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EAN : 9782081314245
316 pages
Flammarion (08/01/2014)
3.23/5   47 notes
Résumé :
Dans le Texas des années 30, Tike et Ella May Hamlin, jeune couple d'agriculteurs, ont bien du mal à planter de quoi vivre sur cette terre aride. Ella May est enceinte et ils ne peuvent continuer à habiter dans leur cabane en bois délabrée et envahie par les insectes. Problème, ils n'ont pas le sou pour s'offrir le lopin de terre censé accueillir la maison. Au cœur de ce décor dévasté, ils essaient d'abriter leur combat sans rien perdre de leurs illusions de jeunes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 47 notes
Roman du chanteur folk Woody Guthrie, très engagé auprès des opprimés et décédé aujourd'hui.
Mention spéciale au traducteur car il a fallu retranscrire l'argot d'alors. Une lecture grave, brute, dure, mais au combien réaliste même en ce XIème.
L'histoire se déroule au Texas dans les années 30 et dépeint la vie certes éprouvante mais aussi le bonheur d'un couple Ella et Tike fermiers/métayers qui malgré les embûches de la vie (financières, étatiques, climatiques), ne cesse d'espérer et de croire à une vie meilleure et à devenir propriétaire de leur maison.
Roman bouleversant que je conseille vivement.

Remerciements à BABELIO et aux éditions FLAMMARION pour cette découverte.
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Quand on pousse la porte de la cabane en bois de Tike et Ella May, on se demande comment ils arrivent encore à se taquiner, à faire l'amour, à rêver, leur maison en bois suinte la misère, la crasse, elle est envahie par les insectes, l'humidité, et il n'y a même pas de cuisine. le jeune couple d'agriculteurs vit dans un univers en tous points hostiles dans le Texas des années 30. Dehors, rien ne pousse et la Grande Dépression fait des ravages.
Un jour, un petit livre arrive par la poste. Un livre qui explique comment construire seul une maison en pisé, mélange de paille et d'argile. Mais comment trouver l'argent pour acheter un lopin de terre ? C'est cette idée obsédante, « La maison de terre » dont ils rêvent qui traverse ce roman sombre et lumineux à la fois.
Les descriptions sont crues, sensuelles et poétiques. La sexualité et l'humour sont omniprésents et l'argot truculent des personnages très en verve est un régal.
Woody Guthrie a le sens du détail, il pourfend le système capitaliste sans misérabilisme, ce célèbre chanteur et guitariste folk américain, s'est largement inspiré de son propre parcours pour écrire cette histoire universelle, celle des hommes pauvres qui veulent garder leur dignité.
On se prend à rêver d'une adaptation au cinéma ou d'un huis clos au théâtre.
Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour cette belle découverte d'un livre sortie des cartons il y a peu de temps et qui rend honneur à son auteur, un écrivain de talent tout simplement...
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Un tel livre, c'est comme si le ciel vous tombait sur la tête. Cri de misère et de colère dans le Texas rural des années 30, "La maison de terre" est aussi un texte baigné de sexualité primitive... J'en suis encore toute secouée.

Dans un coin perdu et venteux au bord des falaises du Caprock, au nord du Texas, Tike Hamlin et sa femme Ella May sont locataires d'une bicoque en bois qui part en lambeaux. En plus du ciel, c'est le toit qui risque de leur tomber sur la tête. Ils aimeraient avoir une habitation décente mais, jeunes métayers, ils n'ont pas les moyens de louer mieux, à moins de quitter leur terre natale, ce que Tike veut à tout prix éviter. Un prospectus leur donne l'idée de construire une maison en pisé, mélange de paille et d'argile. Oui, « une maison en terre. Mais pas un pouce de terre pour la construire. » Trop fiers pour demander de l'aide au père d'Ella May, vont-ils arriver à acquérir ce fameux terrain face à des propriétaires cupides ?

Je ne connaissais pas du tout Woody Guthrie (1912 -1967) avant d'entamer ce livre. La postface signée par Johnny Depp et Douglas Brinkley m'a éclairée sur la biographie de ce chanteur folk originaire du Texas. Ses textes et chansons contestataires lui valurent de figurer dans la liste noire du McCarthysme. "La Maison de Terre" est l'édition posthume d'un manuscrit datant de 1947. Il s'y fait la voix des pauvres et des déshérités, dans une Amérique profonde touchée de plein fouet par la Grande Dépression.

Cette maison de terre, rêvée, espérée, est une utopie qui permet à Tike et Ella May de supporter le présent en se projetant dans un avenir plus clément. le mirage d'un abri solide où leur enfant à venir serait protégé du besoin et des intempéries, dans cette région régulièrement dévastée par des ouragans. À l'opposé, la sordide cabane en bois, rongée par la pourriture et les termites, stigmatise leur frustration et leur colère face à la pauvreté de leur condition. Or s'ils parlent et se plaignent beaucoup, ils mènent peu d'actions concrètes pour s'en sortir.

Woody Guthrie nous projette crûment dans le quotidien du couple, alimenté de pulsions sexuelles et de taquineries mutuelles. Ce huis clos centré sur Tike et Ella May, puis dynamisé par la confrontation avec Blanche, une infirmière venue aider pour l'accouchement dans la dernière partie du livre, pourrait donner lieu à une formidable pièce de théâtre. La mise en situation repose sur des dialogues employant un argot et des tournures symptomatiques de l'origine sociale et géographique des protagonistes. J'imagine quel casse-tête cela a dû être pour le traducteur, qui s'en sort pourtant bien... En même temps, une certaine poésie se dégage des descriptions de la nature ou du labeur des fermiers, avec des accumulations de mots et des phrases répétitives comme des paroles de chanson.

Le tout constitue une oeuvre atypique, sombre et dérangeante, mais toujours d'actualité face aux catastrophes naturelles ou économiques qui ravagent la planète. Merci à Babelio et à Flammarion pour cet éprouvant voyage dans un Texas bien différent de celui que je connais.
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Ce roman écrit en 1947 et édité seulement en 2014 avait exactement toutes les caractéristiques pour me séduire : Un auteur qui a laissé des stigmates indélébiles dans le coeur de Dylan, Springsteen, Baez et bien d'autres, le portrait brut d'un couple de fermier, la grande dépression qui frappe de plein fouet le Texas, la misère sociale, les tempêtes de poussière, le froid, l'amour, la révolte, l'espoir. Un récit dépeint par un des plus grands auteurs compositeurs de country, Woody Guthrie à la verve de Steinbeck et une postface plus qu'élogieuse de Johnny Depp et Douglas Brinkley. Mais malgré toute cette effervescence je n'étais pas au rendez-vous.

J'attends d'un roman que les mots me coupent le souffle ou me fasse rire aux éclats à en oublier l'heure. Quand j'aime un livre, les pages défilent mais voilà, l'émotion ni était pas. Je venais de finir un roman troublant et saisissant dont chaque mot avait l'empreinte de la cruauté sociale et c'est « La Maison de terre » qui en subit les conséquences.

Woody Guthrie, icône et grand parolier folk américain (1912-1967), réputé pour ses chansons à texte au goût amer de l'Amérique profonde, brosse le portrait d'un couple d'agriculteurs texans des années 30.

Tike et Ella May, jeunes agriculteurs, vivent au coeur même de la précarité, une maison en bois, premier cliché de leur misère. Cette ferme n'est ni plus ni moins qu'une ruine bouffée par les termites, vermoulue, fissurée, lézardée et puante. Ils vivent sur des terres arides et désertiques, le Caprock, région chère au coeur de Guthrie. La crise économique est à son apogée. Les catastrophes climatiques détruisent les récoltes. Jamais la vie n'avait été si cruelle que durant ces années de grande dépression. Les fermiers meurent de faim, s'épuisent et sont obligés de tout vendre pour une bouchée de pain. Les banquiers sont là comme des requins sans pitiés et attendent que les têtes tombent. Une nouvelle forme de ségrégation s'élève « le Métayage ». Mais Tike et Ella May résistent et n'ont qu'une idée en tête, bâtir une maison de terre, leur rêve américain, pour accueillir comme il se doit leur premier enfant. Une maison aux murs épais qui les mettrait à l'abri du feu, du blizzard de l'hiver et du soleil qui cogne en été, des tempêtes de sables, de la crasse et des insectes. L'état et les rouages du système financier leur promet monts et merveilles mais la dure réalité de la vie les rattrape, épuise leur dernier espoir et les anéantit un peu plus chaque jour.

A chaque page, j'ai attendu que ce couple de fermiers me prenne par la main, je l'ai tendue en vain. La plume de l'auteur ne m'a ni saisi ni bouleversé dans cette misère et cette poussière, et pourtant dieu qu'elle était grande. Les mots de Guthrie ne m'ont pas convaincus, une écriture certes aiguisée et sans fioriture mais je n'ai pas retrouvé la violence, la rage, l'érotisme que peut retranscrire Steinbeck à travers ses livres. J'aurai aimé sentir la poussière et le sable décrits, grincer sous mes dents, sentir les mains calleuses de Tike, avoir de la compassion pour ce couple à la dérive, sentir les larmes me monter aux yeux, mais non ! Rien de tout cela ! En revanche la trentaine de pages de la postface ont décrit un auteur-compositeur engagé, bouleversant et bouleversé que je ne connaissais pas et qui m'a intéressée et surprise plus que le roman lui-même.

« La maison de terre », comme un rendez-vous manqué ou peut-être est-ce moi qui n'ai pas su descendre à l'arrêt du Bus Stop pour aller à la rencontre de ces deux écorchés !

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette découverte.

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La maison de terre c'est le rêve du jeune couple Tike et Ella May , c'est l'espoir qui les fait rester debout face à la misère .
Un rêve lancinant , inaccessible , qui revient comme un leitmotiv douloureux
Tike et Ella May , surnommée Lady s'aiment d'un amour profond , ils arrivent à rire de leurs malheurs , ils font l'amour pour se protéger de leur malheur , l'amour physique entre eux leur fait oublier les conditions de vie inhumaines de ces années de crise épouvantable appelée La grande dépression
Tike rêve de bâtir une maison en terre , en pisé exactement , qui résistera aux intempéries , aux termites , enfin à toutes les calamités possibles
Il y a un grand lyrisme dans ce roman , les mots s'enchaînent , virevoltent , on sent l'espoir mais aussi une sourde colère contre tout ce qui empêche le rêve de se réaliser .
Il y a une force terrible dans ce roman , on ressent très fort la vie qui jaillit puissamment lors des scènes d'amour assez torrides mais malgré tout remplies de tendresse et de respect mutuels , on sent que l'auteur écrit avec ses tripes , c'est le combat de l'homme ordinaire seul contre tous
C'est la bataille que personne ne gagne entre l'homme et la nature , entre l'homme qui aime sa terre et ceux pour qui seul le profit entre en compte
C'est âpre , imagé , la postface explique qui était Woody Guthrie et c'est très émouvant , c'est un homme intègre qui s'est battu toute sa vie , qui est resté fidèle à lui même , et ça ça m'a touché
Non bien sur ce n'est pas l'écriture magique de Steinbeck , d'ailleurs ça ne se compare pas , dans ce cas d'ailleurs , Woody Guthrie évoqué ceux qui sont restés sur ces terres inhospitalières , les têtus , les irréductibles , ces hommes et ces femmes fidèles à leur idéaux quitte à se perdre
Il y a des défauts d'écriture dans ce livre , des passages répétitifs , j'ai ressenti parfois une certaine naïveté dans les propos mais je me rends compte en écrivant ma critique que je ressens une empathie , une tendresse pour ce couple que je n'oublierais pas .
Merci à Masse Critique pour cet envoi
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Tu sais, Lady, on a dit que le bon Dieu avait chassé Adam et Ève du jardin d'Éden parce qu'ils avaient fait ce qu'on vient de faire.
— Et alors ? Quel rapport entre Adam et Ève et nous autres échoués dans cette ferme à blé desséchée, à la merci des vents, à vivoter comme un couple d'esclaves égyptiens ?
— Je suis à deux doigts de décider que le bon Dieu a eu bougrement tort de faire ce qu'il a fait à ces pauvres vieux Adam et Ève. J'y retourne ça dans ma tête, là. Mais tu sais, je te jure devant Dieu et les petits poissons-chats, chérie, au plus qu'on fait ça, au plus que je m'approche des cieux.
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- J’aimerais que tu nous trouves un moyen d’avoir un chouette lopin de terre à cultiver, avec une maison en pisé dessus, une grande barrière en pisé tout autour.
- Y a guère qu’une façon. C’est de continuer à trimer et se battre, à se battre et trimer pour économiser , économiser encore et se battre encore plus, dit-elle.
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- Mais je peux aider.
- Tu es tellement pleine et ronde et grosse de ce bébé dans ton ventre que si tu tombes, Lady, tu vas te mettre à rouler et je pourrai jamais t'attraper. Assieds-toi. Même si tu es pas contente.
Tike pointa sa balayette en direction d'une chaise.
- Tu sais aussi bien que moi pourquoi je te dis ça.
- Mais, Tike.
- Y a pas de Mais-Tike qui tienne. Tu sais très bien pourquoi. Ce bébé devait arriver y a déjà quatre ou cinq jours en arrière ! Il peut se pointer d'un instant à l'autre, un tracteur dans chaque main ! Il radine tellement à la bourre qu'il sera adulte avant de naître ! Assieds-toi donc.
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« Tu penses qu'à ça toi aujourd'hui.
— Tous les jours.
— Avec tout ce que j'ai pu dire à propos de ta maison de terre et de ton terrain pour la construire, bah toi faut que tu y glisses du sexe là-dedans.
— Si je veux une maison et un bout de terrain, à ton avis c'est pour me concentrer sur quoi ?
— Ça lui arrive donc jamais à ton esprit de se concentrer sur autre chose que de s'envoyer en l'air ?
— Pas que je sache.
— Ça date de quand que t'as l'esprit tourné comme ça ?
— D'avant que j'apprenne à marcher.
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Tu es bigrement vulgaire. Espèce de vicieux. Tu es l'homme le plus vilain, le plus ignoble, le pire bon à rien que j'aurais pu choisir pour me marier ! À me reluquer comme ça. À me faire du gringue. Voilà ce que tu es. Un vilain qui se rince l'œil. Arrête de suite !
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Video de Woody Guthrie (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Woody Guthrie
Woody Guthrie-This Land Is Your Land
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