AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Virginie Girod (52)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La véritable histoire des douze Césars

Selon moi, ce livre possède toutes les qualités nécessaires à un bon essai historique



1/ Aimer son lecteur potentiel

- beaucoup trop d'essais sont écrits pour montrer que le confrère n'a rien compris d'où des arguments incompréhensibles pour le vulgum pécus que je représente

- il faut quand même un certain niveau pour lire mon bouquin: si t'es pas cultivé, va lire Musso : je n'écris pas pour n'importe qui!









Virginie Girod prend son lecteur par la main: elle commence tout doucement de sorte qu'un béotien ne connaissant de la Rome antique que les aventures d'Astérix et Obélix ne soit pas largué: elle nous habitue à se référer aux arbres genéalogiques, aux commentaires situés à la fin du livre et n'hésite pas , dans son récit, à prendre son temps pour nous expliquer une notion plus complexe

Et, surtout , elle utilise la fiction romanesque pour faire le lien entre deux empereurs, ce qui permet de digérer les connaissances fraîchement apprises et de s'immerger plus facilement dans la vie du nouveau impérator



2/Hommage aux anciens

Notre docteur en histoire se base sur la première biographie de ces douze césars écrites sous le règne de Domitien ( le dernier des douze et de la dynastie des Flaviens)

Elle ne dénigre en aucun cas le travail de Suétone mais le dépoussière, émet des réserves au sujet de certaines assertions et explique l'extrême difficulté d'écrire une biographie sous le règne d'un empereur romain



3/ L'ouverture d’esprit

L'autrice ne reste pas figée dans sa science. Elle n'hésite pas à faire appel à l'archéologie ( notamment les récentes découvertes numismatiques), à la psychologie et à la psychiatrie ( par exemple l'histrionisme de Néron et l'influence castratrice de sa mère) ainsi qu'aux neurosciences



4/ un angle nouveau

cet essai n'insiste pas sur les grandes batailles, les faits d'armes spectaculaires ni sur les actes politiques fondateurs.

Virginie Girod ancre sa biographie sur l'être humain,

son enfance, son environnement familial, spatial.

Elle montre parfaitement les mœurs des romains de cette époque qui sont très éloignés des clichés orgiaques que nous pourrions avoir: austérité, sens de l'honneur au point de considérer le suicide comme un acte noble dans certaines circonstances.

En outre , elle dissocie fort bien l'homme du césar; elle montre comment cet immense pouvoir bouleverse profondément l’ontologie de la personne. L'empereur peut être transcendé ( Auguste par exemple) ou , au contraire amener un homme normal vers les pires monstruosités ( Caligula, Néron et beaucoup d'autres)



5/Les femmes

Qu'elles soient mères, épouses, amantes , elles jouent un rôle fondamental dans l'accession et la tenue du pouvoir des empereurs. Même si les femmes ne peuvent devenir impératrices , elles ont un énorme pouvoir à cette époque



Mais ce n'est que mon avis de plébéien



Commenter  J’apprécie          390
La véritable histoire des douze Césars

Virginie Girod est historienne mais elle est également une grande conteuse… Beaucoup de personnes pourraient être effrayées en voyant le sujet abordé dans cet ouvrage et pourtant… Pourtant, dès l’introduction, j’ai l’intime conviction que l’auteure ne va pas barber son lecteur et encore moins le perdre dans une multitude de détails. Au contraire, elle déroule ses biographies de façon à tenir en haleine le lecteur, à lui donner envie de savoir quand et surtout comment va finir l’empereur… Car soyons clair, si l’ascension de ses hommes est passionnante, leur mort est parfois hilarante voir complètement hallucinante !



Ce que j’ai particulièrement aimé c’est le fait que l’auteure nous tienne la main tout au long du roman, elle met en avant l’enfance particulière des Césars, elle montre qu’ils ont pratiquement tous perdu le contrôle à un moment donné à cause du poids de leur charge. Bref, elle ne perd pas le lecteur dans des suppositions, des détails superflus. Elle nous donne une belle vision d’ensemble de cette période complexe !



Et puis, comme un magicienne, elle sait que captiver le lecteur sur douze biographies d’hommes d’état est un exercice complexe. Le risque d’être redondant est important, alors elle met en scène des mini-fictions pour faire le lien entre chaque César… Elle donne vie à ces hommes et surtout donne de la fraîcheur à son ouvrage.



Malgré tout, c’est un solide ouvrage scientifique, car ces biographies sont construites autour des écrits des anciens. Elle fait souvent référence à Suétone, Dion Cassus, Tite-Live, les grands historiens de l’époque romaine. Elle présente également les mœurs complexes de la société romaine, l’importance de la famille et encore plus des origines ou bien encore du Cursus honorum – la carrière des honneurs. Elle nous rappelle également la place des femmes dans cette société. Le lecteur a donc entre les mains une belle fresque de la société romaine…



Dernier atout, c’est peut-être celui de rendre ces hommes « humains ». En effet, Virginie Girod place l’humain au centre de ces biographies. Elle ne s’appuie pas – uniquement – sur les faits d’armes, la carrière politique… Elle nous montre les failles, les faiblesses de ces douze Césars.



Durant quasiment quatre cent pages, j’ai eu l’impression d’être aux côtés de César lorsqu’il se fait assassiner aux Ides de Mars en 44 av JC ou bien encore en Germanie lorsque les troupes acclament leur gouverneur comme empereur !



Une très belle lecture que je ne peux que conseiller pour éveiller votre curiosité et sortir des sentiers battus !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
Commenter  J’apprécie          272
La véritable histoire des douze Césars

« Macron accepte de bonne grâce l’adultère de sa femme tant qu’il augure d’un bénéfice secondaire » …



Par les temps qui courent, voilà une citation qu’il y a urgence de replacer dans son contexte : … « Il escompte bien rester préfet du prétoire sous le principat de Caligula. »



Nous sommes dans la Rome au temps des Julio-Claudiens, puis des Flaviens. Ceux que l’histoire retiendra sur la liste dressée par Suétone (*) dans son ouvrage biographique La vie des douze Césars. Ouvrage que Virginie Girod a décidé de revisiter au point d’intituler son ouvrage La « véritable » vie des douze Césars.



Car l’éminente historienne, bien contemporaine de nous autres lecteurs de ce temps d’un autre Macron, a appris à connaître ce secrétaire d’Hadrien, en particulier pour son goût du trivial. Un goût quelque peu imposé par le contexte dans lequel il rédige ses écrits, rangés à l’époque dans l’art mineur de la biographie nous dit-elle. Elle imagine que lesdites biographies, si elles ne sont pas sujettes à caution, sont moins soucieuses du rôle historique de ses sujets que de leurs frasques. Un de ses confrères historien du 19ème siècle, Alexis Pierron, ira jusqu’à qualifier Suétone de « colporteur d'histoires d'antichambre ».



La motivation de Virginie Girod est donc là : ajouter le qualificatif véritable au titre de l’ouvrage de Suétone et tenter de corriger cette tendance à l’errance entre vices et travers des Césars, à faire fi de leur rôle politique. Sans négliger le formidable apport pour les historiens du futur qu’est l’œuvre de Suétone ni le contexte dans lequel il écrit, Virginie Girod justifie en avant-propos bénéficier à la fois des avancées dans la connaissance historique et des neurosciences entre autres, mais se défend de juger une époque avec les acquis des millénaires en termes de morale, d’esprit de justice, d’avancée sociale mais aussi d’empathie, dernière qualité qui eut pu figurer source de faiblesse dans une époque de violences psychologique et physique.



Comment comprendre en effet qu’on puisse se débarrasser du « princeps », premier citoyen de l’empire, intermédiaire entre les dieux et les hommes, parce que grisé par son pouvoir il avait sombré dans la folie paranoïaque, était devenu incontrôlable par des contre-pouvoirs muselés, voire inexistants. Comment comprendre aussi que le grand César, qui n’était quant à lui pas empereur puisque sous le régime d’une république laquelle n’avait de ce régime plus que le nom, s’était vu honoré du titre, car c’en était un, de dictateur à vie, s’étant vu confier tous les pouvoirs par le Sénat. Comment comprendre encore que le suicide soit institué en porte de sortie honorable et restaure sa noblesse à un empereur qui avait perdu sa crédibilité aux yeux de ses sujets. Comment comprendre enfin que l’on puisse créer une succession patrilinéaire du pouvoir en adoptant son successeur, comme on le ferait d’un enfant, y compris à titre posthume.



Les temps ont bien changé. Les mœurs, les croyances et les valeurs qui vont avec. Ces dernières ayant pratiquement disparu, les croyances se focalisant en une croyance unique, ou pas, désormais. Les Césars étaient loin d’être exempts des travers dont Suétone faisait ses choux gras pour plaire à son maître du moment, l’empereur Hadrien, nous confirme Virginie Girod. Elle réussit à nous faire comprendre avec cet ouvrage rationnel, foisonnant, qui se veut aussi objectif que l’autorisent les avancées dans la connaissance de l’époque, en quoi leur personnalité et leurs actes étaient en harmonie avec le contexte d’une Rome onirique. Il faut l’avoir étudiée comme l’a fait cette spécialiste de l’antiquité pour comprendre à quel point le pouvoir corrompt les puissants et fascine ses spectateurs, qui voudraient peut-être leur ressembler.



J’aime l’histoire. Et quand elle est bien écrite, je suis comblé. Cet ouvrage de Virginie Girod remplit les conditions pour me faire plébisciter le formidable travail d’étude qu’il a fallu pour sa gestation.

A écrire La véritable histoire des douze césars, il faut s’attendre à une lecture critique des sources, à l'usage du conditionnel quand elles font naître le doute. Virginie Girod le fait avec une intelligence qui inspire le respect, un naturel qui fait recevoir ses allégations comme une évidence. Elle nous adresse un fort bel ouvrage propre à entretenir notre intérêt pour ceux « qui incarnent les figures paroxystiques de nos passions ».



(*) Suétone (70-122 apr. J.C.) haut fonctionnaire romain, membre de l'ordre équestre, auteur de nombreux ouvrages dont la Vie des douze Césars qui rassemble les biographies de Jules César à Domitien en passant chronologiquement par Octave (Auguste), Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus.
Commenter  J’apprécie          250
Agrippine : Sexe, crimes et pouvoir dans la..

Voilà un ouvrage qui, autant que la biographie qu'il dresse, fait le point sur tout ce qui a été publié à propos de cet étonnant personnage qu'a été Agrippine, la mère de Néron.



Et voilà encore que je présente encore une femme relativement à un homme. Mais dans ce cas c'est un peu obligatoire. Car à l'époque où vécut cette femme ambitieuse et courageuse, ses semblables du deuxième sexe n'avaient pas voix au chapitre en matière de politique et gouvernance. Loin s'en faut, quelles que fussent leurs qualités et capacités. Pourtant dans les deux domaines précités, Agrippine pouvait en remontrer à beaucoup de ses congénères masculins.



Si je devais traduire en trois mots l'impression que me laisse cet ouvrage de Virginie Girod, ce serait objectivité, exhaustivité et crédibilité. Tout cela évidemment dument soupesé relativement à ma culture en histoire qui si elle se targue d'une réelle appétence en la matière est sans commune mesure avec ce que me confirme ce second ouvrage que je lis de la main de Virginie Girod.



Dans le rapport sexiste qui de tous temps a opposé homme et femme avec la relation de domination que l'on sait depuis que la faute originelle a été attribuée à cette dernière, Virginie Girod fait la part des choses avec, à mes yeux, une grande objectivité entre l'intelligence et la possibilité laissée à celui ou celle qui en était doué de la faire valoir. On ne trompera personne en affirmant pour ce qui est du faire valoir que nos consoeurs ont eu à contourner l'obstacle en faisant plus largement usage de leur charme. Qualité physique dont, selon Virginie Girod, Agrippine a eu à user avec plus de modération que ce que l'histoire a bien voulu colporter. L'objectivité est une disposition d'esprit d'autant plus difficile à soutenir qu'il est illusoire de prétendre juger une époque avec les critères psycho sociaux et moraux d'une autre. Dans la Rome Antique une femme aussi intelligente qu'elle fût ne pouvait faire valoir cette qualité en la transposant en décisions et actions que par le truchement d'un homme. Pour Agrippine cet homme ce fut Néron, son fils. Les autres, ses époux en particulier, n'ayant été que des marches pour accéder au pouvoir. Néron, né Lucius Domitius Ahenobarbus, fut malheureusement pour elle un mauvais levier pour faire valoir son intelligence politique. Mauvais au point de provoquer sa perte de la plus cruelle façon.



L'exhaustivité que j'évoque n'a rien à voir avec l'épaisseur d'un ouvrage qui ne négligerait aucun détail de la vie de son sujet. L'exhaustivité je la trouve dans la somme considérable de notes, tables, organigrammes généalogiques et références ajoutés par l'auteure en fin d'ouvrage, lesquels témoignent de l'étendue des connaissances de cette dernière dans sa discipline, du formidable travail de documentation mené à bien, de l'inventaire historiographique foisonnant ayant trait à cette femme hors du commun.



Cette objectivité, ce formidable travail d'étude et de construction de son ouvrage présentent à mes yeux d'amateur de la discipline une grande crédibilité dans chacune des allégations qui construisent cet ouvrage. Cette crédibilité, Virginie Girod la doit à l'analyse critique fouillée qu'elle fait des sources laissées à notre connaissance par l'érosion du temps. Il y a celles des contemporains d'Agrippine : Pline l'ancien, Sénèque, celles des historiens décalés mais ayant eu peu ou prou accès aux archives du palais : Suétone, Tacite, Don Cassius, et tous ceux plus tardifs qui n'ont fait qu'exploiter et interpréter les premiers. Profitant au fil des siècles de l'avancée des recherches et progrès dans les sciences afférentes : archéologique, numismatique, épigraphique, ethnographique, neuro sciences et tant d'autres. L'analyse critique qu'elle fait des différentes sources prenant en compte le contexte dans lequel les auteurs rédigeaient leurs ouvrages, tel un Suétone qui voulait plaire à son mentor Hadrien, un empereur de la dynastie succédant aux julio-claudiens, les antonins ou encore un Tacite « qui se montrait un impitoyable moraliste » vis-à-vis de femmes lorsqu'elles sortaient de leur rôle décoratif.



C'est donc mis en confiance par ces qualités que j'attribue aux deux premiers ouvrages que je lis de la main de Virginie Girod que je vais faire connaissance avec Théodora, l'impératrice de Byzance qui a fait ses premières armes dans le plus vieux métier du monde.

Commenter  J’apprécie          221
Théodora : Prostituée et impératrice de Byzance

« Les hommes redoutent toujours le pouvoir féminin qu'ils pressentent si supérieur au leur ». C'est une des rares citations de cet ouvrage dans laquelle on peut dénicher une note de compensation en faveur des femmes après des millénaires de domination par leur congénère masculin. Car là n'est pas le propos de Virginie Girod. Même s'il s'agit de faire le recentrage de la réputation d'une femme colportée par tant de voix discordantes.



Avec l'érosion des sources historiques il y a deux autres raisons de mal connaître la valeur et l'impact des femmes en politique. C'est qu'elles étaient femmes justement d'une part. Que leur action politique ne pouvait se concrétiser que par l'entremise d'un homme. Et que d'autre part, jusqu'à encore très récemment, écrire était resté privilège masculin. Ce n'est pas Virginia Wolf qui le contredira. Elle s'en expliquait dans Une chambre à soi. Il est donc évident que dans pareils contexte et circonstances la voix des femmes ne pouvait être que rapportée par celui qui n'avait aucun intérêt à déchoir de son piédestal.



Théodora ayant eu en son siècle un destin de femme, et même un destin tout court pourrais-je dire pour ôter la notion de genre à cette allégation, un destin donc hors du commun qui ne pouvait laisser personne insensible. Surtout pas les hommes qui eurent à la connaître. Ils pouvaient l'aimer ou la détester avec la subjectivité qui s'attache à chaque attitude, jamais rester indifférents. Mais femme des tréfonds de l'histoire, sa vie, son oeuvre ne sont connues que de propos rapportés par des hommes. Au premier rang desquels son contemporain Procope de Césarée (1), lequel ne lui vouait aucune admiration bien au contraire. Se complaisant à supplanter l'intelligence politique qui fut la sienne au profit de son passé moins reluisant, ne concédant à son avantage que le charme de ses traits. Encore en faisait-il un atout pour servir son appétit de pouvoir.



Dans cet ouvrage Virginie Girod fait le point sur les sources orientales mises au jour depuis ce temps lointain contemporain de Théodora et de Procope. Elle concède dans un chapitre en fin d'ouvrage « qu'écrire la biographie de Théodora est une gageure. L'historien navigue entre les sources et les ouvrages qui lui sont favorables ou hostiles. » Elle vient pourtant nuancer cette vision manichéenne du personnage. La tentation de la solidarité féminine est absente du portrait qu'elle essaie de peindre de la fille d'un dresseur d'ours devenue impératrice. Même si la restitution d'une sensibilité féminine qui a longtemps fait défaut à tous ceux qui ont évoqué le personnage jusqu'alors est un éclairage appréciable de la part de cette spécialiste de l'antiquité. Comme dans les deux précédents ouvrages que j'ai lus de sa main, je retrouve cette volonté de rééquilibrage légitime et bien mené de la réputation d'un personnage trop longtemps polluée par des sentiments opposés et exacerbés. Son tort n'a après tout été que d'accéder au pouvoir en un temps où les femmes devaient s'en tenir à leurs travaux d'aiguille.



Mais derrière toute cette histoire d'une « femme fatale, puissante, dont l'aura n'a pas encore disparu mille cinq cents ans après sa mort », il y a une histoire d'amour dont Virginie Girod se convainc de la sincérité. Celle qui a uni cette femme « belle, intelligente, manipulatrice, dominatrice, déterminée » à Justinien. Ils formèrent un couple fidèle et solidaire. L'empire byzantin n'eut pas à souffrir de leur union, bien au contraire. A eux deux ils le conduisirent à son apogée par la fortune de leur complémentarité. Et peut-être même Justinien a-t-il duré au pouvoir que parce qu'il avait cette souscrit à cette alliance tant décriée.



Bel ouvrage de Virgine Girod fort bien construit autour de cette « femme libre, intelligente et insoumise [qui] pourrait être érigée en modèle. »



(1) Procope de Césarée né vers 500 et mort vers 565, est un rhéteur (avocat) et historien byzantin dont l'oeuvre est consacrée au règne de l'empereur Justinien. (Source Wikipédia)

Commenter  J’apprécie          200
Les femmes et le sexe dans la Rome antique

La sexualité à Rome a généré de nombreux fantasmes, principalement destinés à illustrer la décadence de l’empire. Cet essai tente d’offrir une vision plus précise de la situation, malgré la rareté des sources : les blogs n’existant pas encore à l’époque, savoir ce qu’il se passait dans les chambres à coucher des gens est loin d’être évident. Quelques historiens plus ou moins sérieux, des mythes offrant un modèle de comportement, des épigrammes et des satires, quelques graffitis retrouvés sur les murs, et c’est à peu près tout.



L’auteure trouve tout de même le moyen de les faire parler, ces sources ! Assez pour en tirer une division de la population féminine en deux catégories : les matrones, honnêtes mères de famille vouées à la reproduction, et les prostituées, de plus basse catégorie sociale, dont le but est de satisfaire les désirs des hommes. Cette division se retrouve jusque dans les vêtements autorisés pour les deux populations.



Aucun sujet n’est laissé de côté : avortement, contraception, pratiques sexuelles acceptées, tolérées ou franchement réprouvées, homosexualité masculine et féminine, … S’il n’est pas toujours possible de quantifier précisément ces pratiques, les sources indiquent au moins qu’elles existaient.



Essai intéressant sur de nombreux plans. On observe que des problématiques « modernes » étaient déjà à l’ordre du jour il y a 2000 ans, ou au contraire que des faits qui nous semblent évidents et universels aujourd’hui auraient provoqué un lynchage populaire à Rome.
Commenter  J’apprécie          200
Les ambitieuses

J'ai beaucoup apprécié ce livre qui retrace le parcours de 42 femmes de la Préhistoire à nos jours. Il y a des parcours connus de tous comme Simone Veil et Joséphine Baker mais ce n'est pas redondant et on a plaisir à les redécouvrir. D'autres moins connues de ma personne comme Elisabeth Vigée le Brun ou Rosalind Franklin et Sophie Germain que j'ai découvert grâce à cet ouvrage très inspirant et éclairant.
Commenter  J’apprécie          191
La véritable histoire des douze Césars

En fait d'Histoire, il y a longtemps que je ne m'étais pas plongée dans l'Antiquité romaine autrement que par le biais de la fiction alors que j'adore ça pourtant, la période étant aussi riche que passionnante. Il faut croire que cela me manquait un peu finalement car lorsque je suis tombée sur " La Véritable Histoire des douze Césars" de Virginie Girod dans la bibliothèque de mon meilleur ami, je me suis jetée dessus.

Les premiers empereurs romains, ça c'est un sujet qui promet: Caligula, Néron, Domitien... Ce bon vieux Jules aussi! Et puis, j'avais bien aimé, alors que j'étais encore étudiante et latiniste, lire "La Vie des douze Césars" ouvrage dans lequel Suétone, au service d'Hadrien avait entrepris de faire la biographie des douze premiers empereurs à l'aide notamment des archives impériales constituées de correspondance, de procès-verbaux de séances du Sénat, de testaments...

Bien sûr, la rareté des sources, leur possible partialité ainsi que la manie de Suétone de se concentrer non pas sur les hauts faits guerriers ou administratifs de ses sujets mais sur leurs personnalités, leurs vices surtout et les anecdotes les plus croustillantes possibles les concernant rendent son travail parfois sujet à caution. Il n'en demeure pas moins passionnant et donne sur le 1er siècle romain des renseignements assez véridiques et précieux pour être considéré comme un classique. Mieux, comme l'ancêtre de toutes les biographies.

Pour Virginie Girod, l'auteur de "La Véritable Histoire des douze Césars", le Suétone est un ouvrage de référence comme elle l'explique d'ailleurs dans sa conclusion, un livre qu'elle aime et qui l'a accompagnée dans ses recherches, au point de la rendre tout-à-fait passionnée et familière à son tour de ces fameux douze Césars, assez en tout cas pour avoir envie de mettre ses pas dans ceux de Suétone et de réactualiser, de dépoussiérer l'oeuvre de ce dernier au regard des dernières découvertes historiques et archéologiques, au regard aussi de la psychiatrie et des neurosciences.



Ainsi, elle propose, à la manière de Suétone, un ouvrage passionnant, érudit et clair où se succèdent dans l'ordre chronologiques les biographies des empereurs Julio-Claudiens et Flaviens. Si, grâce à ses recherches, elle fait mordre la poussière à quelques légendes bien installées qu'elle prend toutefois le temps d'ausculter après en avoir expliqué l'origine, elle prend le parti, elle aussi, de ne pas s'appesantir sur les faits d'armes, les batailles ou les actes proprement politique de ses sujets d'étude mais sur leur entourage, familial surtout ainsi que sur leur enfance voire leur jeunesse, là où se joue tant de choses. Parvenant à dissocier l'homme de la fonction, elle interroge avec clairvoyance la notion de pouvoir et ses conséquences sur les êtres. Caligula et Néron -pour ne prendre qu'eux- n'auraient peut-être pas sombré comme ils l'ont fait sans la puissance et la séduction qu'octroie le pouvoir...

En creux, l'ouvrage est aussi une formidable immersion dans la vie à Rome, qui offre un point de vue particulièrement éclairant sur la place de la famille, du clan et celle des femmes.



Pour couronner (de lauriers) le tout, Virginie Girod possède une plume extrêmement agréable à lire, qui pour fluide et agréable qu'elle soit, ne cède pas à la facilité où à la vulgarisation: son propos reste érudit bien que clair. Ainsi sa "Véritable Histoire des douze Césars" se dévore comme un roman.



Je ne la remercie pas... Maintenant, j'ai envie de relire "Britannicus" et "Quo Vadis" alors que j'ai déjà beaucoup trop de livres à lire; j'ai envie de revoir Rome aussi, mais ce n'est pas pour tout de suite. Il me reste la série, mais j'ai bien peur qu'elle ne tienne plus la distance...





Commenter  J’apprécie          190
Agrippine : Sexe, crimes et pouvoir dans la..

La récente lecture de "La Véritable Histoire des Douze Césars" ayant avivé mon goût pour les méandres tumultueux de l'Empire Romain et l'écriture et la réflexion de Virginie Girod m'ayant convaincue, j'ai récidivé avec "Agrippine: sexe, crimes et pouvoir dans la Rome Impériale".

Cet ouvrage m'attirait d'autant plus que j'ai un faible pour les figures controversée et qui semblent plus proches parfois de la légende (noire) que de la réalité historique, ces figures dont on croit savoir beaucoup sans toutefois en savoir assez. Et Agrippine, quelle figure!

Arrière-petite fille d'Auguste (et de Marc-Antoine), sœur de Caligula, épouse (et nièce!) de Claude, mère de Néron... Elle est sans doute une des femmes les plus célèbres de l'Antiquité Romaine.

Ambitieuse, cruelle, manipulatrice, prête à aller jusqu'au crime pour le pouvoir et son fils, Agrippine n'a pas été épargnée par l'historiographie qui ne lui pardonne pas, sans doute, d'avoir mis sur le trône des Césars l'infâme Néron. Pas plus qu'elle ne lui pardonne d'avoir été une femme de pouvoir dans une Rome profondément misogyne, que cela passe par la plume de Suétone, de Tacite ou de Dion Cassius. C'est ainsi, l'Histoire est écrite par les vainqueurs qui laissent des vaincus l'image qui les arrange…



En se penchant sur la figure de la mère de Néron, immortalisée aussi par les vers de Racine, Virginie Girod accomplit un travail absolument passionnant. Patiemment et avec érudition, elle s'attache à retracer la vie de la marâtre de Britannicus, en veillant toutefois à faire la part des choses entre légende et réalité, mythes et faits incontestables. Il en ressort une Agrippine sans doute moins scabreuse ou cruelle que ce qu'on croit mais toute aussi passionnante: manipulatrice, ambitieuse, redoutable et parfois criminelle certes, mais intelligente, humaine et résiliente aussi.

Par ailleurs, l'historienne prend le temps de s'arrêter longuement sur la généalogie de son sujet et sur son histoire, extrêmement violente. En effet, pour elle, on ne peut comprendre Agrippine si on ne saisit pas aussi le contexte, le milieu -familial et sociétal- qui l'ont forgée. La démonstration est passionnante et brillante.

Pour la sœur de Caligula, rien ne fut simple et quand on sait à quel nid de serpents ressemblait la dynastie des Julio-Claudiens, où chaque membre de la famille était prêt à n'importe quel fratricide pour obtenir le pouvoir, on peut comprendre qu'Agrippine n'eut parfois pas d'autre choix que celui de la lutte, quel qu'en soit le moyen… C'est d'autant plus vrai qu'elle n'était qu'une femme et peut-être la plus puissante de son temps, à une époque où seuls les hommes se targuaient d'en disposer.



Sans aller jusqu'à la réhabilitation complète de l'impératrice (certains faits sanglants sont tout de même avérés), Virginie Girod nous offre donc un portrait inédit d'Agrippine et qui se veut le plus authentique possible, à la lumière des connaissances acquises récemment. Un portrait riche qui rend hommage à la complexité d'Agrippine, qui n'était pas que le monstre décrit par Suétone, qui avait certes sa part d'ombre mais aussi sa part d'humanité. Etrangement cela la rend bien plus fascinante que l'image monolithique qu'on a souvent.

Archéologie, neurosciences, Histoire, textes canoniques ou moins connus se croisent et permettent à l'auteur de nous offrir un ouvrage érudit, rationnel et éclairé sur la plus célèbre des romaine.

Un délice... qui m'a laissé un gout amer: si Agrippine avait été homme plutôt que femme, ses actes seraient sans doute passés à la postérité pour de clairvoyantes manœuvres politiques, pas pour des iniquités dictés par la soif de sang et de pouvoir.

C'est dommage quand même.
Commenter  J’apprécie          170
La véritable histoire des douze Césars

Une réactualisation de ce brave Suétone , impeccable historiquement , s appuyant sur une étude sérieuse et pro de tous ce braves gens qui s empoisonnent , s égorgent , s'éventrent dans la joie et la bonne humeur du cercle familial .Bon me direz vous c 'était il a deux mille ans et des araires ,,soit quoique en regardant de près nos belles civilisations on pourrait se poser des questions sur la ( non) évolution de cette parfaite création qu'est l être humain Pour revenir au bouquin j ai bien aimé le seul léger bémol les lignes ressortissant de la licence historique qui ne m ont pas vraiment convaincu mais bon ce n est pas important , et puis depuis le temps que je n avais pas réussi a lire de l histoire ( oui par flemme j avoue ) je ne vais pas critiquer pour le plaisir
Commenter  J’apprécie          172
Les femmes et le sexe dans la Rome antique



L’histoire Romaine découverte au lycée, en cinquième grâce « au petit livre vert » de Jules Isaac et André Alba (il reste à portée de main !) me passionne.

Cet ouvrage résulte de la soutenance de thèse de l’auteur, docteur en histoire .Pour mener cette étude sociétale de grande qualité portant sur la sexualité féminine dans l’Antiquité (enjeu social prégnant car l’honneur et la dignité de la famille reposait sur les femmes) et étayer ses réflexions, Virginie Girod s’est appuyée, sur une documentation imposante : bien entendu sur les auteurs antiques (Tacite, Suétone, Dion Cassius, Tite-Live Plutarque, Catulle, Tibulle, Horace, Ovide, …)en s’attachant à distinguer la nature de leurs écrits car un poète, un satiriste, un historien, un philosophe, un médecin, un politicien, un peintre, un législateur..., ont des visions ,des objectifs différents et ne tiennent pas, par conséquent, le même discours. Elle s’est basée également sur les épigraphies, la numismatique, les objets de la vie quotidienne, les œuvres d’art…

Dans la Rome antique (la période étudiée se situe entre 27 av J-C et 96 apr J-C, période qui correspond à une certaine émancipation féminine dans toutes catégories sociales), cadrée par les hommes , triste alternative , douloureux carcan : Une femme ne pouvait être que « "digne mère de famille" discrète, -pudica- docile, bien portante, féminine, féconde , bien entendu ou être "putain" , quelques fois vestales, « exemptes de souillure sociale, physique ou sexuelle », mais pour ce statut, les places étaient chères, et limitées …

Pour bien comprendre la lecture, il faut aussi s’adapter à l’époque et l’auteur nous met en garde « Ce qui est perçu comme obscène aujourd’hui pouvait lors avoir une valeur prophylactique ou cathartique. »

Un glossaire permet de retrouver certaines définitions.

Cette lecture a été un vrai moment de jouissance… intellectuelle ! Une lecture tout à la fois passionnante et édifiante ! Depuis, dans le domaine de la condition féminine, les choses ont, quelque, peu évolué...



Commenter  J’apprécie          162
Les femmes et le sexe dans la Rome antique

De cette autrice, j’avais déjà lu La véritable Histoire des douze Césars et sur le sujet, La vie sexuelle à Rome de Géraldine Puccini-Delbey. Pour en revenir à l’ouvrage de Virginie Girod, il est encore une fois admirablement bien écrit et il possède une plume fluide ainsi qu’un plan cohérent pour aborder le sujet. Elle s’appuie sur de nombreuses sources littéraires (Martial, Juvénal, Ovide pour la plupart), épigraphique, iconographique, juridique ou archéologique. Et elle nous offre une réflexion très intéressante sur la place des femmes dans la société romaine. Seul petit bémol : cela est peut-être dû à l’édition poche mais quelques photographies de fresques ou de statues même en noir et blanc n’auraient pas été de trop pour illustrer certains passages un peu trop descriptifs.
Commenter  J’apprécie          130
Théodora : Prostituée et impératrice de Byzance

Cette lecture m'a donné une approche très instructive sur l'Histoire : j'ai appris à avoir un regard critique sur les traces du passé ; il ne faut pas prendre pour vérité tout ce qui remonte à notre époque ; il faut savoir prendre du recul et s'atteler à recouper les différents éléments afin d'établir une hypothétique vérité.

Avec Théodora, Virginie GIROD relate l'histoire de l'impératrice en s'appuyant sur notamment "l'histoire secrète" de Procope, secrétaire particulier d'un proche du pouvoir : cet érudit, qui haïssait Théodora, la décrit comme une femme immorale, de basse extraction, dépravée, cruelle et tend à la discréditer pour l'Histoire. Théodora n'est pas arrivée au sommet et ne s'y est pas maintenue en étant que belle et passible, elle a dû se montrer ferme et intransigeante, et forcément, elle ne s'est pas faite que des amis. A la décharge de Procope, sans son écrit, quelque peu scandaleux, Théodora serait tombée dans l'oubli.



Théodora, prostituée et impératrice de Byzance est une mine d'informations sur l'impératrice, mais aussi sur ses contemporains, les rituels de la cour, l'importance grandissante de la nouvelle religion monothéiste, le christianisme, qui codifie la société et le pouvoir.



Il en ressort que j'ai découvert une femme au destin incroyable qui a su saisir les opportunités que lui offraient la vie pour s'immiscer aux plus hautes marches du pouvoir et qui a su s'imposer.



Virginie GIROD nous plonge dans l'histoire de Théodora sans descriptions superflus, mais avec une foule d'explications et de références historiques.



C'est une lecture très enrichissante, lu avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          110
Les femmes et le sexe dans la Rome antique

Ayant déjà lu plusieurs livres sur le même thème (dont L'amour à Rome de Pierre Grimal et Pompéi, les visages de l'amour d'Eva Cantarella) je me demandais si en choisissant celui-là dans le cadre "Masse critique" de Babelio, j'allais pouvoir approfondir mes connaissances sur le sujet.

Eh bien, ma réponse est oui, un très grand OUI même !



L'auteure prend comme cadre de son étude le début de l'Empire (de 27 avant notre ère à 96 après), qui est une période charnière au niveau des moeurs où l'on assiste à une espèce d'émancipation féminine.

Virginie Girod s'appuie sur toutes les sources dont nous disposons aujourd'hui : littéraires, juridiques, épigraphiques, numismatiques, archéologiques, ainsi que sur les recherches historiques, anthropologiques et sociales plus contemporaines.

Et c'est absolument captivant d'un bout à l'autre ! L'auteure aborde à peu près tous les aspects liés à la sexualité féminine, que ce soit à travers le rôle social de la femme, ses pratiques sexuelles, les interdits, et même les critères de beauté de l'époque, sans que cela soit à aucun moment rébarbatif !

Cet essai, bien que très détaillé et très documenté, reste en effet accessible aux néophytes. Il est également d'une très grande clarté qui rend sa lecture agréable.

Bref, je ressors enchantée de cette découverte et je remercie Babelio et les éditions Tallandier pour ce partenariat.

Seul bémol : j'aurais apprécié que l'auteure joigne à son texte quelques photographies des pièces de monnaie, représentations épigraphiques ou fresques qu'elle évoque parfois pour étayer ses propos...



La seconde partie de ma chronique à lire sur mon blog reprend certains thèmes développés dans le livre...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
Commenter  J’apprécie          90
Les femmes et le sexe dans la Rome antique

Reçu dans le cadre de la masse critique Babelio, cet essai sur la sexualité féminine dans la Rome antique a de loin dépassé mes espérances. Virginie Girod a su habillement adapter sa thèse faite à la Sorbonne pour la transformer en un ouvrage accessible au grand public.



Car les forces de cet essai sont bien d'une part de se lire comme un roman, d'autre part de ne pas sombrer dans des explications d'une profondeur toute académique et écrite dans un langage abyssal. Tout argument et exemple est développé de façon claire, nette et précise, sans user de grandes phrases pour lesquelles il faut passer cinq minutes à décrypter. Il m'est arrivé de lire cet essai pendant plus d'une heure d'affilée, chose rare pour ce genre d'ouvrage. En effet, les propos de Virginie Girod était si intéressant qu'on avait envie de "lire la suite à tout prix", comme une sorte de roman à suspens. Comment les femmes traitaient leur chevelure? Quel sort était réservé aux femmes adultères? Comment vivaient les prostituées? Tant de questions auxquelles on a hâte de connaître la réponse. L'auteur a su appâter son lecteur de sorte qu'il reste captivé par sa lecture.

De plus, bien qu'elle utilise des exemples somme toute assez célèbres, qu'il s'agisse de Rhéa Silvia, Lucrèce ou autre Agrippine, elle a su les présenter sous un jour nouveau. En les mettant en perspective les uns avec les autres, elle s'est concentrée sur des cas particuliers pour élargir à une règle générale de la condition sexuelle féminine.



Néanmoins, la simplicité de style évoquée plus haut a aussi un pendant négatif. Ce livre suit une structure très scolaire. On pouvait si attendre puisqu'il s'agit au départ d'une thèse mais avoir l'impression de lire une dissertation est devenu à la longue légèrement gênant. Quand en lisant l'introduction, on en vient à se dire "ça c'est la phrase d'accroche; ça c'est l'analyse du sujet et le cadrage spatio-temporel; et ça c'est la problématique et l'annonce de plan", on a vite le sentiment frustrant de lire un bouquin pour les cours.



En bref, vous l'aurez compris, cet essai est recherché en ce qui concerne le fond et très agréable à lire! Si c'est un sujet qui vous intéresse, vous ne trouverez pas meilleure synthèse.

Commenter  J’apprécie          80
Agrippine : Sexe, crimes et pouvoir dans la..

Dans le moteur de recherche du réseau des médiathèques, j'ai tapé littérature féminine et il m'a proposé un ouvrage de Virginie GIROD. Elle est historienne et chroniqueuse et enseigne l'Histoire Antique à Caen, ville où j'ai grandi.

Agrippine - Sexe, crimes et pouvoir dans la Rome impériale" est un ouvrage passionnant. L'autrice revient sur le contexte historique, politique et géographique. Agrippine est la soeur de Caligula et la mère de Néron qui l'a fait assassinée. Elle est membre de la dynastie Julio-Claudienne. Sa mère est Agrippine l'Ancienne et son père Germanicus qui devait succéder à Auguste. Mais ce dernier choisit arbitrairement Tibère soutenu par sa mère. Les rapports du clan Julio-Claudien sont affectés par les intrigues, les ambitions, les assassinats, les jalousies, les antipathies et surtout le pouvoir. le contre-pouvoir du Sénat était bien insignifiant contre cette dynastie capricieuse et névrosée. Les femmes étaient intelligentes, courageuses, audacieuses mais aussi gangrénées par le pouvoir. Les coups-bas, les traîtrises et les mensonges étaient fréquents. Et les familiers des Julio-Claudiens tiraient aussi les ficelles d'un jeu macabre, tel que Lucius Aelius Séjan, l'oreille attentive de Tibère. Un vrai nid de vipères. Tibère mort, il est remplacé par Caligula. Agrippine, la Jeune a été mariée à 13 ans. Elle a eu un seul enfant, un fils nommé Lucius Domitius Ahénobarbus. Il prendrait le surnom de Néron, lorsque son oncle, Claude l'adoptera. Une malédiction s'attache à Néron. Comme Caligula, Néron était né les pieds en premier.

Pour intervenir dans la vie politique, les femmes ambitieuses du clans ne pouvaient le faire qu'à travers un homme. C'est ce que fit Agrippine en épousant son oncle Claude. Ce dernier succéda à Caligula. Elle a été la première impératrice à porter le surnom d'Augusta du vivant de son époux. Par manipulation, elle réussit à remplacer dans l'ordre de succession Britannicus, le fils légitime de Claude. La place importante d'Agrippine la Jeune dans la vie publique et politique romaine est soulignée par la frappe monétaire.

Virginie GIROD est une conteuse patiente et fascinante. C'est un très bon ouvrage érudit.
Commenter  J’apprécie          70
La véritable histoire des douze Césars

ESSAI – Le premier à s’être intéressé à la vie des douze Césars est Suétone, il « s’est comporté en protoenquêteur. Il a réuni les indices et les documents nécessaires au travail des historiens des générations futures ». Mais il ne faut pas oublier que l’écriture de cette œuvre avait pour but d’encenser les Antonins, ainsi est-il nécessaire de ne pas considérer ses écrits pour acquis, car de toute évidence il ne fut pas toujours objectif.



Il est donc primordial de prendre en compte les autres sources mises à notre disposition. Il s’agit de sources textuelles, archéologiques, numismatiques, entre autres. Mais il est également important de faire appel à d’autres disciplines telles que la psychologie et plus largement les neurosciences. Il faut toujours avoir à l’esprit que l’Histoire se construit sur la somme de tous les savoirs.





Il n’en reste pas moins vrai que les Douze Césars de Suétone reste une œuvre majeure qui en dit autant par ses exagérations que par ses omissions.



Dans cet ouvrage, intitulé La véritable histoire des douze Césars et publié chez Perrin, la docteure en histoire et spécialiste de l’Antiquité romaine Virginie Girod a souhaité parler des hommes plutôt que des politiques, « les empereurs sont bien évidemment le produit de leur époque, mais aussi de leurs familles particulièrement toxiques et violentes. »



La suite sur : www.actualitte.com
Commenter  J’apprécie          70
La véritable histoire des douze Césars

J'avais été séduit lors de la présentation de ce livre, à la télévision. Il figurait depuis dans ma liste de livres à lire.

C'est un ouvrage de qualité qui permet d'approfondir et de rafraîchir des connaissances scolaires un peu oubliées.

L'homme de pouvoir était déjà le même, dans un monde encore plus cruel, où tous les coups étaient permis !
Commenter  J’apprécie          60
Théodora : Prostituée et impératrice de Byzance

Des destins semblent, parfois, aussi irréels que des contes de fées. Des histoires trop improbables comme celle de Théodora, prostituée puis impératrice de Byzance.



Son histoire commence dans la lie de la société byzantine, fille probable d'une ancienne actrice et d'un dresseur d'ours.



Reprenant à son compte l'ancien métier de sa mère, Théodora monta sur les planches et devint également courtisane.



Grâce à son intelligence et sa beauté, elle réussit à s'attirer les faveurs d'hommes puissants dont un certain Justinien, futur empereur qui n'hésita pas à épouser cette femme à l'honneur souillé, selon les standards de l'époque.



Retracer plus avant son histoire relève d'une gageure car les sources sont très rares et en totale contradiction.



Elle fut une sainte pour certains et pour d'autres une femme démoniaque et vénale.



Entre ces deux eaux, Virginie Girod, dénoue les fils, examine les probabilités, rejette les invraisemblances pour redonner vie et corps à une femme toute en ambivalence.



L'impératrice apparaît comme une femme déterminée, forte et intransigeante mais néanmoins toujours limitée, même dans les plus hautes sphères de l'empire, par sa condition de femme.



L'historienne réussit le délicat exercice consistant à se limiter aux faits reconnus, à recouper les sources pour arriver au plus près de la réalité, à ne pas se laisser déborder par le récit que l'on aimerait pourtant tisser pour combler les vides.



Dans un style clair et précis, sans jamais être obscur pour le profane, Virginie Girod donne une image condensée mais très précise de ce qu'à pu être la vie de l'impératrice et de ses contemporains.



L'historienne m'a emmené à sa suite dans cette Byzance et j'ai hâte de découvrir d'autres de ses écrits.
Commenter  J’apprécie          60
La véritable histoire des douze Césars

Virginie Girod , spécialiste de l'Antiquité nous propose ici de découvrir les hommes "humains" cachés derrière les monstres politiques décrits par Suetone. Dans une société romaine extrêmement exigeante, éprise de sobriété, d'ascèse, de dignité... de virilité, devenir empereur avec les responsabilités que cela implique et en particulier quand on a grandi dans des familles aussi toxiques que celles des Julio-Claudiens ou des Flaviens vous garantit presque un billet pour l'enfer. Un excellent essai qui vous replonge dans une époque charnière entre la République et l'Empire Romains. D'une plume moderne, la plus objective possible; l'historienne élargit notre point de vue vers la psychologie et les neurosciences car si les douze Césars n'ont pas été que des bourreaux décadents, ils ne furent pas (et ils n'auraient certainement pas apprécié d' être perçus comme tel) des victimes...mais simplement des humains avec leurs failles et leurs souffrances mais aussi leurs défauts qui furent portés à un très (trop) grand pouvoir. Un ouvrage passionnant et très bien écrit .
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Virginie Girod (248)Voir plus

Quiz Voir plus

Du Polar avec Jean Gabin

D'après le roman de Pierre-René Wolf, Martin Roumagnac est un film réalisé par Georges Lacombe sorti en 1946. La vie de Gabin, entrepreneur en maçonnerie, prend un mauvais tournant lorsqu'il rencontre une belle aventurière, interprétée par celle qui partagea sa vie: (Indice: L'ange bleu)

Greta Garbo
Marlene Dietrich
Arletty

12 questions
13 lecteurs ont répondu
Thèmes : jean gabin , polar noir , romans policiers et polars , acteur , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}