Une très agréable découverte que ce voyage au travers des souvenirs d'
Olympe Audouard (pseudonyme d'Olympe de Jouval), féministe convaincue et militante du XIXe siècle. Dans un style très vif, très moderne, elle nous fait tout d'abord partager quelques souvenirs d'enfance, nous offre une visite très personnelle et très attachante de Marseille, sa ville natale. Elle nous emmène ensuite fréquenter, avec elle, la Cour de
Napoléon III, une Cour cosmopolite qui singe les moeurs de la Régence, où le luxe s'étale impudemment et où le sens moral est réduit à la portion congrue. On rencontre, en sa compagnie, un Lamartine poseur, drapé dans son prestige, un
Victor Hugo d'une grande bonté, d'une extrême simplicité, un Dumas père affable et chaleureux, une foule d'autres personnages aussi, moins connus ou parfaitement oubliés aujourd'hui, sur lesquels elle nous propose des anecdotes toutes plus savoureuses les unes que les autres. Un voyage en Égypte, pour y découvrir, avec l'aide de Ferdinand de Lesseps, le canal de Suez, lui donne l'occasion de nous entretenir de son amour du désert. Elle ne manque évidemment pas de nous faire également partager son combat acharné pour la relégalisation du divorce, une femme séparée de corps et de biens, ce qui fut son cas, étant alors considérée comme une mineure et placée sous la tutelle de magistrats. de manière plus inattendue, elle se livre, à la toute fin de l'ouvrage, à une apologie en règle du spiritisme, multipliant à l'envi les exemples pour emporter la conviction. On se laisse persuader. Ou pas.
Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne, je ne vais pas manquer, après cette première rencontre très réussie, avec
Olympe Audouard, d'aller me plonger dans le reste de son oeuvre.