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Citations de Yaa Gyasi (367)


Je comprends que ce qui fait notre supériorité humaine - la curiosité, la créativité, l'audace est aussi ce qui menace la vie de tout ce qui existe autour de nous. Parce que nous sommes cette espèce animale qui ose s'embarquer sur les mers, même si nous croyons que la Terre est plate et que nos bateaux peuvent passer par-dessus bord une fois sa limite atteinte, nous avons découvert des pays nouveaux, des peuples inconnus et la forme ronde de la Terre. Le coût de ces découvertes fut la destruction de ces nouveaux pays, de ces peuples inconnus. Sans nous, les mers ne deviendraient pas acides, les grenouilles, les abeilles, les chauves-souris et les coraux ne seraient pas condamnés à disparaître.
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Les opioïdes agissent sur le circuit de la récompense du cerveau. La première fois que vous en prenez, votre cerveau est inondé de dopamine au point que vous êtes persuadé que les opioïdes sont, comme l'activité sexuelle ou la nourriture, bons pour vous, nécessaires à la survie de l'espèce. « Encore ! Encore ! » vous dit votre cerveau mais à chaque fois que vous l'écouter, la drogue est un peu moins efficace et il en demande un peu plus jusqu'à ce que vous finissiez par tout lui donner et ne rien recevoir en échange - pas de flash, pas d'explosion de plaisir, seulement un soulagement temporaire de la détresse du manque.
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Dans le livre de Matthieu, Jésus dit : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout en esprit. » Il y a ici une distinction. Ton cœur est la partie de toi qui éprouve des sentiments. Ton esprit, la partie de toi qui pense. Ton âme la partie de toi qui est. Je n'entends pratiquement jamais les neuroscientifiques parler de l'âme. Car, en raison de notre travail, nous sommes souvent amenés à penser que cette part de l'être humain qui est l'essence vitale, inexplicable de nous-même, fait fonctionner notre cerveau - mystérieux, élégant, essentiel. Tout ce que nous ne comprenons pas sur ce qui fait qu'une personne est une personne peut être découvert une fois que nous comprenons cet organe. Il n'y en réalité pas de distinction. Notre cerveau est à la fois notre cœur qui ressent et notre esprit qui pense et notre âme qui est.
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J'ai grandi parmi des gens qui ne méfiaient de la science, qui pensaient qu'il s'agissait d'une ruse destinée à leur dérober leur foi, et j'ai été formée parmi des scientifiques ou des laïcs qui parlaient de la religion comme d'un médicament de confort pour les simples d'esprit ou les faibles, une manière d'exalter les vertus d'un Dieu plus improbable que notre existence humaine. Mais cette tension, cette idée que nous devons nécessairement choisir entre la science et la religion, est fausse. J'avais été accoutumée à voir le monde à travers l'objectif de Dieu, et quand cet objectif s'est obscurci, je me suis tournée vers la science. L'un et l'autre sont devenus pour moi des moyens valables d'y voir clair, mais en fin de compte, l'un et l'autre ont échoué à remplir totalement leur fonction : apporter la clarté, donner un sens.
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Les gens paieraient cher quelqu'un capable de transformer le cerveau en tamis, laissant passer toute cette connaissance désormais inutile - la façon exacte dont votre ex aimait être embrassé, les noms de rues des endroits que vous ne fréquentez plus. Retenant seulement l'essentiel, l'immédiat. Il y a tellement de choses que je voudrais pouvoir oublier, mais "oublier" n'est peut-être pas le mot qui convient. il y a tellement de choses que je voudrais n'avoir jamais connues.
La réalité est que nous n'avons absolument pas besoin de changer notre cerveau. Le temps se charge de le vider pour nous.
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Ton cœur est la partie de toi qui éprouve des sentiments. Ton esprit, la partie de toi qui pense. Ton âme, la partie de toi qui est.
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Je suis trop vieux maintenant pour aller en Amérique. Trop vieux aussi pour la révolution. En outre, si nous allons étudier chez les Blancs, nous apprendrons seulement ce que les Blancs veulent que nous apprenions. Nous reviendrons pour construire le pays que les Blancs veulent que nous construisions. Un pays qui continuera à les servir. Nous ne seront jamais libres.
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Et s'il racontait comment les amis de son ghetto faisaient cinq ans de prison pour avoir détenu de la marijuana alors que presque tous les Blancs qu'il côtoyait à l'université en fumaient ouvertement tous les jours, il entrait dans une telle colère qu'il jetait bruyamment le livre qu'il lisait sur la table de la magnifique mais mortellement silencieuse salle de lecture de la bibliothèque verte de l'université Stanford. Et s'il le jetait sur la table, tout le monde dans la salle le regarderait, et tout ce qu'ils verraient serait la couleur de sa peau et sa colère, et ils penseraient en connaître un bout sur lui, exactement ce qui avait permis de mettre son arrière-grand-père en prison, mais d'une façon différente, moins flagrante.
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La nuit où naquit Effia dans la chaleur moite du pays fanti, un feu embrasa la forêt, jouxtant la concession de son père. Il progressa rapidement, creusant son chemin pendant des jours. Il se nourrissait d’air ; il dormait dans les grottes et se cachait dans les arbres ; il brûla, se propagea, insensible à la désolation qu’il laissait derrière lui, jusqu’à ce qu’il atteigne un village ashanti. Là, il disparut, se fondant dans la nuit. » p 13 (Incipit)
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Ces larmes étaient une sorte de routine. Elles étaient versées par toutes les femmes. Elles tombaient jusqu’à ce que le sol se transforme en boue. » p 49 a 7
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S’il ne l’avait pas battue, tout le monde aurait dit qu’il était faible, dit Esi . » p 60 a – 5
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Quey s’était habitué à la puanteur des excréments, pourtant la peur avait une odeur qui dominerait toujours. Elle lui vrillait les narines et lui amenait les lares aux yeux, mais il avait appris à se retenir de pleurer longtemps auparavant. » p 93 a 7
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Sa mère avait craché par terre et secoué la tête si vivement qu’il avait craint qu’elle ne se dévisse. « Tu crois savoir, mais tu ne sais rien, avait-elle dit. Le malheur est comme une ombre. Il te suit. » p 94 a 11
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C'était ainsi qu'on vivait ici dans le bush : manger ou être mangé. Capturer ou être capturé. Se marier pour être protégé. Quey n’irait jamais dans le village de Cudjo. Il ne serait pas faible. Il faisait le commerce des esclaves, et cela imposait des sacrifices. » p 102 a – 5
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Je suis fière d’être une Ashantie, comme je suis sûre que tu es fier d’être un Fanti, mais après avoir perdu mes frères, j’ai décidé que s’agissant de moi, Akosua, je serai ma propre nation. » p 141 a – 11
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Quand elle chantait La Bannière étoilée, elle captivait la foule béate. Willie imaginait que le son émanait d’une caverne tout au fond de son abdomen, que, comme son père et les hommes de l’assistance, elle était un mineur qui creusait dans les tréfonds d’elle-même pour en tirer quelque chose de valeur. A la fin, tout le monde se levait, applaudissait, sifflait, Elle savait alors qu’elle avait atteint la roche au fond de la caverne. » p 276 a – 6
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Tout lui donnait envie de pleurer. Il voyait les différences entre eux comme de longs ravins infranchissables. Il était vieux ; elle était jeune. Il était instruit ; elle ne l’était pas. Il était cousu de cicatrices ; elle était intacte. Chaque différence agrandissait le ravin. C’était sans espoir. » p 320 a 3
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[…], elle s’était plongée dans la littérature victorienne, si profondément romantique. Chaque personnage de ces livres était irrémédiablement amoureux. Tous les hommes faisaient la cour, et toutes les femmes étaient courtisées. Il était plus facile de voir à quoi ressemblait l’amour à cette époque, où on ne dissimulait pas ses émotions. Et aujourd’hui, se réduisait-il à être assis dans une Toyota en buvant du whisky ? » p 376 a 9
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Comment un homme noir aurait-il eu envie de nager ? Le fond de l’océan était déjà jonché d’hommes noirs. » p 387 a - 6
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Le malheur est comme une ombre, il te suit.
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