Vincent Noyoux

Bienvenue en France, terre d’aventure. Bienvenue dans des villes dont vous n’avez jamais entendu parler. Bienvenue en rase campagne, bienvenue en zone pavillonnaire, bienvenue en lointaine banlieue. Mulhouse, Vesoul, Guéret, Cholet, Vierzon, Cergy, Saint-Nazaire, la vallée de la Fensch, Verdun, Maubeuge, Châtel-Guyon et Draguignan… Embarquez pour un tour de France des villes qui ne font pas rêver mais gagnent à être connues !

Saint-Nazaire en fait partie. Ce port industriel rasé lors de la Seconde Guerre mondiale se traîne une vilaine réputation. On le considère comme une verrue entre Nantes et La Baule. Un furoncle de béton à cheval sur l'embouchure de la Loire et la côte océanique. Une dent cariée sur le joli sourire du département de la Loire-Atlantique.
Saint6Nazaire... La bourgeoisie nantaise et parisienne y passe encore en fermant les yeux avant de rejoindre ses belles villas gauloises.
( p 108)

Le plus court chemin qui mène à soi-même court autour du monde.

N'en déplaise à ses habitants, Vesoul fait naître sur toutes les bouches le même sourire condescendant, un rien hautain , franchement moqueur.

L'aventure n'a pas besoin d'images panoramiques pour être belle, ni d'une escouade d'assistants pour être vraie. Elle est à la portée de tout le monde. Il suffit de savoir s'endormir sur un mauvais canapé.

La peur est un poison qui, bien dosé, fait un excellent remède.

de même qu'un scout est ridicule dès lors qu'il a du poil aux pattes, un aventurier n'est plus crédible dès lors qu'il croit en Dieu.

Il est temps de changer de braquet. Foin d’exotisme!
Place à l’endotisme. Bienvenue en France, terre d’aventure. Bienvenue dans des bourgades dont vous n’entendez jamais parler, ou alors en termes peu flatteurs. Bienvenue en rase campagne, bienvenue en zone pavillonnaire, bienvenue en lointaine banlieue.
Ce livre s’intéresse aux vilains petits canards du tourisme
hexagonal, aux derniers de la classe, au ventre mou du pays.
On n’y trouve pas de bars branchés ni d’abbayes classées. On n’y respire pas le vent du large à pleins poumons. On n’y croise aucune célébrité.
Qu’y trouve-t-on alors ? Tel est justement le but de cet
ouvrage : partir à la découverte de territoires méconnus, dont on ne sait rien ou presque. Si ce n’est pas de l’aven-ure, ça !
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Et quelle mission : recueillir des tarifs de chambres et des horaires de musée pour les touristes. Il est des missions plus nobles, je vous l'accorde, mais celle-ci est nécessaire puisqu'elle apporte aide et secours aux brebis égarées. A la différence du grand voyageur, qui ne se déplace que pour son propre agrément, l'auteur de guides voyage pour les autres. C'est un homme de coeur. N'oubliez jamais que, pour vous, un type s'est usé les yeux à lire des centaines de menus de restaurant; qu'il s'est ruiné l'estomac en ingurgitant des plats trop épicés; qu'il s'est décroché la mâchoire à force de bailler dans les musées

Les voyageurs n’ont aucune imagination.
Ils partent explorer des terres lointaines parce qu’elles sont lointaines. Ils filent au bout du monde pour fuir leurs semblables. Là-bas, ils l’aperçoivent que le bout du monde est plein de monde. Plein de monde venu chercher le bout du monde.
Ils rêvent de Macao, de Katmandou, de Zanzibar, de Pondichéry... Des générations d’aventuriers y ont traîné leurs guêtres, envoûtés par on ne sait quelle magie exotique. Pourquoi pas eux ?
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