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Citations de Xavier Le Clerc (65)


Tant de bataillons, de chair à canon, comment te déblayer d’un amas de cadavres ? Quel tri sordide. J’ai vite compris que ton histoire me dépassait. Pourtant, sans elle, ma génération ne saurait trouver la paix. On pourrait croire que c’est toi le fantôme. Après tout tu es mort il y a bien cent ans. Mais nous sommes les fantômes. C’est nous qui sommes tourmentés et qui tourmentons. C’est nous qui bourdonnons comme des mouches contre la vitre.
Pourquoi nous appelle-t-on encore les jeunes issus de l’immigration ? Pourquoi sommes-nous des arbres isolés du reste de la forêt dont on questionne les racines ? Peut-être un jour entendrons-nous ton sacrifice, celui de tant d’autres indigènes aussi. Peut-être un jour comprendrons-nous que toi aussi tu as donné ton sang dans la boue de Verdun. Que nous sommes un peuple magnifique de sangs mêlés. Que nous ne remplaçons donc personne.
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Avant de me coucher, comme presque chaque soir, je me plongeai dans Les Trois Mousquetaires. Ce qui me transportait, c'était moins les rêves de cape et d'épée que le maniement de la langue française. Des mots qui me faisaient oublier les engueulades des voisins du troisième, les pleurs étouffés sous les draps de Keltoum ou les ronflements de Mustapha. Le livre que j'avais piqué à la bibliothèque renfermait des cavalcades effrénées, des duels sans pitié et tout cela devait tenir sous mon matelas. Je redoutais que Larbi ne le découvrît: une dénonciation m'aurait valu un châtiment à la hauteur du forfait. Je culpabilisais tellement d'avoir volé un tel trésor que je m'étais juré qu'un jour j'en écrirais plusieurs, qui trôneraient eux aussi sur les étagères, et à leur tour seraient volés par un enfant venu d'une barre de béton. (P.80)
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Mon père n'était vraiment pas un héros, au sens où l'entendait le gamin que je deviendrai plus tard et qui rêverait à l'école du panache des Trois Mousquetaires. Lui qui trimait à l'usine n'avait pour ennemi que la peur du lendemain. Analphabète comme ma mère, il avait cette hantise du manque qui le rongeait jour et nuit, jusqu'aux plateaux des hauts-fourneaux, où il se rendait en bus avec sa gamelle cabossée pleine de riz sans sauce. [...] Les soirs de la troisième semaine de chaque mois, mon père qui n'avait plus un centime, pas même de quoi acheter une plaquette de beurre pour l'étaler sur le pain, devenait fou et colérique. Dans la lumière pisseuse d'une ampoule qui pendait à un fil accroché au plafond, il hurlait sur sa femme enceinte et sur ses enfants, sans retenue. Il ne lui restait que des dettes, plus un seul meuble d'occasion à troquer, si ce n'est une table en formica jaune canari et quatre chaises assorties aux pieds chromés. Petit comme j'étais, impossible de savoir à quoi mon père pensait quand il retrouvait son calme. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai compris qu'il y a les pères qui accumulent les connaissances, les richesses, les voyages et ceux qui perdent le peu qu'il détiennent, encore et encore, jusqu'à finir dépossédés de tout amour propre, résignés et dociles, dans la chaleur suffocante de l'usine et des coulées de métal en fusion. (P. 49)
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Xavier Le Clerc
En 2012, je mis à jour mes documents administratifs : acte de naissance, passeports, diplômes, factures. Hamid Aït-Taleb devait se fondre comme du sucre dans l'eau, pour devenir Xavier Charles Le Clerc. Charles, c'était en hommage à Foucauld, le "marabout blanc" qui avait vécu parmi les Berbères du Sahara, rachetant des esclaves pour les libérer, et qui grâce à son dictionnaire touareg-français préservait une partie de mon héritage amazzigh, d'homme libre.
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Vivre au grand jour et dans la joie, refuser la soumission, les carcans, le conformisme, voilà ce à quo j'aspirais, ivre de mes vingt ans et du tourbillon de mes lectures.
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Je dois tout à la France, aux bonnes sœurs de Normandie qui m'ont habillé dans ma prime enfance, aux professeurs qui m'ont élevé, aux docteurs qui m'ont soigné, aux bibliothecaires qui m'ont nourri, aux conducteurs de trains et de bus qui m'ont transporté, aux HLM qui m'ont logé. Ayant voyagé dans le monde entier, je ne connais pas de pays aussi lumineux. A tel point que si je n'ai pas dans le malheur de la guerre I'honneur, comme mon arriere-grand- pere Said ou mon grand-oncle Moussa, de mourir pour la France, j'aimerais que l'on dise de moi, le temps venu, que j'aurai au moins bien vécu pour elle.
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Je me rappelle un colis de mon père. Une fois la ficelle de jute dénouée, les multiples épaisseurs de scotch marron lacérées aux ciseaux, la surveillante me remit un gros sac en plastique qui contenait des cacahuètes à éplucher. Je me demande encore, alors qu'il ne savait ni lire, ni écrire, qui s'était chargé d'indiquer l'adresse sur le colis. Encore aujourd'hui, lorsque je reçois des achats en ligne, je repense à ce paquet- là, non par nostalgie mais parce que ce souvenir m'aide à distinguer l'essentiel du superflu. Le langage courant utilise ce mot pour désigner des objets sans valeur, mais pour moi les cacahuètes évoqueront toujours la valeur et le goût du réconfort. (P.58)
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Grâce à l’école, les livres et les mots m’ont construit. Autant que d’autres maux, ceux de la faim et de la guerre, t’ont endurci les os, forgé l’esprit. Tu te souviens, gamin, quand tu n’avais pas de permis de transport de marchandises. Que tu acheminais clandestinement au marché le charbon de bois à dos d’âne, risquant la prison. Quelle alternative avais-tu pour survivre ?
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Le président Valéry Giscard d'Estaing avait inventé "une prime au retour de dix mille francs" pour encourager les immigrés à quitter la France, une fois pour toutes. Et si mon père, le pauvre ouvrier Mohand-Said, au lieu du regroupement familial, avait accepté cette modique somme de dix mille francs ? J'aurais probablement grandi dans les montagnes kabyles ou les paraboles diffusent le chant des sirènes en provenance de la France. Et comme tant d'Africains, j'aurais peut-être rejoint moi aussi, tôt ou tard, les milliers de noyés échoués sur les rives de la Méditerranée.
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Saïd n’avait jamais compris le pourquoi de la guerre. Lui qui n’avait pas connu les bancs de l’école se retrouvait dans la boutique de Constantine. La voix éraillée de Mme Benguigui, ses manières viriles, la fumée de cigarette, les jouets animés dansl a vitrine lui revenaient : les cabrioles du singe, le narguilé du vieux Turc, la baguette du calife magicien, le ventre ballottant de l’âne gris, le garde-à-vous incessant du soldat…
Saïd se sentait tout cela à la fois. Tous possédés, se disait-il. Comme si leurs vies ne leur appartenaient pas. Chaque mouvement obéissait à une spirale invincible, à des ordres sans appel. Mais de qui sommes-nous les jouets ? se demandait Saïd en scrutant le ciel.
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« Dès ma naissance, j’ai été une mauvaise nouvelle, lança la vieille Keltoum à Tassahdith. Le pire, c’est que c’est nous les femmes, nous les premières à déplorer la naissance des filles. On se met à pleurer, on se lamente de la mauvaise récolte. Alors j’espère que tu accueilleras ton enfant avec le même bonheur, qu’il soit un garçon ou une fille.
— Mais tu sais bien ! C’est plus utile d’avoir un garçon pour les champs…
— Tu vas accoucher d’un enfant ou d’une bête de trait ?
— Tu vois bien de quoi je veux parler. Pas une fille que je connais qui aurait la force d’un homme.
— Et qui va chercher de l’eau alors ? Qui porte les lourdes amphores qui briseraient le dos d’un soldat ? Qui porte les montagnes de bois ? Nous avons autant de force qu’eux, encore plus de mérite. Et pourtant, on apprend à nos fils à marcher sur leurs sœurs. Et en grandissant, certaines refusent de se marier, comme moi. Quel choix j’avais, moi ? J’avais quinze ans. Je ne voulais pas être mariée. Peut-être un jour, mais pas maintenant, je me disais. Pas avec ce grabataire que je ne connais même pas. Mes parents voulaient me forcer.
— Ils voulaient probablement ton bien, tu sais…
— Ils veulent toujours notre bien ! Jusqu’à ce qu’ils veuillent notre mort ! Et puis il y a celles qui sont nées difformes, tellement laides qu’on dirait l’enfant d’un homme et d’une mule. Tu te souviens de la pauvre Khadija. La petite qui avait la tête déformée. Qu’est-ce qu’elle avait fait au bon Dieu pour mériter ça ? Moi je la trouvais belle. Elle avait un sourire tellement sincère. Elle que tout le monde regardait de haut, avec méfiance, avant de passer son chemin. Comme si scruter sa laideur trop longtemps, la dévisager, risquait de les déformer eux aussi !
— Je me souviens d’elle, la pauvre. Toujours souriante même quand on la repoussait. Aucun enfant ne voulait jouer avec elle. Elle avait la santé fragile, la pauvre. Qu’Allah la bénisse.
— Mais il y a aussi les autres femmes, celles qui sont jugées trop belles, trop bavardes, trop curieuses, trop mutiques. Celles qui désobéissent comme moi, qui répondent aux coups, qui veulent sortir sans raison, qui veulent apprendre à écrire…
— Avant de te rencontrer, je ne pensais pas qu’une femme puisse lire et écrire, à part chez les Français.
— Bien sûr que nous pouvons tout autant que les hommes. Tu vois, nous les femmes en trop, nous les laides, nous les sorcières comme ils disent. On nous jette l’opprobre. Pas un mollard au visage, non. Un crachat, ça s’essuie facilement. Non, leur mépris nous marque au fer rouge. Tu ne la sens pas cette odeur ? L’odeur de roussi du rejet ? Tu ne la reconnais pas l’odeur du crâne de mouton grillé ? Une puanteur si forte qu’elle en corrompt les sens et l’amour-propre ! C’est pour ça qu’on en arrive à pleurer la naissance des filles, à regretter notre propre existence. »
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Le petit Mohand-Saïd qui n'avait connu que des hommes -...-, rongés par la misère, jamais ne se demandait si la vie valait la peine d'être vécue. Si son visage grimaçait à cause de lourdes charges, son cœur restait léger grâce à un oiseau, me racontait-il. C'était un rossignol de la forêt interdite où il avait ramassé du bois sec, mais aussi des glands pour se nourrir. Les trilles de cet oiseau l'avaient tellement ébloui qu'il lui avait prêté un serment d'amitié. Mohand-Saïd lui avait même donné un nom, dont je ne me souviens plus. Son récit ressemblait à un conte berbère, et je percevais enfant, à l'écoute attentive de mon père, une frontière ténue entre la magie et ses souvenirs. L'enchantement lui avait permis de survivre - à moins qu'il ne l'eût inventé pour m'apaiser.
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Et si nos vies n’étaient régies que par la mécanique de nos naissances ? L’engrenage qui exclut de la nationalité, de l’école, de la santé ne conduit-il pas irrémédiablement à la pauvreté, à l’exploitation ? Une misère que l’on déguise sous l’appellation d’indigénat, comme pour la circonscrire à une catégorie moins civilisée, moins humaine, et se donner bonne conscience de spolier les terres, d’exploiter les affamés, de fusiller des hommes comme des lièvres.
Parce que oui, les indigènes sont nés pour servir, ils ne connaissent pas mieux. Oui, il est plus simple de se regarder dans le miroir ainsi. Après tout, n’est-ce pas de ce pacte peu reluisant que dépendent l’Empire, ma vie, mon confort ? Me traversaient l’esprit toutes les tentatives de papa pour refouler notre passé dans l’arrière-boutique, nous persuader que nous n’étions pas des indigènes. Ma grand-mère portait pourtant des robes de velours brodées d’arabesques, croyait aux mêmes rites magiques, aux mêmes superstitions. Nos ancêtres se mélangeaient comme la foule des marchés, partageaient les mêmes épices, les mêmes sécheresses. La France nous avait donné la nationalité, il y a trente ans, comme une faveur aux Juifs. Un enfant à qui l’on donne un jouet ou un bracelet n’est jamais à l’abri que l’objet de son bonheur, un jour ou l’autre, ne se casse ou ne lui soit repris. Alors une vision effroyable me traversa l’esprit. Et si demain l’égalité nous était reprise ? Si nous les Juifs redevenions indigènes, privés de nos droits, de notre citoyenneté ? Si nous devions porter à nouveau la rouelle du Moyen Âge ? Si l’enfer des bûchers reprenait ? Si des anathèmes, des saccages, des pillages semaient partout l’éclat cristallin des débris de verre ? Si, dans la haine déchaînée, nos illusions se brisaient comme nos vitrines ?
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Le jeune Albert Camus, qui n'avait connu de son père que de petits fragments d'obus et la photo d'un zouave, considérait les villageois comme des frères d'armes abandonnés. Après tout le mot zouave vient de "zwawa", qui désigne non seulement une tribu éponyme, mais tous les Kabyles : "Beaucoup de ceux que la faim ronge aujourd'hui en Kabylie ont combattu aussi. Et je me demande de quel air ils montreront à leurs enfants affamés le morceau de métal qui témoignera de leur fidélité."
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La bibliotheque municipale était un havre de paix, à peine des chuchotements ici et là. J'écrivais des heures durant, assis a une table ronde aux dictionnaires empilés comme un muret. Ce qui ne manquait pas de faire sourire les bibliothecaires, habituées à ce gamin qui devait leur paraître songeur. Pourtant, je ne rêvais pas, raturant encore et encore, cherchant le rythme, la musicalité, la texture, le relief, la chaleur même des mots. La poésie n'était pas une affaire de rimes, C'était au contraire une sorte de chantier interieur, avec son lot de poussière et ses marteaux piqueurs. Et il y en avait du bruit en moi dans cette bibliothèque silencieuse. Le verbiage ne construisait que de jolies façades que je rasais pour découvrir la beauté partout ou elle se cachait, le plus souvent là devant nous, comme dans le regard de mon père aux yeux verts incandescents, toujours inquiet de manquer d'argent et qui était pourtant si riche.
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Sophia portait une croix autour du cou, comme toutes les filles sages qui se transformaient en mégères à la récréation et me regardaient de travers. Soi-disant mon peuple aurait tué Dieu sur la Croix. Toutes des gueules grises déjà vieilles. Le premier rang, on aurait dit des pierres tombales sans épitaphe ! Pourquoi donc habiller son cou de la scène d’un crime ? C’était comme si les royalistes se baladaient avec une guillotine en pendentif.
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Saïd n’avait jamais été pris en photo auparavant. Pas même le jour de son mariage. Sa femme et ses deux enfants. Il ne pensait qu’à les nourrir, les protéger. C’était pour eux tout ce cirque. Il en va du destin comme de quelques tours de clé. Saïd posait sobrement, l’air remonté comme un jouet mécanique. Il ne lui restait que six ans à vivre, à obéir au mouvement irrépressible et brutal de la guerre. Saïd ne savait pas que c’est la naissance qui remonte la clé. Que ses engrenages actionnent les cames, les leviers du malheur. Que la spirale infernale commence souvent le ventre vide. Que la danse du mauvais sort est toujours saccadée.
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La plaie des sauterelles se répandait du Sahara à Alger. Sans répit pour le Constantinois où Saïd, à peine né, s’efforça lui aussi d’éteindre un bref sanglot, le temps du premier souffle.
N’allez pas imaginer les pleurs stridents d’un nourrisson à l’appétit féroce. Mais plutôt un lourd silence. Un mutisme épais qui égrène lentement les dernières forces engourdies. Comme s’il fallait ne pas réveiller la mort, aux aguets comme un serpent. La famine vous enserre, vous étouffe tandis que votre faible pouls s’accélère. Votre tête dodeline alors dans le néant. La faim mène votre esprit dans un labyrinthe d’où l’on ne revient guère. Un linceul vous recouvre. Une torpeur grisâtre qui habille la chaleur atone de votre corps. Feindre de n’être plus qu’un tas de cendres ou le devenir. Se figer. S’éteindre. Voilà, quand la faim vous prend, ce qu’il reste de vous.
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J'entends des voix, souvent déchirantes, s'élever contre l'exploitation qu'elles confondent avec la France. Les mots de Camus en Kabylie me reviennent : "Et si nous avons un devoir en ce pays, il est de permettre à l'une des populations les plus fières et les plus humaines de ce monde de rester fidèle à elle-même et à son destin." Je dois tout à la France, aux bonnes sœurs de Normandie qui m'ont habillé dans ma prime enfance, aux professeurs qui m'ont élevé, aux docteurs qui m'ont soigné, aux bibliothécaires qui m'ont nourri, aux conducteurs de trains et de bus qui m'ont transporté, aux HLM qui m'ont logé. Ayant voyagé dans le monde entier, je ne connais pas de pays aussi lumineux. A tel point que si je n'ai pas dans le malheur de la guerre I'honneur, comme mon arriere-grand- pere Said ou mon grand-oncle Moussa, de mourir pour la France, j'aimerais que l'on dise de moi, le temps venu, que j'aurai au moins bien vécu pour elle.
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Les voyages en Algérie donnaient à ma mère, comme à tant d'immigrés, l'occasion de briller. Une cour des miracles où les humiliés paradaient enfin.
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