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4.38/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Saint-Pétersbourg , le 11(24)/03/1907
Mort(e) à : Moscou , le 07/02/1996
Biographie :

Lydia Tchoukovskaïa est une femme de lettres, écrivain, critique spécialisée dans la littérature pour enfants.

Elle est la fille du célèbre écrivain et critique Korneï Tchoukovski (1882-1969).

D'un premier mariage (1929) avec le critique littéraire César Volpé (1904-1941) naîtra une fille Elena en 1931. Mais le couple se sépara en 1934.

Son second mari, le physicien Matveï Petrovitch Bronstein (1906-1938) qui l'aidait dans son activité de militante défendant les droits de l'homme, fut arrêté en 1937 et fusillé en 1938 à l'âge de 31 ans, ce que son épouse n'apprendra que plus tard. Elle échappa à l'arrestation en quittant son appartement à Léningrad, mais perdit son travail.

En secret et au péril de sa vie, elle écrivit pendant les purges, de 1939 à 1940, le roman "Sophia Petrovna" (publié à l’étranger sous le titre "La maison déserte", en 1965) qui est une enquête sur les victimes de la terreur stalinienne. Un roman traitant d'une citoyenne soviétique exemplaire dont la vie bascule à l'arrestation de son fils. Ce texte secret restera un document unique sur l'année 1937.

De 1949 à 1957, elle écrivit "La Plongée" (publié à New-York en 1972) dans la même veine. "Sophia Petrovna" et "La Plongée" n'ont été édités en Russie qu'à la fin des années 80.

On lui doit également "Entretiens avec Anna Akhmatova" (1980), dialogue d'un quart de siècle (1938-1941 et 1952-1962) entre deux femmes liées par leurs expériences communes.

En 1974, elle est exclue de l'Union des écrivains pour sa défense des dissidents Andreï Siniavski, Iouli Daniel, Alexandre Soljenitsyne et Andreï Sakharov.

Son essai "Les chemins de l'exclusion" (1980) reçoit le Prix de la liberté décerné par le Pen-Club français.

Elle est également auteure d'ouvrages pour la jeunesse sous le pseudonyme d'Alexei Ouglov.

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Source : www.arcadi.fr/
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Lecture de la Plongée, de Lydia Tchoukovskaïa, par Anne Alvaro La 23e édition du Printemps des poètes, du 13 au 29 mars, est placée sous le signe du Désir. À cette occasion, la bibliothèque de l'Arsenal donne carte blanche à l'actrice Anne Alvaro pour une lecture de la Plongée de Lydia Tchoukovskaïa, récit initialement publié en 1967 et réédité en 2015 par les éditions le Bruit du temps.

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
On ne l'avait emmené nulle part il n'avait eu à subir ni le wagon à bestiaux ni les chiens.Tout s'était terminé bien avant. D'après Nicolaï Alexandrovitch,"dix ans sans droit de correspondance " n'était qu'une formule convenue pour désigner le peloton d'exécution. Pour éviter de prononcer trop souvent,aux guichets le mot "exécuté ","exécuté ",et pour qu'il n'y ai pas de crise et de sanglots dans la queue."
( p.106 / Le Bruit du Temps,2015)
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Lydia Tchoukovskaïa
Avant-propos de Sophie Benech à " Plongée " ( éditions Le Bruit du Temps 2015)

A partir des années 60,elle s'engagea dans le combat pour les droits de l'homme,prenant publiquement la défense de Pasternak,puis de Soljenitsyne, de Siniavski et de Daniel,de Brodsky,de Sakharov et d'autres intellectuels en butte aux persécutions du pouvoir. Ce qui lui valut d'être exclue de l'Union des Écrivains en 1974 et interdite de publication. Son nom ne fût plus cité nulle part jusqu'en 1987.(...)
Elle vécut assez longtemps pour voir ses mérites et son oeuvre récompensée par plusieurs prix,dont le prix Sakharov en 1990....
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Sans doute parce qu'on ne peut rêver de ce qu'on ne connaît pas: les transits sous escorte,le camp.Je n'avais encore rencontré personne qui fût revenu de là-bas.D'un camp. C'était pour moi une épouvante sans couleur ni odeur.
(Le Bruit du Temps,2015 p.35)
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Natacha était de tout coeur avec le pouvoir soviétique, mais quand elle avait voulu s'inscrire aux komosols (** Union des Jeunesses Communistes),on ne l'avait pas acceptée. "Mon père était un colonel et un propriétaire, alors vous comprenez, ils ne croient pas que je puisse sincèrement être de leur côté, disait Natacha en fronçant les yeux.Du point de vue marxiste,c'est peut-être juste..."(p.20)
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Je n'aurais rien pu lui répondre. Cette nuit,et toutes les nuits et tous les jours précédents, j'avais été tourmentée non par mon chagrin,mais par quelque chose de pire: l'impossibilité de comprendre et de nommer ce qui est en train de se passer.Le chagrin ? Le chagrin était-il vraiment ainsi ? Le chagrin a un nom et si vous avez du courage,vous trouvez la force de le prononcer. Mais ce qui nous était arrivé n'avait pas de nom, parce que cela n'avait pas de sens.
(p.151 / Le Bruit du Temps, 2015)
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Mars 1949

Ainsi ils l'avaient tué purement et simplement. Et toutes les longues heures que j'avais passées à faire la queue à Leningrad et à Moscou avaient été inutiles. Toutes les démarches. Les lettres.Les demandes de révision du procès. Tout était venu trop tard. Pendant que je courais encore d'un guichet à l'autre,Aliocha était déjà couché depuis longtemps sous terre.
Où l'avaient-ils enterré ?
Après l'avoir tué, ils avaient continué à me mentir pendant de longues années. (p.109/ Éditions Le Bruit du Temps, 2015)
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Avant-propos de Sophie Benech

Lydia Tchoukovskaïa a écrit ce texte,de même que son roman- Sophia Pétrovna-,comme on jette une bouteille à la mer-sans aucun espoir d'être publiée de son vivant.Et si elle descend ainsi au plus profond d'elle-même, de son passé et de celui de son peuple,c'est pour "trouver des frères, si ce (n'est) maintenant, du moins dans l'avenir".
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Saluons le travail des petits éditeurs (souvent petits par la taille mais grands pour la littérature) qui nous font (re)découvrir des auteurs importants malencontreusement oubliés car enfouis sous la masse de publications contemporaines (masse qui contient aussi son lot de bons livres et d'auteurs de valeur, soit dit en passant). Ainsi, c'est avec un certain bonheur, une grande jubilation même, que j'ai redécouvert celle que Joseph Brodsky nommait "la conscience de la littérature russe" : Lydia Tchoukovskaïa, que je connaissais à peine de nom pour avoir vu passer un livre d'elle aux éditions Interférences, mais dont j'ai enfin pu savourer la prose intelligente et littéraire par le biais de cette réédition bienvenue aux éditions du Bruit du Temps, ainsi qu'une critique très positive (et là bien méritée) lors de l'émission La Dispute sur France Culture. S'il y a des auteurs qui n'écrivent que pour la notoriété, par le passé comme aujourd'hui (beaucoup de nos jours à vrai dire), ça peut paraître incroyable de se dire que Lydia Tchoukovskaïa n'ignorait pas que son livre ne paraîtrait pas de son vivant. C'est donc une plongée littéraire qu'elle nous propose, une plongée dans les souvenirs, une plongée dans les ombres de l'histoire. En quelque 200 pages d'une narration efficace, subtile et concise, l'auteure met en jeu le rôle ambivalent de l'écrivain sous la dictature soviétique ainsi que presque tous les destins et les attitudes qui doivent faire face, tant bien que mal, parfois en s'en accommodant, à ce qui se passe dans le pays et que seules les longues promenades dans la nature hivernale, une nature d'ailleurs magnifiquement décrite, que seules ces promenades permettent d'oublier, pour un bref moment, comme un temps figé, pour revenir ensuite à la sordide réalité d'un système où la vérité n'existe plus. La plongée est un magnifique livre, un cas d'école, de ce que peut être l'écriture au service de la parole et du souvenir, de l'absence de celui-ci aussi, et ce n'est pas pour rien que Lydia Tchoukovskaïa mêle avec grand habilité ses promenades, ses dialogues et mêmes son monologue intérieur aux poésies et aux textes de Pasternak, Blok, Essenine et tant d'autres grandes plumes russes, car, comme le disait Nietzsche : "Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin. J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au delà" - oui, Tchoukovskaïa est un pont entre l'avant et l'après, elle a su disparaître et passer au delà, en laissant une œuvre, petite certes, mais ô combien essentielle.
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Tout allait bien,on vendait même des fleurs.Mais parce que Kolia était en prison ou qu'il était emmené on ne sait où dans le fracas des roues,le monde entier était devenu incompréhensible, dénué de sens.(p.110)
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"Partie intégrante de la culture socialiste, les échecs sont devenus un moyen d'élever le niveau culturel des masses paysannes."
J'essayai de me représenter des petits garçons et des vieillards devant des échiquiers dans des isbas mais je n'y parvint pas.
(p.41 / Le Bruit du Temps, 2015)
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