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Citations de Vincent Hauuy (236)


- Monsieur Wallace. Nous sommes en 2016 et vous n'avez pas de téléphone portable ?
- C'est prévu, madame Wood, mais pourquoi cette question ?
Ses grosses lèvres se tordent d'un rictus de dégoût. Il ne manque plus que les serpents surgissant de ses larges boucles blondes pour qu'il se transforme en statue de pierre.
Il sourit malgré lui.
- Il y a un certain Steve Raymond qui demande à vous parler, il vous attend devant la porte d'entrée au rez-de-chaussé. Et c'est la dernière fois ! Je ne suis pas votre messagère personnelle !
Steve ?
Alors son intuition était bonne. Si Raymond passe le prendre, cela signifie qu'il va pouvoir reprendre du service.
Noah s'abaisse pour prendre sa canne, puis il range son calepin et sa boîte de Vicodine dans la poche intérieure de sa veste.
- Mais vous faites quoi au juste, monsieur Wallace ?
- Je laisse la Gorgone à son sort. J'ai un autre monstre à attraper.
Où est-ce l'inverse ? En quittant IFG Companies, Noah a l'étrange impression qu'une main invisible lui broie l'estomac.
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Rebecca Law a bien vu le tricycle rouge, elle l'a vu voler par-dessus le pare-brise alors qu'elle redressait la tête peu après s'être penchée du côté passager pour aller chercher du doigt sa boucle d'oreille égarée parmi ses feuilles de cours. Son index a pu la toucher juste au moment où le choc et un bruit sourd lui ont fait penser que sa Buick Grand National avait heurté un animal ou un bout de bois sur la chaussée.
Sauf que non. Ce n'est ni un animal, ni un bout de bois.
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Son aigreur corrosive et son tempérament soupe au lait rendaient [mon père] difficile à supporter, surtout s'il était contrarié par sa journée. Dans ces cas-là, il élevait la voix ou s'en prenait aux objets qui traînaient sur les tables.
Mais ma mère ne se laissait pas faire. Lorsque papa devenait invivable et que le ton allait crescendo, elle n'hésitait pas à lui remémorer certains pans peu glorieux de leur jeunesse rebelle pour remettre sa prétendue vertu à sa place. Cela le plongeait dans une rage folle, mais il battait le plus souvent en retraite. Le passé de mon père était une maladie honteuse qu'il voulait garder secrète. Ma mère nous a révélé bien des années plus tard qu'il avait simplement changé d'addiction et avait troqué sa dépendance à l'alcool et aux stupéfiants contre celle à la paroisse et à la parole divine. Le Seigneur l'avait sauvé, lui avait montré le chemin de la droiture. Quand je repense à cette période, je me rends compte qu'il vivait dans un paradoxe inconfortable, tiraillé entre deux monde aussi éloignés que le yin et le yang. Guitariste punk et bohème croisé avec un prosélyte religieux. Une chimère des plus improbables.
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Ce côté trop lisse le rend presque inhumain. Qui sait ce que cette belle devanture peut dissimuler ? Et son parfum, Cuir de Russie. Bien trop capiteux. On cache forcément quelque chose quand on se vide une bouteille de Chanel dans le cou, non ?
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Au loin, les cimes blanches des Alpes baignaient dans un bigarré de mauve et d'orange. Je me suis arrêté un instant pour profiter du calme. Hélas, un sentiment de désespoir a chassé bien trop tôt ma plénitude contemplative. Je ne pouvais m'empêcher de voir dans le ciel féerique une fresque de fin du monde. Une élégie célébrant l'extinction de l'humanité. Et plus j'observais l'horizon, plus une question grandissait : combien de matinées comme celles-là, avant que nous ne disparaissions tous ?
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Pour ma part, je pensais qu'il n'y avait pas besoin d'un supervolcan ni d'un tremblement de terre dévastateur pour achever l'humanité. Elle y parvenait très bien toute seule et je craignais bien plus l'inquiétante montée en puissance des groupes religieux militarisés et autres sectes.
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Nous subissions déjà de plus en plus de canicules, mais la population n'était pas prête à sacrifier les steaks issus de l'élevage intensif, les bonnes douches matinales, le plastique, les voitures à essence.
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- Quand je regarde ce lever de soleil, je me dis qu'on a vraiment merdé quelque part. On avait tout, pourtant. Mais non, il a fallu qu'on finisse par scier la branche sur laquelle on avait posé notre cul.
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Mouvements migratoires et pauvreté obligent, ceux qui n’avaient plus rien s’en prenaient aux plus fortunés et aux paysans. Les forces de l’ordre étaient débordées et même les milices privées ne suffisaient plus à protéger les nantis calfeutrés dans leur forteresse.
Quand on a tout perdu, la perspective de la mort n’est plus un frein.
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Je ressentais désormais un besoin grandissant de m’extraire du sillon que j’avais creusé durant ces quatre années.
Plutôt que de me recoucher, j’ai saisi mon arc et mon carquois, sans même poser un regard sur le thermomètre.
Je ne pourrais pas vous dire ce qui m’avait poussé à sortir. Je n’avais aucune idée du gibier que j’allais rapporter (et encore moins si j’allais en trouver), m’en remettant aux opportunités et à l’improvisation. Avec le recul, je pense que j’étais moins parti pour diversifier mes apports alimentaires que pour évacuer mon stress.
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Je crois que la fonction de l'humanité est de consommer,transformer et détruire. On a peut-être simplement joué notre rôle de catalyseur.
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J’ai croisé des silhouettes aux démarches flegmatiques, des visages peinés, résignés. Comme si tous espéraient un miracle et s’accrochaient du mieux possible en attendant la prochaine vague, la dernière. Une ambiance de fin du monde. J’adorais cette ville (Paris). Pourtant, je n’avais qu’une envie : repartir le plus loin possible, le plus vite possible…
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Nous nous somme promis de rester en contact, tout en sachant tout les deux que nous ne le ferions pas.
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Je crois que la fonction de l’humanité est de consommer transformer et détruire.
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Il n’y avait pas de panique ni de fatalisme dans sa voix. Comme bon nombre de gens ayant vécu les premières crises, ce type était résigné et composait avec sa nouvelle réalité. Il avait fait le deuil d’une vie telle que l’avaient connue ses parents. Moins d’eau, moins de nourriture, des canicules et des phénomènes météo extrêmes.
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- Bordel, et pourquoi la vie aurait un sens, d'abord ? J'ai vu tellement de trucs tordus que j'ai du mal à y croire.
(...)
- Je n'ai pas dit que la vie était juste, surtout à une échelle individuelle. Mais je suis certaine qu'au plan macroscopique, l'humanité a un but, une trajectoire. C'est particulièrement visible si l'on retrace notre histoire. A partir de petits groupes d'individus, de clans, nous avons formé des civilisations, une économie mondiale. Et tout cela avec le support de la science. Certains phénomènes sont encore des mystères, mais nous sommes sur le point d'en résoudre une grande partie.
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Nous subissions déjà de plus en plus de canicules, mais la majorité de la population n'était pas prête à sacrifier les steaks issus de l'élevage intensif, les bonnes douches matinales, le plastique, les voitures à essence. A leur décharge, les lobbys exerçaient une forte pression, mais en vérité ils n'avaient même pas besoin d'insister. L'être humain aime son confort et il est incapable de penser à long terme. C'est aussi simple que ça.
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- La famille de Zoé est pauvre. Alors je pense qu'elle a dû vendre ses véritables organes pour se les faire remplacer par des prothèses. C'est assez commun et dramatique chez les jeunes de sa génération. Un premier pas vers la transhumance qui les pousse à se débarrasser petit à petit de leurs corps humains. (...)

Je suis resté la bouche ouverte. Imaginer qu'on puisse volontairement se transformer en androïde dépassait mon entendement.
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Autour de moi, j'observais les derniers représentants du capitalisme moderne. Un système en bout de course, fragilisé par sa voracité sans limites et son autophagie. Le monde économique tournait encore, mais au ralenti. Il cherchait un nouveau souffle et laissait de côté les inutiles et les marginaux.
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J'avais promis de survivre. Je le devais à ma fille et à ma femme.
Survivre pour qu'elles continuent d'exister à travers moi.
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