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Critiques de Åsa Ericsdotter (89)
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L'épidémie

Le Parti de la santé est au pouvoir en Suède depuis 4 ans.

Son cheval de bataille ? L’obésité. Tous les maux de la société sont le résultat de la voracité, de la paresse, du manque de volonté des obèses qui n’ont seulement imposent à tous la vue de leur corps difforme mais coûtent à la communauté tout entière avec leurs problèmes de santé spécifiques : diabète, maladies cardiaques…

Tous doivent faire un effort en menant une chasse sans merci aux calories, en épuisant leur corps avec du sport, du sport, du sport. C’est ce que martèlent les autorités, la propagande d’Etat, la publicité…

Landon est un peu enrobé et s’il n’est pas victime de discrimination directe, il subit quand même les regards désapprobateurs de ses collègues quand il mange une barre chocolatée.

Helena est franchement ronde et s’en porte très bien. Pourtant, quand l’école de sa fille de 9 ans laisse planer la menace de la pose d’un anneau gastrique à la petiote, elle décide d’aller s’isoler à la campagne pour protéger Molly de la folie ambiante.

Gloria n’ose plus sortir de chez elle. Elle se fait livrer à la maison et ne reçoit plus que la visite de son amie Bibi.

Quant à Johann Svärd, le si sexy 1er ministre, craignant pour sa réélection, il décide de durcir les mesures de discriminations déjà fortes pour avoir des résultats indiscutables avant le retour aux urnes.

Cette dystopie, qui certes transpose le modèle mis en place par les nazis à l’endroit des Juifs aux Suédois d’aujourd’hui, est fort bien pensée et fort bien menée. Détournant le culte du paraître qui submerge nos sociétés occidentales, elle montre parfaitement comment des mesures menées d’abord à bas bruit, soutenues par un endoctrinement forcené, avec le soutien d’instance bénéficiant d’une aura d’autorité (milieux de la police, médical, pharmaceutique) s’imposent dans la population qui finit par accepter l’inacceptable.

Tout au long de ma lecture j’ai craint pour Landon, Helena, Molly, Gloria, espérant qu’ils s’en sortent mais ne voyant pas comment…

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L'épidémie

J'avais hâte de lire ce roman, qui a eu un bon bouche-à-oreille au sein de ma bibliothèque. Du coup, il m'a fallu attendre un certain temps.



De quoi ça parle ? En Suède, dans un futur proche (très, très proche), le Parti de la Santé, de Johan Svard, un leader charismatique, est au pouvoir. Son mot d'ordre : la santé avant tout, la Suède doit être l'exemple d'une politique qui mise sur la santé. Cela se traduit par un combat contre l'obésité. Sauf que les premières bonnes intentions suscitent assez vite une politique de discrimination et entraînent une partie de la population à des excès pour être toujours plus mince.



Nous suivons 3 destins : Landon, un chercheur universitaire dont la compagne devient anorexique, Gloria, une écrivaine qui a perdu son poste de professeur à l'université à cause de son surpoids, et Helena, qui veut protéger sa fille dodue des méthodes sauvages imposées aux enfants (chirurgie bariatrique).



Mais lorsque Johan Svard décrète la tolérance zéro et applique des méthodes brutales qui renvoient aux pires moments de l'histoire, difficile d'agir quand tout sentiment de révolte est éteint parce que les changements sont passés tellement petit à petit que maintenant tout le monde les a intégrés et acceptés.



C'est un superbe roman, une super belle claque ! Et non, on n'est pas dans le "body positive" ici, mais dans le fait qu'on peut vite désigner une cible pour que tout le monde déverse sa haine. Ici, les personnes en surpoids deviennent des sous citoyens, des fainéants qui ne font aucun effort, des parasites pour la société. Et tout a commencé par des petites choses comme encourager les gens à perdre du poids pour obtenir tel avantage ou à privilégier les soins aux personnes en bonne santé (n'a-t-on pas déjà vu cela ?). Bref, cette dystopie n'est pas si fantaisiste que ça.



Cela paraît "hors-sujet", mais ça me rappelle l'autre jour, je discutais avec quelqu'un qui se plaignait de tous ces documentaires, films et livres à foison sur la II Guerre Mondiale. "C'est bon, c'est vieux tout ça ! Passez à autre chose !" disait-elle. J'ai eu envie de la baffer. Car précisément, en oubliant le passé que l'humanité risque de retomber sur des horreurs pareilles.



Voilà, donc une raison supplémentaire de lire cet excellent roman. Pour les titilleurs, la première moitié peut paraître un peu lente, mais il est nécessaire de poser le cadre. Cela ajoute de la profondeur pour rendre l'intrigue et les personnages crédibles. Je ne comprends pas comment on peut se plaindre de cela ! (lu dans d'autres critiques).





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L'épidémie

C’est dans une Suède un légèrement différente de celle que nous connaissons que je vous emmène. À sa tête, depuis quatre ans, un certain Johan Svärd, Premier ministre, a pris sur lui de faire en sorte que le peuple suédois soit celui qui surpasse tous les autres en termes de santé. Pour ce faire, il a décidé de mener une lutte acharnée contre le surpoids et l’obésité. Campagnes publicitaires, églises transformées en centres sportifs, législations modifiées pour permettre des opérations limitant ou supprimant les risques de surpoids sur des enfants, bébés voire fœtus, jusqu’au jour où certaines personnes reçoivent une invitation particulière, et se mettent à disparaître…



C’est principalement à travers les yeux d’un journaliste, Landon Thomson-Jaeger, qui a vu s’éloigner celle qu’il aimait, envoûtée par l’obsession de maigrir et maigrir encore, que nous vivons le quotidien d’un Suédois… et c’est ainsi que je suis finalement ressortie déçue de ma lecture. Là où, je pense, il y avait matière à en faire vraiment un grand roman, ce livre finit par un combat d’homme à homme qui ne me semble pas des plus réalistes, avec un journaliste héroïque qui, à lui seul (enfin, avec l’aide d’un autre, Américain, celui-là), met fin à l’enfer.



La facilité avec laquelle la population suit les discours alléchants, la spirale infernale et ses engrenages destructeurs… bien sûr, ce livre rappelle l’époque fort sombre vécue par les Juifs, les homosexuels, les gens du voyage, les communistes… toutes ces personnes qui ne rentraient pas dans la définition hitlérienne d’un « bon Allemand ». Mais j’ai trouvé que l’apathie ou le désintérêt des gens par rapport au sort des « autres », pourtant indispensables à la mise en place d’un tel pouvoir, n’étaient pas suffisamment développés. Et, comme dit plus haut, j’ai trouvé fort peu réaliste qu’une seule personne soit à l’origine de la fin de ce régime complètement fou. La lecture est cependant fluide et le roman se lit rapidement, mais en ce qui me concerne, si l’idée de base est bonne, et même très bonne, j’aurais apprécié plus de fond à l’histoire, et dépasser le cadre des quelques protagonistes mis en place.



En résumé, une thématique intéressante, une lecture fluide, mais à la fin, une certaine frustration…



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L'épidémie

La Suède fait face à une épidémie d'obésité, un problème sanitaire et esthétique encombrant pour ce pays peu habitué à ce problème qui est a priori une malheureuse conséquence de la mondialisation. Pour y remédier, le gouvernement met des moyens conséquents en œuvre pour aider les Suédois à retrouver un IMC acceptable. Objectif : faire de la Suède le pays le plus mince d'Europe.

En parallèle, Landon Thomson-Jaeger , un universitaire désabusé et déconnecté de la vie quotidienne réelle se retrouve embarqué dans une course contre la montre pour retrouver Helena, sa voisine, qui a été enlevée un soir, après avoir caché sa petite fille qui aurait dû elle aussi être enlevée.

S'ensuit alors une aventure trépidante où la politique moderne joue un rôle pas négligeable et très dérangeant...



Lu après en avoir entendu parlé sur une chaîne YouTube (pas d'un booktubeur pourtant!) , j'ai d'abord été surprise par ce roman. Divisé en quatre parties, les deux premières sont en fait très descriptives et servent de mise en place des personnages et de leur environnement ainsi qu'à un changement progressif mais si imperceptible qu'on ne le comprend pas avant la troisième partie , beaucoup plus haletante et dynamique. Enquête, menace, corruption, fuite à l'étranger : plus possible de lâcher ce roman à partir de là (d'où le fait qu'il est parfois nécessaire de persévérer).

J'ai été absolument éblouie par le portrait de Johan Svärd, l'archétype du young leader , dont le dynamisme et la jeunesse sont les seuls atouts, le reste n'est que communication. Asa Ericsdotter fait une analyse extrêmement fine de ce nouveau "phénomène" de société et des éléments de langages qu'elle met en place pour s'assurer l'adhésion de la population ; avec l'aide de la presse.

J'ai été absolument bluffée par la façon dont la romancière montre l'installation si progressive de ce nouveau régime totalitaire qui sous couvert d'une plus grande tolérance érige en fait les moqueries et le dénigrement systémiques des individus qui s'écartent des normes. Elle nous montre à quel point cette politique est malade (schizo), sous des dehors de nouveauté et d'un regain de Jouvence apportée à nos vieilles institutions, alors qu'en réalité elle est ultra conformiste et méprisante et perverse au point d'utiliser les insécurités (ou peurs viscérales) et haine de soi des citoyens.



Il est difficile de dire que ce roman a été "un coup de foudre" et pourtant ce sera sans aucun doute une de mes lectures les plus marquantes de cette année, avec des scènes qui m'ont retourné l'estomac et que je ne suis pas prête d'oublier...

Écrit avant le confinement, lire ce roman quelques années après a quelque chose de glaçant car il nous heurte et nous questionne autant qu'il nous fait penser que finalement, nous aussi nous serions peut-être prêt à tolérer un tel système... Un livre que j'ai déjà beaucoup conseillé tant il m'a remuée.

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L'épidémie

Énorme coup de coeur... Un des meilleurs livres de ma vie ! Dévoré ce weekend.



Qui n'a jamais entendu à propos d'une personne en surpoids "quand même, il (elle) pourrait se prendre en main, c'est pas possible de se laisser aller comme ça etc..."?

De l'hygiènisme à la dictature il n'y a qu'un pas. Bien sûr tout le monde a envie de maigrir pour être en meilleure santé, plaire davantage, ou d'autres raisons qui sont personnelles. En revanche maigrir pour ne pas perdre son travail, quelle que soit votre qualification, ne pas perdre son logement, devenir obsédé par son IMGM , bien plus vicieux que l'IMC? Alors, IMGM, kézako ? Indice Masse Graisseuse Musculaire, gare à ceux qui dépassent un seuil fatidique.

Une dérive de la tendance à manger sans gras, sans sucre, sans ... RIEN ! Essayez donc un sachet de "Air food" !

Une critique acerbe et cruelle de la société de l'image, des vendeurs de régimes, des clubs de sport, de la chirurgie esthétique poussée à son paroxysme par un chef de gouvernement séduit par un "évangéliste" de la santé aux USA. Le climat social n'est pas au beau fixe en Suède. Désigner LE responsable des difficultés économiques :LE POIDS et tout le reste passe au second plan. Mais tout ne se déroule pas aussi vite que prévu, les nouvelles élections approchent et il faut gagner. On ajoute frustration et mégalomanie on obtient un résultat terrifiant. Cette dystopie nous glace le sang et nous arrache des larmes. Ne jamais oublier, la couverture est suffisante pour comprendre que cette fiction nous rappelle les pires moments de l'histoire contemporaine.



"La haine n'était pas une idéologie qui changeait au gré des gouvernements. C'était un cafard qui continuait à avancer même si on lui marchait dessus "



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L'épidémie

Me voilà orpheline après avoir tourné la dernière page de ce roman. Roman qui vient nous rappeler les tristes mécanismes du totalitarisme et de ses idées fixes . Comment une idéologie quelle qu'elle soit peut se mettre en place? Cela nous rappelle qu'il est indispensable d'avoir son libre arbitre toujours en éveil. Dans un style direct, simple et rythmé l'auteure nous entraîne dans les rouages de la folie du pouvoir. Elle nous montre l'importance de respecter dans nos choix nos valeurs et notre humanité.

Aujourd'hui, ce livre devrait être conseillé sur les listes de lecture dans les établissements scolaires, surtout aujourd'hui.

Excellent
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L'épidémie

Coup de cœur accompagné d’un coup de poing magistral. Rythmé comme un polar, on découvre un premier ministre suédois beau gosse, télégénique qui veut éradiquer « la graisse » de la Suède. Sa politique n’obtenant pas de résultats assez rapides, il engage le pays dans des heures très sombres : rafles, exécutions… j’ai aimé suivre le parcours des deux personnages principaux qui ne veulent pas croire à l’horreur enclenchée. C’est palpitant, sans fioritures, le propos est parfois sans concession, glaçant mais une fois en main on ne le lâche plus. A lire !!
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L'épidémie

Loin de moi l’idée de prendre mon pied à défoncer un roman mais bordeeeeeeel quelle déception celui-ci ! 😢



Le pitch était pourtant incroyable et très tentant: une nation où tout d’un coup, l’homme élu au pouvoir a comme objectif d’éradiquer l’obésité dans son pays. Pour cela, l’indice de masse corporelle devient une obsession, voire ce qui vous permet (ou pas) d’accéder aux choses essentielles et petits plaisirs de la vie.



On se retrouve un peu dans un épisode dystopique de Black Mirror, avec une critique des dérives politiques totalitaristes, au début très bien ficelée.



Et puis… ça part en cacahuète. On nous dévoile trèèès lentement les intentions cachées de cet homme que le pouvoir grise. Et elles sont pourtant très logiques (ou alors c’est mon esprit tordu qui s’y attendait trop). En tout cas, aucune surprise pour ma part et même une évolution de l’histoire qui me semblait cousue de fil blanc.



Au milieu de tout ça, on nous balance une pseudo histoire d’amour qui n’a absolument pas d’intérêt. 🤷🏼‍♀️



Bref, grosse déception 🙊
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L'épidémie

Suède. Landon et Rita filent le parfait amour avant que le parti de la santé, mené par Johan Svard ne gagne les élections et qu'il ne devienne 1er ministre. Son leitmotiv : éradiquer l'obésité, considérée comme le fléau de la société. Des mesures sont prises au fur et à mesure et vont crescendo jusqu'à l'impensable. Landon perd Rita, qui se rend malade à vouloir perdre du poids et va rencontrer sur sa route Helena et sa fille, Molly, qui font partie des personnes traquées par le gouvernement à cause de leur poids.



C'est un roman très réussi puisque l'idéologie défendue par Svard est très argumentée et plausible. Évidemment cela rappelle les heures sombres qu'a vécu notre monde. Les chapitres sont courts et s'enchaînent à une vitesse folle. On passe d'un personnage à un autre et on sent la montée de la tension et l'escalade de la violence venir avec effarement : le peuple subit sans qu'il y ait de véritable levée de boucliers. Un thriller très efficace.
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L'épidémie

Au commencement…

Johan Svärd, Premier ministre suédois très populaire aux allures de jeune cadre dynamique, lutte avec obsession contre « son fléau » : l’obésité. Avec la force démocratique du Parti de la Santé, une série de mesure sont établies : transformation des églises en salles de sport, licenciement des personnes en surpoids, majorations d’impôt, chirurgie obligatoire pour les bébés, etc. La disparition inexpliquée de nombreux citoyens en surpoids sera le symptôme d’une inconcevable dérive de ce régime politique…



Ce que j’en retiens...

Le roman porte une réflexion très percutante sur les enjeux (et dérives) politiques de santé publique, ainsi que sur la stigmatisation de certaines personnes. Et cela, sans donner de maux de tête. En effet, il s’agit avant tout de l’histoire d’une simple rencontre entre un personnage un peu paumé (Landon Thomson-Jaeger) et sa nouvelle voisine (Héléna). Si le texte ne donne pas de maux de tête, les haut-le-cœur figurent cependant parmi les effets indésirables fréquents.



Une citation soulignée...

« Mieux valait des citoyens non contestataires atteints de troubles alimentaires. Des anorexiques et des boulimiques qui se vengeaient sur leur corps plutôt que sur la société ».

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L'épidémie

Malgré un résumé alléchant, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. C'est mon premier livre de cet auteur. Assez décevant pour ma part. Je ne pense pas lire d'autres livres de cet auteur. Difficile en ce moment de trouver des lectures auxquelles j'accroche du début à la fin
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L'épidémie

Maigris ou crève. Ou comment résumer ce roman terrifiant en une seule phrase-choc. Un peu réducteur, mais en gros c'est l'idée. En parlant de gros, le premier ministre suédois Johan Svärd ne les aime vraiment pas, les gros. D'ailleurs, quand il parle d'une personne en surpoids, il emploie un mot bien plus péjoratif que gros. Pour lui, le gros n'est rien d'autre qu'un porc qu'il faut éradiquer, éliminer, par tous les moyens. L'Allemagne nazie persécutait, entre autres, les juifs et les homosexuels. Le Parti de la Santé, qui dirige la Suède, persécute tout citoyen en situation de surcharge pondérale. L'obésité est une épidémie qu'il faut éradiquer, une maladie rendue responsable de tous les maux qui peuvent affecter la société suédoise. Et donc le premier ministre du gouvernement met en place des mesures drastiques et fortement discriminatoires.



"L'indice de masse grasse et musculaire était devenu la meilleure arme du Parti de la Santé. C'était l'IMGM qui déterminait l'aptitude des gens à leur profession. Un IMGM supérieur 42 leur interdisait d'exercer un métier dans le secteur public."



L'accès à un emploi, à un logement, à des aides économiques et sociales, est désormais entièrement conditionné à votre IMGM. Mais la mission du gouvernement pour "une Suède forte et saine" va prendre une tournure encore plus dramatique. Car la fin justifie les moyens, tous les moyens. C'est le "tous" qui fait ici l'effroyable différence.



Sous la forme d'un roman à suspense haletant et écrit dans un style limpide, L'épidémie raconte, dans un futur proche, le basculement d'un pays vers l'intolérance et le totalitarisme. Au final, une dystopie qui nous renvoie aux heures les plus sombres de notre histoire.



Mention spéciale au personnage de Johan Svärd. Pour moi, l'autrice n'est pas tombée dans le piège du manichéisme à outrance. Le chef du Parti de la Santé est un personnage détestable et ignoble, c'est certain, mais non dénué d'une certaine d'humanité. Parce que justement, Johan Svärd n'est pas le diable incarné, c'est un être humain, terriblement humain. Mais l'excès ne peut mener qu'à d'autres excès. Parfois, jusqu'à la folie. J'ai vraiment bien aimé ce roman très noir, très dur, atroce, impitoyable, et prenant de bout en bout.


Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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L'épidémie

L'histoire : en Suède, Johan Svärd a été élu à la tête du pays. Son parti, c'est le Parti de la Santé, et son obsession, ça n'est pas la santé mais la minceur. Johan ne supporte pas l'idée que les gros existent et qu'ils aient le droit d'exister. Alors, porgressivement, il va mettre en place des mesures pour les pousser de plus en plus fortement à chercher à maigrir. Jusqu'à ce que ça s'emballe...







Mon avis : une dystopie géniale ! On est vraiment dans une ambiance qu'on connaît déjà (surtout quand on est gros), qui est juste poussée un peu plus loin. Puis encore un peu. Puis encore un peu. C'est un peu l'histoire de la grenouille plongée dans l'eau froide, et dont on chauffe l'eau progressivement, au point qu'elle ne se rend compte que trop tard qu'elle est condamnée car l'eau devient bouillante, et elle est devennue trop engourdie pour en sortir. Les citoyens sont travaillés exactement de la même façon, et progressivement, avec l'aide des médias, des structures d'Etat (écoles etc), de la publicité, pas à pas, de réactions conditionnées en absence de réaction, de découragement en individualisme, les mesures de plus en plus délirantes du gouvernement passent avec une facilité déconcertante dans l'opinion publique et deviennent la norme. Un changement de paradigme, en quelque sorte. Le mécanisme est très bien mis en pratique ici, en restant toujours dans le roman, jamais d'explication théorique qui alourdirait le propos. Nous suivons donc quelques Suédois, triés sur le volet, principalement Landon Thomson-Jaeger, et aussi Johan Svärd lui-même, afin de comprendre de l'intérieur les diverses mesures et leurs effets. Le shéma de société est très complet, précis, détaillé, et à peine en décalage avec la réalité. Les personnages sont humains, attachants, on les connaît, ça pourrait être nous, notre voisin, notre ami, un cousin. Les hommes politiques aussi, on les connaît. Le passage d'un monde à l'autre serait si vite fait...



Bien sûr, on pourra y lire des références à d'autres époques passées, à des ambitions folles et mortifères, le modèle saute aux yeux. Pour ma part je n'épilogue pas là-dessus, car je trouve surtout que la ressemblance avec notre époque actuelle est frappante (juste à peine un minuscule saut de côté), et que justement, la potentielle référence ne doit servir que de leçon, de souvenir "c'est possible, c'est déjà arrivé", mais c'est bien d'aujourd'hui qu'on parle.



Vraiment un très bon livre, très structuré, passionnant à lire, et glaçant de crédibilité. J'ai adoré !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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L'épidémie

Voilà une distopie qui vient interroger notre obsession de l'apparence, de la minceur et de la santé. Ou comment ce qui semblent être de raisonnables mesures de santé publique peuvent subrepticement mener à un génocide des personnes obèses.

Ce roman m'a glacé, quand lecture faisant, j'ai fini par me dire que tout ça n'était finalement pas si loufoque que ça.
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L'épidémie

C’est une dystopie qui fait froid dans le dos. L’ouvrage est-il crédible ? Oui, car une bonne dystopie se doit d’être assez ancrée dans le réel pour ne pas devenir de la science-fiction mais avec une dose de noirceur voire d’exagération pour effrayer. L’auteure met en lumière ici les dérives d’un gouvernement extrémiste, totalitaire, qui n’est pas sans nous rappeler certaines périodes notre Histoire… ou de notre actualité. « L’Epidémie » montre également l’aveuglement de toute une partie de la population pour le régime politique en place, incapable de réfléchir par elle-même ni de se dresser contre le pouvoir. Il faut faire partie des moutons, de la masse, car sinon on ne vaut rien.

L’auteure pousse à son paroxysme la « grossophobie » qui gangrène cette société. Il est vrai que nous sommes nombreux à avoir des sujets d’inquiétude quant à notre poids. Et quand on pense aux magazines féminins qui à l’approche de la saison estivale mettent encore aujourd’hui en lumière 98% de femmes minces, voire maigres, on trouve une résonnance particulière à cette lecture.



« L’épidémie » est un roman du froid. Pourtant on est loin du classique thriller nordique qui prend son temps et qui met la nature au centre de l’intrigue. Ici il se passe sans cesse quelque chose et au fil des pages nous plongeons dans ce futur que nous n’aimerions pas voir arriver mais qui semble toutefois toquer à nos portes. Donc, à lire sans délai !

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L'épidémie

En Suède, le ''Parti de la Santé'' est au pouvoir. Le premier ministre est très populaire, joli garçon, joli sourire, excellent orateur.

Les élections approchent. Comment convaincre les électeurs de prolonger le bail ?

Le ''Parti de la Santé'' fait la chasse aux gros, c'est le cœur de son programme : l'obésité doit disparaître. Le sucre est taxé, la graisse prohibée, les salles de sport colonisent les églises, la chirurgie bariatrique est encouragée chez l'enfant...

Le peuple adhère, il a trouvé un bouc émissaire aux difficultés ambiantes.

L'auteure, jeune suédoise construit une histoire terrifiante. Terrifiante car c'est un miroir à peine grossissant des dérives de nos sociétés.

L'écriture précise et la construction simple se mettent au service d'un roman crédible.

La stigmatisation de l'obésité est déjà à l'oeuvre. (La pensée commune n'est pas tendre avec celui qui ''ne se prend pas en main'', avec celui qui coûte cher à la société.)

Remplaçons ''obèse'' par ''migrant'' ou par ''juif'' ou par '' n''importe quelle sorte de ''différence''. Pointons du doigt, simplifions, manipulons à peine et la pensée complexe disparaît au profit de pseudos-évidences. Au quatre coins de la planète le populisme triomphant tisse sa toile, partout il gagne du terrain, partout il met la démocratie en grand danger.

Un cri d'alarme.
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L'épidémie

J'ai choisi ce livre d'une autrice que je ne connaissais pas sur la recommandation d'une critique élogieuse.

Au départ, j'ai été un peu déçu car j'ai trouvé que l'action avait de la peine à démarrer, que le récit manquait de rythme, mais je me suis accroché, et j'en suis content, car dès que l'histoire bascule dansla réalisation de l'objectif du chef du Parti de la Santé, d'extrême-droite, le récit devient captivant, même s'il est truffé de situations invraisemblables, et dès cette bascule je n'ai plus laché le livre jusqu'à la fin.

Cette dystopie pourrait être d'actualité, elle se situe dans notre environnement mondial actuel, et le postulat de base n'est pas si improbable que cela, vu la façon dont certains gouvernements catégorisent les gens et poussent à la discrimination. La banalisation ( ou la dédiabolisation ?) de l'extrême-droite, partout en Europe, devient un fléau dont il faut vraiment se méfier car de plus en plus de pays s'ouvrent à ces idées nauséabondes.

Rien que pour cette raison, un tel livre est plus qu'intéressant à lire.
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L'épidémie

Eugénisme.



Le Premier ministre Johan Svärd a une obsession unique: éradiquer l'obésité. Quel qu'en soit le prix.



Une dystopie particulièrement glaçante. La Suède est devenue un immense centre de remise en forme. L'obésité doit disparaître coûte que coûte. Les enfants, puis les nouveaux-nés sont également concernés. Au programme: sport, nourriture très allégée, médicaments coupe-faim, et pour les cas les plus désespérés, chirurgie bariatrique. Mais il reste des récalcitrants malgré tout.



Landon en fait partie. Sa fiancée s'est laissée mourir de faim, puis sa charmante voisine a disparu sans laisser de traces. De quoi le révolter et essayer de découvrir la vérité coûte que coûte, aussi effroyable soit-elle.



J'ai beaucoup aimé ce roman. L'autrice nous rend les (anti)-héros très attachants, et infiniment détestables les agents de Svärd. Ce roman montre également la montée du totalitarisme. Il faut tout d'abord monter la population contre une minorité honnie (ici les obèses), puis passer des mesures de plus en plus fortes contre celle-ci. La population considérera ces mesures comme légitimes et n'interviendra pas. Ou bien trop tard, quand le mal sera fait.



L'autrice fait très bien monter la tension. C'était au point que vers le milieu du roman j'avais peur pour les personnages principaux. Elle essaye également d'expliquer les raisons de l'action de Svärd. Cela le rend plus complexe mais n'excuse aucunement ses actions.



En somme, ce roman est très bon.
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L'épidémie

Je lis peu (voire pas) de dystopie, uchronie etc.... Pourtant j'ai aimé regarder avec mes filles les films "Hunger Games". Ma fille aînée a dévoré les 3 tomes en si peu de temps. Mais rien à faire ça ne me tentait pas....

Pourtant j'ai emprunté cette "Epidémie", et je n'ai pas réussi à lâcher ce livre.... je l'avoue je me suis régalée (conclusion : ne jamais dire "fontaine je ne boirai pas de ton eau").

.

Ici on va décortiquer l'horreur.

L'épidémie en question est l'obésité. le Parti de la Santé a été élu, démocratiquement, pour faire maigrir la Suède. Et va désigner les coupables : les obèses.

Evidemment le rapprochement avec la Shoah est là, et j'ai pensé aussi aux Tutsis présentés comme des "cafards" préparant ainsi l'acceptation et la participation aux massacres. le principe des boucs émissaires....

L'auteure en profite pour critiquer et griffer le culte du corps parfait que nous vivons actuellement.

.

Le livre est tristement réaliste car il se base sur des faits réels en les adaptant à sa problématique.

On n'est pas dans un monde loin de nous, on est dans aujourd'hui, dans ce qui pourrait nous arriver selon les résultats de nos votes.... C'est une dystopie certes, mais très réaliste et très proche. C'en est d'autant plus effarant.

Une lecture intéressante que j'ai déjà conseillée à mon mari....

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L'épidémie

Dystopie



Si on vous disait de faire baisser votre IMC (indice de masse corporelle) en un mois … afin de garder votre emploi ? et votre logement ? C’est ce que demande le nouveau gouvernement du Parti de la Santé. Leur objectif: éradiquer l’obésité … Si votre IMC dépasse 50 vous devez rapidement le faire baisser … vous avez accès aux chirurgies bariatriques, des clubs sportifs, et ça dès l’enfance …. De nouvelles élections s’annonce et le Premier ministre sortant veut absolument que l’obésité soit une chose du passé et il est prêt à tout faire ….



Excellent thriller ! Ça fait réfléchir et on a quelques frissons en lisant ce roman. Lorsqu’on entend les choses que font certains dictateurs …. on se dit, pourquoi pas ?

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