La polémique actuelle autour de l'image
Depuis Michel Foucault, nous voyons les théories de l'image s'inscrire dans le cadre d'un nouveau discours qui fait état d'une "crise de la représentation". Cette analyse impute aux images la responsabilité d'une crise où serait tombée, selon certains philosophes, la représentation du monde. Jean Baudrillard n'hésite pas à considérer tout bonnement les images comme les "meurtrières du réel". autant dire qu'on reconnaît ainsi au réel une évidence ontologique devant laquelle les images sont forcées de s'avouer vaincues. Seules les époques du passé ont disposé, présume-t-on, d'une maîtrise de l'image. Mais dans cette hypothèse on oublie qu'elles aussi contrôlaient la réalité sociale ou religieuse par le biais d'images en prise sur leur temps et dont l'autorité modelait la conscience collective. Seulement, les anciennes images ne nous sont plus d'aucun secours dès lors que ce lien de contemporanéïté est perdu. S'il y a crise de la représentation, c'est en somme que nous ne croyons plus que les images soient encore susceptibles d'une telle fonction référentielle. Les images nous paraissent défaillantes, car nous ne trouvons plus en elles d'analogie avec quelque chose qui leur serait antérieur et à quoi elles pourraient se référer dans le monde. Or, même dans les cultures historiques, les images ont toujours renvoyé à une vérité (le beau concept!) qui n'existait nulle part ailleurs que dans les images elles-mêmes - et pour laquelle on les inventait justement. Mais pour Jean Baudrillard, une image dans laquelle il ne parvient à débusquer aucune preuve de réalité est aussitôt considérée comme un simulacre, de même que le philosophe croit distinguer une simulation partout où se trouve invalidée l'équivalence qu'il réclame entre signe et signification.
L'orateur romain (orator) qui parlait au forum se présentait à visage découvert pour prononcer son discours devant le peuple.
L'acteur, lui, ne se livre qu'à une "imitation" de discours sur la scène et ce faisant le "falsifie". Les mouvements de son âme et son caractère devaient pouvoir être lus sur le visage de l'orateur.
Inconnus des Grecs, les masques mortuaires tiennent une place particulière à Rome. On ne les désigne ni comme visage ni comme masque, mais comme imago. (page 83)
Ce qui, par contre, est sérieusement mis en question, c'est le modèle conceptuel d'une "histoire de l'art" qui a servi aussi bien l'artiste que l'historien de l'art, chacun à sa manière. Les artistes, quand ils produisent de l'art, se refusent souvent à participer à une "histoire" de l'art. Ils prennent ainsi leurs distances par rapport à une vision des choses qui a été conçue à l'origine par un artiste, Giorgio Vasari, pour des artistes.