l’auteur, ce détachement apparent de l'auteur par rapport à son texte et ses personnages, il relate un histoire presque comme un reportage qui cacherait une grande émotion...

La fin est particulièrement difficile mais nécessaire, pour la mémoire, pour ne pas oublier...

Un très beau livre qui trottera longtemps dans mon esprit...
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