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Citations de William Marx (42)


Or, ce qui est vrai de la tragédie l'est aussi de la littérature en général. Aucun discours ne peut rendre compte de sa force épiphanique ou de sa forme. On ne peut parler des livres que l'on a lus : on peut dire l'émotion qu'ils donnent, les décrire et décrire leurs alentours (historiques, culturels, sociaux etc.), mais eux-mêmes restent inaccessibles. L'oeuvre de l'art le plus élevé est une machine à bloquer l'interprétation définitive - ou à multiplier les interprétations provisoires, ce qui produit le même résultat.
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Que nous fait la tragédie grecque ? Rien : elle nous est totalement étrangère. Elle devrait nous l'être. Et pourtant, contre toute attente, elle n'en continue pas moins de nous toucher et de nous transformer.
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La littérature est un combat permanent contre le silence, dont elle prétend restreindre l'empire en étendant le domaine de la représentation. Dans cette histoire des progrès de l'écriture et de la pensée, Don Quichotte occupe une place que nul ne lui peut ravir. Sa beauté et sa force consistent à faire droit à tout ce qui forme un être humain : l'idéal, l'amour, le politique, l'économique, le social, l'expérience des minorités - et aussi le physiologique. C'est un livre décidément, sur tout.
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A défaut de tout autre, la littérature est le point fixe autour duquel on peut structurer sa vie.
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Par le miracle de la lecture, le sens de l'œuvre change à chaque époque, et le roman de Cervantès devient un livre proprement infini.
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Qu'appelle-t-on image en littérature ? Des mots, des simples mots. Mais des mots en capacité de se lier à une vision, à évoquer une configuration déjà connue dans la réalité, ou bien susceptible plus tard d'être reconnue si jamais l'on y était confronté.
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William Marx
Je pense que ce discours sur la mort de la littérature est un discours assez permanent. L'expression "haine de la littérature" a été forgée par Flaubert, par Zola précisément, pour parler de la façon dont leurs oeuvres étaient reçues à cette époque. La littérature est toujours d'une certaine manière minoritaire, une partie de la littérature est toujours en opposition avec la société.
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Diogène Laërce rapporte que, dans sa jeunesse, Platon "écrivit des poésies, d'abord des dithyrambes, puis des poésies lyriques et tes tragédies". Un jour, "tandis qu'il s'apprêtait à concourir pour la tragédie, il entendit Socrate et brûla ses poésies devant le théâtre de Dyonisos". Alors âgé de vingt ans, il décida de consacrer le reste de son existence à la philosophie. Tel fut le premier adieu à la littérature dont on ait conservé la trace. Tel fut le premier autodafé de poésie, par les mains du prince des philosophes. Claire est la leçon : poésie et philosophie ne sont pas compatibles, mais c'est parce qu'elles se disputent les mêmes pouvoirs, les mêmes territoires - et les mêmes hommes.
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En particulier, et si grande que soit la tentation, il ne faut pas chercher la vérité de la tragédie ni dans le tragique ni dans ce qui est aujourd'hui le théâtre mais ailleurs, parfois très loin : dans le nô, la psychanalyse, la messe. Autant de pratiques ou de rituels qui maintiennent ou reproduisent à leur manière des pouvoirs perdus par les arts du langage.
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C'est peut-être, comme l'écrit Walter Benjamin, que l'historien s'identifie par nature aux vainqueurs, alors que les arrières-gardes appartiennent au clan des perdants.
(p. 14)
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Le miroir ici proposé se veut plus fidèle. Tu y trouveras, lecteur, diverses figures de lettrés à travers les âges, les lieux et les cultures, et pourras même t'y reconnaître.
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Qu'est-ce qu'un lettré ? Quelqu'un dont l'existence physique et intellectuelle s'ordonne autour des textes et des livres : vivant parmi eux, vivant d'eux, employant sa propre vie à les faire vivre et, en particulier, à les lire.
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Les grandes œuvres de la littérature ont cette capacité de transformer la langue, d'enrichir notre vocabulaire et notre façon de parler.
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Rire de l'existence plutôt que d'en pleurer : telle est aussi la leçon que nous donne Cervantès. Elle est assez rare de nos jours pour quelle vaille d'être entendue en ces temps plombés par l'esprit de sérieux, sinon par un sentiment de tragique.
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Contrairement à un lieu trop commun, on ne dévore pas les livres : ils vous dévorent, vous vampirisent, se nourrissent de votre être et de votre énergie, vous coupent du monde, vous transportent dans le leur, mangent votre espace et votre temps, débordent de vos étagères, raccourcissent vos nuits et vos journées, rétrécissent votre maison et votre appartement, vous ruinent tout en vous enrichissant, vous font leur quand vous croyez les faire vôtres.
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La littérature est le discours illégitime par excellence
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Saisir la littérature par ce qui lui échappe totalement.
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Apollon fut le dieu de la poésie et de la vérité. Depuis Héraclite, il n'est plus que celui de la poésie. Ainsi tombent les idoles et se brisent-elles.
La critique de la littérature s'exerce toujours au nom d'une autre autorité : religieuse, politique, philosophique. On ne renverse le pouvoir que pour en mettre un autre à la place :
- C'est une révolte ?
- Non, Sire, c'est une révolution.
Or, pas de coup d'Etat sans Etat ou sans pouvoir : s'il y eut une antilittérature, c'est que la littérature fut d'abord une puissance.
Ou, pour parler plus précisément, il y eut avant Héraclite une puisse, et à cette puissance perdue, oubliée, nous donnons aujourd'hui le nom de littérature.
Littérature est nostalgie d'un pouvoir déchu.
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Sous la farce du Quichotte se cache une étonnante réflexion critique, à laquelle rien n'échappe, ni la religion, ni la politique, ni l'Etat, ni la société, ni les relations entre les sexes, et qu'il importe de déceler si l'on veut faire sens de la totalité de l'oeuvre.
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C'est un livre sur tout : l'idéal, le physiologique, l'économique, le politique, la religion, l'amour, les minorités, les femmes.
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