Dans le 149e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Jeanne, premier tome sur trois de Crénom, Baudelaire, adaptation du roman de Jean Teulé par Tino et Dominique Gelli et publié chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur lactualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l'album Le prof qui a sauvé sa vie que l'on doit au scénario d'Albert Algoud, au dessin de Florence Cestac et c'est édité chez Dargaud
- La sortie de l'album Au nom de Catherine, adaptation d'un roman de Julia Billet par Mayalen Goust au dessin et c'est édité chez chez Rue de Sèvres
- La sortie de Salamandre, titre que l'on doit à Ian Culbard et aux éditions 404 comics
- La sortie de l'album Trois chardons que l'on doit à Cécile Becq et aux éditions Sarbacane
- La sortie de l'album Dans l'ombre, adaptation du roman conjoint dÉdouard Philippe et Gilles Boyer, c'est Philippe Pelaez qui en signe le scénario, Cédrick Le Bihan le dessin et c'est co-édité par Jean Claude Lattès et Grand angle
- La réédition de La guerre de Catherine pour les 10 ans de Rue de Sèvres, roman de Julia Billet qu'adapte ici Claire Fauvel
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Arriver à Matignon , c’est comme se marier en sachant que ça va mal finir .
Elle avait en elle cette imperceptible sécheresse des femmes qui ne seraient jamais mères, ce qui en faisait, assurément, une redoutable politique : un cœur d’homme dans un corps de femme.
Parfois, je prends le temps de lever la tête et d'observer les merveilles de l'endroit. C'est le plus bel endroit pour travailler. Probablement aussi le moins fonctionnel. Je ne connais pas de bâtiment plus inadapté à la pratique du travail gouvernemental, à la pratique de tout travail, pour dire la vérité. Pour le prestige, je vois bien : les visiteurs étrangers sont tellement contents de venir ici et de se faire photographier sur le perron. Mais pour bosser, quel enfer !
La démocratie interne est une invention récente dans les partis.
Je suis un apparatchik. Dans mon monde, les politiques et les apparatchiks vivent ensemble. Ni les uns, ni les autres ne peuvent survivre seuls. L’apparatchik, c’est un guerrier qui sert un maître, un professionnel qui connaît son milieu, qui utilise ses armes, qui pare les coups qu’on veut porter à son patron. C’est un mécanicien, un organisateur, un inspirateur, un souffleur. C’est le bras, les oreilles, les jambes et parfois le cerveau du politique.
Dans mon monde, on trouve beaucoup de gens qui sont là pour des raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec leur talent politique : des femmes parce qu’il en faut, des veules parce qu’il y en a, des flatteurs parce qu’ils ne représentent rien, et que rien, en politique, c’est souvent moins dangereux que quelque chose. Tous ceux-là, je fais avec. Mais ceux que je ne peux pas supporter, ce sont les apparatchiks qui se prennent pour des politiques.
Une campagne présidentielle, ça se prépare. Le Patron était prêt. Moi aussi. J'allais le faire gagner. J'allais faire en sorte que tout se passe bien, que tous ceux qui, avec moi, dans l'ombre, portaient sa candidature soient au meilleur d'eux-mêmes. Et puis rien ne s'est passé comme prévu. Aujourd'hui, après ce déchaînement de violence, je ne suis plus sûr de rien. Ni de ses chances, ni de lui, ni de moi. »
Nous avions tellement de mal à cicatriser les plaies de la primaire que chaque détail serait examiné à la loupe. La tension était encore vive, et pourtant, il fallait qu’elle soit impalpable.
Cette femme, objet de toutes nos détestations, aurait donné cher pour être ailleurs, comme c’est souvent le cas des hommes ou femmes politiques de haut niveau.
La peur de partir, qui prive de sommeil, bientôt remplacée par une peur pire encore : celle de rester, encore et toujours, pour tenter de remplir le tonneau qui fuit par tant de trous, ce mauvais rêve, ne jamais être libéré, être condamné à perpétuité à ce job impossible que tous ont tant désiré.
C'est tout sauf silencieux, la mer.