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Critiques de Woody Guthrie (34)
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Cette machine tue les fascistes

Une bonne bande dessinée, une oeuvre originale et interessante. C'est aussi un album qui se lit avec plaisir, servi par un dessin soigné.
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Cette machine tue les fascistes

Les éditions « Les fondeurs de briques » ont fait paraître en 2018 une magnifique compilation d’articles, de poèmes et de dessins du chanteur Woody Guthrie, réunis dans les années soixante par Robert Shelton. Woody Guthrie, précurseur de la folksong et de la protest song américaine, inspirateur de nombreux artistes de la Beat generation parmi lesquels Bob Dylan et Jack Kerouac, est toujours resté fidèle aux ouvriers, aux hobos et aux vagabonds, à toutes ces victimes d’un capitalisme prédateur dont les crises les ont contraints à la misère… mais aussi à la solidarité et à la fraternité. En prime, un cd de douze titres accompagne cet ouvrage.
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Cette machine tue les fascistes

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Cette machine tue les fascistes

Une belle réussite aux personnages subtils.
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En route pour la gloire

En ce jour où Bob Dylan atteint l'âge très canonique de 72 ans, est pressenti pour être épinglé par notre Ministre de la Culture, rendons hommage à ce cher Woody dont la vie s'est arrêtée après 55 années plutôt rudes, qui fut pour Robert Zimmerman un des premiers modèles avec Bessie Smith, Leadbelly et ce bon vieux Elvis. Cette autobiographie n'est pas particulièrement intéressante sur le plan stylistique, mais a le mérite de nous retracer un destin américain édifiant d'un très jeune homme fuyant la misère de l'Oklahoma dans les années 30 pour la Californie muni de sa guitare et de ses chansons socialement très engagées (les fameuses protest songs), reconnu très vite comme un agitateur politique. Puis ce sera New York dans le célèbre quartier de Greenwich Village, la naissance de quelques groupes de folk, la reconnaissance de ses jeunes adeptes (dont le jeune Bobby qui ira le voir à l'hôpital), et la maladie de Hutington.

Woody Guthrie est d'un temps où la musique et les chansons étaient composées pour être des armes et changer le monde, enracinées dans un contexte social très fort. Peu soucieux de sa carrière (contrairement à son poulain), Woody a fait peu de concessions aux labels musicaux, n'a que très peu gagné son pain. Son autobiographie témoigne de sa foi en la lutte et l'engagement politiques, dont Joan Baez serait davantage l'héritière. En ce sens, "En route pour la gloire", gloire qu'il n'a jamais atteint financièrement mais en tant que symbole pour des générations de musiciens, est un document précieux et instructif.
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En route pour la gloire

Fils de cow-boy, né en 1912 dans l’Oklahoma, chanteur, marin, acteur…, Woodrow Wilson Guthrie ( trouvaille de sa mère en l’honneur du président Wilson), alias Woody Guthrie décide de prendre la route au début dans les années 10, pendant la Grande Dépression, aux Etats-Unis... Il vagabondera de train de marchandise en train de marchandise à travers le pays , la guitare en bandoulière, se faisant la voix des classes sociales défavorisées.

Il fut l’ami et parfois compagnon de route et d’infortune de Pete Seeger et Leadbelly, et a influencé toute une école de pensée et de chansons, celle de la Beat generation, de Kerouac et de Bob Dylan.

Amateurs de Dylan, voilà une autobiographie de l’un des inventeurs du « protest song », qui influença le Bob Dylan des débuts : Un ouvrage indispensable pour comprendre la genèse de tout un mouvement, la « beat generation », si prolixe en matière de littérature et de musique.

Un témoignage qui rappelle souvent « Les raisins de la colère » de Steinbeck, parfois violent, souvent tendre ; où on décrit les choses telles qu’elles sont, sans fioritures ; et où on écrit comme on parle …

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La maison de terre

Avant tout chanteur-compositeur reconnu, Woody Guthrie s'est éteint en 1967, après avoir influencé bon nombre de personnalités. Ce n'est que l'année passée qu'un roman, supposément écrit par sa plume, s'est vu publié aux Etats-Unis, voulant sans doute rendre hommage à un homme ayant écrit plus de 3000 chansons durant la Grande Dépression, une pensée lumineuse pour un engagé au grand coeur. Mystérieusement couché sur papier, ce livre va être préfacé par les célèbres Johnny Depp et Douglas Brinkley, faisant en sorte de vendre du mieux que possible La maison de terre au titre intriguant.



Publiée dans la jungle aux livres originaux, en pleine chute libre du niveau de lecture, dans une période de grande crise planétaire, La maison de terre a mal choisie son année pour paraître. Une publication dans en 1940, à l'orée de l'écriture même, alors que son auteur était encore de ce monde, aurait été de meilleure augure.



Sans vouloir noircir la mémoire de ce cher homme, j'ai trouvé les pages de ce roman bien vides. Woody Guthrie se perd en description, créant une enfilade de mots, de piètres répétitions et des longueurs inutiles à n'en plus finir. A trop vouloir de réalisme, la fiction s'amenuise, le lecteur en perd son goût premier, l'attrait qui l'a poussé à découvrir initialement le livre, à savoir le titre évocateur La maison de terre.



Mais plongé au coeur du désert, seul au monde dans un espace reculé, le dépaysement est total, la quête de voyage est bien présente.



Les aventures le sont beaucoup moins. Après une centaine de pages lues, je suis déçue de constater qu'il ne s'est toujours rien déroulé. Le rythme est mou - pour ne pas dire inexistant -, "l'intrigue" prédite dans la préface commerciale peine à débuter, les pages se ressemblent, tout comme les jours qui passent ; on lit sans lire, notre esprit s'égard. Le côté historique mentionné, une nouvelle fois, dans la préface, ne se fait pas ressentir, tout est bien trop plat.



Les personnages, pourtant fort intéressants, deviennent rapidement ennuyants. Se perdant dans d'infinis discussions puériles, sans sens ni intérêt, l'auteur leur donne en plus un rôle d'imbéciles paysans, d'incapables à la tâche, et d'obsédées sexuels.



Car ce roman, sous son titre enchanteresse et ses airs de paradis, cache une véritable histoire érotique, digne de Sylvia Day dans Dévoile-moi. Bien que moins moderne et évoluant dans un milieu en total contraste avec le titre cité précédemment, les scènes se ressemblent, imagées et décrites à l'identique.



Inutile de préciser que je n'ai pas lu ce livre en entier, tant la pile de mots imbriqués à la suite ont eu raison de ma force. Pour rattraper l'ensemble, je vous invite à écouter une chanson de l'auteur, bien meilleur que l'ensemble du livre.
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La maison de terre

Je remercie les Editions Flammarion et Babelio masse critiques de m'avoir offert ce livre.



Une lecture rapide qui me procure un avis mitigé. Ce livre relate la vie d'Ella May et de Tike, qui vivent dans une maison de terre au Texas dans les années 30. Ils vivent péniblement, dans une misère absolue. Pas d'argent, pas propriétaire, des conditions climatiques abominables.



C'est surtout l'aspect descriptif du roman qui m'a plu. Comment est-ce permis de laisser vivre des humains dans une telle misère ?



Ella May et Tike sont attachants car ils gardent espoir de s'en sortir. Ils rêvent de devenir propriétaires d'un bout de terrain pour y construire une vraie maison.



Je n'ai par contre pas accroché au style de l'auteur. Les dialogues sont en argot. Et il y a beaucoup de dialogues !



Roman intéressant mais pas un coup de coeur.
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La maison de terre

Voilà un chant à trois voix qui se passe dans le fin fond du Texas dans le pays de Caprock au moment de la Grande Dépression des années trente.



Celles de Tike Hamlin et de sa femme Ella May. Ces deux-là s'aiment, font l'amour, échafaudent des projets: un champ de blé à eux et une maison en pisé batie de leurs mains.



L'autre voix est celle de leur bicoque en bois balayée par les vents, masure insalubre qu'ils louent à un riche propriétaire et qui représente toute la vie misérable des fermiers sans terre qui se refusent à devenir simples métayers, un echelon encore plus bas dans la pauvreté et surtout l'assujetissement vis à vis des gros propriétaires terriens.



Il reste au couple leurs rêves, le désir physique souvent cru , la naissance de leur premier enfant, les chansons de Tyke lorsqu'il travaille et l'aide de Blanche, une jeune infirmière qui vient assister les futures accouchées.



Woody Guthrie a voulu en écrivant ce roman très atypique y mettre ces combats d'homme engagé de gauche contre le capitalisme et sa proximité avec ces paysans aux premières loges de la crise économique dont il se veut le chantre de la révolte et dont il a partagé les peurs , les coups de gueule et les tempêtes .



Les dialogues sont en argot, et on doit les prendre dans l'esprit de W. Guthrie: coller à la vie de ces gens simples .



Les descriptions des paysages et de la vie ressemblent aux paroles de ses nombreuses chansons, des bouts de phrases brêves, des énumérations assez surprenantes.



L'ensemble dégage d'ailleurs une certaine poésie .



Et le must, c'est de bouquiner en écoutant chanter Woody Guthrie s'accompagnant de sa guitare folk et de son harmonica.



Un grand merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour cette découverte surprenante.
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La maison de terre

Dans les années 30, au Texas. Tikey et Ella May sont un jeune couple qui viennent de s’installer dans leur cabane en bois. Mais celle-ci est fort délabrée et quelques bourrasques de vent manquent de la faire s’écrouler. Ella May est enceinte et elle rêve d’avoir une maison de terre après avoir lu un petit livre qui explique comment construire une maison en pisé.



J’avoue que le début m’a un peu rebuté avec le langage argotique des jeunes amants. Cependant, ce patois rend la peinture des protagonistes plus vrais, plus réalistes. Au fil des pages, leur grande complicité, aussi bien spirituelle que sexuelle, apparait. L’auteur n’hésite pas à décrire entièrement une scène d’amour pour montrer leur parfaite entente. Et même si parfois quelques disputes viennent émaillés le tableau, elles renforcent l’ensemble car on les sent bien soudés. Les dialogues sont remarquables car on saisit l’essence des personnages : ils jouent des rôles, se taquinent mais ils ont des rêves simples dans leur misère quotidienne : un abri pour eux et l’enfant qui arrive.



Je ne connaissais pas Woody Guthrie (1912-1967) en tant que chanteur de folk et encore moins en tant qu’écrivain ! La postface de Douglas Brinkley et Johnny Depp m’a bien éclairée sur le contexte économique et social ainsi que sur le leitmotiv de Guthrie. Le Dust Bowl qui a frappé les Grandes Plaines des Etats-Unis a ravagé les espaces agricoles par la sécheresse. Woody Guthrie est un homme très engagé et cette maison de terre était pour lui la solution ; un abri facile à faire et très résistant. Il avait à cœur de le faire savoir dans ses chansons et dans cet ouvrage remis à jour dans la collection de l’auteur.



Il reprochait à Steinbeck le manque de réalisme dans le dialecte des Joad, il essaie de raconter sa propre expérience, celle du Dust Bowl, en essayant d’être plus prêt de la réalité que le célèbre écrivain. C’est très réussi, peut-être manque-t-il simplement un style plus prenant mais ces personnages ne manquent pas de tempérament.



Merci à Masse Critique et à Flammarion pour cette découverte.

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La maison de terre

Reçu dans le cadre d'une opération masse critique: merci Babelio!

Texas, Grande Dépression: voilà pour l'essentiel.

Tike et Ella May vivent dans une masure de bois. Ils sont jeunes, courageux et forts. Ils rêvent de construire leur maison en pisé: hélas, pas de terrain pour s'installer.

Après une interminable scène de sexe, il faut se rendre à l'évidence: le roman va tourner court. Des dialogues bruts, pour bien faire comprendre combien ces deux-là s'aiment, combien la vie est dure, combien l'existence est injuste., combien la tempête de poussière est dévastatrice...

Je ne connaissais ni la musique ni le roman de Woody Guthrie: nul doute que je préfère sa musique!

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La maison de terre

Roman du chanteur folk Woody Guthrie, très engagé auprès des opprimés et décédé aujourd’hui.

Mention spéciale au traducteur car il a fallu retranscrire l’argot d’alors. Une lecture grave, brute, dure, mais au combien réaliste même en ce XIème.

L’histoire se déroule au Texas dans les années 30 et dépeint la vie certes éprouvante mais aussi le bonheur d’un couple Ella et Tike fermiers/métayers qui malgré les embûches de la vie (financières, étatiques, climatiques), ne cesse d’espérer et de croire à une vie meilleure et à devenir propriétaire de leur maison.

Roman bouleversant que je conseille vivement.



Remerciements à BABELIO et aux éditions FLAMMARION pour cette découverte.

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La maison de terre

Cette maison de terre a bénéficié d'une promotion inattendue, mais qui pourrait en allécher plus d'une, d'un certain Johnny Depp qui assure la postface (avec Douglas Brinkley) de l'ouvrage. Quant à moi, l'évocation de Steinbeck qui aurait loué Guthrie, m'aura bien plus convaincue.



Nous sommes dans les années 30, dans le Texas où un couple d'agriculteurs, Tike et Ella May, tente de survivre sur une terre aride alors que la jeune femme est enceinte et que la maison menace de s'effondrer. La situation est dramatique car c'est l'époque de la Grande Dépression où le petit peuple vit dans la misère et où les récoltes sont maigres. De plus, le Dust Bowl, sorte de tempête de poussière, ravage la région. Woddy Guthrie est un familier du phénomène puisque lui-même a dû lutter pour sa survie et celle de sa famille. Il donne à ses personnages les traits du peuple, ceux qui gardent un mince espoir d'obtenir un lopin de terre pour y accueillir un foyer.



Pendant la plupart du récit, c'est l'accouchement de Lady (Ella May) avec Blanche, une sage-femme improvisée qui vient au secours d'un couple seul et désemparé. Alors qu'Ella May se refuse à donner le jour à un enfant dans la baraque de fortune, Tike vit des moments d'excitation, animé de grands projets pour leur fils, leur vie à trois qui assurément se fera plus florissante lorsque leur hypothétique future maison se construira.



Alors, il ne faut pas se leurrer, le texte est plein d'argot mais c'est représentatif du parler de l'époque. Tike m'a agacée à vouloir manger à tous les râteliers : il lorgne sur sa femme impotente puis envisage de se taper la sage-femme. Son air revêche de grand homme indispensable m'a énervée et je crois que je l'aurais tenu bien plus éloigné que ce qu'il n'était. Alors oui Tike est un manuel et c'est ce qu'a l'air de chercher Ella May mais ce genre de brutes épaisses qui se croient irrésistibles me répugnent plus qu'autre chose.



Pour la téléportation dans le Sud des années des années 30, pour le langage très fleuri, j'ai apprécié de suivre ces personnages quelque part voués à camper la misère, débrouillards autant qu'idéalistes.



Un grand merci à Babelio pour ce Masse Critique une fois de plus réjouissant ainsi qu'à Flammarion pour l'envoi !
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La maison de terre

Que dire. D'un point de vue personnel, je n'ai pas accroché à l'écriture, au style (garder le langage caricatural de paysans locaux, ce qui aurait été une volonté de l'auteur semble-t-il, est à mon sens une idée affligeante,) mais l'auteur réussi pourtant son pari : on tourne les pages sans ralentir le rythme de la lecture. En revanche on baisse sa garde devant les couple Ella et Tike. J'ai rarement vu des héros si attachants. Humains. La postface de Johnny Depp et de Douglas Brinkley n'est en revanche pas très passionnante. car elle n'apporte pas grand chose à l'analyse du texte. Mais c'est là un avis personnel. Ce ne sera pas, pour moi, le livre le plus marquant de l'année, mais c'est un ouvrage à lire.
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La maison de terre

La maison de terre c'est le rêve du jeune couple Tike et Ella May , c'est l'espoir qui les fait rester debout face à la misère .

Un rêve lancinant , inaccessible , qui revient comme un leitmotiv douloureux

Tike et Ella May , surnommée Lady s'aiment d'un amour profond , ils arrivent à rire de leurs malheurs , ils font l'amour pour se protéger de leur malheur , l'amour physique entre eux leur fait oublier les conditions de vie inhumaines de ces années de crise épouvantable appelée La grande dépression

Tike rêve de bâtir une maison en terre , en pisé exactement , qui résistera aux intempéries , aux termites , enfin à toutes les calamités possibles

Il y a un grand lyrisme dans ce roman , les mots s'enchaînent , virevoltent , on sent l'espoir mais aussi une sourde colère contre tout ce qui empêche le rêve de se réaliser .

Il y a une force terrible dans ce roman , on ressent très fort la vie qui jaillit puissamment lors des scènes d'amour assez torrides mais malgré tout remplies de tendresse et de respect mutuels , on sent que l'auteur écrit avec ses tripes , c'est le combat de l'homme ordinaire seul contre tous

C'est la bataille que personne ne gagne entre l'homme et la nature , entre l'homme qui aime sa terre et ceux pour qui seul le profit entre en compte

C'est âpre , imagé , la postface explique qui était Woody Guthrie et c'est très émouvant , c'est un homme intègre qui s'est battu toute sa vie , qui est resté fidèle à lui même , et ça ça m'a touché

Non bien sur ce n'est pas l'écriture magique de Steinbeck , d'ailleurs ça ne se compare pas , dans ce cas d'ailleurs , Woody Guthrie évoqué ceux qui sont restés sur ces terres inhospitalières , les têtus , les irréductibles , ces hommes et ces femmes fidèles à leur idéaux quitte à se perdre

Il y a des défauts d'écriture dans ce livre , des passages répétitifs , j'ai ressenti parfois une certaine naïveté dans les propos mais je me rends compte en écrivant ma critique que je ressens une empathie , une tendresse pour ce couple que je n'oublierais pas .

Merci à Masse Critique pour cet envoi
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La maison de terre

C'est la bouche pâteuse, les yeux brûlants et la peau asséchée que j'écris ces quelques lignes pour exprimer le talent de Woody Guthrie. Son écriture franche, crue, campagnarde, sauvage, empreinte de tendresse, m'a entraînée avec force au coeur de cette ambiance désertique, hostile, sans eau des grandes plaines de l'Ouest du Texas.

Et aux côtés de Tike et Ella May, j'ai sué, j'ai pleuré, j'ai trimé, j'ai espéré, j'ai souffert, j'ai galéré, j'ai ri, j'ai abandonné, j'ai râlé, j'ai hurlé, j'ai aimé, j'ai joui, j'ai désespéré, je me suis révoltée, j'ai tenu bon. J'ai été un être humain, tout petit face à la force de la nature et aux tempêtes de vent.

Woody Guthrie nous confie la vie d'un couple vivant dans une masure de misère rêvant de peu, d'une simple maison en terre qui les protègerait des éléments. L'histoire pourrait être banale est ennuyeuse. C'est sans compter la poésie des mots de l'auteur, la douceur des émotions qui unit le couple, la beauté des paysages dans des terres pourtant hostiles, la folie qui menace l'homme quand il a mal.

L'intensité de chaque instant est magnifiquement décrite et nous fait osciller entre bonheur et peine, entre foi et désespérance. C'est parce que Woody Guthrie connaît cette terre et la douleur d'y vivre qu'il peut à ce point nous transmettre les sensations contrastées qu'on ressent à y habiter.

Ce livre est aussi un appel à plus d'égalité, une dénonciation des injustices, un combat pour la reconnaissance des droits des opprimés. Le combat de toute la vie de l'auteur.

Je ne connaissais pas Woody Guthrie, ni comme artiste-musicien, ni comme auteur. Ce livre, offert par une amie, m'ouvre tout un univers musical, engagé, littéraire, poétique. J'ai envie d'en savoir plus sur cet homme qui a baptisé sa guitare "machine à tuer les fascistes". Un grand homme, c'est certain.
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La maison de terre

Ce roman écrit en 1947 et édité seulement en 2014 avait exactement toutes les caractéristiques pour me séduire : Un auteur qui a laissé des stigmates indélébiles dans le cœur de Dylan, Springsteen, Baez et bien d’autres, le portrait brut d’un couple de fermier, la grande dépression qui frappe de plein fouet le Texas, la misère sociale, les tempêtes de poussière, le froid, l’amour, la révolte, l’espoir. Un récit dépeint par un des plus grands auteurs compositeurs de country, Woody Guthrie à la verve de Steinbeck et une postface plus qu’élogieuse de Johnny Depp et Douglas Brinkley. Mais malgré toute cette effervescence je n’étais pas au rendez-vous.



J’attends d’un roman que les mots me coupent le souffle ou me fasse rire aux éclats à en oublier l’heure. Quand j’aime un livre, les pages défilent mais voilà, l’émotion ni était pas. Je venais de finir un roman troublant et saisissant dont chaque mot avait l’empreinte de la cruauté sociale et c’est « La Maison de terre » qui en subit les conséquences.



Woody Guthrie, icône et grand parolier folk américain (1912-1967), réputé pour ses chansons à texte au goût amer de l’Amérique profonde, brosse le portrait d’un couple d’agriculteurs texans des années 30.



Tike et Ella May, jeunes agriculteurs, vivent au cœur même de la précarité, une maison en bois, premier cliché de leur misère. Cette ferme n’est ni plus ni moins qu’une ruine bouffée par les termites, vermoulue, fissurée, lézardée et puante. Ils vivent sur des terres arides et désertiques, le Caprock, région chère au cœur de Guthrie. La crise économique est à son apogée. Les catastrophes climatiques détruisent les récoltes. Jamais la vie n’avait été si cruelle que durant ces années de grande dépression. Les fermiers meurent de faim, s’épuisent et sont obligés de tout vendre pour une bouchée de pain. Les banquiers sont là comme des requins sans pitiés et attendent que les têtes tombent. Une nouvelle forme de ségrégation s’élève « le Métayage ». Mais Tike et Ella May résistent et n’ont qu’une idée en tête, bâtir une maison de terre, leur rêve américain, pour accueillir comme il se doit leur premier enfant. Une maison aux murs épais qui les mettrait à l’abri du feu, du blizzard de l’hiver et du soleil qui cogne en été, des tempêtes de sables, de la crasse et des insectes. L’état et les rouages du système financier leur promet monts et merveilles mais la dure réalité de la vie les rattrape, épuise leur dernier espoir et les anéantit un peu plus chaque jour.



A chaque page, j’ai attendu que ce couple de fermiers me prenne par la main, je l’ai tendue en vain. La plume de l’auteur ne m’a ni saisi ni bouleversé dans cette misère et cette poussière, et pourtant dieu qu’elle était grande. Les mots de Guthrie ne m’ont pas convaincus, une écriture certes aiguisée et sans fioriture mais je n’ai pas retrouvé la violence, la rage, l’érotisme que peut retranscrire Steinbeck à travers ses livres. J’aurai aimé sentir la poussière et le sable décrits, grincer sous mes dents, sentir les mains calleuses de Tike, avoir de la compassion pour ce couple à la dérive, sentir les larmes me monter aux yeux, mais non ! Rien de tout cela ! En revanche la trentaine de pages de la postface ont décrit un auteur-compositeur engagé, bouleversant et bouleversé que je ne connaissais pas et qui m’a intéressée et surprise plus que le roman lui-même.



« La maison de terre », comme un rendez-vous manqué ou peut-être est-ce moi qui n’ai pas su descendre à l’arrêt du Bus Stop pour aller à la rencontre de ces deux écorchés !



Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette découverte.


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La maison de terre

Après avoir lu "Une saison de coton" de James Agee , qui détaille avec beaucoup de réalisme les terribles conditions de vie de 3 familles de métayers d'Alabama en 1936, je voulais rester sur ce sujet. J'ai donc choisi "La maison de terre" de Woody Guthrie dont l'histoire, cette fois romancée, raconte la vie d'un couple d'agriculteurs dans le Texas des années 30 et dont le rêve ultime est de se construire une maison en terre.



La maison de terre ou le fol espoir d'une vie meilleure...



Ce livre avait tout pour me plaire...pourtant, j'avoue ne pas avoir aimé le style de l'auteur : trop de répétitions, d'énumérations qui , à mon goût, viennent alourdir le récit. En utilisant ce procédé, Woody Guthrie, auteur compositeur (reconnu) de chansons a certainement voulu créer un rythme mais je n'y ai pas été sensible.

Enfin, en plus d'une histoire assez "plate" et fort peu intéressante à mes yeux, je n'ai ressenti aucune empathie pour ces 2 personnages.



Grosse déception.
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La maison de terre

Abandonné après 80 pages, n'arrivant pas à m'intéresser aux longs dialogues lourdingues entre Tike et Ella.
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La maison de terre

Ils ne rêvent pas d'une maison bleue mais d'une maison de terre.

Car ils habitent une masure infâme, rongée par les termites, le vent et la poussière. Ce sont de petits fermiers qui louent leur terre et leur cabane mais qui arrivent à peine à survivre. Bientôt, ils seront métayers, tout en bas de l' échelle et à la merci des grands propriétaires terriens.

Et si le couple est solide, s'ils font l'amour avec fougue, s'amusent comme des enfants, ils sont aussi tous deux rongés par la colère.



Et c'est Woody Guthrie, chanteur folk et combattant des causes désespérées qui leur donne la voix.

Le roman est intense, poétique, original avec ses litanies, ses descriptions de paysages ravagés, ses longues listes d'objets du quotidien, ses dialogues en argot , son langage cru.

On pense à un Zola du Far West, mais qui connaît intimement ses personnages et partage leurs difficultés et leur sentiment d'injustice.
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