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Critiques de Walter Hill (74)
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Corps et âme

J'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs par lesquels Jef a illustré cette histoire pleine d'humanité, de violence et de sang. Les trois premières planches, dont la taille est croissante, montrent simplement des yeux, très beaux, féminins, et pourtant le héros est un homme...



Les traits des différents personnages sont bien travaillés, présentant des expressions réalistes et changeantes suivant situations et sentiments exprimés, les corps féminins sont très beaux malgré leurs physionomies souvent dures, notamment celle du héros devenu une héroïne.



L'histoire, si elle demeure classique, avec investigations, meurtres, vengeance, présente l'originalité d'une mutation de genre et de sexe non désirée qui m'a semblé finalement peu à peu acceptée par l'intéressé(e). Le scénario est bien ficelé et l'action menée avec célérité, sans temps mort,



On plonge vraiment corps et âme dans cette bande dessinée de très bonne qualité.

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Balles perdues

La couverture ne laisse pas de doute, il y a du Sergio Leone dans ce polar sur fond de prohibition.

Les balles sifflent, ce sont les vraies stars de cette bande dessinée.

Graphiquement, les tons sépias nous aident à nous immerger dans cette époque bénie où l'alcoolisme était interdit et où l'on préférait le thé vert et l'infusion d'extrait de quinoa bio.

J'ai eu un peu de mal avec certains visages, certaines expressions, même si celle (unique, référence à Eastwood selon le cinéaste cité plus haut) du héros est assez bien travaillée.

Le scénario est classique polar noir étasunien, c'est bon.

En fin d'ouvrage, un petit entretien avec l'auteur précise ses intentions, rapidement, comme une balle de Thompson.
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Balles perdues

Arizona, 1932. En plein désert, une voiture s'arrête dans un bar. Le chauffeu au visage balafré en descend pour faire le plein tandis que le passager, une valise à la main, entre dans le saloon. Il s'agit de Roy Rash, tueur à gage, tout juste sorti de prison grâce à Nick, l'un des parrains de la mafia de Chicago. En effet, ce dernier a besoin des services de Roy. Il y a un an, il a monté un braquage avec trois hommes. Tout s'est bien passé sauf que les trois gus sont partis avec la totalité du butin. Qui plus est, l'un des trois s'est enfui avec Léna Dorsey, une fille que Roy a toujours dans la peau. Première étape, donc, ce saloon paumé dans lequel se cache l'un des trois braqueurs...



Sur un scénario de Walter Hill, le réalisateur de "48 heures" et "Rues de feu", et Matz, cet album nous plonge dans une ambiance sombre dans laquelle trônent la mafia et les gangsters. En pleine prohibition, Roy Rash a une double mission: retrouver les braqueurs qui se sont envolés avec l'argent et son amour de toujours. Ce scénario ne manque nullement de piquant. Tout va très vite, peut-être trop. Jef, au dessin, nous offre de très beaux décors made in US et croque de sacrées "gueules" aux visages burinés. Les tons sépia collent parfaitement à cette ambiance sanglante des années 30. Seule ombre au tableau: des visages que l'on peine parfois à discerner...
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Balles perdues

Il n’est peut-être pas un artiste avec un grand A mais Walter Hill est un solide et respectable artisan d’Hollywood. Que ce soit en tant que scénariste ou en tant que réalisateur, il a finalement une jolie petite filmo à son actif. On trouve son nom en tant que scénariste au générique, entre autres, de « Guet apens » de Peckinpah et des deux premiers « Alien ». Et s’il est surtout connu pour le méga succès du sympathique « 48 heures », il est aussi le réalisateur de très chouettes séries B comme « le bagarreur » avec Bronson, « sans retour », un très bon survival avec une belle brochette de seconds couteaux d’Hollywwod (Keith Carradine, Powers Boothe, Brion James), le rigolo-con « double détente » (avec Schwarzie dans le rôle d’un flic soviétique) ou encore le cultissime « les guerriers de la nuit ». Du polar au western, Walter Hill aime le cinéma de genre. Ce qui se vérifie encore avec la B.D « Balles perdues ». Matz, le scénariste, rencontre Walter Hill sur le tournage du film « Du plomb dans la tête » adapté d’une B.D de Matz. Ce dernier demande à Hill s’il n’aurait pas un scénario à lui proposer en vue d’une adaptation en B.D. Des scénarios, Hill en a plein les tiroirs et il propose à Matz ce qui va devenir « Balles perdues », un polar musclé et efficace.



En lisant « Balles perdues » il ne faut pas s’attendre à être bluffé par une histoire novatrice et inattendue. « Balles perdues » est un polar pur et dur, un classique du genre qui suit totalement les codes du genre. Quand on connait le genre, on n’est jamais surpris, on sait toujours à peu près où le récit va aller. Certains voient sans doute ça comme un défaut, moi j’adore ça, si on aime les films noirs, avec « Balles perdues » on est comme dans des chaussons : prohibition pour le décor, balles qui sifflent pour la bande son et des jolies filles pour la touche de douceur.

L’intrigue est simple, assez épurée, on va à l’essentiel sans perdre du temps avec des fioritures. Et ça marche du tonnerre. C’est bien hard boiled comme il faut. C’est diablement efficace, « Balles perdues » se lit d’une traite.



Concernant l’aspect visuel, je suis plus mitigée. En fait, je n’aime pas le trait de Jef, tout particulièrement les visages que je trouve assez laids. Mais le trait d’un illustrateur n’est pas la seule composante de son style. D’autres aspects sont tout aussi importants. Et en ce qui concerne le découpage et les cadrages, la réussite est totale. Jef choisit toujours le bon cadrage, celui qui va iconiser son personnage ou bien renforcer l’impact visuel de la scène. Le découpage donne du rythme au récit et participe au côté addictif de la B.D. Tout ça est très cinématographique.



J’ai beaucoup apprécié ma lecture. « Balles perdues » se lit vraiment comme si on regardait un film. C’est une très bonne série B qui pourrait donner un chouette film. En tout cas, il est fort probable que je me fasse un petit cycle Walter Hill ce week-end.



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Corps et âme

Frank est un mec certes agréable à regarder, mais ce n'est pas un gentil garçon ! Après avoir rempli son contrat de tueur a gages à NY en zigouillant proprement un célèbre (et détestable) désigner de lingerie féminine, Frank se retrouve à Frisco pour un nouveau boulot.

Or, cette fois-ci, il tombe dans un piège... il est assommé et quand il se réveille, longtemps, longtemps après, Frank n'est plus beau... mais belle !



Bien que je sois une femme, je n'ai eu aucun mal à m'imaginer l'horreur qui suffoque Frank quand "il" se regarde de nouveau dans un miroir. Les parties de jambes en l'air vont désormais prendre un tour résolument différent, il va falloir harnacher dans un soutif les obus qu'on lui a fait pousser sur la poitrine, apprendre à marcher avec des talons hauts (technique qu'il maîtrise assez vite et : chapeau ! moi je n'y suis jamais arrivée). Mais ce sont là des choses sur lesquelles Frank ne s'arrête pas parce que son esprit crie : Vengeance !



C'est autour de ce thème que Walter Hill et Matz nous font passer d'hôtels miteux en bars tout autant piteux dans ce polar sombre et glauque au scénario plutôt linéaire et raconté à la première personne. Un récit entrecoupé par des interrogatoires avec un personnage à la mentalité pour le moins tordue et impliqué dans l'état de ce nouvel Frank.



Il faut peut-être s'habituer un peu au dessin "spécial", toutefois très énergique, de Jef,

mais on ne tarde pas à se focaliser avec admiration sur les visages expressifs, ces cabèches abîmées et gueules fêlées... qui nous accompagnent dans les univers (et décors) de la pègre et les clochards.

Une mixtion incisive, crue, sans état d'âme, mais ayant du corps !
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Corps et âme

Bande dessinée lue dans le cadre de la Masse Critique de Juin 2016.



Je remercie Babelio et les éditions « Rue de Sèvres » de cet envoi, même si recevoir un BL au lieu d'un petit mot est loin d'être agréable. J'avais vu quelques avis positifs sur cette BD et je me suis dit « Pourquoi pas ? » quand elle a été proposée en Masse Critique.



L'histoire est relativement simple : un tueur à gages se fait dessouder par un collègue, il se réveille en femme, il va tout faire pour savoir pourquoi et surtout qui. Dans sa quête, il va semer quelques cadavres, qui ne seront regretter par personne. En parallèle, on suit l'histoire d'une femme chirurgien au parcours atypique. Les 2 histoires ne se déroulent pas en même temps.



Les graphismes sont agréables, sans être les plus beaux que j'ai pu voir. Le passage d'un personnage à un autre n'est pas toujours évident à comprendre. L'histoire est simple, même si elle sort un peu de l'ordinaire mais elle ne m'a pas emballée plus que çà. Je n'ai pas spécialement accroché au personnage du tueur à gages dont on ne connaît rien du tout, à part le nom.



Comme vous l'aurez compris, la bonne découverte n'a pas été au rendez-vous mais je remercie néanmoins Babelio de m'avoir sélectionnée pour lire cette BD. Tous les goûts étant dans la nature, tout ne nous plaît pas forcément et heureusement d'ailleurs. Je vous conseille donc de découvrir cette BD particulière pour vous en faire votre propre avis.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Corps et âme

Walter Hill, cinéaste et scénariste américain notamment de Guet-apens de San Peckinpah est un spécialiste du western. S’essayant l’an passé pour la première fois à la BD avec deux bédéistes français, le scénariste Matz et l’illustrateur (lyonnais de surcroit)+Jef, il quitte un peu le western du premier essai pour un thriller particulièrement survolté et pétaradant, pas loin de l’univers d’un Tarantino..



Forcément une histoire de Walter >Hill on se doute que ca va être couillu et testostéroné et ca l'est... ca flingue à tout va et du coup les fans du genre seront comblés, d'autant que l'image est belle avec de beaux tons rouges, ocre.. Pour une ambiance poisseuse particulièrement photogénique.



Et contrairement à Balles perdues qui souffrait d’un scénario très mince et de personnages à la profondeur psychologique bien ténue, ici la densité psychologique de ce tueur à gages là encore plongé dans une histoire de vendetta rajoute au plaisir pris devant ce Corps et Âme d’excellente tenue.



Une adaptation cinématographique de cette BD est d'ores et déjà programmée pour début 2017 avec Sigourney Weaver et Michelle Rodriguez... avec Walter Hill aux commandes pour un retour au cinéma après de longues années d’absence et au vu de cette BD terriblement efficace, on se dit que c’est du pain bénit pour Hill…
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le spécimen

Quel plaisir de lire à nouveau un récit imagine par Walter Hill et Matz ! « Corps et âme » et « Balles Perdues » m’avait déjà bien interloqué par leurs originalités et ambiances.

Pour ce nouveau one-shot, cette fois-ci c’est Julen Ribas qui est au dessin.

Le trait est donc un peu moins réaliste que celui de Jef mais reste évidemment très bon pour autant !

Cette histoire de fiction tout en huis-clos ne manque encore pas d’originalité.



Le dessin :



Le dessin de Julen Ribas plutôt sobre et sans fioritures doit probablement beaucoup aux styles comics ET manga.

Le trait est fluide, épais, dynamique et élégant.

Les couleurs sont mesurés et concises, vives et puissantes. Elles prennent leurs ampleurs et révèlent tout leur importance dans les phases de rêve de la scientifique.

Ces transitions fantasmagoriques sont d’ailleurs particulièrement bien conçues, révélant ainsi tout l’étendue du talent de ce jeune dessinateur.

Dans ces moments de songes, son dessin est tellement communicatif que les scénaristes ont, bien entendu, volontairement évité toute bulle de dialogue.

Les mises en scène sont bien faites, alternant beaucoup de vues différentes et jouant sur les perspectives pour donner de l’ampleur et de la vivacité au récit.

Les effets sont aussi nombreux et bien placés, surtout les onomatopées accompagnant beaucoup de scène afin de faciliter la projection et ainsi de faire vivre la situation.



Le scénario :



Le scénario est un pur thriller psychologique d’anticipation.

Le suspense est continuel dans le récit. Bon, certes vous allez vous poser un bon nombre de questions auxquelles vous n’obtiendrez que peu de réponses, mais c’est ce qui fait le charme de cette histoire.

Cet homme sort d’on ne sait où, il est blindé de pouvoir et « sympathise » avec la doctoresse Irina… C’est, selon moi, une des nombreuses interprétations du diable…

Mais est-ce vraiment le diable, car finalement, les « punis » ne sont-ils pas non plus soumis à la tentation et au mal au travers de leurs expériences ? Donc cet homme ne pourrait-il pas être aussi et simplement Dieu venant délivrer un message ? Le mystère restera…

Matz a adapté admirablement bien cette nouvelle imaginée par Walter Hill. Tous les ingrédients que Walter Hill à l’habitude de nous offrir sont là : action, fiction, suspens, fantastique, sexe, non-sens, critique moralisatrice, etc… la liste peut être longue.

Matz, dans son rôle de scénariste « taulier » de la BD française, a la bonne idée de couper la trame conductrice de l’histoire par les épisodes oniriques mais cauchemardesques de notre belle héroïne. Et cette astuce est bienvenue car sans cela le tableau pourrait en être bien fade…

Le découpage est aéré et propre, alternant de nombreux format de cases rectangulaires (allongées, étroites, larges carré etc…) influant ainsi sur le rythme de la bd afin de donner du dynamisme à ce huis clos.



En bref, c'est encore une bonne lecture qui vous permettra de réfléchir vis à vis du respect de chacun et sur le fait de s'octroyer des droits de vie ou de mort en regard d'une économie et de profits financiers.



J'ai aimé



Ciao

Yann




Lien : http://www.7bd.fr/2019/04/le..
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Balles perdues

La quête d'un gangster, tueur à gage, à la solde de Al Capone pour un amour perdu. J'ai beaucoup aimé. Le style artistique, l'histoire, l'esthétique, l'atmosphère noire de l'époque de la prohibition. C'était tout simplement divin, même si je pense que l'univers autour de cette histoire aurait mérité une construction d'une plus grande ampleur.
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Corps et âme

Un tueur à gage qui se fait enlever et se voit faire subir un changement de sexe à son insu entreprend une violente vendetta.

Superbe et extrêmement graphique. L'exécution artistique est à couper le souffle. Il y a une part d'invraisemblance dans cette histoire, mais elle est grandement pardonnée. Jef est vraiment un dessinateur extraordinaire. On en redemande.
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Corps et âme

Frank est un tueur à gâche professionnel. Après avoir honoré un contrat sur une vedette de la mode, il a un rendez-vous avec un boss de la pègre pour une nouvelle cible. C’est franchement mieux payé que d’habitude mais, ce nouveau contrat est un piège. ...



Dès les trois premières cases, nous sommes plongés dans le suspens. Ensuite, jamais l’action ne s’essouffle. Le graphisme est de qualité, nous sommes plongés dans un thriller haletant, comme dans un bon film de série B américain. Le portrait psychologique du personnage est bien tracé. Nous plongeons avec lui dans sa désespérance et nous finissons par en émerger toujours en l’accompagnant. Le scénario est franchement original, surprenant. Le graphisme est de très bonne facture. C’est noir à souhait, c’est glauque. Une bande dessinée digne des romans noirs. Une belle réalisation et beaucoup de plaisir de lecture.

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Balles perdues

Bof, forcément une histoire de Walter >Hill on se doute que ca va être couillu et testostéroné et ca l'est... ca flingue à tout va et du coup les fans du genre seront comblés, d'autant que l'image est belle avec de beaux tons rouges, ocre... les autres déploreront le scénario et la profondeur psychologique des personnages presque réduites au néant..
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Le spécimen

Une jeune femme, couverte de sang, est recueillie dans la neige. Tout ce qu’on sait d’elle, c’est son nom, Irina Danko. Docteur Irina Danko. Elle refuse de raconter ce qui lui est arrivé, elle croit sincèrement qu’il est préférable qu’elle ne dise rien. De fait, nous allons voir par nous-même ce qu’il s’est passé, une semaine plus tôt en Sibérie…

Une BD qui raconte une histoire complète (plutôt rare en ce moment) et qui s’offre le luxe de ne jamais nous indiquer vers quel genre elle se dirige. C’est à la fois un univers carcéral, médical et onirique (avec une pointe d’historique), on peut y voir de la SF, du Fantastique ou se tenir aux lisières des notions de Bien et de Mal. Ce qui est certain c’est le suspens, et l’envie permanente de continuer la lecture. En ce sens, une réussite, au dessin élégant.

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Corps et âme

Comme chaque ouvrage des éditions Rue de Sèvres, celui-ci est encore une merveille et est de confection remarquable.



Cette BD se dénote par un graphisme hors du commun et l’équipe de scénaristes est vraiment exceptionnelle.

Succès garantie !



Et le trio Jef, Matz et Walter Hill n’en sont pas à leur première collaboration, ils ont également sorti aux éditions Rue de Sèvres le superbe ouvrage « Balles Perdues »



« La pire des vengeances n’est peut-être pas la mort… »

Cette phrase est la dernière du résumé du 4eme plat de couverture.

Elle illustre bien le contenu violent, surprenant, captivant de la BD.



Le dessin, les couleurs, la mise en scène, les effets :



Le dessin de Jef est très particulier mais splendide ! Chaque page ressemble à une œuvre d’art, de véritables tableaux en style réalisme ! On pourrait croire à des photos retouchées.

Son trait est fin, léger, souple, dynamique et très élégant.



Les mises en scène sont somptueuses, dignes des meilleurs films polar noir, avec de beaux détails notamment pour les portraits, mais aussi et bien sur les « backgrounds » !



Les perspectives sont parfaites, sans accrocs dans les proportions.



Les divers effets, et les jeux d’ombre et lumière subliment l’ouvrage ! Ils sont magnifiquement maitrisés et les effets d’estompe ou de vieillissement de couleur instaurent une ambiance malsaine, désagréable, à se croire continuellement dans les bas-fonds d’une société naturellement enclin à la violence, l’escroquerie, le crime… Toutes les pages de ce livre ont été réfléchies et travaillées minutieusement.



Pour moi, toutes ces planches sont de vrais bijoux graphiques, et en les lisant, il peut arriver, par moment, de se croire réellement en train de regarder un film, ou même carrément de se projeter dans l’histoire.

Chapeau !



Le scénario, le découpage :



Matz est un habitué du genre. Les histoires de tueur à gage, ça le connait et bien !

Une grande partie de son œuvre en fait référence… On aurait pu croire qu’il s’en lasserait… peut être…



Mais l’idée de script de Walter Hill a été tellement originale et novatrice dans le genre qu’il ne pouvait évidemment pas laisser filer cette occasion. (PS : Matz fait aussi de très belle BD autres que des thrillers noirs : voir Julio Popper par exemple !)



Cette enquête est vraiment très bien construite usant de flash-back à la sauce américaine, alternant rapidement de très belles techniques de cadrage typiques des films policier bien glauques (avec des gros plans, des plans américains, plans poitrines, très gros plans…), avec des dialogues tranchants et des personnages à fort caractères !!



Le découpage est aussi grandiose : de grandes cases aérées, avec toutes sorte de transition d’action à action, de scène à scène, etc…(voir l’art invisible), et quelques artifices bien placés (Pleines pages, vignettes sans bordures, cases débordantes sur d’autres…) et visuellement confortable.



La rigueur des bordures rectilignes contraste superbement avec le trait léger de Jef mais convient admirablement bien à la rudesse du scénario. Ce mélange est beau !



L’originalité de l’histoire vient donc du fait de casser des clichés comme le changement de sexe, l’homosexualité, la place de la femme dans une société machiste, etc…

Bref des sujets encore beaucoup trop tabous de nos jours…



Bon, finalement, notre « anti-héros » Frank Kitchen est plutôt canon en….

Oups j’en dis trop…



Ce thriller haletant est aussi évidemment prévu d’être adapté au cinéma par… Walter Hill lui-même !!

Le script est basé sur une histoire de Denis Hamill.

Les protagonistes devraient normalement être interprétés par Michelle Rodriguez dans le rôle du « gentil » et Sigourney Weaver dans le rôle du « méchant »…

Walter Hill aura quand même attendu 35 ans pour retrouver Sigourney Weaver dans un de ces longs métrages (après Alien).



Le film devrait s’appeler « Tomboy, A revenger’s tale » et devrait sortir d’ici 2017 dans les salles.



Ciao,
Lien : http://www.7bd.fr/2016/04/co..
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Corps et âme

Différent(e), encore que…



Frank Kitchen est tueur à gage. Et efficace avec çà.

Quelqu'un qui a de la gueule, des flingues et des c…



Ah ben non, en fait. Je rectifie.

C'était quelqu'un qui avait des c…, ...mais se les est fait zigouiller.

Suite à son dernier contrat qui n'a pas plu à tout le monde, on lui a refait le portrait. Mais vraiment en totalité.



Pas en mal, notez bien, c'est une femme à 100% dorénavant.

Mais çà va légèrement le perturber, alors pour penser à autre chose, autant se donner à fond dans une petite vendetta.

Juste pour le plaisir, et pour remettre les points sur les i...



Après avoir rapidement assimilé l'idée directrice, un homme transformé en femme, on se rend compte que Matz, scénariste du "tueur", nous raconte une histoire... de tueur.

Donc pas grand chose de bien nouveau sous le soleil.

C'est bien fait, les dessins sont propres, une bonne BD.



Ce qui me gêne un peu plus, c'est l'idée de base.

C'est si horrible que çà, de se retrouver femme ?

Perturbant peut-être, je dis pas, mais on sent un album plutôt écrit par et pour des hommes derrières ces bulles, notamment dans certaines réflexions ou ébats amoureux.

Á notre époque, çà m'a un peu titillé, pas de quoi crier au scandale non plus.

(plus d'avis sur PP)
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Corps et âme

La revanche d'une flingueuse



En croyant avoir décroché un juteux contrat pour Noël, Franck Kitchen, tueur à gage notoire dont la furtivité n'a d'égale que l'élégance, tombe dans un sordide guet-apens.



Après plusieurs semaines de coma, l'assassin de profession se réveille ... dans le corps d'une femme.



Face au miroir, Franck perçoit des traces de bistouris sur son corps transformé, méconnaissable.



L'auteur de ce crime pas comme les autres a tout de même pris la peine de lui laisser des pilules hormonales, quelques vêtements et la photo de Sebastian Kaye, qui n'est autre que son dernier "contrat" "exécuté" quelques mois plus tôt à New York.



S'il s'agit d'un parfait règlement de compte opéré par un cinglé de la chirurgie de transition de genre, alors pourquoi ne pas l'avoir descendu froidement ?



En attendant l'heure de sa revanche et forte de ce seul indice, Franck va devoir dans un premier temps apprendre les bases de sa nouvelle féminité avant de mener son enquête sur la piste du commanditaire de cette opération invraisemblable.



Ainsi commence le parcours de la combattante pour Franck, bien déterminée à se venger de ses ennemis.



Elle réalisera ô combien les femmes doivent redoubler d'habileté pour survivre et réussir dans un monde de misogynie, de chaos et de violence.



Pour ma part,



Plein la vue.



Corps et âme est la narration de Franck Kitchen, un tueur à gage qui se réveille dans la peau d'une femme. Il ne s'agit pas d'une réincarnation, mais bien d'une opération de transition de genre de haute volée.



Le récit de Franck est une façon originale d'aborder le thème de la féminité et du féminisme. Dans son nouveau corps, Franck doit donc se réinventer et casser les préjugés pour s'imposer dans le monde de la pègre et obtenir vengeance. Là dessus, je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant l'album.



J'ai littéralement été séduite par la grâce des traits des protagonistes et éblouie par la beauté des couleurs variées et contrastées.



Le graphisme ultra réaliste et richement détaillé respecte les codes du genre policier et du thriller psychologique, en mêlant humour noir, violence graphique et émotion profonde.



Il en résulte un album luxuriant aux effets visuels étonnants : explosions, rutilances, effusions de sang, et aux décors variés : de New York à Shangaï , des hôtels luxueux aux quartiers mal famés ... Bref tout et son contraire.



Corps et âme est une BD exceptionnelle captivante dès la première page qui aborde le sujet de la condition féminine avec intelligence.



Je recommande.



https://www.aikadeliredelire.com/2023/12/lu-approuve-corps-et-ame-de-matz-walter.html?m=1



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Corps et âme

Un tueur à gage, au sang froid, sans domicile qui n’a d’autre objectif que de réussir ses missions dont celle où nous le découvrons : descendre Sebastian Kaye, créateur, lors de la fashion week-end à New York.

Et comme d’habitude, Franck va être d’une efficacité redoutable.

3 semaines plus tard, à New York. Il retrouve l’un de ses commanditaire pour une nouvelle mission. Chère payée mais, pas de problème.

Et c’edt La que tout commence.....

Scénario très bien mené, histoire de vengeance surprenante et prenante.

Dessin en totale adéquation

Un album a ne pas rater!!!!
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Balles perdues

Petite déception à la lecture de cet opus : un scénario de Walter Hill, ça promettait des bing, des bang et des wiz mais il n'y a que des bangs. Au dessin, Jef s'en tire avec élégance mais oublie parfois de donner une trogne bien distincte à quelques personnages proches ; du coup, le lecteur se prend un peu les pieds dans le tapis. Reste un album pas désagréable mais qui donne l'impression d'être vite feuilleté, vite oublié !
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Balles perdues

Arizona 1932… Le désert, un trou paumé de chez paumé. Un homme descend de la voiture. Gros plan sur lui, sur la voiture, sur son chauffeur, un balafré.



Pas un mot durant plusieurs cases où notre homme, qui se nomme Roy Nash, commande un whisky au bar, en pleine prohibition. Déposant un billet sur le comptoir, on lui sert son verre.



Roy est un tueur, il a une gueule de tueur.



D’ailleurs, les dessins réalisés par Jeff n’étaient pas toujours de qualité égale.



Il y a des gros plans magnifiques et aussi des merdiques, où l’œil d’un personnage bouffe les cerises pendant que l’autre crache les noyaux. Dans une case, le personnage du policier avait un certain cousinage avec une trogne digne des Guignols de l’info.



Et je ne vous parle même pas des bouches, qui, de temps en temps, se tordent, donnant un rictus affreux aux personnages, les rendant moche, défigurés. Par contre, j’ai apprécié les tons sépia, même si cela donnait l’impression que les mecs portaient du rouge à lèvre.



Dommage pour les visages, parce que les décors et les bagnoles étaient des plus réussis.



Le scénario est classique : trois hommes ont réalisé un hold-up, empruntant de l’argent à un mec de la pègre, ainsi qu’un chauffeur et ensuite, on retrouve la bagnole vide, le chauffeur abattu et le fric envolé.



Non, pas de surprises au rendez-vous, juste un polar noir musclé, rythmé, sanglant, avec des femmes superbes qui se baladent les nichons à l’air (et la touffe aussi).



Du polar noir dans toute sa splendeur, un hard-boiled de derrière les fagots, réunissant tous les ingrédients du genre : des truands, des trafics, un bar Noir, les années 30, la prohibition, les filles faciles, des femmes fatales, les balles qui sifflent, les contrats sur les têtes, des chaussures de béton, un tueur à gage, des trahisons, des mitraillettes, des chapeaux, de l’amour…



Les cadrages de cette bédé étaient très bien fait, donnant l’impression de regarder un film. Normal, on apprend à la fin que Walter Hil, crédité dans cette bédé, est un réalisateur et scénariste de Hollywood et que cette bédé, au départ, c’était un scénario pour un film.



Et comme dans les films, des gars tirant avec des mitraillettes arrivent encore à louper le mec en face d’eux, qui lui, uniquement pourvu de flingues, arrivent à les dessouder !



Roy, c’est Lucky Luke version salopard.



Rien de nouveau sous le soleil avec ce scénario, mais au moins, il va à l’essentiel et nous plonge dans le monde de la pègre dans les années 30. Efficace et distrayant.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le spécimen

One shot sorti en 2019, dans un univers navigant entre science fiction, thriller psychologique, fantastique.

126 pages pour ce huis clos où le rythme est inégal et principalement intéressant durant les 2/3 de l’album. .

La fin est ouverte, là n’est pas le problème, mais elle est assez expéditive comparativement au reste de l’album. Dommage

Le dessin est sobre, assez anguleux, froid et totalement adapté au scénario.

Je ne rentrerai pas dans l’histoire, les commentaires précédents l’ont fait d’une façon très complète.

Donc avis mitigé mais envie de découvrir un peu plus le « légendaire scénariste et réalisateur américain » Walter Hill associé avec Matz

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