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Critiques de William Riley Burnett (84)
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Terreur apache

Il s'agit là de mon premier vrai roman western ! Je n'ai pas pu le lâcher une seconde ! L'ambiance est unique et merveilleusement retranscrite par l'auteur. Les personnages extrêmement bien amenés, qu'on aime et qu'on n'aime pas, mais c'est bien ce qui fait tout l'art d'un western.
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Un homme à la coule

Willie Madden se la coule douce dans un hôtel de luxe de Tropico Beach. Il y aurait bien passé encore du bon temps mais manque de pot, le maître nageur de l'établissement également lecteur assidu de magazines à sensation le reconnaît. Ne voulant pas courir le risque qu'il se change en maître chanteur, le cambrioleur au demi million recherché par le FBI décide de se faire encore la malle et de changer d'identité mais jusqu'à quand va durer cette cavale infernale ?

Plus que l'histoire qui ne casse pas des briques, c'est le style et la vision du monde impitoyables de William Riley Burnett qui retient ici notre attention . L'auteur des classiques "Le petit césar" ou de "Quand la ville dort" y dépeint une Californie au luxe tapageur remplit de flics corrompus, de truands insolents et de femmes vénales. Avec Burnett, exit les détectives à la Hammett, c'est le criminel qui passe au premier plan et là, ça change la donne.

Un homme à la coule, c'est cool man ! (titre original)
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Rien dans les manches

Voici un titre que j’ai lu il y a près de trente ans au milieu des années 90. Un roman noir américain que la série noire avait fait paraitre dans les année 50 avec ses traductions francisées, ses chapitres coupés et autres paragraphes disparus.

Mais aujourd’hui et depuis quelques année, maintenant, Marie-Caroline Aubert, qui a pris la tête de la série noire en 2018 a décidé de faire retraduire les classique de la littérature noire américaine. j’ai vu passer Raymond Chandler, Shelby Foote, William Riley Burnett et dans un autre genre Horace McCoy. Et avec ses nouvelles traductions, les textes reprennent toute leurs ampleurs !

Mais alors que nous raconte ce « Rien dans les manches«

Dans les années 1920, à Chicago, Ben Reisman, journaliste, apprend que Léon Sollas est le nouveau caïd de la ville et que Harry Radabaugh, élu au Congrès, a dû céder sa place à Thomas Stark. Depuis lors, les bookmakers et proxénètes sont pourchassés. Mais un bruit court qu’un certain Ark officierait encore dans le Coin de la Mort, le quartier le plus malfamé de la ville.

Notre écrivain américain a toujours été inspirés par le monde des truands et des trafics en tout genre. Comme souvent dans son oeuvre, Burnett décrit le monde impitoyable du crime, de la nuit et de la grande ville (New York, ou ici Chicago).

Les bas-fond l’inspire, il aime décrire la corruption qui gangrène toutes les strates de la société au sein duquel la police elle-même est corrompue.

Burnett dresse ici le portrait d’une Amérique corrompue à tous les niveaux.

Il a un faible pour ces personnages tombés dans la criminalité sans que rien ne les y prédestine.

J’ai aimé retrouvé toute la profondeur et tous la complexité des protagonistes de cette histoire obscure et dense à la fois. Drôle aussi parfois… J’ai aimé son sens du dialogue inimitable.

Ce polar frappe par son réalisme et sa violence. Il est pour notre auteur l’occasion de dépeindre de façon magistrale cette faune humaine aux personnalités multiples. Il nous entraine avec lui au beau milieu de tueurs, de gangsters, de bookmakers, de prostitués.

Mais aussi avec des flics ripoux entraînés eux aussi vers une chute inexorable.

Il aime les destinées tragiques. Il adore tous ces hommes pitoyables chez qui la moralité n’est pas forcément l’apanage des gardiens de l’ordre et de la justice, mais plutôt celui des voyous et des criminels.

« Dans les années 1920, dit l’excellent journaliste Ben Reisman, on savait s’amuser : les bootleggers se mitraillaient en plein jour… Il ne se passe donc plus rien, maintenant ? »

Et pourtant, il se passe encore des tas de choses dans cette énorme cité du Midwest…Et qui mieux que William R. Burnett pour nous parler de ce monde là. Car avec son style sans faux semblant et son écriture efficace, il arrive à nous rendre familière cette pègre américaine des année 20. C’est comme si on y était !

Perso, je me demande si je ne vais pas non plus relire l’excellent « Quand la ville dort » de notre auteur qui mérite autant de considération qu’un Dashiell Hammett Raymond Chandler, Howard Fast, Ross Macdonald, Jim Thompson, Chester Himes, ou encore de l’anglais James Hadley Chase. Et aussi d’autres grands du hard boiler américains qui dénonce collusion entre le pouvoir politique et la pègre mais aussi les méfaits du capitalisme effréné et la corruption policière.
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Rien dans les manches

Deuxième tome de la trilogie urbaine imaginée par William Riley Burnett, Rien dans les manches à sa manière bien à lui de prendre la suite. Pas tant en raccrochant les wagons avec Quand la ville dort (une ou deux allusions maximum) qu'en réinstaurant une mécanique semblable à ce prédécesseur. Si on parle de structure et de personnages (Reisman = Farbstein, Arky = Dix, Stark = Hardy), les deux romans sont très similaires. Nous sommes témoins d'une marche vers l'inéluctable, d'une époque qui se meurt et d'une confusion entre les bons et les méchants. Le précédent traçait une ligne de démarcation perceptible entre les deux camps, elle est maintenant indistincte, embrouillée, signe d'une corruption insidieuse et implantée...Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir ? Ça nous arrangerait bien. Mais la réalité décrite par Burnett est justement plus complexe. Après le simple coup organisé par les petites mains, nous voici catapulté dans de plus hautes sphères, d'un côté comme de l'autre. La corruption part peut-être d'en bas, mais c'est bien de là-haut qu'on l'entretient. Une leçon apprise par le Juge Creet (autre personnage ambivalent), ce qui donne au livre l'un de ses monologues les plus saisissants sur le caractère destructeur du succès.



La logique voudrait qu'on soutienne Thomas Stark, directeur des services de police fermement résolu à enrayer l'organisation criminelle. On le fait, de bonne grâce. En souhaitant très fort que Arky, collecteur pour "le Patron", passe entre les mailles du filet. Lecteur retourné. Mais est-ce vraiment une surprise ?

En pénétrant dans l'esprit des "bad guys" de Quand la ville dort, on entrait finalement en empathie avec. Rien dans les manches va un cran plus loin, jusqu'à la faire partager par son personnage de chevalier blanc (Stark), trop lucide pour ne pas établir une hiérarchie dans les menaces. Ni cynique ni résigné, l'état des lieux jeté sur ce bas monde est pragmatique. Il est question d'une nation cosmopolite où des pans entiers de citoyens sont marginalisés en raison de leurs origines (ex : Arky le "paysan" ou "les "Polaks"), tout comme les intègres sont évincés des postes cruciaux. Immigration, industrialisation et la corruption sont autant symptômes de décomposition d'un système social que de la régénérescence d'un nouveau, plus moderne mais obéissant aux mêmes vices de fabrication. Difficile d'espérer une résolution tranchée dans ces conditions puisque le mieux est bien souvent l'ennemi du bien.



Avec un tel parti pris, comment les ouvrages de Burnett ont-ils pu se retrouver affiliés au hard-boiled ? D'accord, on trouve beaucoup de dialogues et le rythme est soutenu. Par contre, il n'y pas beaucoup d'action à proprement parler. L'essentiel se concentre sur les personnages et leurs tourments intérieurs*, ce qui amène les récits vers une dimension plus sociologique. D'autant plus que dans la forme, l'auteur joue avec les échos, répétitions pour donner des accents tragédiens à ses romans noirs. L'écriture effeuille les icônes, n'en reste plus que des individus en proie à leurs émotions. De quoi déstabiliser les perceptions, d'autant que celles de nos "héros" sont sujettes à la contradiction. On pourrait parler du juge Greet, du préfet Stark, ou d'Arky. L'exemple le plus significatif sera pourtant le portrait du fils Byron tiré par Reisman, très éloigné de l'homme que nous rencontrerons quelques pages plus loin. C'est sur terrain que Burnett se rapproche effectivement de certains collègues, à son corps défendant (il désapprouvait les comparaisons avec Dashiell Hammett, par exemple). En poussant son lecteur à s'immerger sans se laisser submerger. Cette plongée n'est pas aussi populaire mais d'une qualité égale à Quand la ville dort.



*Il est à noter que la première version folio poche reprend la traduction "épurée" de l'édition Série Noire. À l'instar des premières éditions de Quand la ville dort, environ 15% de l'œuvre est passée aux oubliettes. Pourquoi donc ? En premier lieu, pour maintenir une ligne éditoriale stricte (254 pages maximum). Et - plus ironique - coller à l'esprit de sécheresse propre au hard-boiled américain. Une rigidité qui trouve sa limite, au delà d'un argot parfois anachronique. Outre de menues descriptions conférant une âme à cette ville jamais nommée, la plupart de ces passages inédits s'employaient à approfondir les personnages : la maladie qui assaille Reisman, les observations de Stark, la sensibilité d'Arky par rapport au bébé ou aux agriculteurs, la lucidité dans les rapports de force,...Cette dizaine de pages offraient plus de cœur et de subtilité à Little men Big World (traduit par Rien dans les manches...allez comprendre) mais tranchaient un peu trop avec les "conventions" du behaviorisme, alors que son auteur assumait une démarche un pied dedans un pied dehors. Ce qui explique leur effacement et affaiblit le roman d'une couche de nuances nécessaires pour créer de la tension/de l'affect. Si vous souhaitez vous jeter sur l'univers de Burnett, je vous conseille d'investir dans la nouvelle édition Folio Policier directement reprise du recueil Underworld, avec des traductions révisées et non-caviardées.
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Quand la ville dort

Voilà un roman dont la postérité a d'abord retenu son adaptation (sortie en 1950). John Huston derrière la caméra et une Marilyn Monroe qui la croque devant, ça se justifie. Le même Huston était déjà près d'accomplir ce prodige avec Le Faucon Maltais(1941) mais le classique signé Dashiell Hammett et sa transposition se tirent encore la bourre 80 ans plus tard. On efface pas Dash comme ça ! Et William Riley Burnett alors ? C'est plus compliqué. Avant de crier à l'injustice, il est bon de rappeler que l'écrivain et Hollywood ont entretenu une relation des plus fertiles. Le Scarface d'Howard Hawks, La Sentinelle du pacifique de John Farrow ou encore La Grande Évasion de John Sturges, tout ça c'est lui. Au total, il fut embauché sur une cinquantaine de projets, du début des années 30 jusqu'à la fin des années 60. Parfois, l'industrie du rêve vous donne exactement ce que vous en attendiez, un tremplin. L'atterrissage ne dépend plus d'elle ni de vous, mais des autres. Si on en juge d'après la réédition de Quand la ville dort ou le corpus Underworld regroupant 5 romans de Burnett, l'auteur conserve un attrait pour les spécialistes du noir à l'américaine. Pas au même titre qu'un Hammett ou Raymond Chandler mais néanmoins il semble avoir acquis une place un peu à part parmi les grands auteurs du genre. Et si on y regardait de plus près, avec son plus grand succès par exemple. Vous savez, l'ouvrage qui a été adapté en 1950...



Quand la ville dort est souvent classé parmi les "hard-boiled". Le sujet allié à cette concision caractéristique ne surprendront pas les amateurs du genre. L'approche de Burnett économise les longs segments descriptifs (la ville - jamais nommée - est un composite), mais elle se positionne autrement à l'exact opposé du behaviorisme, ouvrant une brèche au sein de ce "sous-genre". Ainsi, les réflexions, états d'âme ou sentiments intériorisés sont essentiels pour donner une forme particulière à ce récit classique, plus en adéquation avec un roman noir concentré. On débute avec des bribes dessinant quelques archétypes (le brigand hargneux, le bookmaker futile, l'avocat véreux) et progressivement le créateur lézarde cette vitrine. Derrière les paroles, on distingue un double-discours. En plein milieu de la façade, une faille. D'aucuns parleraient de faiblesse, je parlerai simplement d'humanité. Dashiell Hammett n'avait pas besoin de faire de la psychologie avec ses limiers, il disséminait les indices pour stimuler son lecteur à décoder leur monde et leurs valeurs. William R. Burnett offre lui une fenêtre ouverte sur l'esprit de personnages passés depuis longtemps du "mauvais côté". Sans les juger ni les racheter. Pourtant, on s'attache. La première moitié sert à introduire le casse puis à regarder l'équipe se former or les signes d'une fin de parcours est déjà prégnante. Vanité, orgueil, mélancolie ; un mélange hautement dangereux mais ô combien galvanisant pour quiconque aime suivre des perdants magnifiques. Tout cela débouche sur une dernière partie poignante où chacun se réconcilie avec son humanité (ses failles) et accepte l'issue.



Étonnamment, l'émotion perce et donne une allure Balzacienne à l'œuvre, modèle avoué de Burnett, auquel il a repris cet amour des métaphores. En jetant son dévolu sur ceux qu'on regardait à distance ou en biais, l'écrivain-scénariste les rapproche inexorablement d'une réalité sur laquelle personne n'a de réelle prise. "J’ai une idée assez claire des limites de l’humanité et des possibilités de la vie, qui ne sont très grandes pour personne" admettait-il à la fin de sa vie. Nulle trace de désespérance, l'illustration concise d'un regard lucide sur ce monde. Cet impitoyable flegme ne l'a cependant jamais empêché de faire passer un torrent de sensibilité. Après s'être attaqué à la figure du détective chère à Hammett, il n'est pas étonnant de retrouver le réalisateur John Huston accorder la même compassion aux gangsters de Burnett. D'un côté, la force inamovible d'un mythe sans âge, de l'autre le chant du cygne d'une espèce en bout de piste. Ce qui explique certainement l'écart de popularité entre l'un et l'autre, quand bien même les deux demeurent essentiels dans la littérature policière.
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Terreur apache

L'auteur précise, dans une note en fin d'ouvrage, que les Apaches "furent probablement les meilleurs guerriers qu'on ait jamais vus sur cette terre". Cela situe le niveau de terreur qu'ils pouvaient susciter...



Ce roman, source d'inspiration pour Hollywood, raconte la poursuite du chef apache Toriano par une petite troupe menée par un chef éclaireur, Walter Grein. C'est prenant, bien écrit, sans violence excessive. Un western dans toute sa splendeur, qui devrait plaire aux amateurs de "Lonesome dove".
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Terreur apache

Style et descriptions insupportables. Personnages caricaturaux et dialogues du niveau d’une mauvaise bd western. J’ai eu l’impression de lire des phrases collées les unes aux autres parce qu’il y avait des pages à remplir le tout d’un niveau rédaction de collège. Impossible de ce fait de rester ou de s’intéresser à l’histoire.







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Quand la ville dort

Quand la ville dort, avant d'être un remarquable roman policier au suspense insoutenable, marque les esprits, surtout par sa description minutieuse des personnages et de leurs psychologies. Si le fond de l'histoire est un hold-up relativement assez classique, l'intérêt provient en particulier de l'ambiance extrêmement noire, le décor urbain oppressant croisé à la nuit angoissante donne tout son relief à cette atmosphère glauque et étouffante. Dans un second temps, c'est la tension palpable et montante de façon crescendo entre les principaux protagonistes du gang, qui offre une adrénaline au lecteur, faisant de ce dernier le spectateur privilégié des premières failles et trahisons au sein de la bande de braqueurs. On notera avec un sens de l'observation précis, les caractères et les motivations bien différents de chaque truand, créant une désagrégation inévitable de la belle entente du départ. Mais au-delà des événements tragiques qui s'enchaînent, on voit apparaître de la part de certains malfrats, des rêves de vie meilleure, sorte de chemin rédempteur où l'amour, la famille, l'enfance refait surface, quand pour d'autres, leurs vices les perdront inévitablement.

Ce superbe roman sera adapté au cinéma en 1950 sous le même titre.
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Terreur apache

C’est un western âpre et sombre, plein de testostérone, qui suscite pendant la lecture pléthore de réminiscences filmiques.

Le cow-boy n’en est pas tout à fait un. Grein est éclaireur en chef, le meilleur de sa profession. C’est un homme taiseux, brutal, qui ne rit jamais, mais également droit et courageux. Il est peu aimé, notamment en raison du pouvoir, qu’on lui jalouse, qu’il a acquis auprès des Apaches, dont il parle la langue et est un fin connaisseur. Enfin ça, c’est si l’on se fie au récit, où il n’est question que du point de vue des blancs, et plus précisément de celui de Grein, qui les considèrent comme des barbares sanguinaires, incapables de pitié y compris envers les autres tribus ou envers les animaux, l’une de leur spécialité étant de maltraiter chiens et chevaux. A contrario, lui qui méprise l’instruction et les bureaucrates, reconnaît aux Apaches une incontestable sagesse, qui leur permet de s’adapter mieux que quiconque à la vie dans le désert.



Les Indiens, ce sont donc ces Apaches ou du moins une poignée d’entre eux, qui, suite à un conflit au sein de leur tribu, ont constitué une petite troupe de guerriers menée par Toriano, et pris la route du sud pour partir en guerre contre les blancs, menaçant de rompre la paix relative qui s’était finalement installée entre leur clan et l’occupant américain.



Les ordres transmis à Grein sont ambigus. Il s’agit officiellement de capturer Toriano, mais son supérieur laisse entendre que certains sérient favorables à ce qu’il l’élimine l’apache, ce dont l’éclaireur a bien l’intention.



Grein s’entoure pour ce faire "d’un bel assortiment de gredins et de dangereuses crapules". C’est en tous cas un groupe hétéroclite, comptant son plus fidèle ami, un buveur invétéré et joyeux drille, un nain difforme et muet dont le profond amour pour les chevaux fait le meilleur des palefreniers, et deux éclaireurs apaches peu assortis. L’un, élevé par un couple de blancs, est instruit et américanisé, l’autre, de pure souche, est taciturne, sec et infatigable, doté d’une exceptionnelle acuité qu’il met au service de la haine qu’il voue à son propre clan, responsable de la mort de son père.



On leur adjoint un lieutenant plus habitué à la revue des troupes qu’au terrain, avec lequel les relations sont immédiatement tendues.



La traque, au cœur d’un désert s’étirant à l’infini, que seuls les plus courageux s’aventurent à traverser, est interminable, cauchemardesque. Les poursuivants voyagent de nuit, subissent la dureté d’un environnement grandiose mais hostile, abondamment dépeint, avec ses profondes ravines calcaire, ses amoncellements de sable soufflés par le vent, ses cactus gigantesques, ses lumières de lever de soleil…



Un bon divertissement, à l’atmosphère peut-être un peu datée, mais c’est aussi ce qui fait son charme.
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Quand la ville dort

En un mot, ce polar est un modèle. C'est un modèle de roman noir, quand le destin cruel court après les personnages et que nous, lecteurs complices, nous feignons d'espérer qu'ils ne seront pas rattrapé. C'est un modèle de roman de braquage, d'une si parfaite rigueur que le scénario du film de John Huston était déjà là, sur le papier. Burnett est aujourd'hui un peu oublié, négligé quand Hammett, Chandler, Thomson, Goodis ou McCain sont célébrés (sans parler des clones nordiques qui pondent du serial killer à la chaîne). Peut-être l'est-il à cause de sa proximité avec le cinéma pour lequel il a beaucoup écrit et pour lequel il a presque toujours été adapté. Parfois c'est même difficile de démêler le roman du scénario. Lequel vient en premier ? (High Sierra par exemple) Cependant c'est un romancier majeur, le meilleur porte-étendard du roman noir en tant que genre.
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Terreur apache

Un western à l'ancienne sans pour autant que les méchants soient autant identifiés que dans les films de John Ford.

Les Indiens ne sont pas pour autant angélisés (ils sont même plutôt dépeints comme simplets, ce uqi n'est pas mieux), mais i l'y a du rythme, de la testostérone et la conquête de l'Amérique de l'Ouest.
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Quand la ville dort

William Riley Burnett (1899 - 1982) est un écrivain de roman noir et un scénariste américain. Après l'obtention d'un diplôme en journalisme, Burnett fait plusieurs petits métiers, dont celui de statisticien pour l'Etat de l'Ohio, et écrit cinq romans qui ne trouvent pas d'éditeur. Déçu, il part pour Chicago où son travail à la réception d'un hôtel lui permet d'observer le monde des truands et des trafics en tout genre. Il trouve là son inspiration et publie en 1929 Le Petit César qui remporte un vif succès. La réussite de l'adaptation de ce roman au cinéma en 1931, réalisée par Mervyn LeRoy et qui révèle Edward G. Robinson, lui ouvre les portes d'Hollywood. A son actif de nombreux petits bijoux du roman noir comme celui-ci qui vient d’être réédité, Quand la ville dort (The Asphalt jungle) publié en 1949 et dont une adaptation cinématographique a été réalisée par John Huston en 1950, avec Sterling Hayden et Marilyn Monroe.

Une grande ville américaine imaginaire, genre Chicago. Riemenschneider, dit « le Doc », à peine libéré de prison, constitue une équipe pour dérober un fabuleux butin dans la bijouterie la plus réputée de la ville. Cobby, le plus grand bookmaker de la ville, le branche sur Emmerich un puissant et rupin avocat chargé de financer le coup. Louis, « un petit gars mince et pointilleux, qui parlait sans cesse de son môme » devra ouvrir le coffre et Dix, « un homme dangereux (…) tueur potentiel », sécurisera l’entreprise. Evidemment, rien ne va se dérouler comme prévu… et leur rêve à tous de réaliser le dernier coup pour changer de vie, va s’avérer fatal.

Un excellent roman noir, l’un des grands classiques du genre.

Tout d’abord, il y a la ville. Tentaculaire, nuit, pluie, froid, où seuls les types louches et la police ne dorment pas à ces heures. Omniprésente, comme une chappe d’inquiétude permanente, elle donne le ton du bouquin. Le roman débute doucement, tranquille, d’une écriture sèche et froide, puis au fur et à mesure, l’intensité dramatique va monter en puissance, soit par le suspense lors du casse, soit et là on touche le cœur du livre, par les portraits psychologiques des uns et des autres et leurs liens.

L’intrigue je vous la laisse découvrir. Ce sont les acteurs qui font tout le sel du roman. Ce qu’ils sont ou donnent à voir au début, puis comment ils se découvrent quand ça va mal tourner. Il y a Gus, un petit bossu qui tient un snack où les nuiteux se sustentent, ses oreilles sont à l’écoute de tout ; Louis, un gars bien sympa avec une famille aimante ; « le Doc » dont le vice, ce sont les très jeunes filles… ; Emmerich, richard aux yeux du monde, entretenant une maîtresse trop jeune pour lui et écervelée, et dont on va découvrir qu’il n’est pas réellement l’homme de la situation ; et puis il y a Dix, mon préféré. Un gros dur, solitaire et taiseux, en ménage à l’insu de son plein gré avec Doll, une entraineuse « d’une vulgarité assez plaisante », follement amoureuse de son homme. Prête à tout sacrifier pour le sauver, son amour collant va finir par toucher Dix.

Je ne peux pas m’étendre plus sur la psychologie des différents rôles sans révéler toute l’histoire. Sachez qu’il y a des passages extrêmement touchants entre Dix et Doll, Louis et sa femme et d’une certaine manière entre Emmerich et sa femme trompée et malade imaginaire… Sous un apparent mépris macho, ces hommes ont un cœur qui parfois s’attendrit.

Je l’ai dit, un classique du genre, un quasi chef-d’œuvre.

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L'escadron noir

Créée en 2013 par le réalisateur Bertrand Tavernier, la Collection « L’Ouest, le vrai » nous fait découvrir des grands classiques de la littérature western comme ce roman de W.R.Burnett, un auteur que les amateurs de Série Noire connaissent bien.

Dans l’escadron noir dont l’action principale se situe au Kansas juste avant la guerre de sécession américaine (1861-1865), on suit l’itinéraire compliqué d’un jeune orphelin qui par dépit amoureux, quitte l’Ohio pour suivre sa belle qui vient d’épouser un type peu recommandable se réclamant de l’anti-esclavagiste mais surtout très cupide et dangereux.

Un récit plein de bruits et de fureurs, de cavalcade et de coups de feu, entre romantisme et critique d’une société américaine sur le point de se déchirer dans une terrible guerre civile
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Terreur apache

Plutôt déçue par ce western efficace mais assez convenu. Je m'attendais à un objet beaucoup plus littéraire, autour d'une traque d'homme à homme magnifiée par la prodigieuse nature du grand Ouest.

C'est un peu ça mais pas tout à fait : le cadre désertique de l'Arizona est bien là pour amplifier l'aventure, mais ce cadre n'est ici qu'un décor là où j'aurais aimé qu'il soit personnage. Il y a bien traque, mais d'une bande par une autre, ce qui permet d'étoffer l'intrigue mais affaiblit à mon sens la tension dramatique.

Côté Blancs, le chef éclaireur Walter Grein, taiseux, revenu de tout, courage hors du commun mais coeur qui bat sous la cuirasse est un peu caricatural. Quant au côté Apaches, leur point de vue est totalement absent du roman, si ce n'est à travers les "bons Indiens" à la solde des Blancs.

Dans le genre, autant aller ver Larry McMurtry et sa suite Lonesome Dove où l'aspect caricatural est assumé avec humour, ou dans un registre plus sombre vers la saga The big sky, plus nuancée sur les agissements des uns et des autres.

Tout ceci ne m'a pas empêchée de lire d'une traite ce roman trépidant qui met en scène un groupe d'éclaireurs aguerris prendre le relai de l'armée inopérante face aux Apaches et pister pour l'anéantir le chef Toriano afin de ramener le calme dans la réserve.

Distrayant mais dispensable.





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Rien dans les manches

W.R. Burnett - Rien dans les manches

Un auteur américain né en 1899, une formation de journaliste et sa ribambelle de petits métiers autour, qui découvre à moins de 30 ans les joies de Chicago, les gangs, la mafia, la corruption. Sa plume frétille, le journaliste est là, l'écrivain ne s'en laisse pas conter, et son âme de scénariste le meut déjà. Dans les années 30, le cinéma muet est en noir et blanc, son écriture adoptera les mêmes couleurs.

Ce sera à 30 ans "Little Cesar" adapté ensuite à l'écran. Eh, il n'est pas mauvais, l'intrépide, puisqu'il composera aussi le scénario de Scarface - et de Quand la ville dort.

Ce "Rien dans les manches" de 1951 a aussi été adapté en téléfilm. Ca ne m'étonne pas. Il dessine des personnages, compose sa "bible" en leur donnant une identité, une âme, un bagage, en même temps qu'il les lâche dans l'arène de son scénario. L'histoire m'a semble moins intéressante que cette galerie de personnages, qu'il a travaillés aux petits oignons - même s'il se passe plein de choses, on ne s'ennuie pas ! On les voit ses personnages, on les sent, on comprend leurs liens, on les regarde évoluer dans un coin de Chicago où règnent les salles de jeux. Flics ou journalistes, en bas de la hiérarchie ou au sommet, petits voyous ou pontes de l'organisation, avec encore ce sens de l'honneur qu'on voit disparaître avec l'arrivée des nouvelles mafia - c'est comme partout ma bonne dame, le respect se perd… Les "bons" ne le sont pas forcément, et d'ailleurs personne n'y croyait. Les "méchants" sont organisés, calmes, bien humains finalement, avec leur fidélité indéfectible à qui les a aidés un jour, capables d'aider à leur tour quand ils ont grimpé dans la hiérarchie. Il s'agit moins d'amitié que d'admiration et même de tendresse envers le chef aux tonalités de gourou. Les femmes sont charnelles, parfois casse-bonbon, imparfaites et charmantes, pas forcément victimes. L'argent est récolté avec ordre et manière, mais ne semble pas être le moteur de toutes les actions. Des gens, des vrais gens quoi, avec leurs peurs, leurs désirs, leur fatigue, leur âge, leur fierté, et le sourire qu'ils ont à voir gazouiller un bébé, des gens, Arky le héros, en tête.

Le scénario, du coup, est plutôt couleur sépia que pur noir et blanc. Comme la fin d'un monde, qui cède en fermant doucement la porte, allez, ça va pétarader maintenant, fini le petit artisanat local du malfrat loyal, c'est la vie, c'est le progrès...



Une plume à découvrir, quoi. Suis tombée dessus par hasard, j'y retournerai volontiers.
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Le petit César

Gand classique du roman noir découvert en fouillant un peu les préférences des auteurs du Quai du polar cette année sur le site du festival (ce livre de Burnett est cité par Tristan Saule). William Riley Burnett écrit un roman noir très bien construit, les dialogues fusent, on visualise tout de suite les truands du récit et les magouilles prennent place les unes après les autres. Celui qui deviendra chef, un personnage taciturne et charismatique, est marquant. En effet, Rico ne laisse rien passer dans les basfonds de Chicago pour que son ascension se poursuive et au besoin, lutter contre les nuisibles. Notamment un policier irlandais bien remonté qui a ses raisons pour pister Rico comme il le fait. On se situe du point de vue des criminels et l’écriture simple est un modèle d’efficacité. Je découvre Burnett avec ce roman noir et cet auteur mérite clairement plus de visibilité.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Tomorrow's Another Day

Ce roman noir est fortement teinté de rose, d'une part tout est bien qui finit bien, mais surtout les bons sentiments sont plus que présents! Allant de la prévalence de l'amour à son pouvoir salvateur, un mariage heureux venant même couronner la première partie.

Seul le formidable style direct et dynamique de Burnett sauve l'ensemble de l'optimisme béat.

Il est permis de préférer le magnifique et désespéré "Dark Hazard" avec lequel il partage de multiples points communs.
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King Cole

Paru en 1936, King Cole reste d'une actualité brûlante. Cette chronique découpée en 5 jours d'une campagne électorale dans l'Ohio durant la grande dépression et au moment de la montée du nazisme en Europe, pourrait très bien être celle de n'importe quelle autre campagne idéologiquement déviante et verbalement outrancière en vigueur de nos jours.



 

Deux candidats s'affrontent pour rafler le poste de Gouverneur. D'une part, James Read Cole, en place, brigue un second mandat. Il est présenté comme un républicain libéral, n'a pas commis dans l'exercice de son premier mandat de graves erreurs, ni obtenu d'éclatants succès. Politicien habile, opportuniste, il connait toutes les réponses qui ne répondent à rien. Il est entouré de conseillers, d'amis, de sympathisants empressés, qui parlent haut et avec familiarité pour marquer leur hypocrite connivence.





Face à lui, Asa Fielding, vieux briscard démocrate surnommé Bec d'aigle. Présenté comme un radical, fauteur de troubles, organisateur de grèves, pourfendeur de la loi et de l'ordre, destructeur des classes sociales, défenseur de syndicalistes emprisonnés. Dans l'Ohio, les chômeurs sont légions, la misère est galopante, des gens meurent de faim, et beaucoup parmi ces déclassés voient en lui un sauveur qui entend leurs voix désespérées, qui apportera des changements dans leur condition et leur rendra leur dignité.





L'écart entre les deux candidats s'amenuise, les républicains sont dans la mouise. La tension monte, soigneusement entretenue par l'Examiner et l'Independant, influents, qui attendent le nom du gagnant pour se rallier avec finasserie à lui. Le vote des fermiers, fort nombreux dans l'Ohio est incertain. Traditionnellement républicains, ils ne font plus, en raison de leurs difficultés, confiance à l'administration en place et attendent eux aussi des changements. Le vainqueur des élections sera forcément celui qui obtiendra leurs bulletins décisifs. C'est le début d'un magouilles-blues à l'air bien connu. Read Cole, rompu aux techniques les plus basses de la politique applique une intemporelle et infaillible méthode : effrayer l'électorat. Assisté par son directeur de campagne et quelques miliciens sûrs, il braille dans une vaste salle un discours aux accents mussoliniens et hitlériens, provoquant sciemment la violence d'un paisible auditoire, pour que ses nervis entrent en action. Il n'a plus qu'à brandir la menace de l'état d'urgence, de la loi martiale, de la troupe pour rétablir l'ordre. Le gagnant des urnes laisse dans le sillage de sa campagne morts et blessés.





Dans la lignée des grands romans noirs, King Cole  bouleverse par sa force, son réalisme, sa lucidité, son modernisme, mais aussi par son écriture nette et sans bavure, dans laquelle aucun mot n'est à ajouter ou à jeter. Aux urnes citoyens !
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Lune pâle

Ce roman oppose deux manières de vivre et de penser et se veut haletant dans la façon où la psychologie des protagonistes est dévoilée, avec ses parts d’ombre et de lumière. Rien n’est jamais blanc ou noir, mais tout se frotte au doute, à la défiance, au repli sur soi et à la volonté de ne pas altérer certaines valeurs. Histoire criminelle, fable politique, parabole existentielle et romance, « Lune pâle » bénéficie du savoir-faire d’un écrivain qui ignore la routine, qui a fourbi ses armes dans le journalisme et qui a rédigé plusieurs polars noirs de suie avant de s’essayer au western. Il n’est donc pas étonnant que la trame de cette histoire se déplie en suivant le canevas d’un thriller classique, même si les chevaux remplacent les grosses cylindrées et les pétards les mitraillettes. Pour la présente édition, la traduction française de 1950 a été entièrement adaptée.
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Terreur apache

C'est un roman qui bien sûr se lit comme on regarderait un bon western et justement ce n'est pas le genre de film dont je raffole.

Et pourtant... Je n'ai pas abandonné ce Walter Grein, un vrai "dur" qui sourit peu et peut même se montrer carrément misanthrope! Il poursuit le cruel Toriano qui sème la terreur chez les colons

La poursuite est haletante, les personnages sont campés, humains, parfois l'humour est bien présent; L'amour aussi ou tout au moins le désir.

Finalement conquise par ce bon livre, pré et post facé par Bertrand Tavernier.



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