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Critiques de Yseult Williams (50)
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On l'appelait Maïco

Certains destins semblent écrits à l'avance, inscrits dans le marbre. Un irrésistible instinct gouverne leur trajectoire. Et c'est le cas pour Maïco, Marie-Claude Vaillant-Couturier. Avant de découvrir sa biographie, son nom évoquait le vague souvenir d'une existence médiatique, qui correspond , je l'ai redécouvert aux cours des pages, à la période où elle fut vice-présidente de l'Assemblée nationale dans les années 60. Mais à l'époque je n'imaginais pas qui se cachait derrière la femme politique.



La jeunesse est peu remarquable, hormis la détermination farouche qui l'anime, c'est une jeune fille de bonne famille côtoyant des célébrités. Cependant l'engagement est assez précoce, séduite à la fois par les idées et par l'un des chefs de file du parti communiste, Paul Vaillant- Couturier, qu'elle épousera quelques jours avant de devenir veuve !



On retiendra aussi le militantisme actif auprès d'un parti dont les idées séduisantes sur le papier, promettant des « lendemains qui chantent » révèle bien vite ses failles, que la jeune femme refuse d'admettre. C'est aussi ce militantisme qui lui vaudra d'être déportée et de passer quatre

ans dans les camps de la mort, qu'elle n'a pas quittés au moment de leur libération pour venir en aide aux détenus encore sur place, et prendre part à leur évacuation. Une cause qu'elle défendra tout au long de sa vie.





Une vie hors norme, remarquable et louable, et une excellente enquête d'Yseult Williams, qui relate avec beaucoup de talent l'itinéraire de Maïco, avec une écriture vivante, reflet de la profonde admiration que suscite cette héroïne.

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On l'appelait Maïco

Babar, Vogue France, Jardin des modes, Vu... que de publications en ce début XXème siècle pour la grande famille Vogel-De Brunhoff.



Après s'être intéressée à l’histoire de la famille de Babar, dans «La splendeur des Brunhoff», Yseult Williams nous propose ici un essai consacré à Marie-Claude Vogel, nièce de Jean de Brunhoff qui a donné naissance à Babar et fille de Lucien Vogel et de Causette de Brunhoff.



De par la profession de ses parents à l’origine de la revue Vogue en France, Marie-Claude, surnommée par tous Maïco va grandir entourée d’hommes de lettres, artistes ou personnalités engagées. Rapidement, la jeune femme va se passionner par les idées soutenues par le parti communiste et y faire son entrée dans une période où le nazisme va émerger… Résistante et prônant une presse libre et engagée, Maïco, va proposer de nombreux reportages qui resteront gravés dans l’Histoire française.



Par son travail d'écriture, Yseult Williams nous offre ici une très intéressante biographie de la vie de cette jeune femme engagée par les causes qui lui sont chères. Tout au long de ma lecture j'ai, a de nombreuses reprises, regardé sur internet les travaux que Maïco a réalisé. Avant la lecture de cet ouvrage, je ne connaissais de cette famille que la création de Babar, un personnage important de ma jeunesse. J'ai été contente de découvrir l'histoire de la presse de l'époque ainsi que la vie de cette jeune femme. Je regrette néanmoins, même si son histoire est connue d'un grand nombre de personnes, que le résumé de la quatrième de couverture soit autant détaillé.



#piochedansmapal
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La splendeur des Brunhoff

Après la guerre de 1870, qui a vu l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, la famille De Brunhoff choisit son camp en s'installant à Paris. Mais c'est dans l'effervescence de ce début de XXème siècle que les enfants vont se révéler. Cosette la fille aînée épouse Lucien Vogel, un journaliste et éditeur sans fortune mais avec un instinct artistique et un esprit d'entrepreneur hors pair. Il va très vite développer le magazine américain Vogue en France. le couple Vogel, anticonformiste fréquente tous les artistes, Picasso, Cocteau, le photographe Steichen, les ballets russes de Diaghilev, et reste au coeur des mouvements artistiques, cubisme, fauvisme, l'art nouveau, qui explosent dans les années précédant la première guerre mondiale. Lucien Vogel, créé un nouveau magazine "la Gazette du bon ton" dont la direction est confiée à son beau-frère, Michel de Brunhoff, génial créatif qui sait s'entourer des meilleurs professionnels, n'hésitant pas à confier des responsabilités à de jeunes artistes (Lee Miller mannequin deviendra sous la houlette de Michel, photographe) mais restant intransigeant sur la qualité du magazine même pendant la deuxième guerre mondiale avec les restrictions sur le papier, ou l'interdiction d'employer des juifs. Jean, le cadet de la fratrie, de santé fragile et après la première guerre mondiale, peine, lui, à trouver sa voie, il se voit artiste peintre, tout en prenant conscience qu'il n'a pas le talent qui lui permettrait de s'exprimer complètement et c'est en écoutant sa femme inventer une histoire d'éléphant à un de ses fils qu'il va créer le personnage de Babar, qui va rapidement connaître un succès mondial considérable. Mais la famille De Brunhoff, c'est également la fille de Michel, Marie-Claude, surnommée MaÏco qui va épouser les idées communistes de son ami Paul Vaillant couturier et qui sera persécutée et envoyée à Auschwitz, où, grâce à sa parfaite maîtrise de la langue allemande, va sauver d'autres femmes d'une mort certaine. Survivante des camps, elle témoignera en janvier 1946 au procès de Nuremberg, avant d'embrasser une carrière politique de députée communiste en France. D'autres membres de la famille se sont distingués artistiquement et politiquement.



Dans La splendeur des Brunhoff, Yseult Williams retrace avec beaucoup de talent, la destinée extraordinaire de cette famille qui a connu et surtout a participé à tous les évènements marquants du début du XXème siècle et a permis l'épanouissement des mouvements artistiques majeurs en encourageant artistes et créateurs. Autant que l'histoire d'une famille c'est l'histoire de la presse de la mode avec des membres de la famille qui ont toujours été à la pointe des tendances et ont permis, en tant que mécènes avertis, à de nombreux créateurs Lee Miller, Christian Dior, Yves Saint Laurent, d'émerger et d'exister.

Un coup de coeur
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La splendeur des Brunhoff

On ne présente plus Babar, ce monument de la littérature jeunesse, ce pachyderme animé attachant en diable qui aura marqué des générations d'enfants et continue à le faire.



Tout le monde connait le nom de son créateur Jean Brunhoff qui l'a dessiné pour la premiere fois et éventuellement celui de son fils Laurent qui a repris le flambeau .



Mais on ignore généralement que ces deux artistes ont vécu dans la lignée d'autres grandes personnalités du 20ème siècle, entre Maurice leur père, éditeur audacieux et avant gardiste, Michel le frère de Jean, rédacteur en chef du Vogue français qui aura beaucoup contribué à l'essor de la mode française des années 1920 ou Lucien, son beau frère, créateur de la revue de photographies assez novateur la bien nommé " Vu" .



Résultat de recherche d'images pour "splendeur des brunhoff"



Quid encore de la belle fille, Marie Claude dit Maico, résistante et députée communiste très engagée, déportée dans les camps de concentration et qui témoigna au procès de Nuremberg .



Bref une famille originaire d'Alsace qui va sensiblement marquer plusieurs secteurs phares de cette France du début du 20e siècle.



On apprend toutes ces destinées incroyables dans le dernier livre de Yseult Williams qui connait bien également le domaine de la mode et des médias puisqu'elle a été directrice de la rédaction de Marie France de Grazia ou de Lui et qu'elle sort également d'une lignée prestigieuse .



On sent donc qu'elle s'est passionnée pour la saga incroyable des différentes générations des Brunhoff et elle nous plonge dans un tourbillon incroyable sur plusieurs époques, de la Belle Epoque aux camps d'Auschwitz, une France audacieuse, intrépide et en pleine efferverssence créatrice.



C'est tout une partie de la vie éditoriale, créatrice, artistique, politique de la première partie du 20e siècle, que nous déploie Yseult Williams dans cet essai qui se dévore comme on le ferait pour une saga de fiction!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La splendeur des Brunhoff

Un détour par Babar, pour nous faire vivre

une fresque d'une fracassante gravité.

Évoquer Babar le roi des éléphants, c'est aussi évoquer deux auteurs, son créateur Jean Brunhoff, et surtout son fils Laurent, qui réalisa la plus belle et la plus célèbre aventure de la littérature enfantine.

En parcourant les premiers jours de Babar, l'auteur offre à nos yeux les tourments de Jean, celui qui fréquentait les maisons de repos, les sanatoriums, plus que les salons parisiens et encore moins les maisons d'édition.

Yseult Williams en écrivant la splendeur des Brunhoff a eu l'excellente idée de fouiller la mémoire de la famille, et d'en extraire avec Mathieu le fils de Jean, et Marion la fille de Michel, le contexte de chaque époque traversée, et les conditions dans lesquelles un jour est né Babar.





Mais les découvertes de Williams ne s'arrêtent pas à cette saga éditoriale, car il va de surprise en surprise, de surprenantes apparitions en douloureuses disparitions.

Cette chronique explore quelques clés, pour imaginer la richesse de cet apport, sans en dévoiler l'essentiel.





Le monde de la mode s'organise au début du XXe siècle, Maurice Brunhoff, grand lettré devient le patriarche de ce clan. Maurice de Brunhoff, n'est-il pas le héros déguisé du roman Tutu, publié en 1891 par l'éditeur des Chants de Maldoror.

Il s'attache à devenir un acteur essentiel de la vie culturelle de la capitale à l'heure où il y a toujours quelque chose de nouveau à Paris qu'il s'agisse des Ballets Russes ou des premiers défilés de mode.



N'a-t-on pas écrit que sa mère, la jolie Ida de Brunhoff, pourrait même descendre en droite ligne d'Oscar 1er de Suède, le fils de Jean-Baptiste Bernadotte… 

Maurice intègre le cercle fermé des Alsaciens de Paris.





Cependant la première guerre mettait un point d'arrêt temporaire au business de la mode, pendant que la peinture moderne, et la peinture contemporaine qu'illustra notamment Duchamp, donnait à la place de New York, sans contraintes guerrières une part nouvelle dans l'évolution de la peinture, au détriment de Paris qui jusque-là avait un statut inviolé.

Dans les années 20, Paris grâce au travail acharné du clan Brunhoff sera à l'initiative de projets structurels essentiels pour nos futures maisons de couture.





Leurs trois fils, Jacques, Michel et Jean, fréquentaient d'ailleurs l'école alsacienne, aux marges du faubourg Montparnasse, tandis que leur fille aînée Cosette, rencontrait Lucien Vogel, le fils d'un Allemand marxiste qu'elle épousa contre la volonté de ses parents en juillet 1908. Ils deviennent, dans les années 1920, une référence dans le monde de la presse. L'émergence de plusieurs revues, est détaillée et racontée avec des anecdotes d'une surprenante actualité.





Lucien Jeune rédacteur en chef d'Art et Décoration, une revue spécialisée dans les arts décoratifs, embauche son beau-frère, Michel Brunhoff.

Inséparables, ils vivent à fond cette "Belle Époque", durant laquelle ils côtoient aussi bien Picasso que Satie, Cocteau que Paul Poiret et Coco Chanel, puis misent sur la puissance de la photographie, en travaillant avec Man Ray, Berenice Abbott ou Lee Miller.





Lucien Vogel se voit confier par Condé Nast la création de l'édition française de Vogue, tandis que Michel est mandaté pour sauver la version britannique, en déroute financière

Ces éditeurs de génie ont créé les premières revues de mode au croisement de tous les arts : La Gazette du bon ton, le Jardin des modes, Vogue. Vu,





L'illustre magazine de photoreportage, Vu sera le premier à publier des photographies des CAMPS de concentration dès 1934.

Ce n'est pas un hasard si la fille de Julien, Marie-Claude, dite "Maïco", reporter de la première heure aux côtés de son père, tombe bientôt secrètement amoureuse de Paul Vaillant-Couturier, L'un des fondateurs du parti communiste, Déportée, elle témoigna au procès de Nuremberg.





En ayant réalisé après 1940 malgré les interdits, la diffusion de Vogue dans des conditions épiques et hasardeuses, le clan Brunhoff assurait à Paris sa pérennité, place que New York mis toutes ses énergies à contester.

La famille élargie paya un lourd tribut au fanatisme nazi, en témoigne la perte du fils de Michel et Marcelle, Pascal, si jeune lycéen engagé dans la Résistance, fusillé juste avant la Libération.





Ce livre constitue un apport considérable à la vision que l'on peut avoir sur l'impact des deux guerres sur les arts et la culture.

Paris a faillit tout perdre, entre les mains des allemands, puis entre les doigts des financiers New Yorkais.

Des collaborateurs, des déserteurs, quelques artistes peu scrupuleux, des surréalistes aveuglés par leur pacifisme, auraient facilement laissé une place vide pour nos amis américains.

Un récit historique passionnant, la puissance des éléments scrupuleusement agencés et restitués, est d'une inestimable valeur.
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La splendeur des Brunhoff

La Splendeur des Brunhoff est une magnifique saga familiale qui va bien au-delà de la création du personnage de Babar, le célèbre éléphant au manteau vert, créé par Jean de Brunhoff. Yseult Williams nous fait revivre près d'un siècle (+/- 1870 - +/- 1960) de la vie mondaine parisienne au travers des revues de mode de luxe Vogue et VU, fondées par des membres de la dynastie de Brunhoff alliée à la famille Vogel. L'autrice puise son récit aux meilleures sources des descendants directs des Brunhoff : Laurent et Mathieu. Parmi les nombreux personnages, on retiendra en particulier la personnalité de Marie Claude Vaillant Couturier née Brunhoff connue sous le nom de Maïco. Journaliste avant la guerre 40-45 pour le magazine Vu, elle deviendra une importante figure de la résistance et ensuite une femme politique politique communiste. L'ouvrage est ben écrit, la plume est fluide. une bibliographie et un index des noms complètent le texte. Un arbre généalogique aurait été le bienvenu car on se perd parfois dans les liens de parenté des nombreux personnages. A noter que Yseult Williams a consacré un ouvrage à Maïco sous le titre On l'appelait Maïco - Marie Claude Vaillant Couturier, la révoltée.
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La splendeur des Brunhoff

Une fresque familiale haute en couleurs et personnalités. Mais pas seulement. Toute une époque, historique, même tragiquement historique, et culturelle. Un monde de la mode et de l'art à découvrir ou re-découvrir. L'époque des années folles et de la guerre. Un livre qui foisonne, étonne, amuse et fait frissonner. Des témoignages touchants et forts, pour ne pas oublier. Des photos également. Le style est fluide. Une histoire dans l'Histoire qui se lit comme un roman.
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La splendeur des Brunhoff

La splendeur des Brunhoff a reçu le prix des lecteurs du Livre de Poche « documents/essais » et c'est pour ça que je l'ai lu. Sinon autant vous dire que ce livre n'aurait jamais tenté mes yeux d'y poser un regard. Pourquoi ?



Parce qu'il parle d'une famille que je ne connaissais pas (aïe aïe oui je ne les connaissais pas ! Et je ne connaissais pas l'auteur du célèbre Babar !!!), du Tout-Paris, de la mode, de la Haute Couture et des mondanités qui l'accompagnent. Il parle d'artistes, d'éditeurs, d'écrivains et de plein de personnes dont je ne connais absolument pas le nom, ou très peu. Et on peut vite s'y perdre ! D'ailleurs au vu du nombres de personnes citées, l'auteure a eu la bonne idée de nous faire un index en fin de livre.



Mais détrompez-vous comme Yseult Williams a réussi le tour de force de m'accrocher, sans que jamais je ne lâche et surtout de m'intéresser vraiment à son livre, à cette famille. Car oui ce livre n'est pas que le biopic familial des Brunhoff, c'est avant tout, à travers leurs destins à tous un pan de l'histoire de France que nous traversons et plus particulièrement de Paris pendant le XXe siècle. De la Commune de Paris à la Seconde Guerre Mondiale elle aborde des moments historiques qui je l'avoue ont probablement fait en sorte que je succombe pour de bon à son histoire.



Elle a su me captiver et ce n'était pas gagné d'avance, vraiment pas. Donc bravo Madame Williams !

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La splendeur des Brunhoff

Voici un portrait de famille foisonnant, celui d'un clan d'artistes et mécènes, de découvreurs de talents infatigables, exilés d'Alsace après la défaite de 1870 … se réclamant d'une éventuelle parenté avec Bernadotte …

Un seul conseil avant de rentrer dans cette biographie chorale fourmillante : prendre un stylo et noter qui a épousé qui et quels enfants en sont issus.



D'abord, il y a Maurice (1861 – 1937) né en Allemagne, qui épouse Marguerite Meyer, apparentée à la famille Peugeot. Nous baignons dans l'atmosphère protestante, où le travail et l'étude sont de rigueur, comme la connaissance des langues étrangères et de la musique. de cette union naîtront Cosette, Jacques, Michel et Jean. Chez eux se réuniront bientôt la presse, l'édition, la mode, l'art moderne, la lutte contre le fascisme et l'antisémitisme.



Maurice est ingénieur diplômé de l'école centrale. Il travaille chez Edison. Avec Marguerite, ils partagent la même haine contre les Prussiens. de leur union naîtront quatre enfants : Cosette, Jacques, Michel et Jean.



Maurice s'associe à l'éditeur Edouard Monnier et se passionne bientôt pour l'édition illustrée. Devenu indépendant, il sera rapidement l'un des imprimeurs les plus modernes d'Europe, inventant la quadrichromie, passant sa vie entre Londres, Nuremberg, Berlin, Vienne, Budapest et Trieste.

Ses enfants sont naturellement élèves à l'Ecole Alsacienne … Michel (1892 - 1958) y a pour condisciple Lucien Vogel (1886 – 1954), fils du dessinateur caricaturiste allemand de grand talent Hermann Vogel, un marxiste révolutionnaire acharné. Lucien et Cosette tombent amoureux et se marient malgré l'opposition de la famille Brunhoff.



Michel va devenir le croisé de la haute couture française – c'est lui qui présente le jeune Yves Saint-Laurent à son grand ami Christian Dior - et Lucien va révolutionner l'édition de la mode.



Il crée La gazette du bon ton, le Jardin des modes, Vogue-France et le premier magazine de photojournalisme, ancêtre de Life et de Paris-Match : VU. Entre New-York où il s'associe avec Condé Nast et Paris, entre deux premières théâtrales et la publication des dessins des grands couturiers, les Brunhoff, travaillant en famille, vont connaître le plein succès.



Mais il faut compter aussi avec les opinions résolument pacifistes, antinazies, et même ouvertement prosoviétiques (comme André Gide, entre autres) des enfants de Lucien Vogel.



Le ménage Vogel a trois enfants : Marie-Claude, Nadine et Nicolas. Marie-Claude épousera Paul Vaillant-Couturier, sera célèbre pour son audace à photographier dès 1933 le camp de concentration de Dachau. Résistante, elle sera internée à Ravensbrück, témoignera au procès de Nüremberg, deviendra une des figures majeures du parti communiste.



Jean, le plus jeune fils de Maurice et Marguerite (1899 – 1937) épouse Cécile Sabouraud, fille d'un chirurgien artiste peintre. Sa santé est précaire. Il est tuberculeux et passe sa vie dans des maisons de santé en Suisse. Sa vocation de peintre l'épuise. Un soir, alors que son petit garçon est malade, Cécile raconte l'extraordinaire histoire d'un petit éléphanteau dont la maman a été abattue par de chasseurs. Ce personnage va, sous le pinceau de son papa, faire le tour du monde : c'est Babar. Plus tard, leur fils aîné Laurent, né en 1925, poursuivra l'oeuvre de son père décédé prématurément. Un succès mondial de la littérature enfantine.



Toute la crème de l'art de l'entre-deux-guerres défile chez les Brunhoff, on y rencontre tous les artistes qui collaborent volontiers aux pages des revues sublimes du clan Vogel-Brunhoff. Une famille indissociable de la manière de vivre à la française.



Un livre passionnant, malgré quelques inexactitudes – le peintre James Tissot n'est pas anglais, l'atelier de Zadkine n'est pas situé en Tarn et Garonne mais aux Arques dans le Lot, les cendriers du paquebot Normandie ne sont pas siglés CGT en référence au syndicat mais à la Compagnie Générale Transatlantique – une galerie de portraits d'artistes effervescente !




Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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On l'appelait Maïco

Yseult WILLIAMS. On l’appelait Maïco.



Quel destin et quelle vie a connu cette jeune femme, issue d’un milieu bourgeois. Elle est née dans la famille VOGEL, celle qui a crée le magazine Vogue et dont l’oncle de BRUNHOFF est le papa de notre célèbre Babar. Cette jeune fille dès ses dix-huit ans a fréquenté les personnalités intellectuelles de l’entre deux guerres : elle pose même pour le magazine Vogue. Le mannequinat ne l’attire pas, elle préfère son appareil photo. Dès 1933, elle réalise un reportage exceptionnel sur le camp de Dachau, sis aux portes de Munich, en pleine ascension sociale du Fürher, Adoph HITLER. Elle a alors 23 ans et connaît une grande notoriété.



Elle tombe éperdument amoureuse de Paul VAILLANT-COUTURIER, député communiste de la banlieue parisienne, qui a le double de son âge,et qui va même quitter sa femme pour l'épouser. Il va lui inculquer les bases et les notions du communisme. Elle cédera à ses passions, épousera cet homme ayant le double de son âge. Ce dernier disparaît, une dizaine de jours après leurs noces, terrassé par les effets des gaz qu’il a connu lors de la première guerre mondiale. Marie-Claude suivra la ligne de conduite de son époux, étudiera la philosophie du communisme. Elle sera arrêtée et déportée au camp de concentration d’Auschwitz, puis connaitra celui de Ravensbrück. A la libération de ce camp, elle poursuivra son action de soignante : accompagner les mourants dans leurs derniers instants. Cette femme libérée, volontaire sera la porte-parole des détenus, des déportés et témoignera au procès des bourreaux du nazisme à Munich en 1946. Son action ne s’arrêtera pas là. Elle sera encore sur les divers fronts, pour apporter son soutien aux victimes des injustices, de la ségrégation, de l’apartheid, du racisme… Elle parcourt le monde pour soutenir les faibles, les opprimés, les laissez-pour compte, toutes les minorités, quelle que soit la couleur, la religion.



C’est un vibrant hommage que Yseult rend a celle qui est appelée, Maïco. Avec Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillon, elle aurait pu entrer au Panthéon. Elle a été évincée, vraisemblablement en raison de son appartenance au Parti Communiste Français, sans doute jugée un peu trop à gauche. Pourtant ses actions pour les hommes et les femmes, pour la liberté de tous auraient du lui ouvrir les portes de ce panthéon. Elle avait bien sa place.



Le récit D’Yseult est vivant, rythmé, bien documenté et les anecdotes nous renseignent sur la forte personnalité de cette rebelle. Une femme courageuse, à la pointe de la justice et qui défend de toutes ses forces la veuve et l’orphelin. Elle n’a pas eu d’enfant mais a adopté le fils de son compagnon. Une belle preuve d’amour. Je recommande la lecture de cette biographie qui nous narre la vie de Maïco. Une belle page de l’histoire de la France est mise en avant. Une femme libre, libérée et féministe avant l’heure, juste, humble et qui a beaucoup de charisme. Toutes mes félicitations à Yseult qui nous fait découvrir la personnalité, les actions, la ténacité de cette maîtresse-femme ( 19/12/2021)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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On l'appelait Maïco

Yseult Williams retrouve dans ce récit une famille d'exception qu'elle avait déjà racontée dans "La splendeur des Brunhoff"(que j'ai très envie de découvrir aussi), celle de Jean de Brunhoff, créateur de Babar et de sa sœur, Cosette qui, avec son mari Lucien Vogel, a fondé les non moins célèbres magazines "Vogue" ou "Vu" (ancêtre de "Paris Match").

Cette fois, Yseult Williams s'intéresse à la jeunesse de Marie-Claude Vaillant-Couturier, la fille de Cosette et Lucien, restituant à travers les yeux de cette femme engagée, le destin de la France des années 30 jusqu'aux lendemains de la guerre.

Et c'est avec une fébrilité et une émotion croissantes que l'on parcourt cette biographie, à la découverte d'une jeune femme vive et intelligente, photographe et reporter, fréquentant Gide, Malraux, Cartier-Bresson, Robert Capa ou encore Aragon, impliquée dans la lutte contre toutes les oppressions, fidèle militante du Parti Communiste, et déterminée à défendre les droits des femmes.

Militante née, armée de son appareil photo et de ses idéaux, elle parcourt d'abord l'Europe qui vacille sous les assauts des fascismes de tous bords, rencontre Hitler, fait publier les premières images de Dachau. Puis devenue résistante pendant la guerre, elle est emprisonnée et déportée. Ainsi à ses nombreux engagements viendra s'ajouter après-guerre celui de raconter l'horreur des camps et de dénoncer les crimes nazis dont elle a été le témoin direct, elle qui a survécu.

Ainsi, Yseult Williams reconstitue le destin passionnant d'une femme qui se sera battue toute sa vie, et dont on ne parle pas assez. Merci à elle d'avoir mis en lumière Maïco, la révoltée qui clôture en beauté mes lectures de l'année 2021!
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On l'appelait Maïco

Ce livre m'a permis de découvrir une femme, pour ma part, je ne connaissais pas du tout Marie Claude Vaillant Couturier, ni son époux, ni sa famille, les Vogel/Brunhoff.

J'ai trouvé passionnant cette biographie de cette femme, fille de, femme de mais surtout une personnalité unique et qui a sa propre existence dans les années 30-40, Yseult Williams nous décrit très bien, avec beaucoup de précisions, de références, cette période des années 30-40 : foisonnante du point de vue politique (description de la création du parti communiste français, du front populaire, la situation en Russie et dans les pays de l'Esta guerre d'Espagne, des années d'occupation et des années du retour des camps..), par le foisonnement de la presse écrite (la création de journaux, le père et la mère de Maïco vont créer la version française du magazine de mode américain, Vogue et le magazine Vu, sorte de paris Match qui va faire travaillé les meilleurs plumes et les meilleurs photographes de l'époque), foisonnement des arts, lde a peinture, de la littérature, du théâtre, du cinéma, des sciences (description des déjeuners du dimanches chez le patron de Vu qui rassemble intelligentsia parisienne et des joutes littéraires, politiques autour du thé ou du café) et foisonnement social (la situation des exilés, que ce soit des russes blancs, que ce soit les espagnols, la situation économique de l'Allemagne des années 30...)

A travers le portrait intime de Marie Claude Vailant Couturier, l'une des premières photographes de presse (elle a réalisé les premières photos d'un camps nazi à Dachau en 1933!),à travers sa vie intime de fille de (ses rapports avec son père et sa mère, deux fortes personnalités, sa sœur.., elle va essayer de faire sa propre place dans le milieu de la presse.. Elle ne souhaite pas être mannequin, même si jeune enfant elle a posé pour les pages du magazine de son père, ni photographe mondain, pour les pages du magazine que sa mère écrit dans Vogue. Elle va tenter de faire des études d'art (une année en 1930 à Berlin) mais elle va vite se tourner vers la photographie de presse et suivre des journalistes pour des reportages à l'étranger. Sa vie d'engagement, peut être être de gauche et communiste quand nous sommes issus et vivons comme des bourgeois, questionne t elle son père. Sa vie de femme de, quand elle rencontre et épouse Paul Vaillant Couturier, leader imminent communiste, son aîné de 20 ans et qui quitte sa femme pour elle, jeune fille. Elle va d'ailleurs prendre des cours du soir de marxisme et adhérer au Parti même si elle ne suit pas toujours la ligne du Parti. Elle va s'engager dans la résistance et être déportée . Des pages terribles sur la vie des camps. Elle va d'ailleurs être la seule femme qui va témoigner au procès de Nuremberg et être l'une des députées élues à la libération à l'Assemblée Nationale et elle va faire voter l’imprescriptibilité des crimes contre l'humanité.

Ce livre est donc le récit des années 30-40 et le portrait intime, sensible d'une femme engagée dans son époque, dans son temps. Foisonnant de références, de personnalités rencontrées, côtoyées, mais nous suivons très bien ces années. Le fait de quelquefois prénommer ces personnes nous les rend peut être un peu plus touchants, même si à quelques moment, nous nous perdons dans ces vies. Une vie digne d'un roman et qui ferait un très bon film. Et je me questionne tout de même sur le peu d'informations sur cette femme si remarquable. Ce texte m'a donné envie de découvrir le texte que Yseult Wiliam a écrit sur les Brunhoff, la famille de la mère de Maïco et dont son oncle a crée le personnage Babar.

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On l'appelait Maïco

Lu en tant que jurée du Prix des Lectrices Elle 2022.

Quelle sacrée femme que cette Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER. Issu d’une famille bourgeoise, elle baigne dans un monde d’intellectuels qui se réunissent à la Faisanderie, l’antre de ses parents, et croise de nombreuses personnalités publiques, politiques, de l’art. Son père lance le magazine VU qui s’intéresse à la photographie et sa mère, 1ère femme rédactrice en chef de VOGUE magazine lui montre qu’il est dur pour une femme de cette époque d’être indépendante et de travailler. Marie-Claude aura une vie extraordinaire, sans vraiment de repos. Elle militera au PC et sera incarcérée par les nazis en 1943 à Auschwitz puis à Ravensbrück. Sa position de femme non juive française et communiste lui octroiera la possibilité de tenter de soulager les souffrances de ses codétenues détenues. Elle sera la seule femme à affronter les nazis lors du procès de Nuremberg et poursuivra son militantisme en faveur de la gent féminine et du communisme.

C’est une féministe comme je les aime : une femme d’action qui se soucie peu de féminiser les noms de métier ou de crier sans cesse à l’égalité: elle est pragmatique, elle agit et ne palabre pas.

Sa persévérance, sa pugnacité et son audace lui permettront d’être une femme qui travaille, s’assume et affronte la vie au mépris des quand dira-t-on. Ses convictions vont parfois l’ébranler rudement : elle devra accuser le coup quand elle apprendra que les rumeurs qui circulaient quant à l’existence de camps de concentration en URSS se sont avérées exactes. Ou quand son père finira de la décevoir avec son attitude de capitaliste qui renie ses combats communistes.

Le livre décrit bien les années d’avant-guerre dans le monde communiste intellectuel, un peu long pour ma part, ma partie préférée a été le procès face aux nazis, vraiment captivante.

Ce documentaire ne marquera pas les annales mais j’y ai glané quelques informations par-ci par-là sur le communisme en France et sur les camps de concentration.

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Impératrices de la mode

Une lecture vraiment très intéressante, qui permet de découvrir beaucoup de choses "behind the scene" sur le milieu de la presse féminine à travers le monde.



Ce livre nous fait donc découvrir la vie (en condensé) de six "monstres" de la presse féminine : Edna Chase (Vogue US), Carmel Snow (Harper's Bazaar US), Marcelle Auclair (Marie Claire FR), Hélène Lazareff (Elle FR), Diana Vreeland (Vogue US) et Anna Wintour (Vogue US).



Je ne m'y connais pas particulièrement en mode ou en presse féminine, mais je n'ai pas du tout été perdue, car dans l'ensemble tout est bien expliqué et remis en contexte.



Les vies de chacune de ces femmes ne sont pas racontées dans le détail, mais on y retrouve bien tous les moments importants de leur vie, depuis leur enfance, qui ont participé à ce qu'elles deviennent ces "impératrices de la mode".



On découvre à quel point elles étaient capables d'anticiper les tendances, d'observer le monde et les femmes afin de savoir ce dont elles auraient besoin ensuite. On découvre également comment les événements de l'histoire peuvent influencer la mode.



Certaines de ces femmes vous toucheront, d'autres vous sembleront horribles, et vous serez heureuses de ne jamais avoir croisé leur chemin, mais aucune ne vous laissera indifférente.



Yseult Williams a fait avec cet ouvrage un énorme travaille de recherches, pour comprendre ces femmes et pouvoir ainsi en dépeindre un portrait aussi fidèle que possible. Elle nous montre comment chacune a participé à l'évolution de la mode féminine, et à l'évolution de l'image de la femme d'une manière générale.



Tout est raconté aux lecteurs d'une façon abordable, et plaisante à suivre. J'étais frustrée de ne pas avoir plus de temps pour lire et avancer dans ma lecture !



Merci à Babelio et aux Editions de La Martinière pour ce livre.
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On l'appelait Maïco

Albert Einstein a dit « Nous aurons le destin que nous aurons mérité ».

Je ne sais pas si Marie-Claude Vogel a mérité le sien, mais je sais qu’elle a eu un sacré destin. Quelle vie ! Et quel travail réalisé par Yseult Williams pour mettre en exergue cette femme libre, rebelle et humaine qu’a été Marie-Claude Vaillant-Couturier. On l’appelait Maïco est la biographie d'une femme hors norme.



Maïco a grandi dans une famille bourgeoise mais néanmoins bohème. Couturiers, poètes, écrivains, acteurs, metteurs en scène, hommes politiques et d’influence se retrouvent à la Faisanderie, la maison des Vogel à Saint-Germain en Laye. Dès son plus jeune âge Maïco côtoie tous ceux qui font l’Intelligentsia parisienne. Elle va se passionner pour les questions sociétales. Dès lors naîtra chez elle un réel désir d’engagement pour défendre ses idéaux. Après des études d’art en Allemagne, Maïco rentre en France peu de temps avant que le conflit mondial n’éclate. Elle fera la connaissance d’un brillant jeune homme engagé dans le communisme, cause qu’elle va embrasser par amour pour Paul Vaillant-Couturier. Malheureusement, dix jours seulement après son mariage, Maïco devient veuve. En mémoire de son mari et parce qu’elle veut poursuivre son combat, elle étudiera la philosophie du communisme avant d’être déportée au camp de concentration d'Auschwitz, puis de Ravensbrück. À la libération, elle décidera de rester dans ce camp pour accompagner les mourants dans leurs derniers instants. Maïco deviendra la porte-parole des détenus, des déportés et témoignera au procès de Nuremberg. Son récit sur l’horreur nazie fera le tour du monde. Malgré tout ce qu’elle a enduré, Maïco poursuit son engagement aux côtés des plus faibles et des minorités, ce qui lui vaudra de siéger dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Elle s’est éteinte le 11 décembre 1996.



Sa vie a été si riche et intense que l’on a l’impression que Maïco n’en n’a pas vécu une, mais plusieurs. C’est donc le portrait et le destin d’une femme extraordinaire d’intelligence, de courage, de générosité, de beauté, de détermination et d’engagement que nous propose Yseult Williams. On l’appelait Maïco est un livre dense, particulièrement réussi, magnifiquement documenté qui met en lumière une femme aujourd’hui méconnue du grand public. En 2015, alors même que tout le monde s’accordait à dire que Marie-Claude Vaillant-Couturier avait été l’une des grandes héroïnes du XXe siècle, les portes du Panthéon sont restées closes. Heureusement qu’il y a des écrivains pour honorer la mémoire d’êtres hors du commun à l'instar de Maïco.



On l’appelait Maïco est un remarquable document qui se lit comme un roman. Il fait partie de la sélection du Grand Prix des Lectrices ELLE 2022. Un bel hommage à découvrir.


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On l'appelait Maïco

Très belle évocation de la vie de cette grande dame que fut Marie-Claude Vaillant Couturier. Les années 30/40 ressuscitent également sous la plume de Yseult Williams avec malheureusement quelques erreurs historiques notamment reprises plusieurs fois par l'auteure de le présence de Martin Bormann au procès de Nuremberg qui gâche un peu le plaisir de cette lecture .
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On l'appelait Maïco

Ils l’appelaient Maïco.

Ses parents, sa sœur, son mari Paul Vaillant – Couturier, l’intelligentsia parisienne, ses camarades communistes, ses compagnes d’infortune déportées dans les camps nazis. Toutes et tous furent les témoins du destin exceptionnel de cette femme de conviction, de courage et d’abnégation

Ses parents, Cosette de Brunhoff et Lucien Vogel furent les créateurs de la version française du magazine Vogue dans l’entre-deux guerres et les membres d’une élite parisienne qu’ils accueillaient régulièrement à la Faisanderie. Max Jacob, André Breton, Henri Cartier-Bresson, Aragon, Gide, Malraux, toutes et tous se retrouvaient au domaine familial des Vogel ; un œil tourné avec espoir vers la Russie où le communisme promet des lendemains qui chante, l’autre dirigé avec grande inquiétude vers l’Allemagne, où l’idéologie nazie se répand.

Elle s’appelait Marie-Claude.

Militante engagée, féministe et communiste. Photographe de presse, elle réalisa un reportage photo clandestin au camp de Dachau en 1933, à l’âge de 21ans, révélant au monde entier la réalité de l’idéologie nazie.

Résistante courageuse, elle fut déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, d’où elle s’impliqua dans les soins aux mourants.

Survivante héroïque, elle témoigna, inflexible, au procès de Nuremberg, face à ses bourreaux, par une déposition implacable.

Yseult Williams retrace le parcours de cette femme engagée au destin hors du commun, par un récit semblable à un album photos.

Le lecteur suit la vie de Marie-Claude Vaillant – Couturier relaté dans une langue sobre, voire clinique ; découvrant les nombreuses facettes de son histoire comme s’il feuilletait une collection d’instantanés. Débutant par l’album photo d’une famille illustre, la focale se concentre peu à peu sur Marie-Claude, pour se terminer par un gros plan sur le témoignage essentiel qu’elle déposé au procès de Nuremberg, en une transcription de ses propos.

Avant de refermer subitement l’objectif peu après, en 1945 ; dernière coupe sur une histoire que l’on aurait tant aimé prolonger.


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On l'appelait Maïco

J'étais très enthousiaste à l'idée de lire une bio, passionnée par l'histoire, et les portraits de femmes, plus rares, sont toujours intéressants. J'ai trouvé toute la première partie du livre un peu longue, avec ce défilé de personnages, certains connus, d'autres moins voire pas du tout, du monde de la presse communiste des années 1930 en France. Lucien Vogel est très

présent (trop ?) mais c'était sans doute nécessaire pour comprendre (les chiens ne faisant pas des chats) d'où lui vient ce militantisme, à cette jeune Marie-Claude, baptisée Maïco par ses parents et amis. Un monde bourgeois, à la limite de l'entre-soi, mais que Marie-Claude transformera au gré de l'Histoire. le style journalistique, que j'apprécie généralement, m'a un peu dérangée ici. J'ai trouvé Maïco un peu noyée parmi tous ces hommes, bien souvent, même si quelques femmes émergent, et que le récit, plus général, nous l'éloignait, du moins dans les deux premières

parties. Les deux autres parties sont plus intéressantes, et Maïco, plus proche, si proche qu'on vit avec elle, se révèle à elle-même, dans ce camp de la mort, et le livre prend alors tout son sens. Il révèle une personnalité, courageuse, au milieu de ses semblables, loin des hautes sphères d'une bourgeoisie cultivant une forme de capitalisme (qu'elle reprochera à

son père) sous couvert de lutte ouvrière. Je connaissais Paul-Vaillant Couturier, plus pour les noms de rues très honnêtement, mais

j'ignorais le destin de son épouse. J'ai appris beaucoup sur le communisme, la presse, et cette Europe des années 1930, celle des soupes populaires et du climat social tendu, préfigurant le drame qui allait bientôt déferler.
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La splendeur des Brunhoff

Artistes, innovateurs, intellectuels, avant-gardistes de génie, humilité, liens familiaux indéfectibles, le tout dans une marmite bardée de tempêtes sont les ingrédients de la potion magique de la famille de Brunhoff. Des effets redoutablement avérés qui n'ont épargné aucun de ses protagonistes ni aucune de ses pièces rapportées !



A lire !
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Impératrices de la mode

Je crois que c'est le livre le plus intéressant que j'ai lu depuis longtemps sur la mode. C'est surtout sur la papesse de la mode que ça devient vraiment intéressant.
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