Lyrisme en eaux troubles.
C'est l'histoire de Romelle, petite fille aux allumettes qui aurait grandi, et de son Jules. Premier livre de l'auteur que je lis. J'adhère. J'aime l'écriture, les personnages, le réalisme froid et pourtant d'une certaine poésie dans les sentiments, perturbés, peu clairs, quoiqu'il en soit vrais et touchants. C'est une belle histoire torturée, compliquée, mais limpide. La fin fait réfléchir sur les rencontres qui peuvent changer une vie, aussi rabâchée soit la formule, et qui vous fauchent en même temps, comme un accident de parcours. Aurait-il mieux valu ne pas les vivre ? La blonde éponyme sera t'elle à jamais hantée par le fantôme de l'être singulier qui lia son destin au sien ? La question restera sans réponse , ouverte sur un nouveau départ et chacun y répondra à l'aulne de son baromètre d'optimisme après avoir lu le roman de W.R Burnett.
Sans doute un effet secondaire de notre époque surconnectée où on a tout vu tout lu, j'avais deviné la chute largement avant que Romelle ne découvre le pot-aux-roses. Comme j'ai trouvé qu'elle en mettait du temps pour percer le secret déjà éventé, j'ai senti des longueurs s'étendre. Pour tout dire, j'étais même partie sur la théorie que Jules, habillé en femme et que Romelle prendra pour la soeur de son époux au lieu de le reconnaître, menait une double vie où il était plus ou moins à contrecoeur l'amant de Ross son ex-partenaire dans le crime, qui le faisait chanter. Avec cette théorie en tête, j'imaginais la chute de Romelle plus choquante, moins poignante que ce qui se passera dans le roman.
On est un peu dans la brume après avoir lu le dernier paragraphe. Il est écrit quelque part que la seule fatalité c'est celle qui nous sera finalement fatale.
Hmm…
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William Burnett, maître des romans noirs et du style Western depeint un épisode du grand ouest américain, à l'heure où les ranchers et les bandits tenaient des villes entières.
Wayt Johnson, n'est pas de la région, mais il a été nommé shérif pour faire régner l'ordre et la paix.
Au début du roman, il maîtrise la situation et parvient même à faire respecter l'interdiction des armes à feu.
Mais très vite, l'ordre implacable qu'il entend faire régner en dérange plus d'un, à commencer par les propriétaires terriens.
Le pays retombe dans le chaos. La tension est à son comble quand les Johnson doivent user de leurs armes.
La justice se prononce.
Tout comme dans Terreur apache, William Burnett décris précisément les dévoiements administratifs et les jeux de rôles des uns et des autres qui se jouent dans tout sytème social. Ces maux sont accentués par l'isolement de l'ouest et le microcosme qu'il produit.
Le roman est écrit quasiment comme un scénario, moins narratif que Terreur apache.
Il nous donne une fois de plus une lecture précise du far west et des rapports humains à une époque où la loi du plus fort s'exerçait.
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