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François Bourin [corriger]


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Petit éloge du running

Un avis un peu mitigé… Pour une analyse scientifique sur le monde de la course, c’est trop rapide : le rappel historique est effleuré, l’étude sociologique des pratiquants et les aspects économiques du monde du running et du trail sont décrits en passant, comme un test de VMA : on sait qu’on va souffler, que ça va tirer, mais que la séance sera vite finie… D’ailleurs, les réflexions sur l’amour de la souffrance sonnent comme du déjà vu ou déjà lu partout, comme lorsque l’on est surpris d’avoir les quadriceps qui tirent après une séance de côtes entrecoupées de squatts : on s’y attend. Ce n’est donc pas pour la nouveauté des réflexions sur la course qu’il faut lire ce livre ; mais dans son titre même, on sait que c’est un « petit éloge », un discours pour vanter les qualités du « running » (préféré à course, l’anglicisme servant à apporter de la modernité à une ancienne pratique), qui sera modeste, sans viser à l’exhaustivité, sans prétention intellectuelle.

Cependant, j’ai apprécié la structure du livre, présenté comme un marathon, avec son échauffement, ses ravitaillements, le passage des kilomètres…

Là où je suis un peu réservée, c’est que, Cécile Coulon étant une coureuse poétesse, ou une poétesse-coureuse, elle n’ait pas mis assez de poésie dans son écriture. Peut-être que les idées lui viennent en courant, mais que, pour ne pas « se prendre le mur » du marathon, pour garder le rythme et ne pas s’essouffler, elle n’a pas voulu glisser trop de poésie dans ce texte, les gardant pour ses recueils de poèmes. Dans les Ronces, plusieurs poèmes évoquent ainsi – de façon touchante d’ailleurs - la course en montagne et les plaisirs procurés.

C’est donc un ici un texte hybride, entre analyses rapides, évocation de la souffrance, humour distancié sur soi-même, et passages un peu plus travaillés sur le plan stylistique pour donner du rythme et de l'ampleur à l'écriture comme à la foulée. J'ai bien aimé en tout cas oui cette hybridation entre forme d'écriture et contenu.
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Le journaliste et l'assassin

Dans cet essai, Janet Malcolm revient sur l’affaire Jeffrey McDonald, un homme accusé en 1970 d’avoir tué sa femme et ses deux petites filles. Tout d’abord blanchi par un tribunal militaire, il passe de nouveau devant un jury et risque cette fois une lourde condamnation. Pendant la préparation du procès, un journaliste et écrivain sans succès nommé Joe McGinnis se présente à lui, lui affirme qu’il le croit innocent et lui propose d’écrire un livre sur l’affaire, ce qui pourrait aider à sa défense. Il a accès à tous les documents des avocats, se rapproche de l’accusé au point que les deux hommes deviennent amis, et se confient l’un à l’autre. Lorsque McDonald est condamné par le jury, le journaliste continue à correspondre avec lui, à lui promettre la parution prochaine du livre. Et là, on se dit que le livre ne paraîtra jamais, mais si ! Seulement, il présente McDonald comme un psychopathe égocentrique, tout à fait capable de tuer sa famille…



J’ai cru pendant un moment, avant d’avoir ouvert le livre, que son titre était La journaliste et l’assassin, la journaliste étant Janet Malcolm… Elle est bien journaliste aussi et le sujet qu’elle traite est passionnant. Il s’agit d’un essai brillant qui étudie, à fond et avec autant d’impartialité que possible le thème des relations entre un journaliste ou un auteur, et la personne dont il dresse le portrait, en partant de ce cas, mais en en évoquant d’autres aussi.

Est-il honnête de faire croire qu’on partage les idées de quelqu’un, de devenir son ami, pour ensuite en dresser un portrait à charge ? Y a-t-il des limites à ne pas franchir, des règles déontologiques à respecter ? Janet Malcolm le pense, et l’écrit.

En tout cas, après lecture de Fatal vision (quel titre!) sur « son » affaire, McDonald a porté plainte contre le journaliste qui avait abusé de son amitié, et, grâce à un excellent avocat, le jury est allé dans son sens.

C’est intelligent, pas rébarbatif pour deux sous, et illustré par cette affaire hors norme, cela rend le livre encore plus passionnant. Il ne faut simplement pas y chercher de nouvelles pistes pour la première affaire, l’affaire criminelle, qui continuera de partager les commentateurs. Si le sujet vous parle, voici une réédition dans une nouvelle collection de poche qui mérite votre intérêt !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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