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Critiques de William Morris (47)
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Nouvelles de Nulle Part

Le plus célèbre livre de William Morris est son roman « News from Nowhere » (Nouvelles de nulle part) édité sous la forme d'un feuilleton dans une revue anglaise de janvier à octobre 1890. William Morris dresse un portrait de Londres tel qu'il l'imagine, une cité idéale à visage humain dans un avenir radieux. Dans ce roman, le narrateur s'endort pour se réveiller plus d'un siècle plus tard, il découvre une nouvelle société plus juste avec une vie sociale en harmonie avec la nature et des individus heureux.



L'univers de Morris est celui du merveilleux utopique. William Morris imagine une société égalitaire et libre où la production retrouve son caractère artisanal ; il décrit un pays idyllique, où le beau, le plaisant, l'agréable sont les seules réalités. Il entraîne le lecteur dans un périple à travers des quartiers connus de Londres pour établir des contrastes entre rêve et réalité. L'argent est devenu inutile, le mariage également car les unions libres sont la norme, et le parlement a cédé sa place à une nouvelle démocratie. William Morris apparaît comme un précurseur de l'écologie en rêvant de villes non polluées. Le grand Londres pollué et sale n'existe plus. Il est remplacé par des forêts et des villages où vivent désormais des habitants joyeux et accueillants.



Certains des rêves de William Morris sont devenus une réalité. La Tamise est moins polluée, les quartiers insalubres sont rénovés, les conditions de vie et de travail sont moins inhumaines, les décisions se prennent lors d'assemblées démocratiques. Enfin, les femmes s'occupent toujours de la cuisine et de la tenue du foyer (ce serait leur passion innée !).

Quelques idéaux de William Morris peuvent probablement être remis en cause et certaines réalités de 1890 nécessitent d'être actualisées, n'est-ce pas ?

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La source au bout du monde, tome 1

Il était une fois un roi qui avait non pas trois mais quatre fils qui s’ennuyaient mortellement au royaume de leur père. Aussi décida-t-il de les envoyer parcourir le monde. Le plus jeune des frères se mit martel en tête et n’eut de cesse qu’il n’ait trouvé la source du bout du monde, véritable fontaine de jouvence… Air connu qui rappelle d’autres contes (les trois oranges, les trois plumes, …) et certains épisodes de la mythologie.



Tous les ingrédients du fantastique et du Moyen-Age sont présents : damoiseau d’une grande noblesse de cœur, jouvencelle captive de tyran, beau sire et jolie bergère, valeureux chevaliers, sorcières maléfiques, sans oublier quelques phrases savoureusement concoctées et un recours fréquent au subjonctif imparfait …



Etant peu versée dans ce genre de littérature, je suis mal à l’aise pour écrire un billet et je me baserai uniquement sur mon ressenti : je me suis ennuyée lors de cette lecture. Les intrigues, les combats, les traversées de forêt ténébreuses et de montagnes infranchissables s’enchaînent pourtant à un rythme effréné mais ne se ressemblent que trop les uns aux autres. On ne sait rien ou si peu de ce que pensent les personnages et on ne comprend pas leur motivation profonde.



Classique de la littérature fantastique, et l’un des tous premiers ouvrages du genre, cette source du bout du monde a inspiré J. R. R. Tolkien pour la création de son chef-d’œuvre « Le seigneur des anneaux » et est peut-être à réserver aux amoureux du genre.



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La Source au bout du monde, tome 2

Suite et fin de cette source du bout du monde …



Rodolphe, le jouvencel, retrouve sa promise Ursule et tous deux chevauchent vers la source du bout du monde. Les deux jeunes amoureux traversent la mer de roches fondues, le vallon des châtaigniers, la porte des montagnes, … Les paysages sont particulièrement poétiques et c’est sans aucun doute la partie du conte qui m’a le plus charmée.



Je lis que William Morris, l’auteur, était un socialiste convaincu, chose que l’on peut deviner à plusieurs endroits. Le prince sera séduit par une fille sans noblesse et l’amour triomphera (bien sûr). Il met un point d’honneur à libérer les peuples de tout esclavage et de la tyrannie des puissants, à les affranchir d’ « un destin de labeur, de fouet et d’épuisement » . Et dernier clin d’œil (ou hasard de la traduction ?), l’ultime bataille menée par Rodolphe pour récupérer son bien est livrée contre les Bourgeois, qui se révèlent de fieffés voleurs et usurpateurs, et sont d’une lâcheté sans limite.



Je referme ce livre avec néanmoins deux questions (qui ne sont pas propres à ce roman, j’en conviens): est-il crédible qu’un tout jeune homme, une toute jeune fille parte à la recherche de la fontaine de jouvence ? Dans mes souvenirs, à cet âge-là, on se croit les rois du monde et la vieillesse et la décrépitude sont à mille lieux de nos préoccupations.



L’autre question concerne justement cette recherche d’immortalité : à quoi bon gagner l’immortalité si les personnes qui nous sont chères nous quittent peu à peu ? « Les dieux ne nous firent-ils pas don de la mort pour nous guérir des fatigues de la vie »? L’important n’est-il pas de profiter le mieux possible des bonheurs de la vie, de l’amour des siens et des rencontres enrichissantes qui se présentent à nous, en gardant à l’esprit que tout n’est qu’impermanence ?



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Nouvelles de Nulle Part

William Morris (1834-1896) professait le rejet de la modernité et de l’ère industrielle, plaidait pour l’artisanat et l’art dans la vie quotidien. Ce roman lui permet d’illustrer « par l’exemple » ses théories et propositions. Un socialiste anglais du XIXe siècle découvre à son réveil l’agglomération londonienne redevenue un immense jardin parsemé de bourgs élégants, depuis qu’une révolution a instauré une société communautaire, égalitaire, libre et heureuse, dans laquelle la production est fondée sur le plaisir et l’artisanat.

(...)

Ravi de pouvoir découvrir enfin ce classique « utopien », introuvable depuis trop longtemps, et tout sauf poussiéreux tant le propos répond à bien des préoccupations d’aujourd’hui. La phase de transition intéressera au moins autant que la description de cette société enviable. Étonnamment actuel.



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Comment pourrions nous vivre ?

William Morris (1834-1896) explique comment nous vivons et comment nous pourrions vivre, appelant à substituer la « coopération » à « l’état de guerre perpétuelle » inhérent au capitalisme et à refuser la fatalité des « existences mécaniques » au nom de la joie et de la dignité.

(...)

Dans sa préface, Serge Latouche s’attache à mettre ce texte en perpective du roman que William Morris publiera six ans plus tard, « Nouvelles de nulle part », et qui en sera l’illustration. Il le présente comme un précurseur en soulignant l’extrême modernité de ses propos.



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Le Lac aux îles enchantées

Il était une fois, une jeune fille qui s'appelait Petite-Grive. Vivant sous l'emprise d'une étrange sorcière, Petite-Grive parvient à l'aide de la fée Habonde, à s'échapper grâce à une Nef magique. Commence alors pour la jeune fille à la beauté dévastatrice, un voyage initiatique semé d'embûches sur le lac aux îles enchantées : amitié, amour et trahison, Le lac aux ïles enchantées propose une belle incursion au pays des chevaliers. William Morris revisite à sa façon, la littérature fantastique : sorcières, magie, châteaux hantés, chevaliers servants et gentes dames, cette fiction reprend de façon assez classique les paramètres du conte féérique. Rien de vraiment original donc si ce n'est cette belle traduction inédite en français proposée par les éditions Aux forges de Vulcain. Soucieuse de faire revivre cette oeuvre qui n'a été publiée qu'en langue anglaise en 1897, la maison d'édition nous propose de découvrir l'oeuvre de William Morris, surtout connu pour son engagement politique et ses arts décoratifs.



Le lac aux îles enchantées saura séduire les petites filles (mais également les grandes) qui rêvent de valeureux chevaliers sans peurs et sans reproches et d'héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux : tous les ingrédients sont ici réunis pour entraîner le lecteur dans une épopée digne des légendes arthuriennes. Pourtant, malgré un rythme assez soutenu et de nombreux rebondissements, l'histoire réserve assez peu de surprises. On prédit facilement ce qui va arriver et on devine aisément le dénouement. J'ai regretté que le récit manque de noirceur et de relief : avec les éléments qui en constituaient l'intrigue, Morris aurait pu proposer quelque chose de beaucoup plus percutant en mettant par exemple l'accent sur les "méchants", les combats ou les maléfices des sorcières. Ceci dit, il serait faux de croire que Le lac aux ïles enchantées est un récit fade : d'abord, parce que l'écriture de Morris, même si elle peut paraître candide, est claire et fluide (la psychologie des personnages est bien travaillée, l'ambiance est bien plantée). Ensuite, parce qu'en dépit de sa longueur (rares sont me semblent-ils les contes de 463 pages), Le lac aux ïles enchantées sait captiver l'intérêt de son lecteur (sauf la fin qui traine un peu). Enfin, parce que l'histoire de Petite-Grive est très facile et agréable à lire. Pour ces raisons, mais aussi parce que William Morris est un personnage passionné et passionnant, je lirai volontiers ses autres livres pour mieux comprendre son oeuvre et sa démarche.



Je tiens à remercier vivement les éditions Aux forges de Vulcain pour la découverte de cette lecture et j'encourage les lecteurs à découvrir cette jeune maison d'édition dont voici une brève présentation :



Selon la légende, Vulcain a forgé le bouclier de Mars, le trident de Neptune, le char d'Apollon. Dans l'assemblée des dieux, il n'est certes, ni le plus fort, ni le plus beau ; mais parce qu'il a donné aux autres le moyen de leur puissance, il est le plus nécessaire. Les éditions Aux forges de Vulcain forgent patiemment les outils de demain. Elles produisent des textes. Elles ne croient pas au génie, elles croient au travail. Elles ne croient pas à la solitude de l'artiste, mais à la bienveillance mutuelle des artisans. Elles espèrent plaire et instruire. Elles souhaitent changer la figure du monde.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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Le pays creux

Histoire de vengeance et de rédemption, Le Pays creux est un conte assez curieux : pour venger l'affront commis par la reine Swanhilda contre son frère Arnald, Florian de Liliis décide de rendre justice à son frère en soulevant la haine des siens. Harald le Rouge souhaitant à son tour venger sa mère décédée, de violents affrontements se déchainent entre la maudite famille des Liliis et le clan de Harald : "Quand Marie sonne, la terre tremble". Au son de la funeste cloche de la maison des Lys, une guerre sans merci s'engage. Le massacre est sanglant. Alors que la victoire est presque aux mains de Harald, Florian tombe dans un précipice et se réveille dans Le Pays creux sous le regard attendri de Margaret. Il y coule de beaux jours jusqu'à cette découverte des jugements de Dieu qu'un inconnu est en train de peindre dans son château. Que signifie tout cela ? Un combat s'ensuit. Vainqueur, Florian a des remords. Il tente de sauver son ennemi. Puis l'histoire se brouille...



Ce premier texte de William Morris date de 1856. L'auteur a alors 22 ans. Connu pour avoir initié la fantasy et pour avoir inspiré Tolkien, Morris navigue avec ce roman, entre légende chevaleresque et littérature du merveilleux : Le Pays creux est un récit confus mêlant chevaliers, combats épiques, et contrées étranges. Nourrie de mythes (chevalerie) et de folklore (cf. références à la religion avec la punition divine et la malédiction du Diable) étrangement assortis, cette courte fiction signe à l'évidence la plume d'un tout jeune auteur : l'histoire qui fait à peine plus de 50 pages est difficile à suivre. Les formulations maladroites, les quelques coquilles qui trainent par-ci, par-là, les caractères peu travaillés des personnages et tout simplement l'intrigue du roman n'ont rien fait pour me séduire. Autant Le lac aux îles enchantées avait su me porter, me faire rêver, autant j'ai trouvé que le Pays creux portait bien son nom. Une grosse déception qui je l'espère, sera compensée par les autres ouvrages de l'auteur.



Enfin, je tiens à remercier Aux Forges de Vulcain de m'avoir permis de découvrir ce livre, qui bien qu'il ne m'ait pas convaincu, est parfaitement accessible.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Nouvelles de Nulle Part

L'auteur des Nouvelles de nulle part ne peut pas laisser indifférent tant ses paradoxes, ses ambiguïtés et ses apparentes contradictions sont constitutifs de sa personnalité et de son oeuvre. A la fois artiste-décorateur, poète, chef d'entreprise et membre éminent de la ligue socialiste qui réunit à l'époque socialistes, communistes et anarchistes, il défend à corps perdu l'artisanat et le travail-passion en pleine révolution industrielle, dans l'Angleterre du XIXème siècle où sévit plus durement qu'ailleurs le machinisme et l'inégalité d'un capitalisme commercial avide d'une main d'oeuvre dés-oeuvrée. Bourgeois de naissance mais socialiste et libertaire de pensée et de conviction, il est condamné, lui qui cherche avec tant d'efforts à préserver et retranscrire les beautés naturelles, à supporter la pollution des usines et la vulgarité bourgeoise, à ne pouvoir vendre ses oeuvres qu'aux plus riches (dont il fait partie) et à comprendre l'absence de conscience politique des masses (il considère d'ailleurs sa lutte politique et esthétique comme la rançon des privilèges dont il a joui).



A travers le rêve surprenant d'un habitant du faubourg londonien se réveillant là où il s'est couché, non plus à la fin du XIXème siècle mais propulsé un beau matin d'été du début du XXIème, Morris nous présente une vision radicale de la société après le Grand Soir. Il la projette dans un temps qui se trouve être le notre (postérieur à 2003), et c'est ce qui est jouissif pour nous, lecteur d'aujourd'hui (même si le contraste entre les deux situations n'honore pas notre époque actuelle : le livre mérite encore son titre de Nouvelles de nulle part !). Morris nous emmène dans une longue et bucolique ballade de trois jours sur la Tamise et ses abords, à la rencontre du paysage et de ses habitants. Toutes ses préoccupations y passent : architecture, art, artisanat, sens du travail, politique, écologie, histoire, etc. Dans ce monde futur, dans cette société communiste et libertaire (c'est-à-dire non régie par un communisme d'Etat) :



-pas de système éducatif à proprement parler, mais la possibilité de s'instruire continuellement (la notion d'apprentissage s'étendant à des domaines et des activités très variées et surprenantes pour des gens qui, comme nous, ont été formés par un système d'enseignement relativement rigide) ;



-pas de système judiciaire et carcéral car les crimes sont extrêmement rares dans cette société déchargée de la violence de la compétition et des inégalités. de plus, on considère que la réponse punitive ne fait qu'envenimer une situation déjà difficile, les remords sont un fardeau suffisamment lourd à porter ;



-pas d'Etat, puisque chaque citoyen est responsable et acteur de la communauté locale au sein de laquelle il vit ainsi que des autres communautés dans lesquels il évolue en toute liberté (on ne s'appelle d'ailleurs pas « camarade » mais « voisin »). En découle une décentralisation et une relocalisation des activités, ainsi qu'un équilibre entre la densité urbaine et rurale ;



-pas d'argent ni aucun principe d'équivalence : on produit pour les autres et la diffusion (gratuite) dans les boutiques est une activité à laquelle même les enfants peuvent participer à condition qu'ils connaissent les produits qu'ils offrent ;



-et surtout pas de travail contraint, mais la possibilité pour chacun de s'épanouir dans une ou plusieurs activités de son choix, choix partiellement pondérée par les besoins de la communauté locale (« l'art ou le travail dans la joie ») ;



-beaucoup moins de machines, mais plus de savoir-faire poussés à tel point qu'ils relèvent d'avantage de l'art et d'un art de vivre ;



Morris prend le temps de ménager le suspens pour nous expliquer, « pro-rétrospectivement », comment s'est opérée la transformation sociale et politique. Il nous offre également un regard, une relecture du moyen-âge moins obtuse et cruelle, plus proche d'une certaine réalité sociale et politique que décrit Kropotkine à peu près à la même époque dans L'entraide, avec les communautés villageoises, les guildes, les confédérations de cités, etc.



Plus qu'un roman utopique, Nouvelles de nulle part est une critique cinglante et sans compromis de l'Angleterre du XIXème et de son impérialisme (et par écho de notre monde actuel qui n'a pas fondamentalement changé) mais aussi une leçon magistrale de prospective où toutes les logiques sont renversées et les problèmes pris à la racine.



Malgré quelques mièvreries irritantes, cela reste un roman captivant et récréatif. Il mériterait cependant une approche parfois un peu plus licencieuse. Certes, l'homicide, par exemple, est évoqué, mais de façon un peu trop distante et désincarnée, et la sexualité à peine sous entendue. Bien sûr, l'époque ne s'y prêtait pas vraiment, mais on s'attend à une liberté de ton sur ces aspects de la vie plus cohérente avec celle qu'il a sur des sujets plus politiques.



Coté édition (L'Altiplano) : un format « petit gros livre », entre le dictionnaire et la bible de poche, inhabituel et très agréable à prendre en main (malgré une reliure dos carré collé approximative). On regrettera pourtant dans cette édition (probablement la moins onéreuse du marché : 12 euros) l'absence d'éléments introductifs comme le proposait par exemple la riche édition bilingue de 1976 chez Aubier.
Lien : http://lespiedsdansleplat.wo..
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La source au bout du monde, tome 1

Un livre pas particulièrement passionnant…



… Sans être mauvais pour autant.

La source du bout du monde (en deux tomes, ici seulement le premier) est l’un des premiers livres de fantasy. Il n’est donc pas facile d’en parler vu que beaucoup de choses semblent « déjà-vu » dans le récit.

La trame et le style sont très médiévaux. Du coup, il faut déjà apprécier cette manière d’écrire pour pleinement aimer ce livre. Perso, j’aime assez, mais j’avoue que ce n’est pas le type d’histoire la plus passionnante qui existe.



Là où la légende arthurienne a son charme, c’est dans son replacement géographique réel. Ici, comme nous sommes dans un monde complètement inconnu, le charme de « l’exotisme » ne marche pas vraiment. Je me suis vite retrouvé en dehors du récit, surtout que l’ensemble n’est pas très dynamique.



Les personnages ne sont pas tip top non plus, mais ils correspondent à des canons et critères d’une certaine époque, mais aussi du genre « médiéval » auquel ils se rattachent.



J’avoue que j’ai été contente de découvrir ce classique, mais on ne peut pas vraiment dire que j’ai été transporté.

À découvrir pour les amateurs du genre ou simplement pour un peu de culture G. Personnellement, j’aimerai quand même lire le tome 2.

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William Morris. Full-Color Patterns and Des..

Une fort belle présentation, bien qu'un peu brève, du style décoratif produit par William Morris à partir de 1860. Artisan d'art, poète, écrivain et critique radical de la société marchande, ce créateur génial allait influencer grandement ce qui ultérieurement deviendrait le mouvement artistique Arts & Crafts . Pour Morris, la beauté et la qualité d'un objet ne pouvait être séparé du plaisir ressenti dans sa création par celui qui le faisait naitre ; on comprend mieux le fossé existant entre cette merveilleuse production, riche d'imaginaire, et la laideur accablante de la plupart des objets de consommation contemporains quand on connait les conditions de vie épouvantables de ceux qui les produisent.

William Morris lui-même résumait, d'ailleurs, fort bien la question dans son ouvrage critique " L' Age de l'ersatz " :

"Mais c’est perdre son temps que de vouloir exprimer l’étendue du mépris que peuvent inspirer les productions de cet âge bon marché dont on vante tellement les mérites. Il suffira de dire que le style bon marché est inhérent au système d’exploitation sur lequel est fondé l’industrie moderne. Autrement dit, notre société comprend une masse énorme d’esclaves, qui doivent être nourris, vêtus, logés et divertis en tant qu’esclaves, et que leurs besoins quotidiens obligent à produire les denrées serviles dont l’usage garantit la perpétuation de leur asservissement. "
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Le pays creux

Tel un conteur, Florian de Liliis nous raconte ce qu'a été sa vie, de son adolescence jusqu'à l'âge adulte. Il nous raconte ce qui l'a poussé à vouloir faire justice lui-même et les conséquences qui ont découlé de ses actes. Le jeune homme s'est ainsi vite rendu compte qu'accomplir les desseins du Créateur lui-même n'est pas la bonne solution. Il recherche désormais sa rédemption et un moyen de retrouver le pays creux. Là-bas il avait laissé l'amour de sa vie et, maintenant que celle-ci s'achève, il désire plus que tout au monde retrouver sa bien-aimée. Florian devra faire la paix avec ses démons intérieurs ainsi qu'avec ses vieux ennemis avant de pouvoir obtenir Son pardon.



Il est très difficile de faire une chronique d'un livre aussi petit. Je pense que l'on pourrait le classer dans la catégorie des contes. Loin d'être enfantin, cet ouvrage possède, selon moi, toutes les caractéristiques d'un récit de ce type. Un personnage principal imparfait en quête de la paix de l'esprit, un but qui semble impossible à atteindre, une évolution considérable du personnage, une morale à la fin de l'histoire. Bref, il ne manquait que la formule « il était une fois. ».



L'histoire n'est pas trop mal, mais elle ne m'a pas captivée autant que je l'aurais voulu. J'ai trouvé que le récit manquait cruellement de consistance. L'auteur s'attarde peu à la psychologie des personnages, à l'endroit dans lequel ils évoluent. On ne fait, en grande partie, que survoler. C'est l'un des points faibles qui ont fait que je suis déçue de ma lecture. Sur cinquante-deux pages, il y a énormément de descriptions inutiles et interminables. Je pense qu'on ne peut pas se permettre, avec un aussi petit livre, de s'attarder sur l'apparence des lieux pendant plusieurs pages. Évidemment, il n'y a pas que des points faibles car on se retrouve vite plongé dans les péripéties de Florian. Rapidement, je me suis mise à espérer avec lui, à me demander s'il allait finalement rejoindre son amour et trouver la paix d'esprit.



J'ai aussi aimé la forme du récit. Chaque chapitre correspond à un pan de la vie de Florian. Tous les chapitres représentent une petite histoire, une phase de son évolution. Le personnage principal est le narrateur. Il raconte sa vie, de son adolescence jusqu'à l'âge adulte. Je ne sais pas si c'est une faiblesse de l'auteur ou si c'est voulu, mais j'ai ressenti une certaine confusion dans les souvenirs de Florian. Ça le rend plus humain, ses sentiments plus intenses. J'ai dit plus haut que le récit manquait de consistance, mais il y a de brefs moments pendant lesquels j'ai été inondée par les émotions de Florian.



La religion est un élément très important car c'est à cause d'un affront à Dieu que notre protagoniste se retrouve dans une quête de rédemption. Sans être personnifié, Dieu est un personnage de ce récit car on nous montre qu'accomplir les desseins du créateur à sa place n'apporte jamais rien de bon. Que vouloir faire justice soi-même n'est pas le chemin à prendre. Je pense que tout cela peut être interprété d'une manière différente, et il est donc possible que je n'aie pas bien compris. Je vous laisse le soin de faire votre interprétation.



Il ne me reste plus qu'à parler de la plume de l'auteur qui est, soit dit en passant, magnifique! C'est selon moi le point le plus fort de l’œuvre. Il a un style complexe, fluide et poétique. Bien que ce ne soit pas un livre facile à lire, il en vaut tout de même la peine. C'est une lecture enrichissante. Je pense découvrir d'autres ouvrages de William Morris car, d'après ce qu'on dit, il est l'un des pères de l'heroïc fantasy et a inspiré de nombreux auteurs, tel J.R.R Tolkien. Ça reste à voir!

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Le pays creux

William Morris est un nom bien connu des amoureux des Préraphaëlites qui l’associeront plus volontiers à ses splendides motifs végétaux qu’à son œuvre littéraire : un roman de science-fiction, des traités socialistes et… de très beaux récits de fantasy avant l’heure, qui ont inspiré un certain JRR Tolkien. Celui-ci, contant une histoire de vengeance et de rédemption, inspire par ses qualités poétiques indéniables : «Savez-vous où il se trouve – le Pays Creux ? Depuis longtemps, maintenant, j’en suis à la recherche, j’essaie de le retrouver – le Pays Creux – car c’est là que j’ai vu mon amour pour la première fois. Je veux d’abord vous dire comment je l’ai trouvé ; mais je me fais vieux, et ma mémoire me trahit : il vous faut patienter et me laisser réfléchir si d’aventure je puis vous dire comment c’est arrivé. Oui, à mes oreilles résonne un bruit de trompettes qui retentissent dans des landes désolées, de mes yeux et mes oreilles, je vois, j’entends le choc et le fracas des sabots de chevaux, le son et l’éclat de l’acier ; des lèvres retroussées, des dents serrées, des cris, des hurlements, et des imprécations. »
Lien : http://www.delitteris.com/no..
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Le pays creux

"Le Pays Creux" de William Morris offre une plongée intéressante dans les origines de la fantasy, bien que son style et son langage soutenus puissent rendre la lecture exigeante. L'intrigue, qui met en scène des personnages motivés par la vengeance et la rédemption, est teintée d'une atmosphère onirique et étrange qui reflète bien l'époque où le roman a été écrit. Pour ma part, bien que cette lecture ne fût pas nécessairement divertissante, elle m'a permis de découvrir un texte fondateur du genre fantasy, et de mieux comprendre l'importance de William Morris dans le développement de cette forme littéraire notamment les œuvres de Tolkien et de C.S. Lewis.
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Le Lac aux îles enchantées

Le lac aux îles enchantées... Ou le bouquin fait par des Pignoufs, des gros baltringues qui pourtant se la pètent comme pas deux.. qui te donne envie de hurler, et de te faire rembourser direct.. je serais eux j'aurais honte...



Alors oui, des vrais Pignoufs avec un grand P...



Parce que quand sur la jaquette de fin pour parler de soi on ose écrire ça :

«  Selon la légende, Vulcain a forgé le bouclier de Mars, le trident de Neptune, le char d'Apollon. Dans l'assemblée des Dieux, il n'est certes ni le plus fort, ni le plus beau ; mais parce qu'il a donné aux autres le moyen de leur puissance il est le plus nécessaire.

Les éditions Aux forges de Vulcain forgent patiemment les outils de demain. Elles produisent des textes, elles ne croient pas au génie, elles croient au travail (arf) Elle ne croient pas à la solitude de l'artiste, mais à la bienveillance mutuelle des artisans. Elles espèrent plaire et instruire. Elles souhaitent changer la figure du monde »



Donc quand je lis ça, je me dis bien, et je m'attends à un livre irréprochable, normal non ?

Et puis quand je vois le logo de l'institut du livre qui a donc subventionné le dit ouvrage alors qu'on te le vend 20 euros, y a plutôt intérêt qu'il soit irréprochable..

Résultat des courses.. Des Pignoufs, des vrais blatringues.



Les erreurs sont innombrables, tout le temps.. genre le traitement de textes ils ne connaissent pas en fait, ne savent pas s'en servir, le côté poule devant une fourchette..

Parce que oui, dans ce livre ce n'est pas la coquille de temps en temps (des fois ça arrive, et j'en veux à personne, une ou deux coquilles sur un livre bon...)

Ici c'est dés le débuts, et à toutes.. oui TOUTES les pages...

D'abord il y a une règle qu'ils n'ont pas compris ( pourtant niveau CP) entre les mots il faut mettre un espace, dans ce livre nous avons trois options



un espace entre les mots ( normal)

deux espaces entre les mots (moins normal)

pas d'espace entre les mots (carrément inadmissible)



Les deux espaces entre les mots ça commence dés la page 7 (la première page du livre), jusqu'à la 397 eme page (soit la dernière) bon ça n'entrave en rien la lecture, même si ça fait pas sérieux du tout et donc leur présentation bin, on oublie.



Là où ça se corse, c'est le pas d'espace et c'est sur des lignes en plus, genre pas deux mots collés (ça peut arriver) non des lignes entières (en plus y des correcteurs pour ça et même des gratuits s'ils sont trop pauvres)... j'avais bien envie d'en faire le listing, mais je me suis tâtée parce autant j'aimerais bien leur mettre le nez dans leur merde (à ce niveau ils en aurait jusqu'au cou, la tête dedans et puis les épaules aussi), mais d'un côté c'est leur job et j'ai pas à le faire gratos... ( donc leur présentation c'est du foutage de gueule grave)



et puis pompon, cerise sur le gâteau, inversion de pages entre la 250/251... (là leur présentation dans ma tête c'est je me touche sérieux)



Donc un vraie bande de Pignoufs, lamentable, qui me fait dire peu importe maintenant le texte que pourra sortir cette maison d'édition, plus jamais vous m'entendez, plus jamais je n'achèterais un livre d'eux, et pire vu mon boulot, plus jamais je ne commanderais un livre de cette maison d'édition... Plus jamais !...

Il y a bien d'autres maisons d'édition jeunes et méritantes et qui font très bien leur travail.. ici non, des dilettantes, des baltringues, avec en plus au vu de ce qu'ils disent sur eux, avec un égo, un melon de la taille pastèque... et qui pire se font subventionner (donc par nos impôts)... Lamentable !



Parce qu'en plus ce dilettantisme, met tout le reste en question genre la traduction de ce conte.. s'ils ne connaissent même pas une règle qu'on apprend au CP, voir les outils essentiels à leur travail (traitement de texte) on peut se demander ce qu'il en est des personnes avec qui ils travaillent, là le traducteur.... ça fait frémir...



Oui, je me pose sincèrement la question de la traduction, de la qualité de cette traduction de ce conte, un conte anglais écrit au dix-neuvième siècle mais dans la tradition médiévale (donc avant même Tolkien, lui avait-on lu enfant ? L'a t-il lu à ses propres enfants ?) et qui l'a sans doute inspiré (peut-être, elfe/faes guerrier armure verte, et d'autres trucs dans le même genre) donc assez intéressant au demeurant, vu la date. Et puis j'aime les contes, les quêtes, et les chevaliers, les héroïnes et les sorcières, les donjons et l'amour courtois... un postulat classique, écrit dans une sorte de langue pseudo moyenâgeuse, de belles métaphores, un conte quoi, pour grandir... Mais il n'empêche, cette traduction est-elle juste ?



Et vu les Pignoufs qui l'ont édité, je doute complètement (et si c'est juste c'est bien dommage pour le travail de ce traducteur, qui a du être difficile.) D'où le nombre d'étoile, parce qu'au final j'en sais rien si le contenu est bon, je sais juste que le contenant est catastrophique...

Et même pire que ça... Remboursez-moi !
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La source au bout du monde

Les œuvres littéraires de William Morris (1834-1896) ont longtemps été introuvables en français. Avec cette intégrale d'une de ses romances publiée par l'éditeur Aux Forges de Vulcain, c'est un manque qui vient enfin d'être comblé. Et c'est un bel ouvrage, incluant les illustrations originales de Morris au début des tomes et des lettrines en tête de chapitre. Certes le grand format rend l'objet peu pratique à transporter (sur la 14 entre une œillade à la rousse qui vient de monter à Châtelet et la brune qui descendra à Madeleine, c'est difficile...), mais c'est le genre de livre qu'on a plaisir à tenir entre ses mains.



Si Morris est connu en France, c'est jusqu'ici probablement plus pour ses activités non littéraires, et il faut dire que dans son cas, il y a de quoi faire! Imprimeur, peintre, dessinateur, designer textile, architecte, activiste socialiste... oui, Morris fut tout cela, en plus d'être écrivain. Inutile de dire qu'il n'y a pas d'équivalent français à cette époque, ni même à d'autres. Mais toutes ses activités découlent d'une volonté plus large de ne pas séparer l'art et la technique, d'insuffler de la beauté dans une époque déjà trop matérialiste à laquelle Morris oppose une utopie socialiste. Les préraphaélites dont Morris fait partie ne sont pas tant critiques envers Raphaël (leurs avis sur le maître italien n'étaient pas forcément défavorables) qu'envers la Renaissance qui pour eux a commencé à faire diverger l'art et la technique. Ils trouvent en revanche dans le Moyen-Age une époque idéale où l'art se confondait quasiment avec l'artisanat. En cela, ils s'inscrivent clairement dans une filiation romantique, avec peut-être cette particularité que le romantisme anglais n'avait jusque-là jamais vraiment été une expérience collective comme cela fut le cas en Allemagne. Morris trouva en Dante Gabriel Rossetti et Edward Burne-Jones (dont une des toiles sert de couverture au présent livre) ses plus proches amis et admirateurs.



Ceci pour montrer que le goût de Morris pour le Moyen-Age ne vient pas de nulle part.

La Source au bout du monde est une romance (par opposition au novel qui en anglais désigne le roman "réaliste") qui prend place dans une géographie imaginaire ou en tout cas non identifiable au premier abord. Cela vaut à Morris d'être présenté comme le père de la fantasy et comme celui qui inspira Tolkien (et malheureusement, presque que comme l'inspirateur de Tolkien). Pourtant la volonté de Morris de faire genre est moindre que chez les auteurs de fantasy ultérieurs, la magie discrète (alors que même chez Tolkien elle est assez rare), le cynisme absent, l'action parcimonieuse... Morris s'adresse à des lecteurs patients. Néanmoins la Source peut plaire à différents publics.

Ce qui demande éventuellement un temps d'adaptation, plus que le genre, et qui pourtant ne m'avait pas marqué lorsque j'avais lu le premier tome, c'est sans doute le ton des dialogues qui semble égal d'un protagoniste à un autre, indifférent suivant les personnages. Ce ne semble pas résulter d'un manque de caractérisation et n'est pas non plus un effet de traduction, Anne Besson le mentionne en préface et si c'était le cas je pense qu'elle l'aurait dit. Je ne sais pas vraiment ce que j'en pense, mais je n'avais jamais vu ça ailleurs. Très étrange et pour le moins déconcertant.

On y trouve deux figures féminines (réminiscence novalissienne peut-être) qui accompagnent successivement le héros, une fière et altière avec un zeste de sensualité pas désagréable, l'autre incarnant davantage la jeunesse.

Le deuxième tome fait la part belle à des aventures plus masculines où le héros est confronté à des difficultés. Le troisième a tout pour susciter le dépaysement. La Grande Muraille par ses proportions dantesques pourra évoquer le Mur de Game of Thrones ou les Montagnes Hallucinées de Lovecraft et le désert de roche en fusion un Mordor avant l'heure. Vu la qualité de certaines de ces descriptions, on peut même regretter que Morris ne se soit pas laissé plus aller en la matière, quitte à risquer la comparaison avec ses épigones, surtout que le troisième tome est assez réduit par rapport aux autres.

Enfin le quatrième tome est un retour au pays qui déjà avant Tolkien ne se fera pas sans quelque difficulté, mais là encore l'auteur trouve sa voix propre.



La Source au bout du monde est frappant de simplicité dans le ton et la narration, mais par un savant jeu d'opposition (les tomes 1 et 3, 2 et 4 se répondant mutuellement) et de confrontation, il parvient à laisser une impression durable dans l'esprit du lecteur.

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Le puits au bout du monde, tome 2 : La rout..

William Morris est très peu connu en France. Pourtant, en plus d’avoir été à la fois architecte, traducteur, dessinateur, poète, il est aujourd’hui considéré comme le père de la fantasy pour son influence sur Tolkien ou C. S. Lewis. Les éditions des Forges de Vulcain ont décidé de faire connaître ce contemporain d’Oscar Wilde en publiant l’intégrale de son œuvre. Pour l’heure, un roman merveilleux, Le pays creux, un récit politique, Un rêve de John Ball, sont disponibles, ainsi que les deux premiers tomes de la saga du Puits au bout du monde. En alliant le talent de conteur de William Morris et le très bon travail de traduction de Maxime Shelledy, récompensé par le Prix spécial du jury des Imaginales 2013, le lecteur peut ainsi découvrir avec plaisir les aventures de Rodolphe, un jeune chevalier plein d’innocence et de fougue !





À la découverte du monde !



Le roi des Haults-Prés décide un jour qu’il est temps de libérer ses quatre fils pour qu’ils puissent partir à l’aventure. Chacun d’eux va tirer à courte paille : trois d’entre eux se verront attribuer une région à parcourir, le Nord, l’Est ou l’Ouest, tandis que l’un d’eux devra rester au château pour plus tard, devenir le futur roi. C’est Rodolphe, le cadet, qui écope de cette dernière mission. Mais, bien vite, le jeune chevalier qui piaffe d’impatience, quitte le royaume sans en avertir son père, et part pour le Sud où l’attendent l’aventure, la magie, et l’amour.



Rodolphe est l’archétype du jeune chevalier au cœur pur qui ne rêve que de réaliser des exploits. En plus d’être un roman de chevalerie, Le puits au bout du monde ressemble à un roman d’apprentissage. Mais avant de partir pour de bon, Rodolphe trouve bien vite une quête, grâce à sa marraine. Elle lui parle d’un mystérieux Puits au bout du monde, dont l’eau aurait des propriétés magiques sur celui qui en boit. Rodolphe part donc à sa recherche, et entre-temps, découvre les mœurs des habitants des alentours. Ainsi, il traverse une abbaye où le clergé se noie dans le luxe et il découvre la cruauté des habitants des Quatre-Bosquets, qui transforment les femmes de leurs ennemis en esclaves. Rodolphe s’étonne, se révolte parfois, et poursuit sa route grâce à de nombreuses rencontres.



Il croise plusieurs personnages, possédant tous un trait de caractère très marqué, qui le guident et l’instruisent sur les pays qu’il traverse. Malgré ces aides, Rodolphe doit faire face à de nombreux dangers. Il se fait plusieurs fois capturer par d’autres chevaliers et échappe de justesse à l’emprisonnement dans ces deux tomes. C’est dans le Bois du Péril qu’il tue pour la première fois deux hommes qui tenaient enchaînée une magnifique dame. En la libérant, il va connaître l’amour, et ses tourments… Cette dame-là rend fous, bien malgré elle, tous les hommes qui ont le malheur de poser leurs yeux sur elle. Elle est celle qui introduit le fantastique dans le récit et qui ne cessera de hanter notre héros… mais ça ne l’empêchera pas de vouloir retrouver la trace d’une charmante jeune femme rencontrée dans une auberge, Dorothée ! Au fil des pages, le Rodolphe candide et ébahi du début acquiert de l’expérience, commence à se méfier et chemine doucement sur la route du Puits…



Des rencontres, la découverte de nouveaux pays, la quête d’un endroit magique et de l’amour, tout est là pour faire de cette saga une aventure que l’on suit avec plaisir. De plus, William Morris sait comment mener son histoire et nous tenir en haleine, du début à la fin !



L’art de conteur de William Morris



Le récit, découpé en chapitres relativement courts, se lit très facilement. Il ne faut pas être féru de fantasy ou de littérature médiévale pour apprécier les aventures de Rodolphe ! L’art de conteur de William Morris y est pour quelque chose : il n’en dit ni trop, ni pas assez, laissant pile l’espace nécessaire pour que notre imagination fasse le reste. Les paysages que les personnages traversent sont à la fois très réalistes, sans que l’auteur s’attarde sur des pages et des pages. En juste quelques mots parfaitement choisis, une scène peut nous transporter ou nous émouvoir fortement. Le meilleur exemple se trouve sûrement dans le deuxième tome avec une scène triste et poétique. C’est la fin de l’innocence de Rodolphe qui reste prostré, fou de douleur, devant le corps sans vie d’une dame – dont je tais l’identité, pour ne pas vous gâcher le récit. Évidemment, il faut saluer le travail de traducteur de Maxime Shelledy qui a rendu parfaitement accessible un texte de la fin du XIXe siècle tout en conservant le vocabulaire de la chevalerie.



Quant au déroulement de l’histoire, on suit donc avec curiosité les aventures du héros qui rencontre sans cesse de nouveaux guides, avec peut-être une petite déception : celle que tous ces personnages ne soient pas un peu plus étoffés… Dans le premier tome, les rencontres et les dangers s’enchaînent, tandis que Rodolphe chemine doucement vers le Puits. Le deuxième tome fait la part belle aux récits des autres personnages, notamment l’histoire de l’enchanteresse qui, pendant quatre-vingts pages, se confie à Rodolphe, et lui en dit aussi plus sur le mystérieux Puits.



La quête de l’eau merveilleuse, même si elle passe parfois au second plan, n’est jamais très loin. Ainsi, Dorothée, la jeune aubergiste que Rodolphe part sauver à la fin du tome 2, est elle aussi concernée par la recherche du puits magique. William Morris tient ainsi son lecteur en haleine mais nous laisse parfois trop en suspens : à la fin de La route vers l’amour, Rodolphe était fait prisonnier, et à la fin de La route des dangers, il ne s’est pas encore échappé du périlleux royaume d’Outre-Malmont !



Merci aux Forges de Vulcain de nous offrir une saga plaisante à lire, et surtout de mettre à notre portée les textes d’un auteur qui sont la base de la fantasy moderne ! On attend le troisième, et avant-dernier tome, avec impatience !


Lien : http://www.actusf.com/spip/L..
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Nouvelles de Nulle Part

J'ai été très surprise par le format du livre : par sa petite taille et son épaisseur, il ressemble à un livre de prières !

Cette taille et cette épaisseur, malgré leur originalité, ont un défaut : le dos est dur et il faut sans cesse faire un effort pour maintenir le livre ouvert.

J'ai trouvé la lecture un peu longue : il y a une longue partie de question/réponse ou découverte/émerveillement ; et une autre, le long de la Tamise, où les descriptions bucoliques se ressemblent trop.

En revanche, j'ai beaucoup aimé la partie centrale qui raconte la période transitoire : comment on est passé du monde capitaliste à une société communiste intégrale.

Par "société communiste intégrale", il faut entendre qu'il n'y a plus de gouvernement, plus de travail obligatoire, plus d' argent donc plus de riches ni de pauvres, plus d'industries, un retour à la vie rurale, très respectueuse de la nature, et une instruction non obligatoire en fonction des goût et de la maturité des enfants et des adultes. Les relations hommes/femmes sont apaisées et égalitaires (même si l'auteur reste prisonnier de préjugés de l'époque). William Morris y adjoint un goût prononcé pour l'art dans le quotidien.

Alors que je lisais ce roman, ma lecture a été enrichie par deux apports imprévus. D'une part la lecture de "La bataille du siècle" de Jon Palais : la révolution de Morris réussit grâce à l'action non-violente que prône justement Jon Palais. D'autre part la série documentaire "Aux sources de la Fantasy" de Stephan Roelants dont un épisode est consacré à William Morris (lire "Le lac aux îles enchantées"). En comprenant mieux l'auteur, j'ai mieux compris son utopie.

Il est intéressant de voir que, dès le XIXè siècle, l'inquiétude écologiste est là (même si elle ne porte pas ce nom), que l'égalité femmes/hommes est un sujet, que les réflexions sur le travail et l'esclavagisme moderne sont déjà bien implantées. Qu'a-t-on fait pendant un siècle ?

William Morris étant, selon les dires, un optimiste, son utopie se termine sur une note pleine d'espoir en un avenir radieux. Pour Morris, c'était en 2003. On est un peu en retard...
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Le Lac aux îles enchantées

C'est conte, on y retrouve donc les éléments typiques : belles dames et jeunes filles, chevaliers, sorcières et fée, l'amour y est le moteur principal.

J'étais surprise qu'un auteur anglais de la fin du XIXè siècle semble vanter le naturisme (nudité et appréciation de la nature) surtout celui d'une femme, mais aussi de faire de son héroïne, Petite-Grive, une femme qui n'a pas peur de courir les bois, chasser à l'arc, nager dans les eaux d'un grand lac. Néanmoins, elle reste une "femme" : elle pleure abondamment, s'effraie facilement et toutes ses émotions la fatiguent vite, ce qui fait qu'elle dort beaucoup.

Certains événements sont plutôt adultes : mort d'un héros et amours contrariées, ce qui détonne un peu dans un conte.

Il y a un érotisme sous-jacent très fort : Petite-Grive est si belle que personne ne peut s'empêcher de la caresser et l'embrasser, que ce soit homme ou femme, jeune ou vieux, et comme en plus elle est souvent nue... Bettelheim se serait régalé !

Ce conte a un rythme agréable au début et à la fin (ce n'est pas non plus un roman d'action, hein, c'est un conte) mais le milieu est très (très) long.

Une lecture mitigée donc.
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Renoir

Un texte est particulièrement vivant et intéressant avec de très nombreuses photographies pour découvrir l’œuvre de Renoir. Cette édition est donc à la fois un livre de la catégorie « beaux-arts » et une biographie de référence. Le lecteur voit apparaître les différents tableaux au fur et à mesure de sa lecture, peut les consulter en plein écran, et les agrandir plus encore pour regarder un détail. Outre les illustrations, ces textes de référence sont complétés par d’autres et des commentaires replacent les tableaux dans le contexte global de l’œuvre de l’artiste, en faisant comprendre au lecteur l’évolution artistique du peintre,
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La plaine étincelante

Un roman onirique assez étrange qui emprunte le merveilleux aux contes de fées et la quête chevaleresque au roman médiéval. J'ignore si c'est la plume d'origine ou si c'est la traduction qui a dénaturé le style, mais l'écriture est assez simple, ce qui est surprenant pour un auteur du XIXème.

Ce récit est assez contemplatif, tout est décrit dans les moindres détails, ce qui explique le manque de rythme. Chaque geste ou action de Gîtallègre est retranscrit. C'est certainement voulu, en nous donnant des détails plutôt insignifiants d'un côté, l'auteur souhaite embrouiller son lectorat, comme il perd son  héros sur cette Plaine labyrinthique. William Morris est considéré comme l'un des maîtres fondateurs de la Fantasy ayant inspiré d'autres maîtres du genre, comme Tolkien. Lorsqu'on lit La plaine étincelante, il est vrai que l'on retrouve un univers teinté de surnaturel qui fait profondément appel à l'imagination.



Le postulat est basique : la fiancée de Gîtallègre a été enlevée. En preux chevalier il va tout tenter pour la retrouver. Sans réfléchir, il va prendre la mer et s'embarquer pour un voyage aux confins de terres mystèrieuses. Je me suis posée bien des questions durant ma lecture, je me demandais si tout cela était bien réel, si ce n'était que le résultat d'un rêve, ou même, s'il n'était pas déjà parti pour un repos éternel.

On sait très peu de choses sur cette fiancée kidnappée, qui porte un prénom tout destiné puisque désignée comme "L'Otage". Il est naturel de vouloir en savoir plus, et surtout de voir les deux fiancés enfin réunis.



Je ne garderais certainement pas un souvenir vivace de ce roman, mais j'étais depuis longtemps curieuse de découvrir William Morris (l'édition illustrée de La source au bout du monde m'avait interpellée en librairie).

Par la même occasion , j'étais contente de posséder un ouvrage de la maison d'édition Aux forges de Vulcain. J'aime beaucoup le travail éditorial réalisé sur leurs romans. Je les remercie sincèrement ainsi que Babelio de m'avoir permis de lire cette histoire.







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