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Critiques de Vincent Hein (43)
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La disparition de Jim Thompson

Si vous êtes allé à Bangkok, peut-être avez-vous visité la maison traditionnelle de Jim Thomson. C'est un havre de paix et de sérénité au milieu du bruit et de la circulation du quartier de Siam Square. On y apprend que Jim Thomson a relancé l'industrie de la soie en Thaïlande et était passionné par ce pays. Ce qu'en revanche on sait moins, c'est qu'il a travaillé de nombreuses années dans les services secrets américains en Thaïlande depuis les années 40, jusqu'à la guerre du Viet-Nam. Il a participé à de nombreuses opérations et même s'il avait démissionné, il continuait à y être impliqué. C'est ce qu'on apprend dans le livre de Vincent Hein, qui nous fait revivre le Bangkok des années 50 et 60, où la vie s'écoulait lentement, à l'image du fleuve qui la traverse. Loin de l'agitation de la mégalopole actuelle. On y découvre également toutes les actions que la CIA a pu mener en Asie du Sud-Est pour protéger la région du communisme, et amener la Thaïlande à servir de base arrière lors de la guerre du Viet-Nam, notamment en y amenant la prostitution pour les soldats qui revenaient du front. On ne sera donc pas surpris, finalement, d'apprendre encore que Jim Thomson ait disparu, lors d'une visite chez des amis en Malaisie, et que l'on n'ait jamais retrouvé son corps. On ne sait absolument pas ce qu'il a pu devenir. Mais il parait à peu près sûr que sa disparition soit liée à ses actions à la CIA. Vincent Hein retrace avec brio le parcours assez incroyable de cet homme, qui fût l'ami des Kennedy et de nombreux auteurs dont Truman Capote et Somerset Maugham entre autres et qui furent ses invités dans cette fabuleuse maison traditionnelle Thaï, transformée maintenant en musée, qu'il avait reconstruite dans ce qui était encore la campagne dans les années 50.

Un livre que je recommande vivement.

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La disparition de Jim Thompson

Simple et fluide, succinct et précis, un exposé qui propose une piste plausible à la disparition d’une légende d’Asie du sud-est, Jim Thompson, « (...) A moins qu’il ne se soit évaporé... car dans la jungle il n’y a que la brume qui ne laisse pas de trace quand elle se lève. »

Une plongée dans le Bangkok de la fin des années 60 qui ravira les amoureux de cette ville aujourd’hui bétonnée et tentaculaire.

Un ravissement pour tous les sens... on ferme les yeux et on goûte les mets thaïlandais, on écoute le bruit du klong, les bruits de la nature et des tisserands de la soie, on sent la puanteur des canaux et on hume les parfums de la végétation exotique, on tend la main et nos doigts glissent sur les matières nobles : porcelaine fraiche, bois rugueux ou ciré... avant de glisser sur la soie. Maintenant ouvrez les yeux, le soleil vous éblouit, brûlant, décolorant les couleurs puis, dans la pénombre d’une maison traditionnelle en bois sombre les couleurs de la décoration éclatent, « de l’oeil naissent les couleurs pensaient Jim Thompson. Simplement. Puis elles rivalisent entre elles, en nuances infinies, elles s’accordent, elles brûlent ensemble. (...) »

Si vous croyez au sixième sens, vous pourrez aussi le mettre en oeuvre en lisant ce livre et choisir à votre tour la version qui vous semble la plus crédible de la disparition de cet ancien agent secret américains tombé amoureux de la Thaïlande et de la soie ; Car dans son récit, Vincent Hein intercale les moments de pur plaisir des sens et les faits bruts et historiques. Vie nonchalante du sud- est asiatique, « (...) le temps en Asie avait sa propre force et des langueurs insondables. », passé trouble, C.I.A. et soie se mélangent.

Quand on connait les objets, les accessoires, les foulards... estampillés Jim Thompson, on se prend à regretter de ne pas en savoir plus sur sa vie d’industriel, dans un autre livre peut-être. En attendant savourez cette plongée au sud-est asiatique confortablement calé sur des coussins de soie, pourquoi pas de chez Jim Thompson.

A lire avant (ce format est un peu grand pour certaines valises ou sacs à dos) de partir en Thaïlande et, à Bangkok en particulier où vous pourrez visiter sa maison et les magnifiques magasins à son nom.

Ne pas confondre Jim Thompson et Jim Thompson, écrivain américain de polars noirs.

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La disparition de Jim Thompson

Ce « roman de non-fiction » nous compte une curieuse affaire : la disparition durant les années 60 de Jim Thompson, américain installé en Thaïlande, esthète amoureux de ce pays et ancien espion de l'OSS.

Il s'avère qu'à un moment de sa vie d'espion il avait refusé d’exécuter les ordres reçus pour sauver la vie d'un ami.

Sa disparition est-elle liée à cet épisode ? A-t-il été exécuté par les services secrets américains ? Ou bien a-t-il l'a t-il lui même organisée ?

Pour compliquer l'affaire, sa propre sœur a été assassinée en 1967, et ce meurtre est resté non élucidé.

Le livre vaut surtout par sa description de la Thaïlande des années 60, en pleine guerre du Vietnam voisin. On peut regretter les trop longues énumérations qui alourdissent le récit.
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La disparition de Jim Thompson

Jim Thompson, homme d'affaires américain, est passionné d'arts asiatiques et amoureux de la Thaïlande où il s'installe pour commercer la soie. Avec lui, l'auteur nous plonge dans un univers de couleurs et de senteurs exotiques. Faune, flore, habitudes de vie, mets délicieux, tout concourt à dépayser le lecteur. Mais Jim est aussi un ancien agent de la CIA et lors de sa disparition en Malaisie, on s'interroge : s'est-il perdu dans la jungle ? a-t-il été enlevé? a-t-il disparu volontairement ? Vincent Hein mène une enquête passionnante avec en toile de fond la guerre du Vietnam et les secrets des services américains.
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La disparition de Jim Thompson

Voici un livre passionnant qui revient sur la disparition d’un ancien agent de la CIA devenu une légende à raison de la remise en route du ver à soie en Thaïlande et aussi des circonstances obscures de son évanouissement dans la nature au mois de mars 1967.

Tout est brossé remarquablement dans ce livre, son projet architectural, la ville de Bangkok et les circonstances de sa disparition en pleine guerre du Vietnam : c’est passionnant !
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La disparition de Jim Thompson

Le narrateur enquête sur la mystérieuse disparition de Jim Thompson, ancien agent de la CIA vivant à Bangkok. Sa disparition restera mystérieuse, on n'en saura pas plus et on aura plongé dans l'univers délicat et exotique de l'homme d'affaires américain.



Les chapitres courts sont des seynettes de cette vie simple mais riche, humble mais extraordinaire, fascinante, tout comme l'écriture de Vincent Hein. Ce livre fait écho à mes lectures de Silvain Tesson, avec toute leur magie -- chez Hein, sans lourdeur virile et agaçante.
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Kwaï

J’ai adoré . Si petit et maous costaud ! Écriture sobre et aboutie,qui avec talent vous emmène et vous transporte tant géographiquement qu.émotionnellement .

La preuve qu’économie de nombre de caractères ,d’adjectifs et de superlatifs ne nuit pas ...

Cette orfèvrerie littéraire rejoint ma petite pile des best.
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Les flamboyants d'Abidjan

Vincent Hein est l’un de ces français de l’étranger, vivant hors de l’hexagone depuis presque toujours, comme un diplomate malgré lui. Après ses deux premiers récits sur l’Asie, À l’est des nuages puis L’arbre à singes, publiés en 2009 et 2012 sous forme de carnets aux éditions Denoël, l’auteur revient aujourd’hui sur un autre continent qui lui est cher, celui de la Côte d’Ivoire où il passa une partie de son enfance.



C’est un récit intime, celui d’un petit garçon qui voit Abidjan au travers ses yeux d’enfant. Un pays alors en pleine prospérité, avec plus de dix ans d’indépendance, dirigé par son président Félix Houphouët-Boigny. Ses parents vivent confortablement dans cette ancienne colonie, et c’est accompagné de quelques employés ivoiriens que le narrateur découvre la vie africaine.



Ce livre est malgré lui nostalgique, et s’ouvre comme une fenêtre sur une Afrique du passé, où les expatriés ont remplacés les colons. Le propos est tout entier dédié aux souvenirs, aux évocations tendres et chaleureuses que les adultes peuvent parfois faire de leur enfance, et on se surprend à respirer l’air de ce pays plein de couleurs au fil des pages.



Pour autant, j’ai eu du mal à me passionner pour ce récit très personnel, qui correspondrait presque à un journal intime écrit à posteriori. La langue est sublime, et si l’auteur m’a souvent fait interrompre ma lecture pour rechercher la signification exacte d’un mot, il est difficile de reprocher à un écrivain d’utiliser sa langue natale dans ses plus vastes possibilités. Un récit qui saura ravir les nostalgiques d’une enfance un peu bohème, mais que j’ai lu sans emballement.
Lien : https://www.hql.fr/flamboyan..
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L'arbre à singes

L’auteur sait allier un style humoristique, caustique et tendre, sans se départir d’une retenue distanciée. Son style fait de courtes phrases repose de Proust qui n’est pas allé en Chine, à ma connaissance ! Un agréable voyage.
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À l'est des nuages : Carnets de Chine

L’auteur y raconte sous forme de journal son séjour professionnel dans les années 2005 à 2008, dans un style ironique et pince sans rire. Sans illusions sur la nature du régime, il garde toute son affection pour les gens qu’il côtoie. Il y mentionne, sans commentaires, les citations à vocation de propagande des journaux et des médias chinois qui n’ont pas la finesse de la porcelaine. C’était il y a quinze ans, avant le virus mais au moment du tremblement de terre du Sichuan qui s’est produit deux semaines après mon passage… Quand on a constaté l’état et les méthodes de construction chinoises, on peut être inquiet, notamment pour le barrage “des trois gorges” qui rouillait déjà, quelques mois après sa mise en eau… Terminons avec ces saines paroles de Confucius :

Si j’avais le pouvoir je commencerais par redonner leur sens aux mots.

Vaste programme….

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Kwaï

Voici un livre que l’on ne referme pas les yeux secs, si on a parcouru quelques dizaines d’années, vu des films comme ils s’en faisaient autrefois avant les subventions accordées pour cinématographier la vacuité nombrilistique de notre époque !
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Kwaï

Il se laisse lire ce petit livre bien écrit. Le voyage entrepris par l'auteur au lieu même du pont de la rivière Kwai n'est qu'un prétexte pour laisser libre cours à ses pensées au long du périple. Il philosophe, il se souvient des moments agréables passés en compagnie de sa famille, de ses lectures de jeunesse, de ses désaccords politiques ou littéraires avec son père, il nous lâche quelques réflexions plutôt amusantes, voire carrément marrantes. Bref, il nous ballade et nous, on se régale. Attention cependant, le style peut paraître assez décousu et les sujets abordés trop variés ce qui pourrait en rebuter certains.
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Kwaï

Vincent Hein, grand voyageur asiatique, fait escale en Thaïlande, pour retrouver les traces du pont de la Rivière Kwai. Il ne reste pas grand chose du fameux pont, et rien des camps de prisonniers en dehors d‘un musée et un cimetière. La nature sauvage a repris ses droits. Mais ce voyage, comme tout voyage, est bien loin d’être stérile. Vincent Hein hume les paysages, écoute les gens du pays, savoure sa présence en ces lieux. Remontent à la surface l’attachement de l’auteur à ce vieux film, et aux peplums et autres westerns de sa jeunesse, les moments partagés avec son père , et une vieille tante, devant l’écran de télévision, les premières promenades en forêt qui lui donnèrent le goût du voyage, les hommes référents de sa formation, qu’ils soient botanistes, cinéastes, écrivains-voyageurs, les hommes de sa famille qui soldats, blessés, prisonniers participèrent à ce grand bazar mondial des guerres, des hommes qu’on força à être des vainqueurs ou des vaincus. Il donne passage un bon coup de tatane à Pierre Boule, l’auteur du roman éponyme.



Il y a un réel charme à ce récit, tout à la fois cohérent et disparate, relevant du principe des associations d’idées (Vincent Hein ne s’est pas formé à la psychanalyse pour rien), des humeurs, des ressentis, mais qui n’échappe pas pour autant à la main mise de l’Histoire. C’est un vagabondage élégant, poétique, délicieux au sein duquel j’ai relevé les quatre plus belles pages que j’ai pu lire sur la pluie (qui, en fait, sont les pluies).
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Kwaï

Je ne lis jamais de récit de voyage. Ce n’est pas un style vers lequel je vais naturellement par manque d’intérêt tout simplement. Mais après avoir lu un article de Paul Vacca à propos de ce livre, j’ai eu très envie de le lire.



Je n’ai jamais vu le film ou lu le livre « Le Pont de la rivière Kwai » mais comme tout le monde j’en ai entendu parler et j’ai déjà entendu la fameuse chanson du film.



Dans ce livre il n’est pas question que du film. C’est le point de départ de son voyage en Thaïlande. Ce film et le livre ont bercé une partie de son enfance. Ils sont intiment lié à sa famille et surtout à son père et son grand père.



Là bas il fait d’abord le constat d’une société qui a beaucoup changé depuis les événements qui ont inspiré le livre. Le tourisme est devenu l’industrie majeur là bas et fait perdre un peu du charme du lieu. Il y a donc une volonté forte de l’auteur pendant tout le livre de se poser et de retourner aux sources.



Si vous ne connaissez pas l’histoire qui a amené au livre puis au film, l’auteur nous aide à nous remémorer les différents événements liés à la construction de la ligne de chemin de fer et du pont. La violence était très présente et dans le livre elle nous marque. J’ai fait une pause après certains passages. Même si on sait que les conditions étaient durs, les voir ainsi décrite nous heurte beaucoup.



Mais le plus important dans ce livre et ce qui a fait que cette lecture est tombé au bon moment pour moi, c’est que l’on prend son temps, on se pose et on apprécie ce que l’on a. On se laisse embarquer dans les souvenirs de l’auteur sur sa famille. Ces choses de l’enfance qui nous marque encore aujourd’hui et que nous ont permis de nous construire.



Le style de l’auteur est une vraie merveille. Il imprime la lenteur à travers les mots choisis pour que le lecteur s’immerge le plus possible dans son voyage. Il prend le temps de s’imprégner de chaque moment. A un moment il pleut et pendant une page ou deux, il va nous dire tout ce que cela lui fait ressentir. Cela peut prêter à sourire mais cette liste est tellement vrai même si on peut ressentir ça de façon différente.



Ce livre est presque un éloge de la lenteur. On est invité à se poser et à contempler, à apprendre, à se souvenir mais aussi à apprécier les petits moments desquelles on passe souvent à côté.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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À l'est des nuages : Carnets de Chine

Vincent Hein a vécu en Chine entre 2004 et 2016. Dans ce recueil de textes, qui se lit comme on boit des paroles, l'auteur de kwaï compile des notes qui courent de janvier 2005 à septembre 2008. Entre une arrivée en avion à 11700 mètres d'altitude et 970 kilomètres-heure et un retour en avion à 10800 mètres d'altitude et 960 kilomètres-heure.

Entre temps ? L'auteur y rencontre son épouse (Ma Xiaomeng), un beau-père en version originale non sous-titrée, perd son propre père, vit une escapade à Lhassa, vit les JO de Pékin de ce côté-ci de l'hémisphère, les événements du Tibet de ce côté-ci, l'emprisonnement de poètes subversifs ou opposants de ce côté-ci, est témoin de la censure de ce côté-ci, accompagne (et subit) des occidentaux et leur vision des choses de ce côté-ci...

Et l'auteur s'interroge, questionne le monde, aime, déteste (voire aime mais déteste à la fois), pèse le pour et le contre, Shanghai contre Pékin, ou l'inverse, s'amuse de la distance entre les choses et les gens, entre ici et chez soi. Participe, ou esquive, à la recherche d'authenticités, de traces de poésie banale, de maigres mais indispensables échappatoires loin de l'agitation perpétuelle. « Il est difficile d'écrire en Chine, de structurer son texte comme on pourrait le faire partout ailleurs. Tout est réellement surprenant, rocambolesque, indiscipliné, tout est si étrangement établi, tellement elliptique, que votre regard, vos sens tout entiers, sont sans cesse sollicités et qu'il n'est jamais aisé de concentrer son esprit sur une chose à la fois. On se perd en pensées, on s'égare, on rêve de fatras, et la forme littéraire qu'il convient le mieux reste sans doute leur poésie courte et vaporeuse, seule capable de coller à ce joli désordre. » Et – et ce sont sans doute les passages les plus intenses – doute, y compris de soi. « Comme elle [l'auteur Ella Maillart], je suis sans désir de retour, ne souhaitant que retenir ce que m'apportent ces journées un peu godardiennes, échevelées, et ce sentiment de ne plus être capable de concevoir ma vie autrement. »

Un ouvrage de deux cent pages d'une synthèse et d'une sincérité remarquable. Une tranche de vie en accéléré, et qui s'essaie à la retranscription d'une langueur. Un paradoxe autant qu'une prouesse. Et en guise de conclusion, une dernière note en fin de carnet, portant l'humilité au rang de philosophie.
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Kwaï

Rebonjour tout le monde,

c'est avec beaucoup de plaisir que je reviens vous voir après une longue absence due à un méchant accident de vélo. Mais maintenant je suis de retour bon pied bon oeil, enfin presque !



Je voudrais tout d'abord commencer cette chronique en remerciant Babelio et les éditions Phébus pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiés.



Le livre m'est malheureusement arrivé dans une mauvaise période, ce qui explique ma critique tardive. Toutefois, j'étais très impatient de me plonger dans ce livre qui avait pour moi comme un goût de nostalgie. En effet, ce livre allait me donner l'occasion de faire une régression et de repartir dans les années '90, époque où j'allais régulièrement voir des films relatant des récits de voyage - je pense que ça s'appelait "Voyage du Monde" mais sans certitude !



Malheureusement pour moi, la sauce n'a pas pris. Je me suis bien forcé à continuer ma lecture en me disant qu'il fallait que je me fasse au style de l'auteur et qu'après quelques pages de plus, j'allait forcément aimer. Mais avec toute la volonté du monde (ou presque), je n'y suis pas parvenu.



En conclusion, ce livre est une double déception pour moi. Premièrement parce que je n'y ai pas retrouvé la saveur des récit de voyage de ma jeunesse et deuxièmement parce que je n'ai pas aimé un livre que j'avais vraiment envie d'aimer. Maintenant, peut-être l'ai-je lu dans une mauvaise période pour moi, ce qui n'est pas à exclure également !



Toujours est-il que je viens d'abandonner le livre sur un banc afin qu'il puisse profiter à d'autres personnes, qui elles pourront peut-être l'apprécier à se juste valeur, c'est en tout cas ce que j'espère.



P.S. : au vu de toutes les belles critiques que le livre a reçues, je pense vraiment que j'ai dû passer à côté de ma lecture. Dès lors, afin de ne pas plomber sa moyenne, je lui mets une appréciation de 2,5 alors qu'en tant normal, mes déceptions sont notées 1
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Kwaï

Merci à Babelio de m'avoir donné l'occasion de lire le livre de Vincent Heim , Kwai , oui Kwai la rivière du célèbre pont à la fois du livre de Pierre Boulle et du film de David Lean . A l'occasion en forme de "pélerinage" de l'auteur vers la Thailande et les lieux de cette construction pendant la seconde guerre , Vincent Heim nous délivre ses impressions , revient en souvenir vers son enfance ou son père et son grand père lui ont légué la passion de la lecture , du cinéma . D'abord surprenant par son manque d'action et de fil conducteur , ce récit à la fois du souvenir , de la douleur ressentie en ces lieux , de l'abscence , ce récit donc au travers de magnifiques descriptions des lieux et de la magie de l'Orient devient séduisant nous poussant vers le rêve et nos propres souvenirs .

Vincent Heim qui a étudié et travaillé en Chine doit savoir que l'opium qui est la drogue de ce monde avait la réputation de faire voyager à la fois du passé vers le futur , mélangeant et malaxant dans la tête toutes ces images ;

son récit apporte ce petit miracle , sans action avec pacifisme il nous ramène vers notre propre magie .
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Kwaï

Vincent Hein nous invite à travers ce récit de voyage, dans l'Histoire mais aussi dans son histoire personnelle, son enfance, comme une autobiographie de ses souvenirs de famille, ce qui l'a finalement mené à faire ce voyage en Thaïlande, au fameux lieu où se trouve le pont de la Rivière Kwaï, ses musées, sa gare, ses habitants et ses touristes, plus intimement ses abords, le cimetière des prisonniers de guerre, cette jungle foisonnante et la chaleur.



Il nous conte le martyre qu'ont subit ces hommes, l'horreur, la cruauté des événements, la torture. Il nous livre ses réflexions sur le sujet, mais ses pensées vont dérivées pour nous parler de lui, de son père, de son initiation au cinéma, celui de "La dernière séance" ou Eddy Mitchell nous présentait tous ces films cultes qui ont marqués nos enfances, là où il a vu justement "Le pont de la rivière Kwaï" film de David Lean avec Alec Guiness.



Il nous parle du livre également, de Pierre Boulle, des écrivains voyageurs qu'il aime comme Joseph Conrad ou encore Robert Louis Stevenson.



C'est une lecture intime, écrite avec finesse et force à la fois, moderne et sensible, violente et corrosive selon les pensées qui traversent l'esprit de l'auteur.



Personnellement j'ai trouvé cette lecture intéressante et instructive, j'ai eu un peu de mal par moment avec les énumérations d'auteurs ou de films. Une lecture un peu courte tout de même avec ces 140 pages mais la reflexion et le côté historique sont bien emmenés au lecteur.



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Kwaï

Ce petit livre à la première lecture peut paraître un peu brouillon, éclectique. Laissant passer un peu de temps, je me suis rendu compte qu'il faisait son chemin et provoquait une réflexion plus profonde que je l'avais supposé au premier abord.

Le pont de la rivière Kawaï, fil de trame du récit, structure les souvenirs de l'auteur en favorisant les aller et retour de l'Orient où il a séjourné à plusieurs reprises à l'Occident où demeurent ses souvenirs d'enfance.



La douceur lumineuse et poétique des paysages thaïlandais et celle de la campagne alsacienne se répondent de même que la cruauté des évènements qui s'y sont déroulés, que ce soit dans le camp des prisonniers qui ont été contraints de construire le pont sur la rivière kwaï l'un de ceux qui permettront de relier à travers la jungle la Thaïlande à la Birmanie, coutant la vie à 15000 prisonniers et 100 000 civils indigènes : « Une vie de souffrance et une mort de chien. Une mort pour rien d'ailleurs, car, à peine le chantier achevé, les alliés bombardèrent les principaux ponts et rendirent ainsi la voie ferrée absolument inutilisable. »

... ou dans le camp de concentration du Struthof, qui attend la classe de l'auteur après la traversée d'un paysage idyllique. L'enfant de dix ans qu'il était alors, sortira bouleversé, habité désormais par le regard sur une photo, d'une enfant de trois ans assise nue sur une table de soin.

« Elle était bouleversante et amaigrie au-delà du possible.(…) Elle regardait l'objectif fixement avec des petits yeux d'oiseau mort et gardait la bouche ouverte tant elle était sidérée par tout le mal qu'on lui faisait. »



Ce petit livre est une réflexion poignante sur la lumière et l'ombre qui habite le coeur des hommes. Les occidentaux qui se croient du côté des « civilisés » sont comme tout autre peuple capable de la plus grande cruauté.



Mais d'autres ponts existent comme ceux qu'ont créé la longue liste des naturalistes que l'auteur admire, dont la curiosité a permis à l'occident de bénéficier de l'apport de nouvelles plantes venues de l'Orient. A ceux-là s'ajoutent la beauté de la musique, la poésie, les livres et le cinéma qui réunit les hommes à travers ce qui peut être considéré comme le meilleur d'eux-même.



Et le grand-père de l'auteur a bien raison quand il « répond en pirouettant » aux questions de son petit fils :

« Je préférerais que tu te choisisses un beau livre. Ces choses-là ne sont pas pour les enfants. Que veux-tu que je te dise ? Sinon qu'il faut vraiment être malheureux pour s'en aller déclarer une guerre, tirer sur des gens qui ne vous ont rien fait et passer son temps, ensuite, à vouloir s'en souvenir. »

Pourtant ce livre est beau, qui relie passé et présent en un bel hommage à tous ces hommes qui ont été broyés par la cruauté de leurs semblables.
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Kwaï

Il faut attendre la page 132 pour lire l’expression « olla podrida », qui désigne un plat espagnol de viande et de légumes cuits ensemble. Belle métaphore du livre en ce qu’il convoque tendres souvenirs d’enfance, récits de voyage, listes en tout genre, de films, de livres ou de pluies, et descriptions insoutenables des pires horreurs du siècle dernier, de Nankin à l’unit 731, en passant par le Struthof. Métaphore peut-être aussi par le choix d’une expression inusitée quand « pot-pourri » aurait tout aussi bien fait l’affaire, comme s’il était nécessaire de passer par le lointain pour évoquer le proche.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. La langue est très belle et il est difficile de le lire sans être ému. Mais je n’arrive pas à faire le lien entre toutes les informations qui y sont contenues. Bien sûr, le livre parle de la mémoire, de la culture, mémoire et culture qui occultent finalement la vérité de l’horreur. « Le Pont de la rivière Kwaï » renvoie moins à une entreprise criminelle qu’aux heures passées auprès d’un grand-père aimant ; les usines à tuer de l’Allemagne nazie et du Japon impérial sont devenues des lieux touristiques.

La belle humilité de ce petit livre vient peut-être de cette tension irréductible : comment aimer, lire, voyager sans cautionner la barbarie? Adorno avait annoncé la mort de l’art après Auschwitz, Hein prend acte de cette impossibilité et choisit l’opuscule, le fragment, l’eclatement. Écrire avec l’air de ne pas y toucher, par pudeur et scrupule.

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