Extrait de la conférence "Les auteurs américains... ils nous en mettent plein la vue !" avec Maria Brennan, Kristen Britain, James Morrow, Mike Resnick, Norman Spinrad et Danielle Trussoni.
Collectionner, c’est organiser le monde à son image.
"L'impulsion de coucher des choses par écrit est une impulsion particulièrement compulsive, inexplicable pour quiconque ne la partage pas, utile seulement accidentellement, seulement accessoirement, à la façon dont toute compulsion s'efforce de se justifier " (Joan Didion)
J'attendais avec impatience la suite de "la malédiction des anges". Et je n'ai pas été déçue !
Cette fois-ci, on est tout de suite dans l'action... Et de l'action, il y en a, avec de superbes lieux, on quitte Paris pour la Russie, les montagnes bulgares..., de nouveaux personnages prêts à combattre les Nephilim. Les informations historiques, tout à fait nouvelles et originales, nous sont données au fur et à mesure, contrairement au premier tome où la moitié du livre comportait beaucoup d'infos bibliques et mystiques nécessaires à la bonne compréhension et à l'intrigue bien recherchée et bien ficelée.
Tout comme le premier, libre à nous d'en inventer la fin mais elle nous laisse surtout dans l'attente d'une nouvelle aventure pour connaître enfin le dénouement. Si suite il y a, il va nous falloir être de nouveau patients, car celui-ci est paru 4 ans après le premier...
Bonne lecture !
La connaissance est une séductrice. Elle crée le désir de la révéler, de peler chacune des couches qui la protègent. On croit vouloir détenir la vérité, que ce sera gratifiant, que ça nous rassurera, nous apportera la sécurité et du réconfort. Mais en réalité, il arrive que la connaissance soit nuisible. Il y a parfois de bonnes raisons pour qu'un secret reste secret.
était intact, inaltéré, son épiderme aussi souple qu'un parchemin huilé. Ses yeux aigue-marine fixaient les cieux. Des boucles blondes cascadaient sur son front haut et ses épaules sculpturales, formant une auréole de cheveux dorés. Même sa tunique blanche, taillée dans un matériau métallique scintillant, qu'aucun des angéologues n'auraient su identifier précisément, était immaculée, comme si la créature était morte dans une chambre d'hôpital parisien et non dans les profondeurs de la terre.
Ils n'auraient pas dû être surpris de découvrir l'ange ainsi préservé. Ses ongles, nacrés comme l'intérieur d'une huître, le long abdomen dépourvu de nombril,la translucidité troublante de l'épiderme- tout était tel qu'ils se l'étaient figuré, jusqu'à la position des ailes.
Après la mort de Violaine, j'ai compris la vraie nature du désespoir. Il colore chaque heure de chaque jour d'une teinte sombre. Pourtant, avec le temps, j'en suis venu à comprendre que ce n'est pas le désespoir qui gouverne le monde, et que ce n'est certainement pas lui qui nous maintient en vie. C'est bien plutôt l'amour _ l'amour que j'éprouve pour toi, mon fils, l'amour que j'éprouvais pour Violaine, l'amour que j'ai éprouvé quand j'ai façonné le golem à son image. Un amour tel qu'il permet à chacun de supporter sa tristesse.
La gamine réprima une exclamation de stupeur. La femelle fit jouer ses muscles et déploya ses amples appendices ailés, dont l'envergure égalait la largeur de la cage. Son plumage blanc brillait d'une lueur douce. Evangéline sentit le sang lui bourdonner aux oreilles et sa respiration s'accélérer. Ces êtres étaient à la fois horribles et magnifiques -- de splendides monstres iridescents.
Sans la guerre, il n'y aurait pas de paix. Sans la mort, il n'y aurait pas de vie. Il n'y aurait pas d'avenir sans l'annihilation du passé.
Elle n’était ni grande, ni petite, ni maigre ni grosse, ni belle ni laide. Elle se considérait en fait comme un parfait exemple de médiocrité physique, et c’était cette certitude qui la motivait à se focaliser exclusivement sur sa vie cérébrale, à repousser ses limites intellectuelles et à se détourner du genre d’existence frivole (…)
[...]L'univers n'est resté pur, parfait, intact que vingt secondes. Imaginez ce que pouvait être l'existence pendant ces vingt secondes - une vie sans peur de la mort, sans souffrance, sans doute. Imaginez.