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3.95/5 (sur 37 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Ghlin , le 13/12/1896
Mort(e) à : Bruxelles , le 17/07/1952
Biographie :

Charles Plisnier (Ghlin, près de Mons, 13 décembre 1896 - Bruxelles, 17 juillet 1952) est un poète, essayiste et romancier belge qui, dans ses œuvres de non-fiction, s'est longuement exprimé sur la Wallonie.

Charles Plisnier a été l’un des écrivains les plus lus de son temps, lauréat du Goncourt en 1937 pour « Faux passeports », devenant ainsi le premier écrivain étranger à obtenir le fameux prix.

Il a fondé diverses revues : Ferveur en 1913, avec Herman Grégoire, Haro, revue littéraire et révolutionnaire, en 1919, Communisme, hebdomadaire, en 1919 Prospections en 1929, avec Albert Ayguesparse.

En 2024, les Editions Libretto entreprennent la réédition en plusieurs volumes de Meurtres, saga bourgeoise qui, à travers l’histoire de l'ascension d’une modeste famille, traduit les convulsions d’une époque et d’un monde en crise. 


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Cet homme qu'on allait juger était de ces assassins particulièrement lâches qui tuent de loin avec les mains des autres. Sa disparition devait sauver beaucoup de vies et les meilleures. Mais de penser qu'il fût d'avance condamné et que je fusse l'un de ses accusateurs me faisait regarder le monde autrement. D'une âme assez tranquille, j'avais parlé de guerres, de révolutions, mais est-ce que je me représentais ces choses, ou si seulement je remuais des mots plus lourds, plus tragiques. Pour la première fois je réalisais ce que pèse une vie humaine.
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Mais je ne vis jamais femme plus abandonnée, plus adorante. Vraiment, oui, elle trouvait tout bien et beau. Qu'elle n'eût jamais connu de vrai plaisir, de vrai désir, j'en pouvais au moins douter. Si c'était son esprit seulement qui se vouait à cet homme, ah ! comme cet esprit devait pousser ses racines dans la chair pour qu'elle sourît ainsi de ce sourire de femme apaisée.
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Carlotta reprochait à Alessandro d'être lâche et livré à mille faiblesses bourgeoises : le goût des mots, la peur des responsabilités, cette complaisance pour ses amis qui est la pire forme de la trahison. Elle disait qu'il pouvait, oui, risquer les Îles, la prison, le poteau ; que c'était bien facile de finir ainsi en une fois, d'avoir du courage ; mais qu'il avait peur des remords, comme un enfant du loup-garou.
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En fait, je disais que je venais au communisme par les voies de la doctrine, mais je sais maintenant que ce qui me persuadait, c'étaient les tristes images de la vie : une ouvrière éblouie devant de faux bijoux, l'air content d'un garçon livreur mal lavé, les queues des cinémas, tout ce qui montrait la bourgeoisie appâtant les pauvres avec son matérialisme veule et l'appétit de la perdition.
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C'est environ ce temps que je quittai le parti communiste. Santiago haïssait cette machine en forme d'armée où les statuts s'apprennent comme un règlement militaire, où l'on commente la doctrine comme des ordres de service, où les ouvriers ont changé de généraux. Il disait que ceux-ci préparent une nouvelle servitude et les nommait candidats-dictateurs et politiciens.
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N'est-ce pas ainsi ? Un jour que nous cherchions une explication de ce monde étrange qui se détruit sans cesse et qui va, aujourd'hui, menaçant ses valeurs les plus pures, nous avons lu Marx et compris cette révélation. N'êtes-vous pas, comme moi, venu au communisme par le jeu de votre raison ?
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Soudain, il dit :
- Je demeure dans Moabit. Nous ne sommes pas loin. Venez chez moi. Nous dînerons.
Je crois que si cette invitation se fût formulée de n'importe quelle autre manière, je l'eusse refusée d'un prétexte. Mais il avait prononcé sa phrase tout d'une traite, trop haut, avec ce courage des timides qui font leur vie à coups de petits irréparables et n'arrivent à s'obéir qu'ainsi.
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[...] ; je mesurais cette révolution qui s'acharnait à briser les siens, à saccager leurs songes les meilleurs et leurs œuvres, et je la prenais en haine. Mais, contradiction étrange, pour ce Iégor, qui l'incarnait si durement, je ne trouvais en moi qu'affection et tendresse. Avait-il suffi que je voie en lui un vivant semblable aux autres, capable de souffrir, de jouir, d'oublier les temps, de garder une main dans la sienne ? Et au contraire, une telle antinomie n'était-elle point faite, comme tout ce qui témoigne de l'inhumain, de l'anormal, pour m'inspirer effroi et colère ?
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j'admirais comment cet homme, par deux fois, avait brusquement trouvé la phrase, l'intonation, le geste qui changent un étranger en ami.
Il posa son casque sur le banc, à côté de lui. De noirs cheveux bouclés jouaient sur son front de cire.
Et cette face que j'avais vu travaillée par l'ivresse laissait voir maintenant les accent de la nostalgie
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Ainsi, aux fêtes de famille, on entrait chez Maître Hervé Annequin comme dans une pièce de théâtre montée par un metteur en scène qui aurait eu un sens chronométrique d'un chef de gare et le sens décoratif d'un ensemblier de cinéma.
.....
Le petit José était habitué à cette horlogerie et ne la remarquait plus. Mais Martine et Colette, chaque fois s'en émerveillaient, et Noël, vieil enfant, retrouvait pour une seconde cette euphorie que lui donnait naguère les contes de fée aux châteaux enchantés.
Dès ce moment, tout se déroulait de la sorte. Elle savait styler les gens, Madame Hervé Annequin, née Lola Léonez. Le mot d'ordre dans ces circonstances était sans doute : aisance et solennité. C'est comme par enchantement que les manteaux quittaient les dos périssables pour se suspendre aux patères du vestiaire. Du vestibule au salon, sur les moquettes épaisses de trois doigts, les pieds faisaient du silence ; entre les murs, couverts de cuir fauve et lumineux, sans doute suaves au toucher, les voix sonnaient doux. On savait, à voir sur le guéridon de citronnier, la carafe de cristal toute dorée, que le porto serait vieux à ravir la langue. Noël cherchait des yeux sa mère, trouvait une paysanne haute et rouge dans une robe épaisse et toute noire, et, rêvant d'être assis dans son wagon de bois voguant sur les plaines du soir réinventait le mot malaise.
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