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3.92/5 (sur 56 notes)

Nationalité : Zimbabwe
Né(e) à : Tsholotsho , le 12 octobre 1981
Biographie :


NoViolet Bulawayo, nom de plume d’Elizabeth Zandile Tshele, née le 12 octobre 1981 à Tsholotsho, est une auteure zimbabwéenne.
Diplômée de l'université Cornell d'Ithaca, elle vit et enseigne à San Francisco. We need new names son premier roman (2013) a été inclus dans le Man Booker Prize 2013.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
A la télé, le beau monsieur blanc avec ses cheveux de femme (celui qui n'arrive pas à dire Zimbabwe et dit à la place Zeembaymbey) vient tout le temps et dit, Pays du tire-moonde, le Zeembaymbey é contraiiin d'aaadopteer démesuuur drahs-tique à faim de main tenir emplasson pouvouaar, é c'est si toi hein... deuveuront copéré. Tu l'écoutes et tu te demandes, c'est quoi au juste le pouvouaar ? Ce serait pas avec ça qu'on frappe les gens ? Et c'est quoi le tire-moonde ? Ca existe quelque part, le pousse moonde ? (p.16)
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Regardez-les partir par milliers, les enfants de cette terre, regardez-les qui partent par milliers. Ils n’ont rien, ils passent les frontières. Ils ont des forces, ils passent les frontières. Ils ont de l’ambition, ils passent les frontières. Ils ont de l’espoir, ils passent les frontières. Ils ont de la peine, ils passent les frontières. Tous ils s’en vont, ils courent, ils émigrent, ils délaissent, ils désertent, ils marchent, ils quittent, ils filent, ils fuient – aux quatre coins, vers des pays proches ou lointains, des pays dont ils n’ont jamais entendu parler, des pays dont ils ne savent pas prononcer le nom. Ils partent par milliers.

Quand tout s’effondre, les enfants de cette terre se sauvent et se dispersent comme les oiseaux s’échappent d’un ciel incendié. Ils fuient leur pauvre terre pour que dans des terres étrangères leur faim soit apaisée, dans des terres inconnues leurs larmes séchées, dans des terres éloignées les plaies de leur désespoir pansées, dans l’obscurité de terres curieuses leurs prières meurtries marmonnées. […]
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Les unités mobiles de la police étaient à l'affût de ce genre de choses -des hommes avec des hommes ou des femmes avec des femmes. Et les condamnations étaient sévères. Prison, amende, lapidation ou fouet, ça dépendait de l'endroit où on se trouvait au Nigéria quand on se faisait prendre. Et à tous les coups, ça faisait les gros titres. L'humiliation publique. (p.82)
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Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire. Capturer Hitler avant qu'il ne se rende maître de leur patrie. Aussi les jeunes gens du pays s'enrôlèrent-ils en masse. Parmi eux, le Sergent de Couleur Bombay. Lequel allait bien vite découvrir que quelqu'un avait dû confondre les frontières de son pays avec celles d'un endroit à l'autre bout du monde.
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UNE IMAGE VAUT MILLE SOUVENIRS

« - Voilà, c'est fait. Je dois dire que ces Samsung prennent eux aussi de jolies photos. Ende vous vous rappelez l'histoire que c'était pour prendre une photo autrefois quand on n'avait même pas l'âge de Destinée ? dit NaMour.
- Yeyi ! Il fallait s'y prendre des jours à l'avance. Préparer les tenues. Trouver les fonds - l'argent pour se rendre en ville; l'argent pour revenir de la ville; et bien sûr l'argent pour payer le photographe. Il fallait réfléchir à la tenue. S'assurer que ladite tenue était en parfait état. Coudre ce qu'il fallait coudre. Emprunter des boucles d'oreilles. Des souliers. Des collants. Du rouge à lèvres. Du maquillage. Feuilleter les vieux albums pour être sûr de ne pas prendre une pose déjà prise. En choisir une, et s'entraîner. Puis trouver le courage de prendre la pose devant un inconnu. Trouver le courage d'aller en ville, de ne pas se salir quand on vous disait de descendre du trottoir réservé aux Blancs, le courage quand on vous accusait, à cause de votre maquillage, d'être une teigne en maraude ! »
En repensant à leur jeunesse enfuie, les anciennes, déjà debout, se rassoient et songent au passé. Tholukuthi le passé. Et soudain on est quarante, cinquante ans plus tôt dans le salon de la duchesse. Elles étirent leurs souvenirs autant que le permettent leurs esprits, et quand elles ne peuvent pas aller plus loin, elles relayent les souvenirs transmis par leurs mères, oui, tholukuthi des souvenirs comportant également ceux des mères de leurs mères et des mères des mères de ces mères. Et avec leur esprit et leur bouche, elles se propulsent chacune et ensemble dans un passé avant que le Jidada soit le Jidada, puis au-delà de ce passé dans les nombreux passés de leurs mères et des mères de ces dernières, puis au-delà de ce passé dans le passé-passé-passé, oui, tholukuthi à l'époque où les pierres étaient si tendres qu'on pouvait les pincer et les faire saigner, quand les montagnes poussaient encore, quand les dieux sillonnaient la terre, oui, tholukuthi ce passé immémorial avant que les cupides colonisateurs débarquent en armes, se répartissent les terres entre eux comme si personne n'y vivait déjà, fassent voler d'étranges chiffons en l'air appelés drapeaux et disent, Qu'il y ait des Pays-Pays.
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Où et qui seraient-ils aujourd'hui s'ils n'avaient pas commis l'odieux péché de nous coloniser ? Que seraient ces États-Unis sans la terre qu'ils ont volée et ont aujourd'hui l'audace de ceinturer par une violente frontière ? Que serait en effet ce pays s'il n'avait enlevé à l'Afrique ses fils et ses filles qu'il maintient désormais dans une abjecte pauvreté alors que c'est à eux et à elles qu'on doit la richesse de ce pays ? Et que serait l'Occident sans les ressources de l'Afrique ? sans l'or de l'Afrique ? les diamants de l'Afrique ? le platine de l'Afrique ? le cuivre de l'Afrique ? l'étain de l'Afrique? l'huile de l'Afrique? l'ivoire de l'Afrique ? le caoutchouc de l'Afrique ? le bois de l'Afrique ? le cacao de l'Afrique? le thé de l'Afrique ? le café de l'Afrique ? le sucre de l'Afrique ? le tabac de l'Afrique ? sans les œuvres d'art pillées par leurs musées ? Savez-vous, mes chers enfants, que jusqu'à ce jour, des décennies après ces razzias, ces viols, ces kidnappings, ces tueries, et cette oppression épique, l'Angleterre doit encore restituer la tête de Mbuya Nehanda ? Oui, après avoir condamné la spirite de notre ancêtre, Mbuya Nehanda Nyakasikana - qui, comme vous le savez, est la mère de la lutte pour la Libération du Jidada, après l'avoir condamnée à mort par pendaison, comme si ça ne suffisait pas, ils ont tranché sa tête sacrée et l'ont envoyée dans cette Angleterre pour en faire un trophée de la Couronne ! Et c'est là qu'elle repose encore avec environ une vingtaine de têtes d'autres combattants de la résistance jidadienne! Peut-être que la reine peut nous dire ce qu'elle fait de nos têtes captives car en ce qui me concerne je ne puis vous le dire, je l'ignore. Mais ce que je peux vous dire c'est que, avant que l'Occident puisse nous édifier en matière de démocratie et de changement, il devra d'abord nous restituer toutes ces choses qu'il a dérobées. Je les réclame ! J'en ai besoin ! L'Afrique les réclame et en a besoin ! Toutes ! Chacune ! Qu'on nous les rende! » cria le Père de la Nation avec une telle fougue que le stade s'embrasa de mille chants : « Qu'on nous les rende! Qu'on nous les rende ! »
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Alors tu ne sais pas pourquoi les Japs ont fui ? dit le lieutenant. Les histoires qui t'ont précédé ici dans cette guerre racontaient que les Africains allaient arriver et qu'ils mangeaient les gens. On s'est débrouillé pour alimenter la rumeur en balançant des tracts sur le territoire ennemi, on a averti les Japs que non seulement vous viendriez les tuer, mais qu'en plus vous vous feriez un plaisir de les faire cuire pour les servir au diner. Les Japonais, tu le sais, sont entrainés à combattre sans craindre la mort. Ils se fichent pas mal d'être tués mais, comme tout le monde, la perspective d'être mangés ne les amuse pas du tout.
in La République de Bombay, Rotimi Babatunde.
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Qu'après les dernières élections qu'il avait en fait truquées, à la suite des élections précédentes qu'il avait également truquées comme celles d'avant qu'il avait volées - oui, après que son régime et lui eurent fait barrage à tous les moyens à notre disposition pour l'évincer d'une façon paisible et constitutionnelle - nous n'avions eu d'autre choix que de souhaiter sa défection, et à n'importe quel prix. Car l'échec de la gouvernance peut changer le cœur d'un animal. Car un régime inhumain peut changer le cœur d'un animal. Car la corruption peut changer le cœur d'un animal. Car la pauvreté peut changer le cœur d'un animal. Car la tyrannie peut changer le cœur d'un animal. Car des élections truquées peuvent changer le cœur d'un animal. Car l'hémorragie d'une démocratie peut changer le cœur d'un animal. Car le massacre d'innocents peut changer le cœur d'un animal. Car l'inégalité peut changer le cœur d'un animal. Car l'ethnicisme d'un régime peut changer le cœur d'un animal. Car le fait que des pauvres sont de plus en plus pauvres peut changer le cœur d'un animal. Car des espoirs brisés, des rêves trahis, la promesse de l'Indépendance rompue tout ça avait changé nos cœurs naguère fidèles et patients, de sorte que quand le Père de la Nation attendit de nous que nous montrions aux Défenseurs à quel point nous l'aimions et avions besoin de lui, au lieu de ça nous envahîmes les rues pour les aider à finir ce qu'ils avaient commencé, oui, tholukuthi à enfoncer le dernier clou dans le cercueil.
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Dieu, mon Père, dit : "Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n'y a d'autorité qu'en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu; si bien qu'en se dressant contre l'autorité, on se dresse contre l'ordre des choses établi par Dieu, et en prenant cette position, on attire sur soi le jugement. En effet, ceux qui dirigent ne sont pas à craindre quand on agit bien, mais quand on agit mal. Si tu ne veux pas avoir à craindre l'autorité, fais ce qui est bien, et tu recevras d'elle des éloges. Car elle est au service de Dieu pour t'inciter au bien, mais si tu fais le mal, alors vis dans la crainte. Ce n'est pas pour rien que l'autorité détient le glaive. Car elle est au service de Dieu : en faisant justice, elle montre la colère de Dieu envers celui qui fait le mal. C'est donc une nécessité d'être soumis, non seulement pour éviter la colère, mais encore pour obéir à la conscience." Et maintenant, sur ces précieuses paroles, très cher Jidada, inclinons nos têtes au nom du Jidada et remercions le Tout-Puissant pour l'incomparable don de liberté que nous célébrons aujourd'hui, pour les Libérateurs qui nous ont délivrés des diables colonisateurs, ainsi que pour les dirigeants menés par Dieu qui veillent bel et bien à ce que nous continuions de vivre libres chaque jour et à tout jamais. Prions !
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Globalement, nous apprécions en général ce qu'essaient de faire les Sœurs des Disparus, ce qu'elles représentent et tour ça, mais bon, les voir ici le jour d'élections harmonisées est vraiment malvenu et déplacé, même la Bible nous dit qu'il y a une saison pour tout, un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour semer et un temps pour laisser reposer la terre. Aujourd'hui est le temps pour laisser reposer la terre. Mais nous refusons aux Sœurs des Disparus le pouvoir de nous provoquer alors même qu'elles sont visiblement à côté de la plaque ; nous sommes ici pour une raison et une seule - voter pour un Nouveau Jidada lors d'#électionslibresjustescrédibles, et c'est exactement ce que nous allons faire. Mais désormais nous avons vu de nos propres yeux que ce qu'on dit de ce groupe est peut-être vrai, après tout. Peut- être qu'elles auraient besoin d'époux et d'enfants et de maisons pour ne pas mettre la pagaille dans la rue, après tout. Quant à celles qui ont des maris, peut-être ces maris devraient-ils s'y prendre mieux pour imposer la loi divine et contrôler leurs femals, comme le répète sans cesse le prophète Dr O. G. Moïse, après tout. Et peut-être qu'ils auraient besoin d'un ou deux Défenseurs ici et maintenant pour les mettre au pas, leur montrer où est leur place, après tout.
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