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Critiques de Woody Guthrie (34)
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La maison de terre

En abordant un livre écrit par un artiste tel que Woody Guthrie, on s'attend forcément à quelque chose de particulier, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'en l'occurrence, on n'est pas déçu ! Même sur plus de 200 pages, ça coule comme une de ses chansons, avec un propos à la fois direct et plein de liberté, qui s'autorise tout. On est à mon sens loin du moindre misérabilisme et même du réalisme ou du naturalisme (et j'essaierai maintenant de ne plus écrire de mot en -isme jusqu'à la fin...) à la Steinbeck ou Zola, avec ces personnages pleins de fantaisie qui semblent passer le livre à jouer comme des enfants grandis trop vite, avec par-dessus le marché un narrateur qui ne rechigne pas à se laisser entraîner dans la ronde, quand ce n'est pas lui qui mène carrément la danse, renouvelant le genre de la fable ou de la chanson de gestes en pleines années 30 de l'autre côté de l'Atlantique. Et avec tout ça le texte nous parle pourtant très clairement et concrètement et physiquement de la réalité qu'il veut nous faire sentir, celle des paysans pauvres de ces terres ingrates, de l'étau dans lequel les tient le climat et la logique économique. Déjà, et toujours. Woody Guthrie est aussi un acrobate de la plume.

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La maison de terre

Ils ne rêvent pas d'une maison bleue mais d'une maison de terre.

Car ils habitent une masure infâme, rongée par les termites, le vent et la poussière. Ce sont de petits fermiers qui louent leur terre et leur cabane mais qui arrivent à peine à survivre. Bientôt, ils seront métayers, tout en bas de l' échelle et à la merci des grands propriétaires terriens.

Et si le couple est solide, s'ils font l'amour avec fougue, s'amusent comme des enfants, ils sont aussi tous deux rongés par la colère.



Et c'est Woody Guthrie, chanteur folk et combattant des causes désespérées qui leur donne la voix.

Le roman est intense, poétique, original avec ses litanies, ses descriptions de paysages ravagés, ses longues listes d'objets du quotidien, ses dialogues en argot , son langage cru.

On pense à un Zola du Far West, mais qui connaît intimement ses personnages et partage leurs difficultés et leur sentiment d'injustice.
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Cette machine tue les fascistes

Les éditions « Les fondeurs de briques » ont fait paraître en 2018 une magnifique compilation d’articles, de poèmes et de dessins du chanteur Woody Guthrie, réunis dans les années soixante par Robert Shelton. Woody Guthrie, précurseur de la folksong et de la protest song américaine, inspirateur de nombreux artistes de la Beat generation parmi lesquels Bob Dylan et Jack Kerouac, est toujours resté fidèle aux ouvriers, aux hobos et aux vagabonds, à toutes ces victimes d’un capitalisme prédateur dont les crises les ont contraints à la misère… mais aussi à la solidarité et à la fraternité. En prime, un cd de douze titres accompagne cet ouvrage.
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La maison de terre

Personnellement, je n'ai pas apprécié. J'ai du interrompre ma lecture. Jargons difficile à suivre.

Je n'ai pas particulièrement apprécié le style d'écriture plus poétique, mais sujet politique très intéressant!
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La maison de terre

Abandonné après 80 pages, n'arrivant pas à m'intéresser aux longs dialogues lourdingues entre Tike et Ella.
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La maison de terre

La maison de terre, c'est la demeure dont rêve un couple jeune, Tyke et Ella May. Ils n'ont pas grand chose à eux , habitent une pauvre maison de bois sur laquelle souffle le vent . Nous sommes au Texas, dans les années 30 et Ella va mettre au monde un bébé.

Dans ce court roman de l'excellent musicien qu'était Woodie Guthrie, Deux scènes interminables occupent une grande place: le sexe et l'accouchement. A part cela les dialogues sont pauvres, l'argot lourdement présent ( ceci dit, chapeau au traducteur!). Bref je n'ai pas été emballée...
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Cette machine tue les fascistes

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La maison de terre

C'est la bouche pâteuse, les yeux brûlants et la peau asséchée que j'écris ces quelques lignes pour exprimer le talent de Woody Guthrie. Son écriture franche, crue, campagnarde, sauvage, empreinte de tendresse, m'a entraînée avec force au coeur de cette ambiance désertique, hostile, sans eau des grandes plaines de l'Ouest du Texas.

Et aux côtés de Tike et Ella May, j'ai sué, j'ai pleuré, j'ai trimé, j'ai espéré, j'ai souffert, j'ai galéré, j'ai ri, j'ai abandonné, j'ai râlé, j'ai hurlé, j'ai aimé, j'ai joui, j'ai désespéré, je me suis révoltée, j'ai tenu bon. J'ai été un être humain, tout petit face à la force de la nature et aux tempêtes de vent.

Woody Guthrie nous confie la vie d'un couple vivant dans une masure de misère rêvant de peu, d'une simple maison en terre qui les protègerait des éléments. L'histoire pourrait être banale est ennuyeuse. C'est sans compter la poésie des mots de l'auteur, la douceur des émotions qui unit le couple, la beauté des paysages dans des terres pourtant hostiles, la folie qui menace l'homme quand il a mal.

L'intensité de chaque instant est magnifiquement décrite et nous fait osciller entre bonheur et peine, entre foi et désespérance. C'est parce que Woody Guthrie connaît cette terre et la douleur d'y vivre qu'il peut à ce point nous transmettre les sensations contrastées qu'on ressent à y habiter.

Ce livre est aussi un appel à plus d'égalité, une dénonciation des injustices, un combat pour la reconnaissance des droits des opprimés. Le combat de toute la vie de l'auteur.

Je ne connaissais pas Woody Guthrie, ni comme artiste-musicien, ni comme auteur. Ce livre, offert par une amie, m'ouvre tout un univers musical, engagé, littéraire, poétique. J'ai envie d'en savoir plus sur cet homme qui a baptisé sa guitare "machine à tuer les fascistes". Un grand homme, c'est certain.
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Cette machine tue les fascistes

Une bonne bande dessinée, une oeuvre originale et interessante. C'est aussi un album qui se lit avec plaisir, servi par un dessin soigné.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Cette machine tue les fascistes

Une belle réussite aux personnages subtils.
Lien : http://www.actuabd.com/Cette..
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La maison de terre

« La maison de terre » de Woody Guthrie, dévoile l’histoire d’un couple de fermiers prit dans le tumulte de la Grande Dépression des années 30. Cette crise économique américaine, provoquée par le crash de 1929, fut une période importante de l’histoire mondiale.



Lecture poétique et grave. J’ai trouvé remarquable la force de caractère des personnages, qui tentent d’optimiser au maximum leur condition de vie.



Salutations d’Exquimots !



PS : La Postface est de Johnny Depp et de Douglas Brinkley.
Lien : http://www.exquimots.fr
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La maison de terre

Après avoir lu "Une saison de coton" de James Agee , qui détaille avec beaucoup de réalisme les terribles conditions de vie de 3 familles de métayers d'Alabama en 1936, je voulais rester sur ce sujet. J'ai donc choisi "La maison de terre" de Woody Guthrie dont l'histoire, cette fois romancée, raconte la vie d'un couple d'agriculteurs dans le Texas des années 30 et dont le rêve ultime est de se construire une maison en terre.



La maison de terre ou le fol espoir d'une vie meilleure...



Ce livre avait tout pour me plaire...pourtant, j'avoue ne pas avoir aimé le style de l'auteur : trop de répétitions, d'énumérations qui , à mon goût, viennent alourdir le récit. En utilisant ce procédé, Woody Guthrie, auteur compositeur (reconnu) de chansons a certainement voulu créer un rythme mais je n'y ai pas été sensible.

Enfin, en plus d'une histoire assez "plate" et fort peu intéressante à mes yeux, je n'ai ressenti aucune empathie pour ces 2 personnages.



Grosse déception.
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La maison de terre

Dans la décennie des années 30 dans le sud profond, au Texas, le moyen d'échapper à sa situation de prolétaire-esclave c'est de posséder une maison de terre. Au moment où des milliers de paysans fuient cette terre ravagée pour aller en Californie ("Les raisins de la colère" de Steinbeck) d'autres décident de résister à la tentation de la route 66.



Tike et sa femme Ella May sont de ceux-là. Besogneux, acharnés et amoureux ils rêvent d'une maison en pisé. Rêve qui leur permettrait de sortir de leur condition minable et de sortir de cette masure de bric et de broc, ouverte à tous les courants d'air et à toutes les maladies. Mais les propriétaires et les banquiers ont-ils le même intérêt que ces pauvres gens ?



D'une écriture brute, à fleur de peau et teintée d'érotisme, Woody Guthrie lance un cri de colère. Ravageur. Un chant de résistants convaincus qu'ailleurs c'est pas mieux et qu'on peut s'en sortir chez soi, convaincus que les petits ne sont pas fatalement faits pour rester des petits.



Un roman à la fois révolté et drôle à l'image du personnage de Tike. Et s'il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, on succombe quand même à l'attachante personnalité des personnages qui contrebalance l'éventuel ennui du lecteur
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La maison de terre

Que dire. D'un point de vue personnel, je n'ai pas accroché à l'écriture, au style (garder le langage caricatural de paysans locaux, ce qui aurait été une volonté de l'auteur semble-t-il, est à mon sens une idée affligeante,) mais l'auteur réussi pourtant son pari : on tourne les pages sans ralentir le rythme de la lecture. En revanche on baisse sa garde devant les couple Ella et Tike. J'ai rarement vu des héros si attachants. Humains. La postface de Johnny Depp et de Douglas Brinkley n'est en revanche pas très passionnante. car elle n'apporte pas grand chose à l'analyse du texte. Mais c'est là un avis personnel. Ce ne sera pas, pour moi, le livre le plus marquant de l'année, mais c'est un ouvrage à lire.
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La maison de terre

Cette maison de terre a bénéficié d'une promotion inattendue, mais qui pourrait en allécher plus d'une, d'un certain Johnny Depp qui assure la postface (avec Douglas Brinkley) de l'ouvrage. Quant à moi, l'évocation de Steinbeck qui aurait loué Guthrie, m'aura bien plus convaincue.



Nous sommes dans les années 30, dans le Texas où un couple d'agriculteurs, Tike et Ella May, tente de survivre sur une terre aride alors que la jeune femme est enceinte et que la maison menace de s'effondrer. La situation est dramatique car c'est l'époque de la Grande Dépression où le petit peuple vit dans la misère et où les récoltes sont maigres. De plus, le Dust Bowl, sorte de tempête de poussière, ravage la région. Woddy Guthrie est un familier du phénomène puisque lui-même a dû lutter pour sa survie et celle de sa famille. Il donne à ses personnages les traits du peuple, ceux qui gardent un mince espoir d'obtenir un lopin de terre pour y accueillir un foyer.



Pendant la plupart du récit, c'est l'accouchement de Lady (Ella May) avec Blanche, une sage-femme improvisée qui vient au secours d'un couple seul et désemparé. Alors qu'Ella May se refuse à donner le jour à un enfant dans la baraque de fortune, Tike vit des moments d'excitation, animé de grands projets pour leur fils, leur vie à trois qui assurément se fera plus florissante lorsque leur hypothétique future maison se construira.



Alors, il ne faut pas se leurrer, le texte est plein d'argot mais c'est représentatif du parler de l'époque. Tike m'a agacée à vouloir manger à tous les râteliers : il lorgne sur sa femme impotente puis envisage de se taper la sage-femme. Son air revêche de grand homme indispensable m'a énervée et je crois que je l'aurais tenu bien plus éloigné que ce qu'il n'était. Alors oui Tike est un manuel et c'est ce qu'a l'air de chercher Ella May mais ce genre de brutes épaisses qui se croient irrésistibles me répugnent plus qu'autre chose.



Pour la téléportation dans le Sud des années des années 30, pour le langage très fleuri, j'ai apprécié de suivre ces personnages quelque part voués à camper la misère, débrouillards autant qu'idéalistes.



Un grand merci à Babelio pour ce Masse Critique une fois de plus réjouissant ainsi qu'à Flammarion pour l'envoi !
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La maison de terre

L’histoire de la publication de La Maison de terre m’a beaucoup plus intéressée que le roman en lui-même. Ecrit en 1947 par le chanteur folk Woddy Guthrie, ce roman n’avait jamais été publié. Bien qu’achevé, Guthrie l’envisageait plutôt comme un scénario, il le fit passer à une de ses connaissances à Hollywood, le projet n’aboutit pas. La Maison de terre est laissée aux oubliettes et Guthrie se consacre à la musique. Car c’est à celle-ci que Guthrie doit sa renommée. À travers elle, Guthrie exprime sa révolte et son désir de justice sociale. Ces dernières années, l’Université s’est penchée sur les archives de Woody Guthrie, c’est ainsi que le manuscrit de La Maison de terre a refait surface. Auteur prolixe, on dénombre environ 1400 chansons, et je n’en connaissais qu’une seule : « This land is your land » qu’ont chanté Bruce Springsteen et Pete Seeger, ancien complice de Guthrie décédé le mois dernier, lors de l’investiture de Barack Obama en 2009. D’ailleurs cette chanson colle particulièrement bien à l’univers du roman.





Dans les années 30, au nord du Texas, le long de la mythique route 66, Tike Hamlin et son épouse Ella May sont fermiers. C’est un paysage désolé qui entoure les protagonistes, le pays est dévasté par les tempêtes de poussières successives. Le couple qui attend son premier enfant veut construire une maison de terre, qui résisterait à tout. Dans ce huis-clos, au sein même de cette maison de bois tombant en ruine, et dont ils veulent s’échapper, nous partageons l’intimité de Tilke et Ella May, leurs chamailleries, leurs ébats et leur rêve d’une vie meilleure qui se heurte à la dure réalité économique.





C’est un roman atypique que celui-ci, je l’ai trouvé très fort. J’ai adoré le style très musical, les dialogues endiablés, il y a un travail énorme de la part du traducteur pour restituer l’argot, la truculence du langage des personnages. Dommage qu’il ne se passe pas grand chose…La scène de sexe inaugurale est aussi extrêmement longue que crue si bien que j’ai failli refermer le livre une bonne fois pour toutes, du coup cet agacement ne s’est pas vraiment dissipé pendant le reste de ma lecture.





Je remercie les éditions Flammarion et Babelio pour m’avoir permis de découvrir un auteur qui nous propose une vision différente de l’Amérique, qui avec la crise des subprimes trouve un écho de nos jours.


Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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La maison de terre

La maison de terre c'est le rêve du jeune couple Tike et Ella May , c'est l'espoir qui les fait rester debout face à la misère .

Un rêve lancinant , inaccessible , qui revient comme un leitmotiv douloureux

Tike et Ella May , surnommée Lady s'aiment d'un amour profond , ils arrivent à rire de leurs malheurs , ils font l'amour pour se protéger de leur malheur , l'amour physique entre eux leur fait oublier les conditions de vie inhumaines de ces années de crise épouvantable appelée La grande dépression

Tike rêve de bâtir une maison en terre , en pisé exactement , qui résistera aux intempéries , aux termites , enfin à toutes les calamités possibles

Il y a un grand lyrisme dans ce roman , les mots s'enchaînent , virevoltent , on sent l'espoir mais aussi une sourde colère contre tout ce qui empêche le rêve de se réaliser .

Il y a une force terrible dans ce roman , on ressent très fort la vie qui jaillit puissamment lors des scènes d'amour assez torrides mais malgré tout remplies de tendresse et de respect mutuels , on sent que l'auteur écrit avec ses tripes , c'est le combat de l'homme ordinaire seul contre tous

C'est la bataille que personne ne gagne entre l'homme et la nature , entre l'homme qui aime sa terre et ceux pour qui seul le profit entre en compte

C'est âpre , imagé , la postface explique qui était Woody Guthrie et c'est très émouvant , c'est un homme intègre qui s'est battu toute sa vie , qui est resté fidèle à lui même , et ça ça m'a touché

Non bien sur ce n'est pas l'écriture magique de Steinbeck , d'ailleurs ça ne se compare pas , dans ce cas d'ailleurs , Woody Guthrie évoqué ceux qui sont restés sur ces terres inhospitalières , les têtus , les irréductibles , ces hommes et ces femmes fidèles à leur idéaux quitte à se perdre

Il y a des défauts d'écriture dans ce livre , des passages répétitifs , j'ai ressenti parfois une certaine naïveté dans les propos mais je me rends compte en écrivant ma critique que je ressens une empathie , une tendresse pour ce couple que je n'oublierais pas .

Merci à Masse Critique pour cet envoi
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La maison de terre

Avant de faire cette chronique j’ai eu besoin de digérer un peu ma lecture. C’est un livre incroyablement fort et vivant qui parle des petites gens qui sont aussi de grandes et belles personnes, car ils sont beaux tous les deux, Tyke et Ella May dans leur dignité, leur rêve et leur simplicité. C’est une lecture d’une puissance incroyable qui vous prend aux tripes dès le début, vous malmène et vous bouleverse. C’est cru, âpre et dur et à la fois plein de poésie et de tendresse. A travers une écriture incisive et dynamique l’auteur fait passer un maximum d’émotions en peu de mots car les phrases sont courtes, rythmées, avec beaucoup de dialogues imagés et drôles. J’ai aimé l’histoire, les personnages et l’écriture et pourtant ce n’est pas le genre de livre vers lequel je serai allée spontanément. Les personnages m’ont particulièrement touchés, ils s’aiment et sont prêts à tout affronter et Dieu sait s’ils ne sont pas épargnés par la vie dans ce coin paumé du Texas où les maisons en bois (ou plutôt les masures) finissent par s’effriter et tomber en morceaux au fil des saisons. Mais Tyke et Ella May ont un rêve, construire une vraie maison en briques de terre et ne plus être obligés de colmater les fissures de leur maison avec de la colle et de vieux journaux pour essayer de lutter contre le froid et les insectes.



La maison de terre, c’est le récit de l’Amérique des années 30, l’Amérique des oubliés et des laissés pour compte, de la misère et des expropriations abusives. C’est l’histoire d’une guerre insoutenable contre la pauvreté, d’un combat pour survivre de tous les instants face à une nature hostile ou à une société qui n’épargne pas les plus pauvres, mais c’est aussi l’histoire d’un amour incroyable qui transcende la dureté de la vie, les épreuves et les rêves brisés. A travers ce huis-clos bouleversant, Guthrie nous embarque dans sa révolte et dans son combat contre le système, contre l’absurdité des règles et des lois agricoles qui enfoncent les paysans dans la misère, sans espoir de pouvoir s’en sortir. C’est un récit dur et bouleversant qui n’épargne pas le lecteur et pourtant tellement plein de grâce et d’humanité. Dès le début du livre on se demande comment cette vie n’a pas réussi à les briser, à les éteindre complètement et c’est tout l’inverse, Tyke et Ella May sont plein de vie et d’envie, d’espoir et de rêves. C’est un roman qui vous fait passer du rire aux larmes en un seul mot, une histoire finalement intemporelle et toujours dans l’actualité, car combien sont-ils aujourd’hui à avoir perdu leur maison et à se retrouver dans la rue et dans la misère ?



Je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour m’avoir permis de découvrir ce roman intense et bouleversant.

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La maison de terre

Ce roman écrit en 1947 et édité seulement en 2014 avait exactement toutes les caractéristiques pour me séduire : Un auteur qui a laissé des stigmates indélébiles dans le cœur de Dylan, Springsteen, Baez et bien d’autres, le portrait brut d’un couple de fermier, la grande dépression qui frappe de plein fouet le Texas, la misère sociale, les tempêtes de poussière, le froid, l’amour, la révolte, l’espoir. Un récit dépeint par un des plus grands auteurs compositeurs de country, Woody Guthrie à la verve de Steinbeck et une postface plus qu’élogieuse de Johnny Depp et Douglas Brinkley. Mais malgré toute cette effervescence je n’étais pas au rendez-vous.



J’attends d’un roman que les mots me coupent le souffle ou me fasse rire aux éclats à en oublier l’heure. Quand j’aime un livre, les pages défilent mais voilà, l’émotion ni était pas. Je venais de finir un roman troublant et saisissant dont chaque mot avait l’empreinte de la cruauté sociale et c’est « La Maison de terre » qui en subit les conséquences.



Woody Guthrie, icône et grand parolier folk américain (1912-1967), réputé pour ses chansons à texte au goût amer de l’Amérique profonde, brosse le portrait d’un couple d’agriculteurs texans des années 30.



Tike et Ella May, jeunes agriculteurs, vivent au cœur même de la précarité, une maison en bois, premier cliché de leur misère. Cette ferme n’est ni plus ni moins qu’une ruine bouffée par les termites, vermoulue, fissurée, lézardée et puante. Ils vivent sur des terres arides et désertiques, le Caprock, région chère au cœur de Guthrie. La crise économique est à son apogée. Les catastrophes climatiques détruisent les récoltes. Jamais la vie n’avait été si cruelle que durant ces années de grande dépression. Les fermiers meurent de faim, s’épuisent et sont obligés de tout vendre pour une bouchée de pain. Les banquiers sont là comme des requins sans pitiés et attendent que les têtes tombent. Une nouvelle forme de ségrégation s’élève « le Métayage ». Mais Tike et Ella May résistent et n’ont qu’une idée en tête, bâtir une maison de terre, leur rêve américain, pour accueillir comme il se doit leur premier enfant. Une maison aux murs épais qui les mettrait à l’abri du feu, du blizzard de l’hiver et du soleil qui cogne en été, des tempêtes de sables, de la crasse et des insectes. L’état et les rouages du système financier leur promet monts et merveilles mais la dure réalité de la vie les rattrape, épuise leur dernier espoir et les anéantit un peu plus chaque jour.



A chaque page, j’ai attendu que ce couple de fermiers me prenne par la main, je l’ai tendue en vain. La plume de l’auteur ne m’a ni saisi ni bouleversé dans cette misère et cette poussière, et pourtant dieu qu’elle était grande. Les mots de Guthrie ne m’ont pas convaincus, une écriture certes aiguisée et sans fioriture mais je n’ai pas retrouvé la violence, la rage, l’érotisme que peut retranscrire Steinbeck à travers ses livres. J’aurai aimé sentir la poussière et le sable décrits, grincer sous mes dents, sentir les mains calleuses de Tike, avoir de la compassion pour ce couple à la dérive, sentir les larmes me monter aux yeux, mais non ! Rien de tout cela ! En revanche la trentaine de pages de la postface ont décrit un auteur-compositeur engagé, bouleversant et bouleversé que je ne connaissais pas et qui m’a intéressée et surprise plus que le roman lui-même.



« La maison de terre », comme un rendez-vous manqué ou peut-être est-ce moi qui n’ai pas su descendre à l’arrêt du Bus Stop pour aller à la rencontre de ces deux écorchés !



Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette découverte.


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La maison de terre

C’est sans connaître ce monsieur Woody Guthrie que j’ai entamé ma lecture de La maison de terre. Je découvre alors un auteur qui a indéniablement un talent pour l’écriture. Entre poésie et rythme, sa plume nous berce, nous secoue et nous emmène dans les contrées arides mais époustouflantes des plaines du Texas. Un cadre aux allures de désert où tout semble désolé, les descriptions sont d’un réalisme étonnant, on sent le vent et la poussière, on voit ces boules d’herbe rouler et tourbillonner sur ce sol sec et parfois rocailleux. Un milieu aux conditions de vie difficile, les fermiers s’entassent dans de petites maisonnettes en bois prêtes à s’écrouler telle la maison du petit cochon qui ne résiste pas au souffle puissant du vilain méchant loup.

Le vilain méchant loup a ici plusieurs visages : le vent et la poussière, la pluie, le froid, les insectes qui se faufilent à travers les interstices malgré les tentatives désespérées des occupants pour les calfeutrer.

La maison de terre c’est un aperçu de la vie quotidienne d’un couple de ces fermiers, une vie que Woody Guthrie a lui-même connue. Pour encore plus de réalisme, il retranscrit les dialogues dans un langage familier, le langage des gens de là-bas, de ces gens simples qui luttent au quotidien pour leur survie.

Car il n’y a pas que les éléments auxquels ces gens doivent faire face. Le dernier visage du vilain méchant loup est celui de ces grands propriétaires, de ces banquiers, de ces capitalistes qui s’approprient les terres et réduisent les fermiers à l’indigence. Woody Guthrie dénonce ce fléau, à l’instar de John Steinbeck, le système capitaliste, la spoliation des fermiers contraints au métayage puis soit au départ vers d’autres régions d’espérance ( comme dans Les raisins de la colère) soit à rester et se battre. Et c’est cette option dont Woody Guthrie nous parle.

Car il y a une solution : la maison de terre. Comme au Mexique. Ces maisons faciles à construire et qui protégeraient leurs occupants du vilain méchant loup.

On apprend d’ailleurs dans l’excellente postface du livre que Woody Guthrie a consacré une bonne partie de sa vie à faire la promotion de la maison de terre.

Tout au long de ce roman, la maison de terre est l’obsession de notre jeune couple, leur rêve, leurs espoirs.

Autant être franche, il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Le lecteur est plongé dans l’intimité du couple et devient lui-même un habitant de la maisonnette en bois. Il y a même un petit côté voyeuriste notamment lors de cette scène d’ébat sexuel qui a bien failli avoir raison de moi. C’est cru, pas un brun romantique, jusque dans les détails. Heureusement il n’y en a qu’une comme celle-là. Passé le cap, on se laisse embarquer par le rythme du style et on se prend d’affection pour ces deux personnages dont on ressent très bien l’attachement et l’amour.

La cerise sur le gâteau, c’est cette postface corédigée par Johnny Depp et Douglas Brinkley dans laquelle ils nous racontent la vie de Woody Guthrie, analysent ce roman La maison de terre et nous expliquent les conditions et raisons de sa publication si tardive.

J’ai découvert donc en Woody Guthrie un auteur talentueux, un homme courageux et engagé à travers ses chansons mais aussi ses actions.

Un très beau et touchant moment de lecture pour lequel je remercie Babelio et les éditions Flammarion.


Lien : http://0z.fr/87eTB
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