- Putain de putain de putain ! dit-il.
Et je sus exactement ce qu'il voulait dire.
- Salut, Robert , dis-je, mais au lieu des politesses habituelles, iil ne répondit pas ;
Robert était vraiment trés calme, en fait
J'apperçu la tête du marteau à terre.
- Un coup sans bavure, dit Donald.
Voyant qu'il avait du mal à soutenir Robert, je l'aidait à appuyer ce dernier contre un piquet. Donald l'examina soigneusement.
- Comment va -t-il ? dis je
- La question n'a pas de sens. Il est mort
Il me prit le manche et l'inserradans la tête du marteau. Il avait du jeu.
- ça m'étonnerait, di-il, que l'on paye cette facture-là.
Il semblait vivre dans un monde à lui, engagé vis-à-vis de sa bière dans une relation sérieuse et exclusive.
Ce n’est qu’une fois dans le champ, loin des oreilles indiscrètes, que Tam s’exprima.
- Putain de putain de putain ! dit-il.
Toute la ville semblait en goguette. C’était un samedi soir typique d’un bourg anglais. Les foules se déplaçaient de pubs en pubs comme les troupeaux de gnous à la saison des pluies. Nous derrière. Au bout de quelques heures, nous connaissions pratiquement le circuit.
il se redressa presque aussitôt en criant à tue-tête :
— Bande de salauds d’Anglais !
À ma connaissance, j’étais le seul Anglais ici, et je me levai à mon tour, histoire de voir ce qui allait se passer. Tam semblait sur le point d’exécuter un nouveau plongeon, quand Billy s’en mêla :
— Tam, non !
— Bande de salauds d’Anglais ! brailla Tam.
C’était bizarre, son insistance sur ce pluriel. Comme si je n’étais pas personnellement visé.
— Au fait, j’ai une question à te poser au sujet de M. McCrindle.
— Ah oui ?
— Vous êtes sûrs de l’avoir bien achevée ?
— Euh… comment ça ?
— C’est clair, il me semble. J’aimerais savoir si vous avez bien bouclé le travail, c’est tout. Les fils étaient tendus, les poteaux alignés ?
— Oh, euh… oui. Je suis sûr que la clôture était parfaitement aux normes quand on est partis.
— Elle était tendue ?
— À la perfection.
- Qu’est-ce que tu as à part Black Sabbath ?
Richie fouilla dans son maigre butin.
- Maiden, Motörhead, Saxon.
http://www.youtube.com/watch?v=LkzHvkQdC8Q
-Bon, dis-je. Vous voulez bien finir de trier ces machins ?
-Pas spécialement, fit Richie.
Je tentai une approche différente.
-OK. On range et après on va chez M. McCrindle.
-C’est quand la pause ?
-Vous venez de la faire.
-Quand ?
-Quand vous avez déjeuné.
-Ah bon.
-On peut s’en fumer une petite, d’abord ? dit Tam.
-Si vous voulez.
Je m’avançais pour le rattraper et découvris combien il est difficile de maintenir sur ses jambes quelqu’un qui n’en a plus envie. Je l’appuyai à la clôture. M McCrindle avait l’air tout surpris. Ses yeux étaient écarquillés, mais, apparemment, il était mort.