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Critiques de Élodie Serrano (94)
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Les baleines célestes

J'ai rencontré Elodie Serrano à la Foire du livre de Bruxelles en 2019. Elle m'avait dédicacé son premier roman « Les baleines célestes » que je viens de terminer.



Alexandra Levisky est la capitaine de l'Eloïse, un vaisseau patrouilleur de la Frontière Zeta. À son bord, un équipage sympathique et disparate. Se retrouver sur l'Eloïse c'est la voie de garage par excellence quand on s'est fait remarquer dans le mauvais sens. Conrad, le nouveau, ne fait pas exception. Celui-ci est donc déterminé de se faire remarquer par la capitaine en faisant très bien son travail, comme de s'intéresser à une anomalie sur le radar dont l'équipage se désintéresse depuis 4 ans.



L'accident qu'il va provoquer va libérer une baleine céleste de la réserve où elle était enfermée depuis 500 ans. Quand des secrets deviennent des légendes, pas facile d'anticiper les choses.



La créature n'est pas à proprement parler agressive mais elle est capable de dévaster des planètes entières. Or, elle se dirige tout droit vers Capitole, la planète du QG de l'univers.



C'est donc la course contre la montre pour l'intercepter et la neutraliser.



Ce space opera n'est pas le meilleur que j'ai lu mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. L'écriture est très fluide et agréable. La fin est un peu mièvre mais je me suis amusée et j'ai passé un bon moment de lecture.











Challenge SFFF 2021

Challenge mauvais genres 2021

Challenge multi-auteures SFFF 2021
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Cuits à point

Lu en quelques heures à peine, j'ai trouvé ce récit très distrayant. Petite relique de ma PAL, c'est Sflagg qui me l'a piochée dans le cadre de Pioche de ma PAL en mars pour son côté steampunk, la raison pour laquelle ce récit était justement dans ma PAL.

Force m'est de reconnaître que du steampunk, il y en a peu. On a quelques évocations ici ou là mais nous avons surtout ici une fantasy historique. Je n'en dirais pas plus pour éviter de divulgâcher.



Nous suivons Anna, démystificatrice alliée à un Français quelque peu orgueilleux et pompeux. Leur rôle? Prouver que les éléments surnaturels n'ont rien de surnaturels mais sont l'aboutissement de progrès scientifiques ( c'est là qu'on sent l'hameçon steampunk). Ils sont missionnés par la Chambre des Lords. En effet, Londres, bien qu'en hiver, a des températures supérieures à ce qu'elle peut connaître en été! Pour les aider, ils devront faire cause commune avec leur homologue anglais et sa nièce qui est son assistante.



L'intrigue est intéressante et l'action est menée tambours battants. Les chapitres s'enchaînent, le lecteur est entraîné par ce tourbillon d'actions. Les relations entre les personnages donnent lieu à certains moments d'humour. Le tout nous offre donc une bonne lecture, divertissante à souhait dans ce Londres du XIXe s un peu uchronique, encore que.

Si j'ai l'impression que l'univers n'a pas été assez creusé, force m'est de reconnaître que je ne me suis pas ennuyée un chouïa et que la plume de l'autrice est d'une grande fluidité et d'une certaines légèreté. A voir si je trouve d'autres titres d'elle.
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Cuits à point

Avant toute chose je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Actu SF pour cet envoi.

J’ai passé un bon moment avec Anna et Gauthier les héros de cette aventure surnaturelle qui se déroule à Londres, même si ce livre est clairement destiné aux adolescents.

Ces deux démystificateurs sont appelés en Angleterre car la ville y vit une véritable canicule en plein hiver et il se pourrait que des forces surnaturelles soient à l’œuvre.

C’est une excellente découverte de l’univers steampunk mais pour l’adulte que je suis, j’ai été un peu frustrée par le peu d’épaisseur des personnages et par le fait que l’action prime clairement sur le reste.

L’intrigue est légère et tout est prévisible, il n’y a que très peu de descriptions de l’univers dans lequel les personnages évoluent, la psychologie des protagonistes est assez succincte et on sent que l’auteur s’est uniquement focalisée sur l’action, ce qui fait que le roman se lit sans aucun temps mort.

La place des femmes à cette époque est la seule chose un peu pertinente qui soit mise en avant.

Pour autant, le roman se lit très bien, le style est simple et il y a des touches d’humour.

Aimant beaucoup l’univers steampunk, la fantasy et la science-fiction, j’ai trouvé ce roman un peu trop léger à mon goût mais toutefois prometteur, et je pense qu’il plaira davantage à un jeune public qui découvre ce genre et n’a pas envie de se perdre dans de longues descriptions ou la psychologie des personnages.

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Cuits à point

Gauthier Guillet, un français imbu de lui-même et Anna Cargali, une veuve italienne pétillante sont démystificateurs. Les phénomènes surnaturels n'ont aucun secret pour eux. Pour ce duo improbable, ils n'existent tout simplement pas et sont le fait de supercheries.

Une nouvelle enquête les mène à Londres où en plein hiver, la canicule fait rage alors que le reste de l'Angleterre croule sous la neige. Afin de les aider à accomplir leur mission, deux démystificateurs anglais, convaincus de l'existence du merveilleux, les rejoignent... Rencontre haute en couleurs !



Lecture distrayante, bien rythmée, dans une légère ambiance "steampunk" et fantastique. L'histoire fait la part belle aux clichés inhérents à chaque nation mais avec une bonne dose d'humour. On ne s'ennuie donc pas. L'écriture est fluide et agréable. J'aurais cependant apprécié une fin moins abrupte et un récit un peu plus étoffé.



Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Cuits à point

En ce mois de février 2020, les Indés de l’Imaginaire font leur rentrée ! Du côté d’ActuSF c’est Élodie Serrano, une petite nouvelle sur la scène des littératures de l’imaginaire français, qui est mise à l’honneur avec « Cuits à point », un court roman mêlant histoire et fantasy. L’histoire prend place au XIXe siècle, entre la France et l’Angleterre, et met en scène deux héros exerçant une profession pour le moins originale et visiblement assez décriée, celle de démystificateur. Le principe ? Des particuliers font appel aux démystificateurs lorsqu’ils se retrouvent confrontés à des manifestations qui pourraient passer pour surnaturelles. Charge au duo de résoudre le mystère et de comprendre s’il y a bien anguille sous roche ou s’il ne s’agit tout simplement que d’une banale escroquerie. Du côté de Gauthier Guillet, un ténor de la profession et ancien mentor de l’héroïne, les choses sont claires et nettes : il s’agit forcément toujours d’une arnaque, le surnaturel n’existant pas. Anna, elle, a un avis moins tranché sur la question, ou du moins était-ce le cas avant qu’elle ne soit irrémédiablement contaminée par le scepticisme de son partenaire. Leur défiance va toutefois être mise à rude épreuve une fois arrivés à Londres, lieu de leur prochaine mission. Sollicités par les membres du Parlement britannique, les deux démystificateurs sont chargés de résoudre le mystère de la hausse conséquente des températures dans la capitale, et ce alors que la saison hivernale est déjà bien installée. Pour Gauthier la cause du réchauffement est évidente : une machinerie construite par l’homme et qu’il convient simplement d’identifier et d’arrêter. Pour le troisième démystificateur réquisitionné et avec lequel le duo se voit forcé de travailler, la question est beaucoup plus complexe et pourrait tout à fait impliquer l’existence d’une créature surnaturelle.



Le pitch de base est assez simple mais s’avère efficace pour tenir le lecteur en haleine. Du moins est-ce le cas pendant la première moitié roman qui parvient à entretenir le suspens sur la nature de ce réchauffement climatique localisé. La seconde partie, elle, voit le secret éventé et se focalise par conséquent davantage sur l’action, le but des personnages n’étant plus de mener l’enquête mais plutôt de tenter de contenir la menace révélée. L’histoire se suit sans ennui aucun, même s’il faut bien admettre que la plupart des rebondissements de l’intrigue sont aisément prévisibles et que la seconde partie est un peu moins captivante dans la mesure où les personnages prennent (de leur propre aveux) toutes les mauvaises décisions possibles. Difficile d’en dire plus au risque de trop en dévoiler, le principal attrait du roman reposant justement sur la nature du responsable de la montée des températures. Situer l’action dans un décor londonien permet en tout à cas à l’autrice de faire appel aux principales figures du folklore anglais, qu’il s’agisse de Merlin, du Petit Peuple ou des sorcières. Le monde dans lequel évolue nos deux héros emprunte cela dit davantage à l’histoire qu’à la fantasy, le surnaturel étant considéré comme inexistant pour la plupart des individus, le pendant masculin de notre duo de héros en tête. L’autrice met en scène un XIXe siècle convainquant, même si la reconstitution historique se limite à quelques éléments de caractérisation concernant les costumes ou les grands monuments. J’ai, en revanche, été agréablement surprise par plusieurs références au contexte social, et notamment à la distinction entre bourgeoisie et classes populaires (les cadres dirigeants déconnectés des conditions de travail des ouvriers, l’inaction des rentiers avancée comme justification de l’absence de surnaturel dans les affaires qu’ont eu à régler le duo…). C’est léger, mais ça a le mérite d’être là.



Les personnages sont pour leur part sympathiques, même s’il faut admettre que, tout comme le décor, ces derniers ne sont pas aussi développés qu’on pourrait le souhaiter. On peut tout de même saluer la volonté de l’autrice de mettre en avant un beau panel de personnages féminins qui, chacune à leur manière, tentent d’échapper au carcan que la société anglaise de l’époque impose à la gente féminine. Il s’agit d’ailleurs d’une thématique non négligeable du roman et l’autrice aborde le sujet avec doigtée, refusant de tomber dans l’écueil classique qui consisterait à mettre en scène des femmes bad-ass totalement détachée des règles et obstacles imposés alors à leur sexe. Ainsi, si Anna et Maggie sont toutes deux parvenues à s’écarter du parcours traditionnel qui les aurait inévitablement conduites à se marier et à engendrer, celles-ci n’en subissent pas moins de manière plus ou moins subtile les stéréotypes et les humiliations qui sont le lot commun des femmes de leur époque (réflexion sur la tenue vestimentaire, illégitimité à prendre la parole en public, comportement avec la gente masculine scrutée en permanence…). Les deux protagonistes masculins possèdent quant à eux une personnalité totalement contradictoire mais, dans les deux cas, un peu trop caricaturale, le Français se montrant bougon à l’excès et enfermé dans ses certitudes, tandis que l’Anglais se montre ouvert d’esprit, aimable et plein de ressources. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est le premier qui parvient le mieux à susciter l’affection du lecteur, le second se révélant bien trop fade en dépit de son apparente sympathie. Un mot, pour terminer, sur le style de l’autrice qui se révèle assez passe-partout mais qui permet, par sa fluidité, de faciliter l’immersion du lecteur dans l’histoire.



Pépite des éditions ActuSF pour la rentrée 2020, « Cuits à point » est un roman sans prétention mais sympathique, mettant en scène un duo attachant menant l’enquête dans la capitale anglaise du XIXe. Le mélange d’histoire et de magie fonctionne bien, et, même si le suspens faiblit au cours de la deuxième partie du roman, le mystère qui plane autour du réchauffement inexpliqué de Londres parvient à maintenir le lecteur en haleine et donne lieu à des scènes spectaculaires presque dignes d’un blockbuster.
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Comme les autres

Peut-on enfiler une veste qui n'est pas taillée pour soi ?



Un jour, les animaux acquièrent la parole et l'humanité disparaît face à toutes les souffrances qu'ils ont fait subir à la gente animale. Dans cette nouvelle société, un chatte tente de devenir flic.



Voilà une fable humaniste et positive sur la différence avec des animaux comme protagonistes. A l'inverse de La ferme des animaux, la bienveillance guide le récit, sans verser non plus dans la mièvrerie. Le monde homme ou animal est loin d'être égalitaire et l'autrice ne nous cache pas les discriminations. Ici, les flics sont en majorité des capyboras et voir arriver une chatte et un chien semble gêner aux entournures. L'autrice a préféré choisir l'espoir et de nous dessiner une possible utopie. Partant de là, la fin est connue, mais cela participe à l'esprit de Noël.

Même si j'ai toujours du mal avec la bienveillance, j'ai lu avec plaisir cette fable qui m'a fait penser au film d'animation Zootopie.
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Cuits à point

Gauthier Guillet, français pédant, imbu de lui même et Anna Cargali, la veuve italienne qui est son associée (même s’il l’oublie souvent), sont des démystificateurs.



Quésaco ? En fait, nos deux associés parcourent la France pour démystifier des phénomènes surnaturels.



Vous avez des fantômes chez vous ? Un esprit frappeur ? Une goule ? Allez hop, l’entreprise Guillet-Cargali va venir régler tout ça.



Attention, pas à la manière de "S.O.S Fantômes" ou de "Aux frontières du réel" car les fantômes, les esprits frappeurs, bref, le surnaturel, ça n’existe pas (désolé Mulder) !



C’est pour cela qu’on les appelle des démystificateurs. Faut pas le prendre pour des cons et leur faire prendre une escroquerie pour des esprits frappeurs. Non, la vérité n’est pas ailleurs.



Là, ils sont appelés à Londres par la chambre des Lords car il y règne une température peu habituelle : c’est la canicule alors que nous sommes en hiver ! Oui, il y a un phénomène bizarre dans la ville de Sherlock Holmes.



Maintenant, cette température est-elle surnaturelle comme le pense Anton Lloyd, le démystificateur Anglais ou provoquée par une machine comme le soutient Gauthier ?



Anton Lloyd a tout d’un Fox Mulder : il croit au surnaturel, aux sorcières, aux dragons, aux farfadets… Le surnaturel, il l’a croisé dans son métier. Gauthier nous la jouera pire que Scully puisque, même face au surnaturel, il continue de jurer que c’est faux, jusqu’au boutisme.



Du steampunk, je n’en lis pas assez, alors que j’apprécie l’univers, quand il est bien décrit et qu’on a profusion de machines à vapeur.



Hélas, je n’ai pas vraiment eu l’impression d’être dans un univers steampunk, comme j’avais pu le ressentir dans "Les enquêtes extraordinaires de Newbury & Hobbes – Les revenants de Whitechapel". Hormis quelques allusions à des dirigeables ou à une machinerie sous Londres qui augmenterait la température, pour le reste, nous étions plus face un univers fantastique que steampunk.



Si l’histoire ne manque ni de rythme, ni d’action, si les scènes sont très visuelles, c’est l’épaisseur des personnages qui a souffert du format en 283 pages. Tous manque un peu d’approfondissement et leur caractère reste immuable au fil des pages.



Gauthier est têtu comme une mule et d’une mauvaise foi qui frise l’imbécillité, sans oublier le fait qu’il considère sa partenaire de boulot comme tout homme de l’époque victorienne considérait les femmes. Bref, il est détestable, bougon et n’évolue guère.



Anna, Anton et sa nièce Maggie sont plus sympathiques mais trop légers, ils ne nous marqueront pas durablement. Ils sont presque des caricatures. Anton, en opposition à Gauthier, est très permissif et ouvert d’esprit mais très fade. Idem au niveau des deux personnages féminins qui veulent toutes les deux échapper au dictat masculin de l’époque et réussissent à le faire.



L’intrigue est assez légère, facile à lire, possède du suspense et du mystère, mais il s’effondre à la moitié du roman, lorsque nos personnages découvrent l’origine du réchauffement climatique de Londres et là, nous basculons alors en action pure et en couse-poursuites très visuelles.



Lorsque le vin est tiré, il faut le boire et ici, il faut tenter de canaliser le gros problème climatique, si je puis dire.



Si le décor de Londres passe parfois un peu à la trappe, les conditions sociales qui régissaient la population sont présentes, notamment avec la séparation des classes, la place de la femme dans la société (aux fourneaux, à la rue ou dans un salon de thé et on est priée de faire des gosses), le prolétariat prié de bosser alors que le patronat est déconnecté de la réalité de travail, les Lords de la chambre qui sont des vendus.



Bon, pas de quoi en faire un roman noir, mais au moins, c’était présent !



C’est un roman plus fantastique que steampunk, avec de l’action, qui se lit assez vite, facilement, auquel je reprocherai des personnages un peu trop caricaturaux, manquant de profondeur, n’évoluant guère au fil de l’aventure. Toutes les bourdes qu’on pouvait faire, ils les ont faites et la chambre des Lords fera la suite.



Un roman sympathique à lire juste pour le plaisir de se détendre l’esprit, ce qui, de temps en temps, fait énormément de bien. Une sorte de pause rafraîchissante, sans prise de tête, de quoi passer un après-midi avec les doigts de pieds en éventail. Il se lit très vite mais hélas, s’oubliera vite aussi.


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Cuits à point

Cuits à point aura droit à deux chroniques en une. Mon moi d’il y a une bonne trentaine d’années l’a trouvé très fun et mon moi de maintenant très bof. Entre les deux, mes goûts de lecture n’ont pas changé mais les attentes, si. Beaucoup.



De quoi ça parle ? D’un réchauffement climatique qui ne touche que la ville de Londres sans que les habitants de la perfide Albion puisse l’expliquer. Machinerie humaine à l’œuvre ou phénomène surnaturel ? zatiz zecouechtieune, comme aiment dire les mangeurs de gelée à la menthe. Pour mener l’enquête, le gouvernement britannique fait appel à un spécialiste local (Anton) et deux étrangers (le Français Gauthier et l’Italienne Anna).





Chemin de fer, machines à vapeur, métro, dirigeables, haut-de-forme, nous voici propulsé à la fin d’un XIXe siècle alternatif, pas très différent du nôtre. Deux différences notables : 1) la Grande-Bretagne est gouvernée, par une reine et une chambre des lords, comme dans la vraie vie, mais aucune chambre des communes, aucun ministre et pas l’ombre d’un Prime minister (ce qui m’a, j’avoue, laissé perplexe quand on connaît le fonctionnement politique britannique) ; 2) la magie existe. Le deuxième point classe le bouquin en gaslamp fantasy, “fantasy de la lampe à gaz”, appellation débile pour une “époque” dont les récits sont caractérisés avant tout par la vapeur et l’émergence de l’électricité. Il y a trente-cinq ans, on l’aurait rangé en steampunk, dans la lignée de l’ouvrage fondateur du genre, Les Voies d’Anubis de Tim Powers.





Puisqu’on parle d’il y a trente et quelques années… Mon moi enfant a apprécié la lecture de Cuits à point. Le roman a le mérite d’être court, moins de 300 pages, ce qui est bienvenu en ces temps de course aux signes, avec des bouquins toujours plus gros, toujours plus longs, mais loin d’être remplis à hauteur du volume. Pas de longueurs ni d’intrigues secondaires hors sujet, l’histoire avance vite et bien, concentrée sur son fil principal, rythmée, on ne s’ennuie pas. Pas de prise de tête non plus, on se situe dans un pur récit d’aventure et de divertissement qui n’est pas là pour te donner une leçon de vie ni te refiler la migraine en te plongeant dans des réflexions philosophiques abyssales sur la marche du monde et la nature humaine. Le bouquin de Serrano assure le taf dans le cadre de ces attentes de lecture bien précises.

Donc pour ça, il y a eu de mon côté un plaisir de lecture, nostalgique, très cure de jouvence dans l’âme, qui m’a renvoyé à mes jeunes années. Quelque chose d’assez proche de ma lecture de Cinq semaines en ballon de Jules Verne, roman riche en aventures, péripéties et évasion, mais, pour le reste, creux comme la montgolfière qu’il met en scène.

Alors Cuits à point, à lire si vous cherchez une histoire simple et dynamique, dans un univers brossé à grands traits sans surcharge encyclopédique de détails, avec des personnages archétypaux. Idéal pour une lecture détente après une journée crevante, et je dirais très bon choix de cadeau à destination de vos gamins, filleuls, nièces, pour les amener aux littératures de l’imaginaire en passant par la porte de l’aventure.





Mon moi de maintenant est quant à lui resté sur sa faim. Tout est trop simple et trop basique. L’intrigue se déroule à Londres mais pourrait tout aussi bien déménager dans n’importe quelle ville, ça ne changerait pas grand-chose. Tu remplaces Big Ben et le palais Buckingham par la tour Eiffel et l’Élysée, et le tour est joué pour du made in France. Le cadre spécifiquement britannique reste léger. Pas un mal par rapport à d’autres bouquins dans la même veine dont les auteurs ont le travers inverse de te citer tous les monuments, tous les noms de rue, tous les détails civilisationnels réels ou fictifs pour faire couleur locale. Mais là, c’est quand même un peu light. Mis à part une insistance sur les convenances et la place mineure accordée aux femmes dans la société (éléments qui n’ont en vérité rien de propres à l’Angleterre mais valent pour toute l’Europe de l’époque et ses excroissances outre-mer), ainsi que sur le flegme so british, je ne me suis jamais senti baigner dans cette ère victorienne que je connais bien pour avoir dû m’en taper l’étude exhaustive lors de mes vertes années estudiantines.





Les personnages, même constat. Partir sur un trio de mythbusters Anna-Gauthier-Anton était une bonne idée pour proposer une approche plus dynamique que l’éternel duo Holmes-Watson ou Fox Mulder-Dana Scully. L’opposition entre Gauthier et Anton sur la réalité du surnaturel rappelle celle des protagonistes de X-Files, avec au milieu une Anna dont les doutes permettent d’apporter des nuances entre les deux. Ça, j’ai bien aimé. Reste que les joutes verbales de Gauthier et Anton, avec ce côté gamins se renvoyant à l’envi des “non, si, non, si, non, si”, finissent par devenir répétitives et changer les personnages en têtes à claques auxquelles on a du mal à s’attacher. D’autant plus qu’on ne sait rien d’eux. Leur background tient en deux lignes, dur de s’accrocher à quoi que ce soit pour les apprécier ou les détester. On en dira autant des personnages secondaires qui se limitent à leur fonction : les lords sont juste des lords et la reine d’Angleterre, je ne me souviens pas qu’elle soit nommée autrement que “la reine” ou “la monarque”. Vu la place qu’elle occupe à la fin du roman et le rôle qu’elle y joue, dommage qu’elle soit réduite à une silhouette de carte à jouer.

Dernier problème, enfin, des personnages et non des moindres : ils n’évoluent pas. En termes d’écriture, ça me dépasse. Surtout dans le cas d’un protagoniste comme Gauthier, monsieur Rationnel, monsieur “je ne crois pas au surnaturel, ça n’existe pas et il n’y a pas à revenir dessus”. Quand il se trouve confronté à un phénomène qui relève du surnaturel de la façon la plus indubitable qui soit, ben rien. Pas plus choqué que ça, alors que tout son système de pensée devrait être remis en question, s’écrouler, se reconstruire. Un peu comme si Nietzsche, après avoir balancé que Dieu est mort, s’était retrouvé face à une théophanie en bonne et due forme, avec la lumière, les éclairs, le tonnerre, les trompettes, le buisson ardent, toute la panoplie… pour aboutir au seul résultat de se dire “ah, ok, d’accord” puis se demander s’il y a des frites à la cantine ce midi.

Seule Anna évolue un chouïa pour s’émanciper de son mentor Gauthier, mais pas trop. Dommage pour un roman qui évoque à plusieurs reprises la place des femmes, toujours en retrait, en-dessous, subordonnées, invisibilisées. D’autant plus dommage que les figures féminines ne manquent pas dans Cuits à point pour exploiter cette thématique. Liana, la sorcière qui est le big boss des quartiers pauvres, donc femme de pouvoir dans tous les sens du terme ; Maggie, la nièce d’Anton, pleine d’esprit d’aventure et de rébellion, qu’on imaginerait bien en suffragette une fois à l’âge adulte, à militer pour l’égalité des droits civiques et à balancer aux orties convenances old school et mentalités archaïques ; la reine, qui est la reine justement, donc avec une forte valeur symbolique et non dénuée de certaines prérogatives dans la monarchie britannique. Tout est là, dans la structure du texte, mais pas exploité dans le propos ni mis en valeur dans l’intrigue.





Et c’est LE gros reproche que j’adresse à ce roman : tout n’est qu’esquisse. L’univers, les personnages, les thèmes… Pourtant, il y avait de quoi faire quelque chose à la hauteur d’un Terry Pratchett, tous les germes sont présents. La thématique féministe (cf. La Huitième Fille ou Le régiment monstrueux dans Les Annales du Disque-Monde), le progrès à marche forcée avec ses conséquences aussi bien positives que destructrices (ici, le creusement du métro ; chez Pratchett, le triptyque Timbré, Monnayé, Déraillé), la transition des mentalités à une époque de bouleversement entre conservatisme et progressisme, science moderne et croyances anciennes, positivisme et surnaturel (mesmérisme, occultisme, spiritisme, courant artistique gothique), rationalisme et revival religieux. Autant de sujets qui restent au premier plan aujourd’hui. Pour ne prendre que deux exemples : la place des femmes à égalité avec les hommes, y a encore du boulot ; le match complotisme-zététique prolonge en droite ligne le vieux débat entre surnaturel et rationalité sur le même mode hyper clivant et dépourvu de nuance (donc stérile).

Même un thème aussi évident que le réchauffement climatique, pourtant le point de départ de l’intrigue, est passé sous silence ! WTF ?!?

Donc mon moi de maintenant, dont les attentes de lecture en matière d’aventure pure sont comblées depuis un bail, est ressorti très insatisfait. J’espère trouver dans mes lectures de fantasy autre chose que de jolies histoires inoffensives. On n’en est plus là aujourd’hui, elles ont déjà été écrites, plus la peine de réinventer la roue à chaque roman du genre. Raison pour laquelle j’adore les Tarry Pratchett, les Anthelme Hauchecorne, les Clément Bouhélier, capables de développer un imaginaire riche qui se double d’un regard sur le monde et l’humanité, de proposer aventure et critique, divertissement et réflexion.





Donc Cuits à point, sympa, pas impérissable, ni mauvais ni excellent, plus du tout adapté à ce qui me correspond (ou c’est moi qui ne suis pas adapté à ce que propose le livre, ça marche dans les deux sens, y a pas de coupable ou de torts dans cette histoire). Selon vos attentes de lecture, vous le trouverez chouette ou vide. Voire les deux à la fois si vous avez comme moi une approche félino-schrödingerienne de la lecture.
Lien : https://unkapart.fr/cuits-a-..
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Cuits à point

Depuis plusieurs années, les Indés de l’imaginaire ont lancé l’opération pépites de l’Imaginaire en février. Cette année chez les éditions Actusf, c’est Cuits à point d’Élodie Serrano qui parait auréolée d’un beau bandeau rouge « Pépite de l’imaginaire 2020 ». Élodie Serrano a publié plusieurs nouvelles et un roman, Les Baleines Célestes, un space-opera chez les éditions plume blanche. Avec ce nouveau roman, elle change complètement de registre et nous entraîne dans le Londres du XIX ème siècle. La très belle couverture du roman est signée Dogan Oztel.



Mais que se passe t’il à Londres? Pourquoi la ville suffoque t’elle sous une chaleur accablante alors que le reste du pays doit affronter les affres de l’hiver? C’est l’épineuse question à laquelle vont devoir répondre un duo de démystificateurs engagés directement par les Lords de la chambre. Les autorités de Londres soupçonnent une cause surnaturelle mais rien n’est certain. Pour faire la lumière sur la situation, ils ont en fait sollicité les services de deux équipes distinctes : une venant de France et constituée de Gauthier Guillet et Anna Cargali et une d’Angleterre. L’enquêteur anglais ne veut écarter aucune possibilité et croit possible une piste surnaturelle tandis que le duo français réfute l’inexplicable et cherche une explication scientifique au phénomène qui frappe la capitale anglaise.



Bien entendu, ces divergences d’opinion vont donner lieu à de forts savoureux conflits entre les personnages, surtout entre les deux hommes. Toute la première partie du récit est consacrée à l’enquête des personnages dans laquelle les divergences prennent une part importante, mais où l’aspect enquête et recherche est primordial. Les personnages font de véritables recherches les menant en bibliothèque, prennent l’avis de gens travaillant à Londres, font parfois fausse route. Toute cette partie est très agréable à lire car on se questionne en même temps que les personnages sur les causes de cette canicule.



Gauthier, l’enquêteur français, apparaît franchement ronchon et énervant par moment mais son côté septique est agréable. Sa coéquipière Anna est un personnage très réussi. Elle se pose plus de questions que lui et essaye souvent de le tempérer. Sa condition de femme en plein XIX ème siècle n’est pas toujours facile à vivre pour plusieurs raisons. Ce côté un peu féministe avant l’heure est bien amenée par Élodie Serrano sans en faire des tonnes. Elle est courageuse, intelligente, et pas définie par sa beauté dont elle se servirait dans son travail, comme c’est encore parfois le cas dans certains romans. L’autre personnage très réussi est également féminin. Il s’agit de Maggie, la nièce de l’enquêteur anglais. C’est une adolescente vive et intelligente qui va être une aide précieuse pour les démystificateurs. On prend plaisir à suivre ces personnages et à les voir évoluer dans leurs investigations.



L’univers du roman est assez simple mais sympathique. L’époque victorienne apporte son charme ainsi qu’une légère touche steampunk apportée par les moyens de locomotion. Le roman se lit très vite et on passe un bon moment dans ce Londres du XIX ème siècle.



Mélangez de l’aventure, du mystère, un soupçon de magie et des personnages attachants et vous obtiendrez Cuits à point, un parfait roman pour passer un très bon moment de lecture. La fin ouverte laisse espérer revoir ces enquêteurs en quête de démystification.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Calling Cthulhu - Anthologie, tome 1

Dix auteurs ont investi l’univers horrifique de H.P. Lovecraft, le génial créateur du mythe de Cthulhu et des Grands anciens.

J’ai apprécié la qualité et la variété de ces dix récits fidèles au Maître de Providence, et certains m’ont particulièrement marqué.

Dans « Le trou » de Jean Jacques Jouannais, un enfant froid et cynique découvre au fond de la propriété familiale un terrier dont rien ne ressort jamais. Afin d’en percer le mystère, il y jette divers objets puis de petits animaux jusqu’à commettre l’irréparable…

Dans un tout autre registre, Sébastien Tissandier envisage le Mythe de Cthulhu d’une manière inattendue (Cthul’Hu, le Déchu) et nous livre une fable moins horrifique que les autres textes, mais dont la morale m’a beaucoup plu.

Plus classique, mais rondement mené, « Tibériade » de Nicolas Page est sans doute l’un des moments forts de cette anthologie. Un archéologue frais émoulu de la Miskatonic University se retrouve coincé au fond du lac de Tibériade dans ce qui semble être le tombeau d’une divinité très ancienne. Les personnages sont attachants, l’intrigue va crescendo jusqu’au final cauchemardesque.

Enfin, cette anthologie finit en apothéose avec « La bonne étoile » de Mathieu Dugas, sans doute mon texte préféré. Trois malfrats sont chargés de voler une relique mystérieuse par un commanditaire dont ils ignorent tout ou presque. Ils se retrouveront mêlés à un conflit qui les dépasse totalement. On s’attachera à Bobby (prénommé ainsi car sa mère était fan de la série Dallas) l’antihéros de cette histoire, supporter inconditionnel du RC Lens. C’est décalé et méchamment jubilatoire.

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Cuits à point

Dans l'hiver anglais glacial, Londres fait figure d'exception cette année: la température flirte avec des chiffres plus normaux pour un été toscan! Pour résoudre le problème, une équipe franco-britannique de démystificateurs est mise sur le pied de guerre.

L'idée de base du roman est très sympathique, mais avouons que la transformation d'idée à intrigue a du mal à se faire. Je pense que le roman est trop court, c'est une part du problème: les personnages reçoivent chacun une caractéristique en terme de caractère, et la manifestent à chaque fois que c'est leur tour de parler. Et je ne vous parle pas des personnages secondaires, dont le sort est encore pire.

Je suis de plus en plus difficile en matière de fantasy, alors cela ne veut pas dire que ce roman ne pourra pas plaire à beaucoup!

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Les baleines célestes

Histoire très rafraîchissante, un poil délurée aussi, je regrette juste que ça se soit terminé si vite. J'en aurais bien redemandé un peu plus... Mon personnage préféré est sans conteste Nathan (Alexandra n'est pas loin derrière :D). J'ai aussi été fascinée par ces baleines, l'idée est très originale.

(Bon, on en reparle de Conrad ? Personnage insupportable, mais bien réussi je trouve.)
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Cuits à point

Une des pépites de l'imaginaire de ce début d'année ! Cuits à point d'Elodie Serrano laissait entendre une histoire drôle avec un duo efficace. Mais qu'ai-je pensé de ce roman ?



Ce fut globalement une histoire distrayante ! L'histoire est bien rythmée avec une écriture légère est efficace. On ne s'ennuie absolument pas en suivant les péripéties de notre duo d'enquêteurs de choc : Anna l'Italienne et Gauthier le Français. C'est en particulier le cas pour la première partie du roman, où l'on se demande bien ce qui peut causer la hausse de température de notre, habituellement, si pluvieuse ville de Londres.



L'écriture d'Elodie Serrano est très efficace dans les scènes d'action. Elle a un vrai sens de la mise en scène et du dramatique qui tient en haleine et qui permet de parfaitement se représenter ce qu'il se passe. C'est ce qui fait du roman un page-turner redoutable dans son genre, et même plutôt original par certains aspects. Son idée de départ est d'ailleurs accrocheuse.



Les personnages proposés sont assez variés. J'ai plutôt apprécié Anna. Elle présente en plus une histoire assez réaliste pour l'époque du récit. Elle est en effet veuve, ce qui lui permet d'être plus livre que la plupart des femmes de son époque, ce qui explique pour quoi elle a un métier et s'autorise à voyager à travers l'Europe. Son compagnon, Gauthier, n'est malheureusement pas aussi sympathique, à vrai dire il est si souvent décrit comme autoritaire et colérique que c'en est caricatural !



Quant aux personnages secondaires, ils se contentent de faire de la figuration, sans être ni trop attachant ni trop insipides. Une fois de plus, la longueur du roman ne laisse grand place au détail sur les différentes personnalités et histoires de chacun. Gauthier est par exemple très en surface : pourquoi est-il aussi sceptique ? Pourquoi s'est-il lancé dans la profession de démystificateur ? Comment Anna et lui en sont-ils venus à faire équipe ?



En tout cas, la forme, le concept et le manque d'explications laissent présager des suites à venir. Mais l'idée laisse par moments comme un goût de trop peu. Le roman aurait gagné à plus détailler son univers et ses personnages, ce qui lui aurait donner plus de profondeur et l'aurait rendu plus mémorable sur le long terme.



Ce n'est pas non plus un grand livre à mystères. Les rebondissements ne sont pas très difficiles à deviner. En fait, c'est une bonne lecture si vous souhaitez trouver quelque chose de sympathique à lire, pour passer le temps, mais ne cherchez pas un roman très approfondi. Il se lit d'ailleurs assez vite, étant assez court. Il manque un peu de souffle sur la fin mais il reste plutôt bon.



Cuits à point est un bon divertissement. Bien rythmé, bien mené, avec un bon équilibre entre originalité et touches classiques. Si tous les personnages ne sont pas attachants, ils ont le mérite d'avoir des personnalités marquées. Dommage cependant que le roman n'ait pas un peu plus développer son univers et quelques éléments : il aurait gagné en corps et aurait été plus qu'un simple divertissement.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Cuits à point

De la collection Bad Wolf chez ActuSF je n’avais jusqu’ici lu que les romans d’Alex Evans dans l’univers de Sorcières associées. Et puis, la couverture de Cuits à point d’Élodie Serrano m’a intriguée. D’autant que je ne connais pas non plus cette autrice.

Le résultat ? Une aventure dans une version décalée de l’Angleterre du XIXe siècle.

Nous y suivons Gauthier et Anna, une équipe de démystificateurs franco-italiens, spécialisés dans la détection des arnaques au surnaturel. Les voici convoqués en urgence à Londres où en ce mois de février, les températures en ville avoisinent celles d’une canicule dans la campagne toscane d’où est originaire Anna. Ils devront faire équipe avec un homologue local qui, lui, a de bonnes raisons de croire au surnaturel.

L’avantage de la fantasy à la sauce ActuSF est qu’elle s’éloigne souvent des sentiers battus. C’est une fois de plus le cas dans Cuits à point. Oui l’explication de cette vague de chaleur est surnaturelle. Et oui, il y aura beaucoup de dégâts faits à cette pauvre ville de Londres. Et pourtant, l’essentiel du roman d’Élodie Serrano – et sa partie la plus savoureuse – n’est pas là. Au-delà de l’action bien présente dans ce court roman, ce sont surtout les dialogues et les relations entre le quatuor de base qui m’ont séduits. Si Gauthier n’est qu’un goujat trop imbu de lui-même pour se rendre compte de ce qu’il passe sous son nez, son associée la narratrice Anna semble bien falote au départ avant d’arriver peu à peu à s’imposer. Le parallèle avec le duo de démystificateurs anglais et sa dynamique nettement plus équilibrée est particulièrement intéressant.

Pour autant, Cuits à point est trop court. Certains personnages comme Maggie et la sorcière en chef de Londres auraient mérités de se dévoiler un peu plus. L’aventure est agréable et ouvre de belles perspectives pour des suites. Mais une fois refermé, il laisse une impression étrange de « Ben c’est tout ? ». Comme s’il s’agissait d’un tome d’exposition avant que les aventures d’Anna ne commencent réellement. À suivre ? En tout cas, personnellement, je suis partante !
Lien : https://www.outrelivres.fr/c..
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Les étoiles ne fileront plus

Élodie Serrano rejoint le catalogue de la collection Rechute chez Goater. Pour l'occasion, elle réexploite la thématique des baleines célestes, sujet d'un roman éponyme - que je n'ai pas lu.



Ce livre est composé d'une novella et d'une nouvelle dans le même univers, puis d'un article, comme il est désormais coutume dans la collection (cf Les Hygialogues de Ty Petersen ou La pilule et autres textes, par exemple). La thématique liant les trois est le rapport de l'humanité à la nature, dans ce qu'elle a de plus sauvage.



Dans plus de sept siècles, la Terre n'est plus et les humains se répartissent sur diverses planètes terraformées. D'étranges phénomènes, jusqu'alors inexpliqués, intéressent tout particulièrement Camille Grandbois - au double cursus astronomie et zoologie -, qui ne peut s'empêcher d'y voir la marque du vivant : des étoiles se déplaçant selon des modalités inédites.

La couverture du livre laisse peu de place au doute quant à la nature de ces événements ! S'ensuivent les étapes d'une découverte scientifique et les répercussions sur l'humanité, entre émerveillement et rejet.

La nouvelle se situe dans la continuité du premier texte, mais avec d'autres personnages et selon un procédé narratif simple mais plaisant, alternant témoignages du passé et action présente.



Côté forme, la novella est composée de courts chapitres, introduits par divers types de textes : des extraits d'article, des messages anonymes, un haïku, une comptine ou encore un abstract d'article universitaire.

Cela permet d'introduire les thèmes spécifiques du chapitre ou bien de faire avancer l'histoire globale.

L'autrice traite aussi de thématiques comme la transition ou la santé mentale, de manière fine, fluide et discrète - mais bien présente.



L'article qui clôt l'ouvrage est consacré à "notre relation à la nature et aux prédateurs", l'autrice ayant effectué des études vétérinaires et plus particulièrement étudié le loup. Elle y expose, dans la continuité des fictions du livre, son point du vue sur les zoos et les réserves naturelles, et au-delà sur les rapports humanité/nature et l'incongruité des arguments à mettre en avant pour convaincre "l'opinion publique" de la nécessité de préserver la vie animale.



Une lecture rapide et plaisante, où la passion d'Élodie Serrano pour les animaux transpire et inspire la réflexion.
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Cuits à point

Londres, mystification et surnaturel ! Voilà trois mots qui résument assez bien ce court roman d’Elodie Serrano, une autrice que j’apprécie beaucoup de côtoyer sur le forum de l’Atelier Perché. Il m’est donc d’autant plus difficile d’écrire cette chronique, car j’ai un peu l’impression d’être passée à côté. Pourtant, un dragon, quoi, j’aurais dû apprécier ! Malheureusement, si le noble animal a bien sûr su éveiller mon intérêt, il n’a pas suffi à masquer les maladresses de l’ensemble.



On suit Anna et Gauthier, deux démystificateurs appelés à Londres pour mener l’enquête sur la canicule qui s’est abattue sur la capitale anglaise alors qu’on est en plein hiver. Créature surnaturelle ou machine diabolique ? Telle est la question à laquelle ils vont devoir répondre, en association avec un enquêteur très british et sa nièce. Une intrigue légère et pleine d’humour, avec des personnages aux traits grossis, pour ne pas dire caricaturaux. Un roman qui ne se prend pas au sérieux.



Sauf que l’humour et moi, ça fait deux, vous l’avez sûrement déjà compris. Si l’intrigue ne manque pas de belles idées, je n’ai pas réussi à accrocher à cette lecture. Les personnages n’ont pas su me toucher. Ils sont pourtant dotés de personnalités fortes mais ils m’ont juste agacée. J’ai trouvé qu’ils manquaient de naturel, jusque dans leurs échanges. Ils n’ont vraiment pas la langue dans leur poche et ce, au mépris de l’enquête. On a même parfois du mal à comprendre la logique de leurs actions. Cela les fait passer pour deux insouciants et ça ne colle pas vraiment avec leur position d’experts renommés appelés au secours par les Anglais.



Le rythme est soutenu, sans doute un peu trop. L’autrice ne s’embarrasse pas de péripéties superflues, elle sait où elle va et le mystère retombe malheureusement un peu trop vite. On devine très rapidement quelle est la cause de cette canicule et on en a la confirmation dès la moitié du roman. Du coup, la suite tombe un peu à plat. Je m’attendais à quelque chose de plus recherché, disons. Malgré tout, on sent bien qu’Elodie Serrano s’essaie à une critique de cette société anglaise engoncée dans ses préjugés et sa misogynie, deux thématiques intéressantes et plutôt bien développées.



Au final, à mon grand regret, cette lecture n’a pas su soulever chez moi l’enthousiasme que j’escomptais. L’ensemble m’a paru maladroit et j’ai eu bien du mal à rentrer dedans. Les personnages m’ont un peu agacée par leur aspect caricatural et l’intrigue ne s’est pas avérée très palpitante. Une déception, mais je m’essaierai sans doute bientôt à un autre roman pour découvrir un autre aspect de cette autrice.


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Cuits à point

Cuits à point est donc un roman de fantasy urbaine à la fois court et hyper facile à lire. L’intrigue nous plonge directement dans le vif du sujet et ne s’embarrasse pas de mille considérations sur l’univers, gardant l’ambiance steampunk en toile de fond. Les péripéties s’enchaînent sans coup férir et le récit ménage quelques touches d’humour. Ce n’est pas forcément le style de roman de fantasy urbaine que je préfère, mais je retiens ce titre pour une entrée en matière dans le genre !
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Cuits à point

Cuits à point est un roman très rafraîchissant et divertissant qui joue impunément avec les clichés sur un ton toujours humoristique. Cela n’empêche pas de faire passer de beaux messages liés par exemple aux conditions de la femme dans cette société où leurs droits sont particulièrement limités. Ainsi le roman met en scène plusieurs personnages féminins très forts qui portent véritablement le récit. L’enquête en elle-même est résolue un peu trop facilement et rapidement et le roman prend vite une toute autre tournure à laquelle je n’ai pas forcément adhéré. Cependant, Cuits à point reste une lecture légère et agréable, parfaite pour un moment de détente.




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Calling Cthulhu - Anthologie, tome 1

Cette anthologie forcément lovecraftienne démarre par un texte de Thomas Lecomte, « la toile », dont l’idée n’est pas mauvaise mais qui souffre d’un certain amateurisme. Bref, pas la meilleure façon d’entamer un recueil de nouvelles…On craint le syndrome de la fan fiction tentaculaire vite torchée et du recueil de nouvelles avec du poulpe gluant à toutes les pages (et il en existe beaucoup)…Heureusement la suite s’avère nettement plus intéressante.

« Le trou » de Jean-Jacques Jouannais constitue ainsi un bel exercice de fantastique insidieux sur un thème classique : un « trou » dans le sol à l’influence maléfique, thème abordé notamment dans le roman BRECHE VERS L’ENFER de Kate Koja…mais la nouvelle de Jouannais se montre, en une trentaine de pages, plus réussie que l’interminable bouquin de Koja.

Suivent deux textes plus courts sympathiques sans être transcendants (« portraits macabres » et « Shiloh ») puis le très réussi « L’affaire Philippe Lardamour » de Fabien Lyraud, certes classique mais rondement mené et qui se lit avec plaisir.

On repart pour deux nouvelles courtes, encore une fois classiques mais correctes (« Visite guidée de R’lyeh » et « les masques de Kahnuggah ») avant un excellent « Tibériade » de Nicolas Page au sujet d’un archéologue israélien parti plonger dans les eaux du lac Tibériade en 2013…et qui y retrouve son ancienne petite amie qui l’a quitté trois ans plus tôt pour explorer le Crater Lake…Sans doute le texte le plus maitrisé et réussi de cette anthologie, un mélange de mystère vertigineux et de fantastique cosmique du meilleur tonneau.

La suite reste de haut niveau avec un original « Cthulhu le déchu » qui apporte un peu de fraicheur au mythe et les très efficace et gentiment déjanté « La bonne étoile » de Mathieu Dugas dans lequel trois cambrioleurs bras cassés supporter du FC Lens s’introduisent dans une demeure pour y dérober un artefact magique.

Sans être incontournable, CALLING CTHULHU s’avère une anthologie d’un bon niveau général qui saura contenter les inconditionnels de l’univers lovecraftien.


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Cuits à point

Anna est une Démystificatrice. Avec l’aide de Gauthier, son mentor, elle mène l’enquête sur des affaires impliquant des êtres surnaturels. Mais alors que pour la plupart de ses aventures, pour ne pas dire toutes, il ne s’agit que d’arnaques, Anna et Gauthier vont devoir se frotter à une véritable force surnaturelle responsable d’une anomalie climatique inquiétante dans la belle ville de Londres. Pour faire la lumière sur ce phénomène, ils feront équipe avec Anton et sa nièce, Maggie. Mais cette histoire risque de leur être mémorable… s’ils en sortent vivants …





Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions ActuSF pour cette découverte qui fut très sympathique, même si elle ne laissera malheureusement pas une empreinte indélébile dans ma mémoire.



Comme je viens de le dire, cette lecture était très agréable. Ce petit roman d’à peine 300 pages se lit très vite et avec plaisir. La plume de l’auteure est fluide, riche et recherchée, en accord avec l’époque à laquelle se déroule l’histoire, c'est-à-dire, au 19 ème siècle. Elodie Serrano nous plonge au cœur de Londres pour vivre une histoire sympa et plutôt originale. Elle se met vite en place et chaque événement s’enchaine avec cohérence, logique et fluidité.



Les personnages sont, disons, assez atypiques. Anna est Italienne et a un caractère bien trempé. Elle n’apprécie pas d’être reléguée au second plan et considérée comme l’ombre de Gauthier autant qu’elle rejette les clichés sur sa nationalité. Ce caractère s’affirme de plus en plus en avançant dans l’histoire, peut être sous l’impulsion de Maggie, qui bien que beaucoup plus jeune qu’Anna, fait preuve de courage et de détermination.

Gauthier, lui, est plus froid, un peu taciturne, extrêmement borné et a du mal à accepter qu’Anna ne soit plus son élève mais bel et bien sa partenaire et que, dans ce sens, elle peut émettre un jugement et présenter ses hypothèses en ce qui concerne leurs enquêtes. Il a un peu de mal accepter les idées venant des autres, d’autant plus si elles prennent le parti que le surnaturel existe réellement et que tout n’est pas une arnaque.

Quant à Anton, il a une pensée plus moderne et est plus facile à vivre que Gauthier. Le duel permanent entre ces deux personnages apporte une dose d’humour plutôt agréable.

Malgré leur caractère, leurs échanges et l’humour qui en découle, je ne me suis pas véritablement attaché aux personnages, mais ne saurais dire pourquoi …



La place de la femme dans la société anglaise et française du 19ème siècle est évidement abordée. Et la gente féminine, est plutôt bien représentée au milieu de tous ces lords anglais avec Anna et Maggie. Mais un fois encore, j’ai trouvé que cet aspect n’était pas assez mis en avant, sans pour autant être absent.





Bien sûr ce n’est que mon avis. Même si effectivement, je ne me suis pas spécialement attachée aux personnages et que certains points ne m’ont pas vraiment convaincus, Cuits à point reste un roman très sympa à découvrir. Il est drôle, rafraichissant et on passe un bon moment à découvrir cette histoire. Alors, je vous le recommande !
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