Citations de Xavier de Moulins (348)
Elle a le sommeil léger, moi le passé lourd.
On est toujours hypocrite au début d’une histoire. On cache ses zones d’ombre et ses vilains défauts.
Le mariage est une peine de cœur.
Avant, les hommes montraient par la fenêtre les draps pleins de sang de la vierge qu’ils avaient déflorée ; aujourd’hui, ils mettent en ligne le fichier Quick Time de leur messe de mariage.
Les vieux sont des enfants, ils perdent leurs neurones comme des doudous.
Ma grand-mère reste floue sur ses amitiés, parce que :
-Il arrive un âge dans la vie où il vaut mieux pas ne pas trop s'attacher. On prend vite froid aux enterrements.
Mouna m’a piqué une cigarette et fume la fenêtre ouverte. Elle me fait signe de la suivre sur le balcon. Elle a l’air d’une reine dans sa robe de chambre un peu grande. C’est une soirée douce de printemps. Dehors la campagne est tranquille, plus rien ne bouge. Le calme des alentours impose naturellement de parler à voix basse. Mouna fixe les pommiers du jardin et plonge son regard au loin. Rien n'a plus d'importance quand elle me demande sans me regarder :
- J’aimerais que tu m’emmènes voir la mer. Ça sera peut-être pour moi la dernière fois.
Personne n'a envie d'affronter le temps qui passe, cruel, et de voir l'autre s'éteindre à feu doux.
Vis au présent, aime au présent, c'est la seule solution pour ne pas tomber malade.
Fais toujours de ton mieux et ne regrette rien.
Ces bourgeoises modernes trouvaient avec le temps leur mari beau comme Crésus et s’offraient pour se distraire des collections de sex-toys multicolores, autant de micro-histoires pour combler leur désert érotique. Certaines se faisaient purement et simplement baiser par de beaucoup plus jeunes pendant que leurs eunuques de mari s’enfilaient dans des chambres d’hôtels exorbitantes des escort girls commandées sous cape sur Internet. Après dix ans de mariage, notre couple sonnait comme tous les couples. Loin des promesses de nos débuts, nous étions devenus des déchets radioactifs : narcissiquement morts, spirituellement éteints, physiquement à l’abandon, psychologiquement ratatinés, affectivement ruinés. Vautrés dans un confort de routine.
L'établissement est une ancienne ferme plantée au milieu d'un champ, juste à la sortrie de la ville. Des pommiers glandent au milieu de l'espace vert bien taillé. Un jardinier ramasse les fruits. Les pensionnaires n'ont pas le droit d'y toucher pour des raisons d'hygiène et de sécurité. De toute façon la majorité ne peut plus se baisser pour les ramasser, sauf ceux qui vivent déjà pliés en deux, mais ceux là n'ont pas très envie d'attrapper des pommes. Et puis ce n'est pas bon pour ce qu'ils ont.
La vieillesse, ça ne sert à rien, sauf peut-être à apprendre aux enfants à profiter de la vie avant la liste d’attente pour la Résidence des Lilas. A apprendre qu’il faut vivre sans se retourner. Commencer à oublier avant d’être lâché par sa mémoire. L’entretenir en refusant de se souvenir d’hier pour mieux embrasser demain.
La vieillesse, est un trompe l’œil
Mouna a peur de mourir, moi, j’ai peur de vivre
« Mouna, se déplace en mode tortue, Mouna est une sorte de reptile sans carapace mais avec l’essentiel : un cerveau clean doté de toutes ses principales fonctions. Dans sa caboche c’est Usain Bolt.
Mouna a peur de mourir et moi j’ai peur de vivre. La fine équipe se serre les coudes en trinquant, verre contre verre, ce whisky est un pacte tacite, notre façon a nous de vaincre nos inquiétudes
J’ai tout à coup des tonnes de souvenirs qui remontent. J’avais enterré tout ça, un peu trop vite.
- Tu avais oublié ton enfance ? Tu sais c’est utile parfois de la serrer contre soi.
"Au-delà du verbe et des rêves, il n'y a pas d'autre solution que de se résoudre aux adieux."
"Parce que la vie passe tellement vite qu'on n'a pas le choix, il faut la mordre à pleines dents en acceptant que les situations nous échappent, sans s'en faire."