Le titre évocateur mais cryptique, et, la couverture avec le tableau du peintre allemand Cranach l’Ancien, peignant une allégorie de la mélancolie, ont augmenté mon envie de lecture.
Un malencontreux accident avec La Poste qui a égaré un premier exemplaire puis la réimpression ont prolongé l’insoutenable attente de lecture.
Voilà aléa jacta est telle est la lecture, Intense et haletante qui s’est emparée de moi pendant deux journées.
L’autrice franco-américaine Phoebe Hadjimarkos Clarke avec « Aliène », nous propose un texte politique et subversif construit comme un mosaïque dont toutes les pièces sont unies par la peur. Celle qui tourmente l’héroïne depuis qu’elle a subi des violences policières.
Peu à peu dans les pages de ce roman une thématique apparaît avec force, celle de la violence, mais surtout des rapports de pouvoir.
De la domination comme prisme de lecture de la société. Celle de tous les dominants sur les dominés.
Fauvel, le personnage central, a perdu son œil à cause d’un tir de LBD en fin de manifestation. Grâce à cette blessure emblématique un lien au réel et à des faits réels prend forme même si l’histoire se déroule dans un futur proche et encore plus troublant que notre présent,
Dans ce texte un peu réel un peu surréel Fauvel qui vit en totale perte de confiance, la retrouvera grâce à la relation avec une chienne-clone, Hannah, qui prouvera que la sincérité de l’animalité peut soulager.
Dans ce roman le brouillard est constant déceler le vrais est une quête.
L’écrivaine joue avec les mots, déconstruit pour mieux construire son récit, la lire est un régal si on aime l’audace dans le style.
Une Science Fiction d’anticipation pleine de fragments et de perceptions qui font vibrer.
Cette lecture est celle de l’étrangeté recherchée et travaillée, des métaphores glaçantes, pour un résultat remarquable.
Aliène mérite le succès médiatique qui l’entoure et mérite toute votre attention !
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