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Citations de Xavier de Moulins (346)


Se tuer à petit feu dans la douleur ne fait pas revenir l'amour, mais l'anéantit pour de bon... Quand on galope à fond dans la vie, les voix ne peuvent plus nous poursuivre, elles se perdent.
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Et la vie commence aujourd'hui. Il le vérifiera par lui-même quand il aura compris, qu'il aura traversé enfin la nuit des pur-sang.
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Ne jamais faire douter un animal. Sur un pur-sang, le pouvoir ne se partage pas, sinon c'est l'accident.
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Relis donc Marc Aurèle : "L'homme ordinaire est exigeant avec les autres. L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même".
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"Les vivants l'ignorent, mais les défunts assistent souvent à toutes les étapes du deuil des gens qu'ils aiment avant de s'en aller enfin quand ils vont mieux. L'effondrement, la reconstruction.  Certains esprits sombres s'opposent, ils ensorcellent et empêchent celui qui reste de se relever, contrarient tout espoir, usent de stratégies et de maléfices pour entraver toute chance de revenir à la joie. [...]
D'autres, à l'inverse, accordent leur bénédiction à un nouveau départ et l'encouragent. Des morts sont aux premières loges et soufflent sur les braises pour qu'un nouveau feu jaillisse, que la vie reprenne le dessus sur la perte, la joie sur le chagrin, et que la paix revienne pour tout le monde.
Pour les vivants et les morts."
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La nature a horreur du vide et les hommes s'acharnent à le combler.
Quant j'explique que tu es parti, les bavards ne manquent pas d'idées et c'est souvent la même.
Te remplacer.
Tu avais à peine rendu ton dernier soupir dans un masque à oxygène trop grand pour toi que des voix bienveillantes s'élevaient pour me décortiquer la marche à suivre : foncer à la première SPA venue pour te choisir un successeur.
Il était urgent de consoler mes enfants et de préserver le fragile équilibre psychique de leur adolescence.
Chez les humains, quand quelque chose est cassé, on le change.
J'ai expliqué que même si le petit chat avait un problème de batterie, il n'était pas un téléphone pour autant.
On ne change pas l'irremplaçable, on apprend à vivre sans.
Et tant pis si c'est douloureux.
Ce que mes filles ont parfaitement saisi, les bons conseillers l'ont mal pris.
Beaucoup ont haussé les épaules.
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Quand un homme reproche à son entourage les prisons dans lesquelles il s'enferme tout seul, il préfère mourir que de reconnaître qu'il se trompe, et il en veut à la terre entière.
Il se tue.
En cause : ses croyances infondées, ses principes ou son éducation, sa peur primale d'être abandonné. Alors il se noie dans des idées sombres, cultive le sentiment d'être seul ou pire fait la morale. Les hommes ont peur de perdre ce qu'ils s'imaginent à tort posséder alors qu'ils ne comprennent pas le quart des émotions qui les traversent.
Ils sont amusants, ceux-là ; de vrais chiens stupides.
C'est curieux de préférer fermer les portes plutôt que de les ouvrir en grand, tout contrôler plutôt que de lâcher prise. La peur de tomber, sans doute, empêche les hommes d'être chats, la peur de ne pas être à la hauteur les retient de s'étirer sur les paliers de leur existence, de bien tailler la zone, d'être libres et légers. Ils préfèrent acheter des verrous et tout fermer à double tour.
Elle était là, ta leçon. Oui, tu étais dans ma vie, la vie en mieux.
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Les chats participent à rendre au monde un peu de sa noblesse perdue.
Peut-être que la tribu des hommes-chats prendra le contrôle après le prochain big bang de l'humanité.
Aurons-nous l'honneur d'être là ?
J'en doute. Nous profiterons du spectacle d'en haut, assis sur un nuage, toi et moi.
Tu n'as pas vu Les Aristochats, mais tu as eu le temps de comprendre que ta Duchesse n'est plus avec le père de ma femme depuis quarante ans au bas mot. Si je pense à ajouter ce détail, ce n'est pas un hasard. Contrairement aux chats, les hommes ont le temps de se perdre de vue. Quand ils ne se voient plus, c'est qu'ils sont fâchés, souvent parce qu'ils se sont beaucoup trop vus.
Trop se voir, c'est finir par s'aveugler. Pas chez les chats. Les chats, eux, voient dans la nuit.
Les humains sont fascinants. Ils sont capables d'être amoureux, de décréter qu'ils ne s'aiment plus. Après avoir partagé leur litière, beaucoup se haïssent jusqu'au cimetière.
Les chats ne se donnent pas tout ce mal à se rendre malheureux et je crois que ma belle-mère non plus. Avec mon beau-père, ils on su se revoir sans porter de muselière. J'aime assez cette idée de ne jamais cesser d'aimer ceux qu'on a tant aimés. Je suivrai ce chemin avec toi.
J'ai appris autre chose en ta compagnie : si on s'arrête deux secondes juste pour observer, quelques jolies bizarreries nous parlent dans l'atmosphère.
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Tu t'étales sur mes feuillets encore chauds.
J'en bave à raconter mon histoire, monsieur ronfle.
Je lis ton cœur qui bat et, dans ta nuit, qui remue.
Le fauve imaginaire qui pionce à mes côtés convoque mon imagination.
C'est un comble : dans son sommeil, mon petit chat rassemble ses idées !
Tu salues au drapeau de mon spleen, entonnes cet hymne devant moi en dormant, celui du souffle créateur.
Les chats créent toujours quelque chose quand ils ne font rien.
Souvent les humains ne font rien ce qu'ils créent.
J'approche de toi mon ordinateur.
Je suis au garde-à-vous de ta tendresse, une main sur les touches, l'autre sur ton dos, te regarder rêver me stimule.
Montagnes russes.
Ton dos monte et descend au rythme de ta respiration. J'aperçois ce que je cherche, je parviens à saisir quelques lignes, je me rends.
A mes côtés, le petit chat est un phare, une illumination. Un talisman.
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Les gens se pressaient pour visiter ton royaume. Et dès que la porte s'ouvrait, le miracle agissait.
Royal au bar : le petit chat déboulait pour tenir audience. Avec ta traîne invisible de roi mage, ton œil de cerbère scannait en deux-deux les nouveaux arrivants.
Certains suscitaient ton intérêt, d'autres ne passaient pas le premier tour.
Citadelle imprenable, tu tournais alors le dos et leur montrais ton cul.
On n'attrape pas des mouches avec du vinaigre et le petit chat avec des compliments à la noix.
Mais de tous nos visiteurs, tu as aimé nos préférés, et ça, nom de Dieu, c'était bien...
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L’enfance est un tour de magie.
Le désir est un coup d’état.
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Xavier de Moulins
L’enfance est un tour de magie.
Le désir est un coup d’état.
L’admiration est une forme d’emprise.
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On passe à côté du spectacle de l'existence quand on est prisonnier des tourments.
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Une séparation après quinze ans de vie commune sonne comme une mort. Un divorce est un avis de décès. Je vis avec l'impression d'une mort où l'autre vit encore.
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Tu commences à comprendre, l'adulte peut être multiple. La duplicité est une armure parfois et une arme souvent.
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Se perdre de vue, ce n'est pas toujours s'oublier.
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Je passais de longues minutes à te chercher, petit chat, sur le haut d'une armoire, sous le canapé, derrière les rideaux, dans la baignoire comme je l'avais fait jadis pour le doudou des enfants, à l'heure du coucher, à ce moment précis où tous les parents de l'univers ne veulent plus jamais entendre parler de leurs chiards, parce que, le coupe de sifflet final a convoqué la nuit et que, merde, faut dormir maintenant.
Chaque fois, ton allure de petit prince, tes yeux jaunes effrayés, tes arabesques de débutant avaient raison de mon autorité.
Les enfants te prenaient dans leurs bras, et, bouteille d'Orangina, tu acceptais sans ciller les secousses ; puis quand la messe était dite et que tu estimais qu'il était temps de te lâcher la grappe, tu balafrais la tendresse et scarifiais tes alliées.
Je te criais dessus à cause d'une griffure près de l'œil de Zélie ou devant le nez entaillé de Claire, et là aussi, bienheureux, tu t'en moquais éperdument
Tu dormais avec Claire, au début, sur son oreiller, tu veillais sur elle, même si tu roupillais parfois bien avant elle. Quand quelque chose clochait, tu carillonnais.
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A peine en as-tu franchi le seuil que la maison t'a fait roi. Avec ta tête de prince, tes faux airs de lionceau, ta démarche de gangster, tu avançais, enfant gâté déjà sous nos mains baladeuses et les compliments extatiques des visiteurs.
J'envoyais des photos de ta croissance atomique à ton éleveuse à moustache.
Elle répondait entre deux naissances par des smileys hilarants et envisageait d'inscrire Son Altesse à des concours de beauté, ce à quoi ma femme répondait hors de question, elle ne céderait jamais à ces trucs de chattes de salon.
A chaque morceau de terrain que tu envahissais, tu griffais les parcelles de ton territoire et repartais à l'aventure, vers une chambre ou un bout de couloir.
Tu as découvert mon lit et le salon, la penderie des filles, des trucs super intéressants - tes montages et tes forêts - , le tapis de l'entrée et la porte blindée qui s'ouvrait et se refermait au rythme de la famille.
Les six premiers mois, tu n'as jamais cherché à passer en douce la frontière , tu réservais tes fugues pour plus tard. Tu explorais la cuisine et le haut des placards pour affiner ta pratique de l'escalade, l'art furtif de la disparition.
La cuisine, c'était le meilleur des terrains d'entraînement. Tu te cachais dans des coins improbables et tout le monde te cherchait sans trop d'inquiétude, même si, une fois ou deux, on a quand même cru ne plus jamais te revoir.
Je m'épuisais à t'expliquer des principes éducatifs dont tu te foutais.
Ma femme me disait souvent que le jour de ta vraie disparition serait une journée de peine folle, je lui répondais en haussant les épaules : " Contentons-nous déjà d'éduquer ce petit con."
Et ça recommençait.
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En face de la boulangerie, il y a un place avec un bar, une pharmacie, et un fleuriste-pompes funèbres.
C'est là que ma grand-mère achetait ses fleurs pour les enterrements, parce que dans notre village, à côté, les fleuristes n'ont jamais existé.
La place ne débouche sur rien d'autre qu'un monument aux morts au milieu d'un rond-point.
Autour du totem, la route file de nouveau droit vers toi, le petit chat.
C'est au pied de ce drôle d'endroit, ouvert en deux par cette nationale qui, jadis, voyait passer les convois de camions vers l'ouest, que tu es né.
Dans cette réserve sombre seulement éclairée par l'amour.
C'est essentiel, l'amour.
Essentiel pour tout le monde : les hommes et les petits chats.
L'enseigne vétérinaire est inscrite en gros sur la vitrine. C'est à ce moment-là que ma fille a compris le but de notre court voyage.
J'avais enfin cédé à son rêve, et j'avis si bien fait.
Elle est assise à l'arrière et l'annonce est une épiphanie.
Sa joie est un soleil qui nous éclabousse, son sourire et toutes ses dents, ses bras en l'air, la portière qui claque.
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"Méfie-toi, ce sont des bêtes à chagrin."

Les mots de ma mère sont parfois des prophéties.
Elle ne le sait pas, je ne lui dirai jamais.
Elle a l'intuition divinatoire et, entre deux silences de ses yeux tristes et doux, souvent me confie :

"J'ai des antennes".

Nimbé dans ma pudeur, je n'ai jamais parlé avec elle de ce qui nous lie depuis toujours, "ses antennes" et notre connexion.
Dans notre façon d'être ensemble, tout est dit.
Même si elle m'agace parfois, même si je ne supporte pas de la voir s'abîmer, même si j'ai peur de la perdre et que je résiste à sa vieillesse en la niant, que j'évite sa fatalité, nous sommes toujours connectés.
Elle et moi.

J'aimerais avoir ce pouvoir-là.
Forer en son âme et la connaître mieux.

Mais je n'ai jamais su, je n'ai jamais pu, je n'ai jamais osé aller voir tout au fond du cœur de ma mère qui du désert ou de l'océan prédomine, quelle couleur du ciel règne au soir de sa vie sur ses souvenirs de femme.

Ma mère, à sa façon, est un chat.
Le sait-elle seulement ?
Elle appelle mes filles ses " petits chats ".
C'est un signe.
C'est bien gentil, les signes, encore faut-il savoir les déchiffrer, et toi, le petit chat, tu en auras été un sacré.
Tout un symbole.
Je le comprendrai à la fin.

Et je suis venu te chercher sur mes terres.
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