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4.06/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Comiso (Sicile) , le 15/11/1920
Mort(e) à : Comiso (Sicile) , le 14/06/1996
Biographie :

Écrivain et professeur de littérature italienne.

Écrivain de Sicile Gesualdo Bufalino se dégage des influences postcarducciennes et du provincialisme insulaire grâce à la passion éprouvée pour le cinéma français de l'avant-guerre et pour la traduction d'œuvres françaises et latines (il traduit notamment les œuvres de Victor Hugo, Madame de Staël, Jean Giraudoux et Charles Baudelaire).

Il est mobilisé en 1942 puis capturé par les Allemands en 1943, mais il pourra s'évader. Ces événements interrompent ses études universitaires. En 1944, atteint de la tuberculose, il est hospitalisé, d'abord à Scandiano où il peut puiser dans la bibliothèque personnelle du médecin, puis à Palerme où il guérit en 1946. Il reprendra ses études, et ne quittera plus Comiso où il enseignera toute sa vie.

C'est au moment de sa retraite qu'il publie en 1981, Le Semeur de peste, un roman écrit depuis plus de dix ans, inspiré par son expérience personnelle de la maladie. Il sera couronné par le prix Campiello.

Gesualdo Bufalino a obtenu le Prix Strega en 1988 pour Le Les mensonges de la nuit.
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Robert de Niro, Al Pacino et Joe Pesci dirigés par Martin Scorsese : pas étonnant que The Irishman, le nouveau film du réalisateur des Affranchis et de Casino soit l?un des plus attendus de l?année. On espérait qu?il soit présenté au dernier Festival de Cannes, mais le travail sur les effets spéciaux, et notamment sur le visage des acteurs pour qu?ils apparaissent plus jeunes puisque l?histoire se passe sur trois décennies, a apparemment pris plus de temps que prévu, et le film fera finalement l'ouverture du 57e Festival du film de New York, le 27 septembre prochain. Joe Pesci y joue un boss de la mafia de Pennsylvanie, Russell Bufalino, al Pacino le faleux président du syndicat des doncuteurs routiers (les teamsters) Jimmy Hoffa, et Robert de Niro le bras droit de celui-ci, Frank Sheeran, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale devenu tueur à gages. Le film sera disponible sur Netflix directement à l'automne. #BandeAnnonce

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
[Le pere Vittorio, l'aumonier militaire:]
Le péché : inventé par les hommes pour mériter la peine de vivre, pour ne pas être châtiés sans raison. [...] Je descends dans la salle commune, pour confesser les pauvres, les vieux. Je ne comprends pas leur jargon étriqué, mais je les absous quand même. Les pauvres, gibier de Dieu.
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C’était un petit village populeux et vivant, me sembla-t-il. Pauvre comme ceux de l’arrière-pays le plus profond, où le bandit Giuliano régnait de façon enfantine et farouche, mais non pas triste, à en juger d’après les maisons peintes au bleu de méthylène, qui arboraient toutes une pergola de jasmin odorant autour de leurs misérables entrées. Les visages étaient très sombres, mais fleuraient encore joyeusement le savon, quand ils apparaissaient entre deux pots de basilic pour me voir passer. Et les jeunes filles sortaient déjà pour la première messe, comme de petits ânes harnachés pour la fête du saint. Entortillées dans leurs corsets de velours, avec leurs jupes de raphia à rubans et leurs bas turquins — un costume que je croyais tombé en désuétude —, elles marchaient comme des dames, distribuant à gauche et à droite le tendre dédain de leurs yeux.
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il était nécessaire de mourir, dans l’histoire de chacun il y avait une trahison, un tranchet attisé par l’ail, et un pied sur la nuque. C’était comme si nous nous rendions dans un bois de chênes-lièges, la veste enroulée autour de notre bras, pour un duel campagnard inutile, éternel. Et nous ne verrions jamais notre ennemi en face, on nous prendrait à chaque fois par-derrière. La voix du vieux répétait dans l’ombre : « Ah, les destinées des hommes, une éponge mouillée les efface, comme une peinture ».
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Enfant, j'aimais le bruit de la pluie. Surtout le matin, dans le demi-sommeil, lorsque, parmi les vapeurs d'un rêve gris-fer, confusément, je l'entendais se faufiler dans mes oreilles avec un fracas de volière, ou bien imiter le piétinement de pieds, de nombreux pieds : comme une longue marche ou comme un sauve qui peut. "Ça y est, il pleut !". J'entendais une voix sans un son me parler. Rien qu'une simple annonce, mais qui suffisait à créer en moi un état de joyeuse inquiétude, une sorte d'éclaircie pour les sens...
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- A cette époque, dis-je avec emphase, j'aimais l'île comme on aime une grande personne qui joue avec nous. Je sais, c'est écrit dans trop de livres, mais moi, je m'émeus quand même devant les verts paradis. J'aimais dormir dans les greniers de campagne, sous les guirlandes d'oignons et les melons ensachés dans des bas ; me baigner dans les eaux des moulins, dans les norias ; rompre d'un coup de poing les nids de guêpes en grappes entre l'huisserie et l'architrave. Sais-tu ce qu'est un enfant du Sud en plein midi ? Quand il s'allonge, la nuque posée sur une pierre, pour suivre le zigzag des oiseaux empêtrés dans le ciel ; ou quand il descend dans les torrents pour capturer les sangsues qu'il vendra à la guérisseuse ; puis, pour s'essuyer, il se roule dans l'herbe... Combien de conjurations et des sortilèges je connaissais alors. Et il aurait suffi d'en prononcer un seul, en remuant un couteau, pour couper la chevelure de la trombe marine, quand tu la vois se tordre à l'horizon, toute noire. Mais je ne voulus jamais la dire, cette conjuration, et, maintenant qu'elle pourrait m'être utile, je l'ai oubliée.
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Où l'on apprend que, si un peintre naïf peut rivaliser avec un peintre professionnel, celui qui s'adonne à la délinquance sans apprentissage adéquat risque de n'aboutir à rien. Quel que soit l'enthousiasme qu'il puisse y mettre, un honnête homme sera toujours, en matière du mal, un apprenti maladroit.
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Peut-être que nous, je veux dire le Terre, Cassiopée, Alpha Tauri, cette étoile filante, tous les autres corps et astres que tu vois et que tu ne vois pas, nous tous, zodiaques et natures, ne sommes que des milliards de calculs dans le rein d'un corpulent animal, sa colique sans fin, la présure graveleuse de son laborieux et gigantesque émonctoire ; et ainsi nous flottons, dans l'éther et la pisse qui s'infiltre dans tous ses méats et le fait glorieusement hululer de douleur dans le silence des espaces éternels. C'est ce que nous appelons l'harmonie des sphères.
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Attendre une femme... Il y a un plaisir dans l'agonie d'attendre quelqu'un qui ne vient pas, une passion envoûtante, qui ressemble au goût de perdre au jeu, un jeton après l'autre, une minute après l'autre.
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Il est étrange qu'après tant d'approches et tant d'occasions de nous connaître, je n'aie retenu de lui que quelques filaments de son visage, une sorte d'insaisissable suaire, et la tache que faisait son corps de montagnard entre la lumière et moi, quand il se dégageait de son plaid coloré pour venir se pencher au-dessus de moi et me serrer bruyamment la main. Et je m'explique encore moins qu'en un lieu tel que celui-là, où la solitude ne tolère ni atermoiements, ni diplomatie, notre rencontre ait suivi une grammaire aussi sinueuse et prudente. Comme si tous deux nous craignions et nous désirions à la fois en l'autre le complice et l'ennemi qui nous manquait, et sans lequel la partie n'aurait pu avoir lieu.
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C'était donc une revanche que de jouer et chanter nous-mêmes, le soir, dès que nous sentions la fièvre refluer doucement et le cours du sang dans les veines se faire lent et bourbeux, battement d'eau morte contre la rive. Nous nous asseyions alors tous ensemble, en cercle sur le sol, avec un harmonica, une mandoline, et deux ou trois voix qui s'épuisaient à se poursuivre et à s'accorder, dans un effort presque déçu de l'atteindre et de le retenir, cet air évasif et ténu, qui, comme toute autre chose, se refusait à nous appartenir.
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