Citations de Åsa Larsson (346)
Le fait d'avoir un chien lui parut soudain absurde. Les humains retenaient d'autres animaux prisonniers, en faisaient leurs esclaves et les traitaient selon leur bon plaisir. Tout cela était répugnant.
Les oncles de Börje, Erkki, Daniel et Hilding étaient des salauds. Dieu dans la bouche et Satan dans le cœur.
Il n'existait pas de plus grande solitude que la solitude à deux.
Aucune vie ne me convient. Dans toutes celles que j'essaie, il y a toujours quelque chose qui me gêne.
D'ailleurs c'était quoi, l'amour ? Une peur de la solitude. L'instinct de reproduction. La répétition des manques de l'enfance.
"La force est la fierté des jeunes, les cheveux blancs sont l'honneur des vieux."
De nos jours, on ne pouvait plus exprimer une opinion divergente sans être immédiatement catalogué.
Börje Ström se rappela un adage de son enfance : "Les gens travailleurs ont des cals aux mains, les paresseux des ampoules."
Incroyable ce qu'on vous aime, médita Rebecka. Ils mentent, ils vous trompent et ils vous dévorent au petit déjeuner. Et tout cela au nom de l'amour pur. (P.230)
A la place de sa chevelure brune, il n'avait plus sur le crâne que quelques mèches grises et ternes. Ses bras pointaient de son t-shirt comme des cure-dents et ses joues étaient creuses, mais bien rasées. Sa respiration était rapide et superficielle. On aurait dit une pauvre plante maintenue en vie grâce à un éclairage artificiel et de l'engrais.
Mais cette ourse de femme. Avait-elle besoin de quelqu'un ?
Une vie solitaire dans la forêt la comblait certainement.
Le hasard est le pseudonyme de Dieu lorsqu'il ne veut pas signer.
Il n'existait pas de plus grande solitude que la solitude à deux.
La force est la fierté des jeunes, les cheveux blancs sont l'honneur des vieux.
L'air était froid, le ciel très bleu. Un de ces jours qu'on aimerait verser dans un verre et boire.
Rebecka prend la bible petite et noire et la feuillette. […]
- Vous la lisez?
- Parfois, avoue-t-elle. Je n'ai rien contre la Bible. C'est l'Église qui…
- Que lisez-vous?
- Ah, ça dépend. J'aime bien les prophètes. […] Et vous que lisez vous?
Elle ouvre le livre à la page marquée par le signet.
- Job, dit-elle en plissant les yeux pour lire les versets soulignés. "Oh, si tu m'abritais dans le séjour des morts, si tu m'y cachais, tant que dure ta colère…"
- Oui.
Hjalmar hoche la tête comme un laestadien sur un banc d'église.
Un homme tourmenté lit un homme tourmenté, pense Rebecka.
Un ours. Il se dresse devant lui sur ses pattes arrière. […]
Ce qui doit arriver arrivera, pense Hjalmar de sa propre mort. […]
Puis l'ours se retourne, retombe à quatre pattes et s'en va lourdement.
Le coeur de Hjalmar bat. C'est le battement de la vie. C'est le bout des doigts du chaman sur la peau du tambour. C'est la pluie sur le toit de tôle de son chalet de Saarisuanto, un soir d'automne quand on est au lit et que le feu crépite dans la cheminée.
Song sang coule dans ses artères. C'est l'eau de fonte qui se détache de la glace au printemps, qui coule sous la neige, qui grimpe au coeur des arbres, qui se précipite des falaises.
Son esprit entre et sort de ses poumons. C'est le vent qui porte le corbeau dans ses jeux, qui fouette la neige en vifs tourbillons dans la montagne, qui ride doucement le lac le soir puis s'apaise et le laisse retrouver son calme lisse de miroir.
Après, j'ai dû former Tintin.
La chienne leva la tête en entendant son nom et trotta vers eux. S'assit devant le coffre de la voiture de Krister, l'air de dire : "Bon, alors, on y va,"
- Elle comprend qu'on part travailler, dit Krister. Elle trouve ça super chouette.
Il se tourna vers Tintin.
- Impossible, lui dit-il. La voiture ne démarre pas.
La chienne pencha la tête de côté, semblant réfléchir à ses paroles. Puis elle se coucha dans la neige avec un soupir de découragement.
- Prends ma voiture, proposa Rebecka.
Elle se rendit compte qu'elle parlait à Tintin, et se tourna vers Krister Eriksson.
- Pardon, dit-elle. C'est encore toi qui conduis, pas ta chienne. Je n'en ai pas besoin aujourd'hui. [...]
- Ça ne va pas, dit-il. C'est une automatique. Je ne vais pas y arriver. [...]
- Et Tintin? demanda-t-elle.
- Non, elle aussi est habituée à la boite manuelle.
Je n'ai pas besoin d'endurer plus que l'instant présent, pensa Ragnhild.
Il faut prendre soin de l'amour, vous savez ? Tout à coup, on, s'aperçoit que l'on a aimé pour la dernière fois de sa vie. Tout le reste n'est que du vent.
(page 395)