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Citations de William Marx (27)


Or, ce qui est vrai de la tragédie l'est aussi de la littérature en général. Aucun discours ne peut rendre compte de sa force épiphanique ou de sa forme. On ne peut parler des livres que l'on a lus : on peut dire l'émotion qu'ils donnent, les décrire et décrire leurs alentours (historiques, culturels, sociaux etc.), mais eux-mêmes restent inaccessibles. L'oeuvre de l'art le plus élevé est une machine à bloquer l'interprétation définitive - ou à multiplier les interprétations provisoires, ce qui produit le même résultat.
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Que nous fait la tragédie grecque ? Rien : elle nous est totalement étrangère. Elle devrait nous l'être. Et pourtant, contre toute attente, elle n'en continue pas moins de nous toucher et de nous transformer.
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Qu'appelle-t-on image en littérature ? Des mots, des simples mots. Mais des mots en capacité de se lier à une vision, à évoquer une configuration déjà connue dans la réalité, ou bien susceptible plus tard d'être reconnue si jamais l'on y était confronté.
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William Marx
Je pense que ce discours sur la mort de la littérature est un discours assez permanent. L'expression "haine de la littérature" a été forgée par Flaubert, par Zola précisément, pour parler de la façon dont leurs oeuvres étaient reçues à cette époque. La littérature est toujours d'une certaine manière minoritaire, une partie de la littérature est toujours en opposition avec la société.
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Diogène Laërce rapporte que, dans sa jeunesse, Platon "écrivit des poésies, d'abord des dithyrambes, puis des poésies lyriques et tes tragédies". Un jour, "tandis qu'il s'apprêtait à concourir pour la tragédie, il entendit Socrate et brûla ses poésies devant le théâtre de Dyonisos". Alors âgé de vingt ans, il décida de consacrer le reste de son existence à la philosophie. Tel fut le premier adieu à la littérature dont on ait conservé la trace. Tel fut le premier autodafé de poésie, par les mains du prince des philosophes. Claire est la leçon : poésie et philosophie ne sont pas compatibles, mais c'est parce qu'elles se disputent les mêmes pouvoirs, les mêmes territoires - et les mêmes hommes.
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En particulier, et si grande que soit la tentation, il ne faut pas chercher la vérité de la tragédie ni dans le tragique ni dans ce qui est aujourd'hui le théâtre mais ailleurs, parfois très loin : dans le nô, la psychanalyse, la messe. Autant de pratiques ou de rituels qui maintiennent ou reproduisent à leur manière des pouvoirs perdus par les arts du langage.
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C'est peut-être, comme l'écrit Walter Benjamin, que l'historien s'identifie par nature aux vainqueurs, alors que les arrières-gardes appartiennent au clan des perdants.
(p. 14)
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Le miroir ici proposé se veut plus fidèle. Tu y trouveras, lecteur, diverses figures de lettrés à travers les âges, les lieux et les cultures, et pourras même t'y reconnaître.
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Qu'est-ce qu'un lettré ? Quelqu'un dont l'existence physique et intellectuelle s'ordonne autour des textes et des livres : vivant parmi eux, vivant d'eux, employant sa propre vie à les faire vivre et, en particulier, à les lire.
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Contrairement à un lieu trop commun, on ne dévore pas les livres : ils vous dévorent, vous vampirisent, se nourrissent de votre être et de votre énergie, vous coupent du monde, vous transportent dans le leur, mangent votre espace et votre temps, débordent de vos étagères, raccourcissent vos nuits et vos journées, rétrécissent votre maison et votre appartement, vous ruinent tout en vous enrichissant, vous font leur quand vous croyez les faire vôtres.
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La littérature est le discours illégitime par excellence
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Saisir la littérature par ce qui lui échappe totalement.
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Apollon fut le dieu de la poésie et de la vérité. Depuis Héraclite, il n'est plus que celui de la poésie. Ainsi tombent les idoles et se brisent-elles.
La critique de la littérature s'exerce toujours au nom d'une autre autorité : religieuse, politique, philosophique. On ne renverse le pouvoir que pour en mettre un autre à la place :
- C'est une révolte ?
- Non, Sire, c'est une révolution.
Or, pas de coup d'Etat sans Etat ou sans pouvoir : s'il y eut une antilittérature, c'est que la littérature fut d'abord une puissance.
Ou, pour parler plus précisément, il y eut avant Héraclite une puisse, et à cette puissance perdue, oubliée, nous donnons aujourd'hui le nom de littérature.
Littérature est nostalgie d'un pouvoir déchu.
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William Marx
Il est extrêmement intéressant de mettre en évidence ces bibliothèques mentales et invisibles qui sont à l'intérieur de nous, et d'essayer aussi de les faire bouger et de les faire exploser.
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William Marx
Je pense que les écrivains incultes sont de mauvais écrivains. Si l'on prend l'exemple de Jean Genêt, qui n'a eu aucune éducation universitaire poussée, qui a connu la prison, c'est quelqu'un qui a énormément lu. Pour être le plus grand inventeur, il faut aussi être le plus grand lecteur.
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La littérature est objet de scandale. Elle l'a toujours été. C'est ce qui la définit.

Lecteur, tu es averti : si tu ne veux pas être scandalisé, jette ce livre avant qu'il ne soit trop tard. Autrement, sois le bienvenu et sache que le scandale ne sera pas toujours où tu crois.
Page 9
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Ainsi de l'institution du mariage, qui mélange sans réserve l'intime et le public. Les familles les plus prudes, celles qui pour rien au monde n'oseraient parler de sexualité à leurs enfants, celles qui défilent la bonne conscience portée fièrement en bannière contre le mariage pour tous, n'ont pourtant jamais hésité à costumer ces mêmes enfants en filles et en garçons d'honneur pour faire cortège à la mariée, alors même qu'il ne s'agissait que de la mener à l'accouplement, comme une vache au taureau. Dans sa version bourgeoise contemporaine, le contenu sexuel du mariage est la chose à la fois la plus manifeste et la plus cachée. Voiles de tulle, jaquettes grises, jolies boîtes à dragées, fleurs et grains de riz n'ont d'autre fonction que d'ensevelir sous la solennité et la bienséance le signifiant sexuel de la cérémonie.
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Il y a toujours pour les gais, dans le noir, une menace qui rôde, invisible, prête à surgir au dernier moment, à l'instant où ils s'y attendent le moins.
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La connaissance libère, même si cette liberté n'est qu'intérieur et d'ordre purement intellectuel.
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Les gais ne cessent de côtoyer un précipice où les peut faire tomber le moindre faux pas, un pied qui glisse, un geste brusque, un caillou mal identifié sur le chemin. Dans cette voiture, tu t'égosilles et t'étouffes en vain et sens bien que, pour qui te parle, c'est la sexualité gaie en elle-même qui est moralement condamnable, et donc condamnée : ce désastre, elle le mérite.
La gorge te serre lorsque tu penses à toutes ces vies brisées, ces couples amputés de leur moitié, ces jeunes gens fauchés dans leur fleur, pour nulle autre raison que le sexe et l'amour.
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