William Carlos Williams

Complete Destruction

It was an icy day.
We buried the cat,
then took her box
and set fire to it
in the back yard.
Those fleas that escaped
earth and fire
died by the cold.

Destruction complète

C'était une journée glaciale.
Nous avons enterré le chat,
puis avons pris sa boîte
et y avons mis le feu
dans la cour arrière.
Ces puces qui ont échappé à la
terre et au feu sont
mortes par le froid.

Blizzard

Snow:
years of anger following
hours that float idly down --
the blizzard
drifts its weight
deeper and deeper for three days
or sixty years, eh? Then
the sun! a clutter of
yellow and blue flakes --
Hairy looking trees stand out
in long alleys
over a wild solitude.
The man turns and there --
his solitary track stretched out
upon the world.

Tempête De Neige

Neige:
années de colère après
heures qui flottent sans rien faire -
le blizzard
dérive son poids
de plus en plus profond pendant trois jours
ou soixante ans, hein? ensuite
le soleil! un fouillis de
flocons jaunes et bleus -
Les arbres poilus se démarquent
dans de longues ruelles
sur une solitude sauvage.
L'homme se retourne et là -
sa piste solitaire s'étendait
sur le monde.

D’APRÈS « LA NAISSANCE DE VÉNUS », CHANSON


Viens et joue avec nous !
Vois, comme des femmes nous avons des seins !
Depuis tes tentes au bord des flots
Viens jouer avec nous : c’est défendu !

Viens et joue avec nous
Regarde ! nues, les jambes droites dans l’eau !
Nous nous tenons près de nos bateaux,
Alors nageant vers le lointain
Viens à nous : c’est défendu !

Viens et joue avec nous !
Vois, nous sommes grands comme des femmes !
Nos regards sont aigus :
Nos cheveux sont brillants ;
Nos voix parlent franchement ;
Nous nous révélons dans le vert de la mer !
Viens jouer avec nous :
C’est défendu !


//Traduction: Philippe Blanchon

Le plus vieux des enfants semblait être un garçon de dix ans environ, maigre et brun, avec des yeux gris comme sa mère, plongé dans la lecture d'un vieux morceau de journal quand Joe était entré. Après avoir apporté la chaise, il était retourné à sa lecture et semblait ne prêter aucune attention au visiteur, mais Joe voyait bien, à la façon dont il levait les yeux de temps en temps, comme il suivait attentivement tout ce qui se disait. Il y avait deux fillettes d'environ cinq ou six ans, plus blondes, aux cheveux en désordre, un autre garçon, qui avait dans les trois ans peut-être, au visage difficilement reconnaissable tant il était barbouillé, et une petit fille que Joe reconnut pour telle parce qu'elle n'avait sur elle qu'une chemise qui lui arrivait au nombril et une paire de chaussures dépenaillées.
Ce bambin ravissant et potelé s'approcha aussitôt du visiteur en titubant, une cuiller à la main. Elle avançait avec hésitation, en se balançant, à l'insu de sa mère, mais resta en équilibre sur ses jambes robustes jusqu'à ce qu'elle atterrît en plein sur les genoux de Joe et levât les yeux en poussant des roucoulements.
Aussitôt la mère s'en saisit et la mit dans une caisse sciée près de la fenêtre et avec une serviette humectée alla essuyer le genou de Joe.
Oh, ne vous faites pas de souci, dit Joe tout en plongeant carrément son regard entre ses seins — impossible de faire autrement —, à nouveau frappé par l'incroyable blancheur de sa peau. Chose admirable. Chose extraordinaire. Il avait entendu dire que les Irlandaises avaient parfois la peau comme ça, quoique souvent, trop souvent, couvertes de taches de rousseur.

Chapitre XII : UNE VISITE.