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4.16/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 30/10/1949
Biographie :

Jean-Marie Guéhenno est un diplomate français, spécialiste des questions de défense et des relations internationales.

Jean-Marie Guéhenno est le fils de l'écrivain Jean Guéhenno. Il est ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il a été auditeur à la Cour des Comptes à sa sortie de l'École nationale d'administration (ENA), en 1976, puis conseiller référendaire et Conseiller-Maître. Il a été Secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des opérations de maintien de la paix, d'octobre 2000 à juillet 2008. Il est actuellement professeur à l'Université Columbia (Arnold Saltzman Institute, School of International and Public Affairs- SIPA) . Il est également associé à la Brookings Institution et au Center on International Cooperation de New York University.

Il a été président de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), en France, de 1998 à 2000.
Il a publié de nombreux articles et deux ouvrages, « La Fin de la Démocratie » (traduit en anglais "the end of the nation state"), et « L'Avenir de la liberté: la démocratie dans la mondialisation »
Il a tenu la rubrique du marché de l'art dans Le Monde, sous le pseudonyme de Jean-Marie Guillaume.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Jean-Marie Guéhenno   (3)Voir plus

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Jeudi 7 mars 2024, les négociations entre Israël et le Hamas pour l'organisation d'une trêve se sont soldées par un échec. La perspective d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza semble de plus en plus incertaine. Une paix durable peut-elle encore être imaginée ? Quels en seraient les contours ? Pour en parler, Emmanuel Laurentin reçoit : Sylvaine Bulle, sociologue Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain Jean-Marie Guéhenno, diplomate, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et professeur à l'université Columbia (New York) Visuel de la vignette : Mohammed Abed / AFP #société #geopolitique #israelhamas _________ Écoutez d'autres débats qui font l'actualité sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Il aura fallu les huit années que j'ai passées à la direction des opérations de maintien de la paix de l'ONU pour que je comprenne la fragilité des sociétés humaines. Comme l'air que nous respirons, la paix nous semble être l'état naturel de toute société. J'ai découvert au contact de pays brisés par la guerre qu'il n'en est rien. Ce respect instinctif des lois, qui nous les fait généralement observer même en l'absence du gendarme, ce préjugé de confiance, limité mais réel, que nous témoignons à ceux que nous appelons nos semblables ne sont pas des sentiments aussi naturels que nous l'imaginons souvent. Ils sont un vernis précaire qu'il suffit de peu de chose pour effacer, et qu'il est ensuite infiniment difficile de restaurer. Dans les pays en guerre civile où se déploient la plupart des missions de maintien de la paix, ce vernis est parti, et le « capital social » dont parlent anthropologues et philosophes – cette richesse qui réside non dans les capacités individuelles de chacun des membres d'une communauté humaine mais dans les liens, implicites et explicites, qui les unissent – a disparu. Il ne reste alors qu'un monde de défiance où personne ne se confie à personne.

Cette expérience m'a conduit à jeter un autre regard sur les sociétés en paix. Au lieu de les voir comme autant d'exemples de l'état d'équilibre pacifique vers lequel tôt ou tard toute société humaine devrait revenir, je les ai vues comme des réussites exceptionnelles et toujours menacées. À l'instar du médecin qui, à force de ne voir que des malades, finit par se demander quel miracle conserve une majorité de la population en bonne santé, j'ai commencé de m'interroger sur les conditions nécessaires au maintien de la paix dans une société.
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La politique, telle qu'elle fut inventée par les Grecs, semble ainsi arriver au bout d'un long cycle : elle a commencé par l'immense ambition d'organiser dans la cité des hommes le dialogue des idées d'où émergerait la raison. Les démocraties modernes ont été plus modestes, prétendant seulement organiser la confrontation pacifique des intérêts collectifs. On voit aujourd'hui comment même cet objectif plus limité paraît hors d'atteinte, car la crise simultanée de la gauche et de la droite détruit le terrain commun sur lequel pouvait s'engager la négociation des intérêts, projet contre projet.
L'espace public disparaît, et avec lui le débat politique : il n'y a plus de lieu où échanger les arguments de la raison ni où négocier la confrontation d'intérêts rivaux.
À défaut de rassembler autour de programmes, la politique rassemble désormais sur des identités. Et ces identités, construites sur l'affirmation d'une différence, loin d'organiser la société en groupes qui pourraient structurer un débat politique, la fragmentent presque à l'infini.
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La crise démocratique est beaucoup plus qu'une crise des processus démocratiques. Elle pose la question du type de société dans laquelle nous voulons vivre. Elle est une crise éthique à laquelle une réponse technique ne peut apporter qu'une solution très partielle.
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Façonner les perceptions par un usage de plus en plus ciblé des médias sociaux, grâce à une maîtrise de plus en plus fine des données, est devenu une composante essentielle des campagnes politiques contemporaines.
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À toutes les époques, les crises de légitimité des institutions politiques ont débouché sur des révolutions et des guerres dont il a fallu des décennies pour réparer les ravages. La particularité de notre époque est la disponibilité de moyens de destruction sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Nous ne pouvons nous offrir le luxe, d’aller, par tâtonnements successifs, d’erreur en erreur, jusqu’à ce qu’apparaissent de bonnes réponses.
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Ces identités n'avaient jamais disparu, mais un âge dominé par de grandes idéologies les avait reléguées au second plan. Elles étaient devenues plus culturelles que politiques. Elles étaient fragiles, et leur fragilité même a contribué à l'extrême violence des conflits qu'elles ont nourris. Pour des individus perdus, incertains de ce qu'ils sont, l'affirmation de soi par l'annihilation de l'autre prend vite un caractère existentiel. Les massacres de Palestiniens par les phalanges libanaises, l'extermination des habitants de Srebrenica, les horreurs de la guerre civile somalienne ont préparé le nihilisme des années plus récentes, et devraient être un avertissement sur les dangers de la tentation identitaire qui touche maintenant les vieilles démocraties.
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Nous sommes donc au début d’une ère nouvelle, où les partis politiques perdent leur pertinence, où l’invention de l’internet et la création d’espaces virtuels qu’il inaugure bouleversent le fonctionnement des sociétés humaines. Elles se globalisent tout en s’émiettant.
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La renaissance du combat pour les valeurs, si imparfaite et si dangereuse dans la forme qu'elle prend, est un signe, le symptôme d'une réaction profonde et générale contre le nihilisme sur lequel débouche en fin de compte le triomphe de l'individu.
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On se rassemble davantage par la peur et l'exclusion que par l'adhésion.
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L’invention en Europe du livre imprimé à la Renaissance a transformé le rapport au savoir de la civilisation occidentale. Quelques siècles plus tôt, en Chine, le livre imprimé, en permettant la diffusion des textes aux lettrés, avait contribué à installer le savoir au cœur des hiérarchies de pouvoir. En Europe, nous n’avons compris que très progressivement la dimension révolutionnaire de l’imprimerie, et le monde entier risque aujourd’hui de commettre la même erreur d’appréciation s’il ne prend pas rapidement toute la mesure du bouleversement politique que porte en germe l’internet. La transformation de la politique décrite au chapitre précédent résulte pour une part du changement radical que les nouvelles technologies introduisent dans notre rapport au savoir et dans ses conditions de production.


Reprenons l’histoire politique du livre imprimé pour comprendre ce qui nous attend. Le livre imprimé apparu en Europe avec Gutenberg enleva aux clercs le monopole de ce savoir qu’ils conservaient dans les manuscrits de leurs monastères. Cette révolution dans les techniques de diffusion du savoir a fait sentir tous ses effets politiques par étapes successives. Elle changea d’abord les rapports de force dans l’Église catholique, en donnant, par la diffusion de la Bible, une autorité nouvelle à des moines auparavant sans autorité comme Luther, qui pouvaient désormais communiquer par le livre hors des hiérarchies ecclésiastiques. Ce bouleversement scinda les Églises d’Europe en deux camps, catholique et protestant, et cette scission, à son tour, bouleversa la carte politique de l’Europe, en sapant la fondation religieuse de la légitimité des princes et des rois. Des légitimités concurrentes s’affrontèrent, qui conduisirent à près d’un siècle de guerres. La seconde secousse provoquée par la révolution du livre imprimé attendit près de deux siècles : la diffusion des connaissances grâce à celle du livre apporta à une bourgeoisie instruite une nouvelle légitimité, dont la Révolution française fut l’expression la plus radicale. La démocratie libérale moderne dont nous avons hérité a prétendu être, dans sa version idéale, le dernier avatar de cette révolution : dialogue de la raison entre personnes instruites, unies dans un même espace de réflexion par l’éducation et formées par la lecture des mêmes livres. Le savoir, en se diffusant largement, a changé pour toujours les fondements de l’autorité.

L’avènement du monde digital annonce un bouleversement encore plus considérable. Le changement le plus immédiat et le plus visible est la transformation de la communication politique. Chaque époque reflète à cet égard la technologie du moment. Les révolutions américaine et française furent marquées par la prolifération de brochures, de pamphlets rapidement imprimés et diffusés. Ce furent les débuts de la presse politique. La radio a accompagné la montée des mouvements totalitaires, et son utilisation par Hitler a été considérée à l’époque comme révolutionnaire, car elle a changé la pratique de la politique et les conditions d’exercice du pouvoir. Elle a été une puissante caisse de résonance, amplifiant l’impact des meetings de masse qui ponctuèrent la montée des fascismes. Dans ces meetings, la foule prenait conscience de sa puissance collective, et, grâce à la radio, ce moment de communion collective a pu entrer dans chaque foyer et établir un rapport personnel, presque charnel, entre les gouvernants et les gouvernés, entre le chef et la masse. La politique traditionnelle a ensuite exploité les mêmes techniques, et Franklin Roosevelt, avec ses causeries radiodiffusées, a été le premier responsable d’un pays démocratique à comprendre l’importance des médias. Depuis, l’usage de la télévision est devenu systématique, et tout acteur politique, dans les démocraties comme dans les dictatures, utilise la télévision et la radio.
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