Collection XIX [corriger]

J'avais étudié Les fleurs du mal il y a bien longtemps et je n'y avais rien entendu. Evidemment. Trop jeune sûrement.

Plus de quarante ans plus tard, le temps libre aidant et m'intéressant aux auteurs de la fin du XIXème siècle, j'ai entrepris de relire ce recueil de poésie: la référence littéraire.

Là où une entreprise similaire a totalement changé mon appréciation initiale négative (c'est le cas par exemple pour les oeuvres de Maupassant ou de Zola), je dois admettre cette fois que la magie de l'âge et de la maturité n'a pas opéré: mon incompréhension reste totale. Non pas que je sois hermétique à la poésie, mais le caractère à la fois sophistiqué et morbide, pompeux et glauque de Baudelaire m'exaspère jusqu'à me répugner. Je l'avoue humblement.

"Boule de Suif" est une nouvelle assez connue de Guy de Maupassant que je n'avais jamais lue. Heureusement je me suis rattrapée ; j'aurais été déçue d'être passée à côté de cette lecture qui m'a profondément émue. Il faut dire que dans ce texte court Maupassant se met dans la peau d'une femme et n'hésite pas à parler de la prostitution, de la guerre, des privations et surtout de l'hypocrisie de la haute société et du clergé au 19ème siècle.



Durant l'hiver 1870, l'armée française en guerre est vaincue par les prussiens qui envahissent la ville de Rouen. Une diligence fuit l'ennemi vers Dieppe avec dix occupants : un patriote, deux religieuses, trois couples de notables et Boule de Suif, une prostituée au grand coeur. D'ailleurs, elle va partager son repas avec les passagers tourmentés par la faim, la voiture avançant lentement dans la neige. Pourtant, sa générosité ne sera pas récompensée.

Quant à la nuit tombée la diligence fait étape dans un village occupé par les prussiens, un officier retient les voyageurs en otage tant que Boule de Suif ne couchera pas avec lui (Maupassant utilise bien ce mot choc). Alors que la jeune femme s'y refuse, les pressions pour qu'elle accepte sont si fortes qu'elle sauvera ses compagnons de voyage figures de vertu qui se moquent bien de la dignité de Boule de Suif.



Je trouve que le huis clos exacerbe la cruauté de cette histoire racontée avec lucidité par Maupassant. La proximité physique des personnages dans la diligence lui permet de dresser un portrait impitoyable de la société de l'époque à travers ses différentes classes et représentants. Malheureusement, ce sont les aspects les plus vils qui ressortent.





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De tous les recueils de poésies que j’ai eu en ma possession, « les fleurs du mal » est le seul qui m’a donné envie de décortiqué chaque poème qu’il contient. Part sa part d’ombre si justement dosée, Baudelaire a écrit mon livre de poésie préféré ! Merci à lui.