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Citations de Vinciane Moeschler (78)


Je tombe tout le temps, pour un rien, je me cogne le coude, puis c’est le petit orteil, ça fait mal le petit orteil, j’ai appris à pleurer sans faire de bruit, c’est à l’intérieur que ça se passe, tout le contraire des pleurs d’un bébé, j’étouffe mes pleurs, je ferme les yeux, ma bouche se crispe.
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Je n’ai ni le courage de vivre, encore moins celui de mourir, je me contente de la surface des choses, d’une vie en équilibre, à la prochaine secousse, je vais tomber, c’est certain, la vie me jettera dehors, je vais tomber, je suis une actrice qui joue des rôles, celui de la mère l’épouse la fille l’employée la bonniche la voleuse la calculatrice la victime l’infirmière la consolatrice la mal aimée, pas envie de changer ta couche pleine de merde à ras bord, pas envie de te sourire ni d’agiter un hochet, je trouve ça débile, surtout qu’après une seconde tu le jettes par terre, le ramasser va me demander un effort.
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Les parapluies de femmes peuvent aussi être des armes pour se défendre.Il a rien d’un boucher et pourtant, tout cet étalage de chairs et de sexes, de rouges et d’odeurs, de sueurs et de peaux flétries, de peaux à peine mûres.L’origine du monde ?Devant des jambes écartées, il scrute leurs petites misères.
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Pourquoi je dois toujours crier sur les enfants, j’aime vraiment pas ça, crier sur eux, mais sinon ils n’obéissent pas, ils font ce qu’ils ont envie, je n’existe plus, voraces comme de petits tigres, et plus tard, des fauves les crocs acérés, je veux pas que mes petits soient des délinquants. Jamais.
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J’aime quand c’est propre !
Mes mains elles savent.
Elles.Elles sont rêches et laides
Des mains de vieille,mes mains.
Comme celles de ma mère.
J’aime quand c’est propre
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Un jour : on devient fou !Ma femme, ma petite femme, il a murmuré.Finalement, je crois que je l’aime.Encore, de moins en moins.J’ai pensé : je ne voudrais plus jamais avoir d’enfants.Les enfants m’obligent à rester, ils m’empêchent de l’aimer, ils m’empêchent de…
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Pas d’enfants ? Impossible, c’est refuser la fusion, l’amour sans concession.Je suis faite pour ça : soigner tes otites, me réveiller la nuit pour voir si tu respires, changer ta couche, vite sinon tu auras les fesses rouges.C’est abominable, les fesses rouges.
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Nous étions bien tous les deux, rassasiés d’émotion.Sur notre plage.Mon ventre pointait.Mes seins s’épanouissaient.Dans une générosité délicieuse, alors que mon corps avait toujours été sec.Et même si des fois une larme se mettait à couler sur ma joue, je n’étais jamais triste.Je laissais faire.Non, ma boule d’amour, jamais triste.
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À 27 ans, je pense sincèrement être heureuse.Un luxe, le bonheur.La mère s’est trompée : mon mari me comble.L’idée d’un avenir est plus forte que la réalité elle-même.Je fais des projets.J’ai arrêté mes études universitaires, j’apprends la comptabilité, j’aurai bientôt mon diplôme.
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C’est tranquille sous l’eau, beaucoup de silence. Du silence, et c’est tout.Une sirène me tend la main.Elle cherche à m’attirer.Ses cheveux emmêlés forment un léger sillon dans l’eau.J’arrive, je lui dis, attends-moi.Voilà que je remonte à la surface.Je crie, je hurle : j’ai peur.Ça doit se sentir dans ma voix que j’ai peur. Des mots incompréhensibles, des sons qui ne ressemblent à rien.
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Je suis ta bouée de sauvetage, ton ange gardien. Je ferai attention pour qu’il ne saccage pas notre vie, maman. Ça s’abîme vite, une vie. Et après, on peut plus rien récupérer, que des lambeaux, des lambeaux.Maman, tu m’écoutes ?Elle est belle ma maman.
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Mon beau-père cogne sur ma mère.Un connard haut sur pattes, des cheveux fins qui s’émiettent.Il sent la transpiration, ça me dérange.La vulgarité de son regard me met mal à l’aise.Il chlingue comme la raie de son cul, son regard.S’envoie des Carlsberg à n’en plus finir. Un vrai ringard, mon beau-père.Quand il est bourré, il met à fond une chanson de Rod Stewart.Il se la pète avec son putain de tatouage dans le dos, un dragon, enfin un truc du genre.Ma mère, ma mère je l’admire.Elle est vraiment très belle.Ma mère.Qu’est-ce qu’elle fout avec cet hybride ?
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Mais moi, j’y croyais pas, je me disais, ils me mentent, ils ne savent plus quoi faire, tu vas mourir là, dans ta couveuse, tu vas pas survivre.À force, j’avais fini par douter.Pourtant, tu étais vivant, beau, petit mais grandiose.La miraculeuse proportion du bébé.J’ai pleuré.
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Prenez garde de ne pas abîmer mon enfant avec vos mains puissantes, vos mots médicaux disgracieux. Vous le savez, pourtant vous, comme c’est dur à venir au monde, un enfant.
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Ton corps docile, il s’abandonne, ton corps docile, mon cœur mon cœur.Tes yeux se noient dans moi, se fondent dans moi, se reflètent en moi, contre moi.Jamais rassasiée.Mon cœur mon cœur mon enfant.Mes seins se tendent, mon lait pour ta bouche ronde, goulue, tendre.J’effleure tes lèvres, elle m’aspire, ta bouche ronde et douce.On dirait qu’elle va m’engloutir.
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Ma mère, elle, ce sont les hommes qu’elle a collectionnés.Comme des perles qu’on enfile sur un collier.De toutes les couleurs, de toutes les tailles, de tous les styles, de tous les horizons, de toutes les façons, de toutes les odeurs, de toutes les punitions.Des perles qu’on choisit à la va-vite, qu’on entasse dans un bocal, négligemment.Des perles qu’on compte : six, sept, huit, quinze, seize, vingt…Il faudrait une armoire gigantesque.
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J’ai fait comme s’il m’avait toujours appartenu et qu’on avait déjà toute une histoire ensemble.Une histoire de solitude.Grâce à lui, je porte un bout de la vie d’une autre, ses goûts, ses souvenirs, ses oublis.Je dis qu’il est magique parce que quand la pluie glisse sur lui, sa texture donne l’impression qu’il est sec.
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Mon histoire.Cette histoire.Qui m’a conduite à l’acte le plus indicible qui soit.Donner sens à l’abominable allait me permettre d’accepter l’enfer que serait ma vie.Non pas celle qui m’a été proposée à la naissance.Pas celle que j’aurais souhaitée.Celle que vous, eux, les autres, ont piétinée.Celle qui m’a été confisquée parce qu’on m’a laissée trop seule.J’avais besoin de comprendre, moi aussi.Comment j’en suis arrivée là.
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La plus belle. C'est dingue ce qu'un compliment provenant des enfants peut faire comme effet.
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Au fond de moi, je ne désirais qu'une chose : danser.Devenir un mythe dans une société qui ne vit que de cela, dans une société où l'on méprise les perdants, les gens de l'ombre, ceux-là même qui me touchent mais auxquels j'avais viscéralement peur de ressembler.
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