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3.7/5 (sur 69 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Cambridge, Massachusetts , le 26/05/1950
Biographie :

Fils d'un haut fonctionnaire au Pentagone, David R. Ignatius suit des études d'économie à Harvard puis au King's College à Cambridge, avant de collaborer au New York Times Magazine et au Washington Monthly.

Correspondant de guerre pour le Wall Street Journal à Beyrouth et en Irak de 1980 à 1983, David Ignatius rentre au Washington Post en 1986 et devient rédacteur en chef adjoint en charge de l'actualité financière internationale en 1993. Directeur de l'International Herald Tribune de puis septembre 2000, David Ignatius reste un éditorialiste régulier du Washington Postet participe à de très nombreuses publications.

Grand amateur des romans de John le Carré, il a publié plusieurs thrillers remarqués dont " Nom de code SIRO ", " Le Scoop ", " La Banque de la peur ", " Le Magnat ".
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"Soyez mystérieuse
Soyez amoureuse
Et vous serez heureuse "

Paul GAUGUIN

gravé dans la porte de la maison où il mourut.
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Comme la plupart des Orientaux qui ont réussi, il se comportait de façon réservée, presque embarrassée. Son extrême politesse semblait dans un premier temps héritée de la tradition britannique, souvenir d’un semestre passé à Sandhurst il y avait bien longtemps. Mais sa personnalité la plus profonde était celle d’un chef de tribu bédouine, généreux mais secret. C’était le genre d’homme qui ne disait jamais tout ce qu’il savait.
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Harry Pappas n'avait jamais envisagé de diriger la division des opérations pour l'Iran. Après son séjour à Bagdad, il avait caressé l'espoir de disparaître dans les tréfonds de l'administration grâce à une promotion le propulsant à un poste honorifique, de monter un petit business tranquille, de conseiller en sécurité dans le privé ou, pourquoi pas, de jouir de sa retraite comme la plupart de ses collègues. Inscris toi à un stage de formation "perspectives de reconversion" et plie tes gaules ! Il avait perdu toute motivation. L'Irak en était la cause; pas la guerre destructrice qui faisait la une des journaux, mais la désolation douloureuse et incommunicable liée à son de deuil personnel. L'Agence avait perdu toute motivation, elle aussi, mais ce n'était pas son problème. Du moins, il ne voulait pas que cela le devienne.
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sophie songea a ses propres rêves quand elle était un jeune agent des renseignements, au lieux où elles s'etait rendu, aux risques qu' elle avait pris. tout ca pour quoi?
pour un chapelet de mensonges : des collegues qui mentaient, trichaient et ne sourcillaient que lorsque quelqu un s' apprêtait a vendre la mèche.
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Le Pakistanais s’enfonça dans son fauteuil, joignit les mains et ferma les yeux. Quand il les rouvrit, il reprit la parole sur un ton plus ferme :

— Permettez-moi de reformuler ma question le plus clairement possible : les États-Unis envoient-ils des officiers de renseignement au Pakistan en dehors des canaux clandestins habituels ? La CIA est-elle derrière ces opérations ? Est-ce une autre agence ? J’aimerais savoir ceci : jouez-vous à un nouveau jeu contre nous ? Voyez-vous, nous croyons bien vous connaître mais de nouvelles rumeurs nous parviennent au sujet d’activités dont nous n’avons pas été informés. Or, soyons honnêtes : personne n’aime être pris de court.

Barkin fronça les lèvres comme s’il venait d’avaler un fruit douteux.

— Merde, Mohammed. Vous savez très bien que je ne peux pas répondre à une question pareille. Bien sûr que nous dirigeons toutes sortes d’opérations, officielles et officieuses, tout comme vous. Nous avons des employés de l’Agence à l’ambassade qui assurent la liaison avec vos services et vous connaissez leurs noms. Mais si je vous disais que nous n’avons personne d’autre au Pakistan et aucun officier non officiel, vous sauriez que c’est un mensonge. Mais ça, ce sont les affaires, pas vrai ? Nous ne regardons pas sous vos jupons et supposons que vous ne lorgnez pas sous les nôtres.
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Avant le dîner, Omar et son plus jeune frère Karimullah sont partis marcher dans les montagnes qui surplombent la ville. Approchant de la quarantaine, Omar est désormais un citadin dont les genoux craquent quand il escalade le versant escarpé et qui peine à reprendre son souffle une fois au sommet, à l’abri derrière un maigre fourré d’acacias épineux. Karimullah est agile, trop selon son frère. Des années de guerre dans ces montagnes l’ont rendu sec, tout en muscles et en os. Le gamin a des allures de loup : le visage étroit, impitoyable, avide de sang.

De là-haut, Omar contemple sa vallée rocailleuse. Les hauts pins adoucissent le paysage ; ils masquent les rochers, les champs dévastés, les cratères de bombe. Dans le lit de la rivière qui longe le pied de la montagne, il ne coule plus qu’un mince filet d’eau, juste suffisant pour irriguer la haine mais rien d’autre. Ceci n’est pas ma terre, pense-t-il. Plus maintenant. Omar a fui dans un autre monde où ces montagnes arides sont considérées comme une zone de feu à volonté et où les réseaux sociaux ne sont pas les liens étroits du sang et de la tribu mais des relations générées par une machine.
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Ils redescendent à présent de la crête. Karimullah porte le fusil dont il ne se sépare jamais. Un oiseau vient de s’envoler des broussailles et file vers eux. Le jeune homme le met en joue et pourrait l’abattre en un clin d’œil ; il ne rate jamais son coup. Mais il abaisse son arme et sourit à son frère : qu’avons-nous à reprocher à cet oiseau ?

Omar regarde à nouveau la vallée, les arbres fruitiers et les potagers que son père a cultivés à la sueur de son front. Je suis le fruit, songe-t-il. J’ai grandi dans ce lieu afin de pouvoir m’en échapper. Tous ces après-midi passés dans la cour, enfant, à jouer avec des chiffres tandis que son père, Hadji Mohammed, se demandait si son fils aîné était tout à fait normal. Toutes ces nuits blanches avec des calculs illuminant l’intérieur de sa tête comme des guirlandes électriques. Tous ces matins sans personne à qui en parler : ils avaient été autant de signaux annonçant sa fuite à venir. Un jour, il avait tenté d’expliquer à un ami américain à quoi avait ressemblé son enfance dans ce village, mais l’homme, mathématicien lui aussi, s’était contenté de rire sans comprendre.
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C’est dans cet esprit affable mi-sincère mi-factice que le directeur général téléphona à Homer Barkin, le chef de station de la CIA hébergée par l’ambassade américaine en expansion constante. Leur réunion de liaison habituelle était prévue pour plus tard dans la semaine, mais le général demanda à son collègue américain s’il pouvait passer le voir avant la fin de l’après-midi, voire le plus tôt possible. Il ne donna aucune explication, ayant compris qu’il était toujours préférable d’en dire moins que ce que l’on pensait, notamment avec les Américains, qui faisaient tout le contraire.

Quarante-cinq minutes plus tard, le chef de station arriva à Aabpara. Le général Malik l’accueillit d’un cordial « Mon ami Homer ! ». C‘était généralement ainsi qu’il s’adressait à lui, et, de son côté, l’Américain l’appelait « mon ami Mohammed » ou, parfois, quand il avait besoin d’un service, « mon ami Mo ». Cela agaçait particulièrement le général, qui se gardait de le lui dire. Il serra la main de son visiteur avec cette fermeté qui plaisait aux Américains.
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Omar se met à courir. Il était en train de réfléchir à ce qu’il dirait ce soir à son père et à ses frères mais à présent son esprit intelligent n’est plus capable de former des pensées, c’est celui d’un animal pourchassé. Il entend le bruit : un lointain vrombissement de moteur ; il veut croire qu’il vient de la ville au bout de la route à quelques kilomètres de là, mais il est plus sec et constant. Il lève à nouveau les yeux et sait avec cette certitude instinctive d’un être traqué que le son vient du ciel, trois mille mètres au-dessus de leurs têtes.

Il crie à son frère tout en courant vers les murs qui ont contenu sa jeunesse et abritent à présent sa mère, ses sœurs et les enfants. Un autre camion arrive pour le dîner en soulevant un nuage de poussière. Il hurle le nom de son frère de toutes ses forces pour attirer son attention. Il est trop tard ; la lumière a disparu et chaque fraction de seconde est trop courte. Le chuchotement au-dessus s’est mué en un bourdonnement implacable d’insecte géant et indestructible.
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— Fort bien, j’ai une question à vous poser. En temps normal, je ne vous ennuierais pas en fin d’après-midi pour ce genre de choses, mais il s’agit d’une affaire assez importante. J’espère que vous me pardonnerez pour le dérangement et que vous m’excuserez auprès de Mme Barkin si vous rentrez plus tard à la maison par ma faute.
— Mme Barkin vit à Washington, général. Je ne sais pas si je pourrai vous fournir une réponse mais je ne vous raconterai pas de bobards.
Le général Malik sourit. Les Américains n’aimaient pas mentir à autrui, cela les rendait mal à l’aise. Leur spécialité était de se mentir à eux-mêmes.
— Voici ma question, cher ami : dirigez-vous actuellement des opérations au Pakistan en dehors de votre organisation ? Pardonnez mon franc-parler, mais il faut que je le sache.
Barkin inclina la tête comme s’il avait un problème d’audition. Il était peut-être vieux mais pas idiot.
— Excusez-moi général, je ne vous suis pas. Que voulez-vous dire ?
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