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Citations de William Carlos Williams (126)


Quel pouvoir a l'amour hors le pardon?
Ou si l'on veut
par son vouloir
ce qui fut lié
peut être défait.
A quoi bon autrement?
En vertu de quoi
par delà cette fragilité
qui est sienne
après les rigueurs de l'hiver
j'en appelle à la fleur
qui renaît
pour notre délectation.
L'asphodèle, croyaient les anciens,
dans le dépit de l'enfer
demeurait cette fleur.
De pâquerettes diapré
de violettes bleui,
voici, disons-nous, le printemps de l'année revenu!
Puisse-t-il en être de même
avec l'année du printemps de l'amour
si nous savons trouver
le mot secret
qui le transformera.
Quels airs ridicules
nous prenons
pour paraître profonds
tandis que nos cœurs
hoquètent d'agonie
par manque d'amour.
Par ton amour
je fus riche.
Croyant l'avoir perdu
je vis un calvaire
et ne connais de repos.
Je ne viens pas à toi
abjectement
pour confesser mes fautes,
je les ai toutes confessées.
Au nom de l'amour
je m'avance avec fierté
comme vers une égale
pour obtenir pardon.

( Extrait du Livre III )
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William Carlos Williams
This Is Just to Say

I have eaten
the plums
that were in
the icebox

and which
you were probably
saving
for breakfast

Forgive me
they were delicious
so sweet
and so cold
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LES PIVOINES VOLÉES

Ce que les femmes m'ont apporté
fut toujours difficile
à apprécier à part

toi Flossie
qui vécus avec moi
de nombreuses années rappelle-toi

cette année
quand nous eûmes de magnifiques
parterres de pivoines

et comme nous en
étions contents
lorsqu'une nuit

elles nous furent volées
nous partageâmes la peine de
cette perte ne pensant

à rien d'autre durant
toute une journée
rien d'autre n'aurait pu

nous rapprocher plus
dix ans que nous étions mariés
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Nous voulons atteindre à la rigueur de la beauté. Mais comment retrouver la beauté quand c’est l’esprit qui l’emprisonne, sans qu’elle puisse lui échapper ?
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William Carlos Williams
Le monde entier dans une image



je me souviens d'un tableau
japonais sans doute
et qui emplit mon regard
au terme d'une maladie


un tableau sans valeur
pourtant je ne perçus rien d'autre
le mur vivait pour moi à travers cette image
comme une mouche je m'y accrochai
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Qu'aujourd'hui (c'est à dire maintenant, à cet instant) ne soit plus coincé entre hier et demain, entre la mort passée et la mort à venir : avec de l'imagination l'homme peut trouver sa voie, que ça soit d'écrire un poème dada ou de labourer un morceau de terre : seule importe la victoire renouvelée de la vie sur la mort.
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La tempête

Un arc-en-ciel parfait! Une grande
arche basse dans le ciel au nord
enjambe le lac noir

troublé de vaguelettes
sur lesquelles le soleil
au sud de la ville reluit

froidement depuis la colline nue
couchée sous le vent qui
ne peut rien réveiller

mais chasse la fumée de
quelques minces cheminées crachant
violemment vers le sud
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LE MONDE ENTIER DANS UNE IMAGE

je me souviens d'un tableau
japonais sans doute
et qui emplit mon regard
au terme d'une maladie

un tableau sans valeur
pourtant je ne perçus rien d'autre
le mur vivait pour moi à travers cette image
comme une mouche je m'y accrochai
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Le monde est le lieu d'élection du poème.
Quand le soleil se lève, il se lève dans le poème
et quand il se couche l'obscurité descend
et le poème s'assombrit.
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Le monde est le lieu d'élection du poème.
Quand le soleil se lève, il se lève dans le poème
et quand il se couche l'obscurité descend
et le poème s'assombrit,

on allume les lampes, les chats rôdent et les hommes
lisent, lisent - ou marmonnent, contemplent
ce que révèlent les lumières minuscules ou ce
ce qu'elles cachent ou ce que leurs mains cherchent

dans le noir.

in LIVRE III - Bibliothèque, p. 110
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Un tel isolement possède une grande vertu. Il laisse du temps pour penser : ce que j'appelle penser, c'est-à-dire surtout noircir du papier. C'est toujours en écrivant que j'ai éprouvé mes plus grandes satisfactions.
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Le feu brûle ; c'est la première loi.
quand le vent l'attise, ses flammes

s'étendent alentour. La parole
attise les flammes. Tout a été combiné

pour qu'écrire vous
consume, et pas seulement de l'intérieur.

En soi écrire n'est rien ; se mettre
en condition d'écrire (c'est là

qu'on est possédé) équivaut à résoudre 90%
du problème : par la séduction

ou à la force des bras. L'écriture
devrait nous délivrer, nous

délivrer de ce qui, tandis
que nous progressons, devient — un feu,

un feu destructeur. Car l'écriture
vous agresse aussi, et il faut

trouver le moyen de la neutraliser — si possible
à la racine. C'est pourquoi,

pour écrire, faut-il avant tout (à 90%)
vivre. Les gens y

veillent, non pas en réfléchissant mais
par une sous-réflexion (ils cherchent

à s'aveugler pour mieux pouvoir
dire : Nous sommes fiers de vous !

Quel don extraordinaire ! Comment trouvez-
vous le temps nécessaire, vous

qui êtes si occupé ? Ça doit être
merveilleux d'avoir un tel passe-temps.

Mais vous avez toujours été un drôle
de bonhomme. Comment va votre mère ?)

— La violence du cyclone, le feu
le déluge de plomb et enfin
le prix —

Votre père était si gentil.
Je me souviens très bien de lui.
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William Carlos Williams
The pure products of America
go crazy—
mountain folk from Kentucky

or the ribbed north end of
Jersey
with its isolate lakes and

valleys, its deaf-mutes, thieves
old names
and promiscuity between

devil-may-care men who have taken
to railroading
out of sheer lust of adventure—

and young slatterns, bathed
in filth
from Monday to Saturday

to be tricked out that night
with gauds
from imaginations which have no

peasant traditions to give them
character
but flutter and flaunt

sheer rags—succumbing without
emotion
save numbed terror

under some hedge of choke-cherry
or viburnum—
which they cannot express—

Unless it be that marriage
perhaps
with a dash of Indian blood

will throw up a girl so desolate
so hemmed round
with disease or murder

that she'll be rescued by an
agent—
reared by the state and

sent out at fifteen to work in
some hard-pressed
house in the suburbs—

some doctor's family, some Elsie—
voluptuous water
expressing with broken

brain the truth about us—
her great
ungainly hips and flopping breasts

addressed to cheap
jewelry
and rich young men with fine eyes

as if the earth under our feet
were
an excrement of some sky

and we degraded prisoners
destined
to hunger until we eat filth

while the imagination strains
after deer
going by fields of goldenrod in

the stifling heat of September
Somehow
it seems to destroy us

It is only in isolate flecks that
something
is given off

No one
to witness
and adjust, no one to drive the car

“To Elsie” from The Collected Poems of William Carlos Williams, Volume I, 1909-1939, edited by Christopher MacGowan.
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Il est risqué de garder tel quel ce qui est mal écrit. Un mot jeté au hasard sur le papier peut détruire l'univers. Fais attention et corrige ton texte tant qu'il t'appartient encore, me dis-je souvent, car tour ce que tu as écrit, une fois que tu l'auras livré, creusera son chemin dans des milliers d'esprits, le bon grain noircira, au risque de ronger, d'embraser, de raser toutes les bibliothèques.

Une seule solution : écris sans t'en soucier - seul ce qui nouveau survivra.
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Car il existe un vent ou l'esprit d'un vent
dans chaque livre qui renvoie l'écho de la vie
jusqu'ici, un grand vent qui emplit les conduits
auriculaires jusqu'à ce que nous croyions entendre un vent
réel
entraîner notre esprit.
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Ce que je fais ? J'écoute l'eau tomber. (On ne l'entend d'ici que si le vent souffle dans cette direction!) C'est ma seule occupation.

***

What do I do ? I listen, to the water falling. (No sound of it here but with the wind!) This is my entire occupation.
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William Carlos Williams
CHEMINÉE JAUNE


C'est un panache
chair claire
de fumée dans le bleu

du ciel. L'argent
des cercles qui
serrent le jaune

de la brique
brille par intervalles
dans l'ambre

de la lumière — pas
le soleil pas le pâle
soleil mais

son frère qui lui ressemble
la
saison en son déclin.
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Hommage


Elvira, par grâce d’amour
Passe ici devant toi
Un clair éclat
Qui fait de toutes âmes vaniteuses
Des bougies quand vient midi.

Le son métallique et fort des prétendants
Fond devant toi
Comme le roulement des chars,
Mais tu viens en silence
Et hommage est rendu.

Maintenant le petit raccourci
Qui conduit à l’amour
Est encore plein de joie et de sa foule ;
Et la large grand-route
Venant de l’amour
Est sans passant.

//Traduction: Philippe Blanchon
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Les neuf dixièmes de notre vie s'oublient en vivant. Quant à la plus grande part de ce qui reste, il vaudrait mieux n'en rien dire : cela n'intéresserait personne, ou du moins ne contribuerait en rien à l'histoire de ce que nous avons été. Reste un mince récit linéaire - quelques centaines de pages - autour duquel s'agglutinent, comme un berlingot, les intérêts qui retiendront quelques heures le commun des lecteurs, pareils à des enfants friands de sucreries qui préféreraient quelque chose de plus savoureux et de moins dur. Pour nous, cependant, ces heures ont été précieuses. Elles sont notre trésor. C'est tout ce que, raisonnablement, nous devrions offrir.
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La descente nous attire
comme nous attira la montée
La mémoire est une manière
d’accomplissement
une manière de renaissance
et même
une initiation, puisque les espaces qu’elle révèle sont
de nouveaux territoires
peuplés de hordes
jadis inaperçues,
d’une autre espèce –
puisque leurs déplacements
ont pour buts d’autres buts
(même s’ils furent, en d’autres temps, abandonnés)

Nulle défaite n’est seulement faite de défaite – puisque
le monde qu’elle révèle est un territoire
dont on n’avait jamais
soupçonné l’existence. Un monde
perdu,
un monde impensable
nous attire vers d’autres territoires
et nulle pureté (perdue) n’est plus pure que le
souvenir de la pureté .

Avec le soir, l’amour s’éveille
bien que ses ombres
qui n’existent qu’en vertu
de la lumière solaire –
soient gagnées par le sommeil, lâchées par
le désir

L’amour sans ombres s’étend à présent
qui ne s’éveille
qu’avec la montée de
la nuit.

La descente
faite de désespoirs
sans s’achever
entraîne un autre éveil :
qui est l’inverse
du désespoir.

À ce que nous n’achevons pas, à ce
qui est refusé à l’amour,
à nos espoirs perdus –
succède une descente
infinie, ineluctable .
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