Citations de Édith Kabuya (34)
- Briser la loi du silence.
- Créer ses propres règles.
- Dépouiller ses ennemis de leurs armes.
- Former des alliances.
- Connaître ses ennemis.
- Faire appel au terrorisme intellectuel
Je suis Intouchable; je n'existe plus, après tout. Je crois même que, si c'était possible, on effacerait mon nom des registres de l'école juste pour me prouver à quel point je ne vaux rien
Le bubu congolais et tout le kit, là, de la tête aux pieds, et pas de n’importe quelle couleur, là, non, JAUNE FLASH, MES AMIS. Je savais que je pouvais compter sur ma mère pour empirer la situation ! Bon, OK, d’accord, c’est joli. Ma mère l’a fait faire sur mesure par une amie couturière ; les tissus ont été envoyés par l’une de mes tantes, qui habite encore Kinshasa. Le vêtement est magnifique, les manches sont bordées d’un minuscule motif de losanges vert forêt. C’est joli, oui, mais quand on est à la maison ou à la messe du dimanche. Pas ici, surtout pas ici, alors que j’essaie tellement fort de ne pas attirer l’attention sur moi.
Voilà deux semaines que je n'ai plus de nouvelles de lui, deux semaines que je me ronge les ongles, deux semaines que ses confidences résonnent dans mon esprit.
Je me suis trompée sur toute la ligne : la vie ici sera toujours un combat tant qu’il sera question de renverser la Monarchie!
- Qu'est-ce que tu fais ??? Je viens de te sauver la vie !
Je m'approche de lui et m'empare de son arme en souriant.
- Et moi, j'avais besoin d'une arme !
Pilane piétine, l'air incrédule. Je lui replante son pistolet dans les mains.
- Tiens, j'ai plus besoin que tu me colles aux fesses.
- Tu ne peux pas tirer sur un des nôtres ! lance Florian dans mon dos.
- Ah ouais ! C'était pas spécifié dans les règlements. T'aurais dû penser à ça avant ! Et puis... Je ne suis pas une des vôtres, ajouté-je en haussant le menton.
Il croise les bras, amusé pour je ne sais quelle raison.
- La mari, c'est pas de la drogue.
- Mais non, t'as raison, c'est juste une sous-classe de tisane que tu inhales. Mon Dieu, suis-je bête, excuse-moi. Le directeur doit être d'accord avec toi !
Il soupire.
- Tu seras la cause directe de sa mort, grince Phoebe entre ses dents. Est-ce assez valable comme raison pour toi?
Hola ! pépia ma collègue depuis la caisse. Qu'est-ce tu penses de ma nouvelle couleur ?
Je me retournai vers elle. Ses cheveux étaient bleu électrique.
- Ça t'en bouche un coin, hein ? jubila-t-elle en tournant la tête de droite à gauche.
- Tu ressembles à un Pokémon.
- Je vais le prendre comme un compliment, rétorqua Mercedes en perdant son sourire.
Je n’ai pas pleuré le jour où Vince m’a appris sa mort. Je n’ai pas pleuré non plus à son enterrement, pas même lorsque madame Cooper s’est écroulée au sol, étranglée par les sanglots.
Je n’ai jamais versé de larmes sur sa disparition. Un peu difficile lorsqu’on ne ressent rien du tout. Juste un vide total d’émotions.
Ça me fait peut-être paraître sans-cœur, mais ce n’est pas parce que je suis insensible que je réagis comme ça.
C’est tout simplement parce qu’avec la mort de Steph, une partie de moi est morte aussi.
Zack lève les yeux et, dans le noir, à travers la chapelle, son regard croise directement le mien!
Ses lèvres barbouillées de sang s'étirent en un sourire salace.
Il y a bien eu cette période de pitié sincère que j'ai attirée après les funérailles de ma meilleure amie. Mais, tout comme l'attention que j'ai reçue après mon hospitalisation l'année dernière, ça a duré aussi longtemps qu'un pet de mouche.
-Tu montes avec moi? Propose-t-elle en désigna son vélo.
- Hum...( j'adopte une fausse pose de réflexion) Laisse moi y penser. Embarquer avec toi, la fille qui nous a occasionné un terrible accident de voiture ? Euh. NON.
Lorsque la porte de la classe s’ouvre sur lui, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un effet de mon imagination. Épouvantée, je regarde le sourire assuré qui se faufile sur ses lèvres et creuse la fameuse fossette dans sa joue droite. Je ne réagis pas alors qu’il s’avance vers le fond du local.
Vers moi. Il s’écrase sur la chaise à mes côtés. Je ne remue toujours pas d’un centimètre. Tout s’est figé dans mon cerveau, comme dans un rêve. Non, un cauchemar. Un horrible, vicieux cauchemar.
Sa main touche mon genou d’un geste possessif. Comme si j lui appartenais. Comme s’il me connaissait depuis toujours. Il se penche vers mon oreille et souffle : « Je t’avais bien dit que ça ne te servait à rien de courir. »
Ici repose Stéphanie Ysabel Cooper,
Dont le sourire sera à jamais gravé
Dans nos mémoires.
Nous avons perdu une fille,
Une sœur, une amie,
Mais nous avons gagné un ange
- Fait exactement ce que je t'ordonne. Demande au prof la permission d'aller aux toilettes. Dirige-toi ensuite vers le vestiaire du gymnase et attends-moi. Si tu n'es pas sur les lieux du rendez-vous à mon arrivée...
Il n'achève pas sa phrase. Nul besoin de le faire, le message a été reçu cinq sur cinq. Je demande sèchement :
- Quel vestiaire? Celui des garçons ou celui des filles?
Du coin de l'œil, je vois son sourire s'élargir.
- Qu'est-ce qui te rendrait plus à l'aise, Gordon ?
Je pourrais lui arracher les yeux, juste là.
- Les filles.
- Alors, attends-moi dans celui des garçons, tranche-t-il.
Conseil (poche) de ma mère no993 :
Tu veux réussir à l'école ?
Tiens-toi avec les Asiatique.
- Et toi, alors ? dis-je sèchement. Pourquoi tu portes un boxer ?!
Le ricanement du gars s'évanouit direct. Derrière-nous, par contre, quelqu'un étouffe un rire. Je me retourne vers Florian, qui ne dormait pas du tout, semble-t-il. Il éloigne le roman de sa face, les yeux fixés sur moi. Son rire a vraiment quelque chose de désagréable, genre, ça vient te chatouiller quelque part entre les reins sans t'en demander la permission.
Je me sens belle, fière, féroce. Je suis la fille de quelqu'un. Je suis la fille d'une lionne. je suis une lionne.
N'importe quel soldat, n'importe quel militaire ou politicien te dira la même chose : si tu veux venir à bout d'un ennemi, tu dois d'abord le comprendre. Pour comprendre ses motifs, tu dois le connaître.