A la demande d`Henri Flammarion en 1958, Frédéric Ditis créé la maison d`édition française J`ai lu, qui publie principalement en format poche. Sa ligne éditoriale est variée, allant de la littérature générale à la science-fiction, en passant par le roman policier et le roman d`amour. Les éditions J`ai lu publient chaque année plus de 400 nouveautés au format poche.
Ce roman de Nathalie Saint-Cricq est la reconstitution la plus fidèle possible des relations de Goerges Clémenceau, âgé de 82 ans, et de Marguerite Baldensperger, épouse de 40 ans et mère de trois enfants dont l'ainée âgée de dix-sept ans, vient de mettre fin à ses jours.
C'est sous ces tristes auspices qu'a lieu la rencontre de Clémenceau et de l'héroïne, éditrice chez Plon, venue lui demander d'écrire une biographie de personnage célèbre.
"Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir", tel est l'accord que passent ces deux êtres à ces moments difficiles de leur vie.
La lecture du récit est agréable : j'ai appris à mieux connaître Clémenceau, homme aux idées avancées sur son temps : médecin, journaliste et homme politique, anti-colonialiste, dreyfusard, promulgateur de lois sociales favorables à la classe ouvrière, anti-esclavagiste, anticlérical et athée, grand érudit. Mais aussi : autoritaire, colérique, capricieux, égocentrique, ne supportant pas de ne pas être le centre des attentions, incapable de résister à des boutades souvent cruelles qui laissent une écharde douloureuse plantée dans la chair de ceux qui en font les frais.
Incontestablement un philanthrope, quoique la fin de son existence ait été obscurcie par le rejet de sa candidature à la Présidence de la République. Inutile de dire que la personnalité de la pauvre Marguerite, qui fut son dernier amour (probablement platonique) en tout écrasée. Pourtant cette amitié de six ans, chaleureuse et attentive lui permit incontestablement de surmonter son chagrin et son deuil.
Il était temps que je termine le livre, car l'aspect histrionique du personnage a fini par me lasser.
J'avoue que, comme Anne Sylvestre, je préfère "les gens qui doutent" à ces mastodontes qui emportent tout sur leur passage.
Mais les gens qui doutent s'appellent rarement Clémenceau.
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Je relis pour la troisième fois ce roman fleuve. Malgré tout, je suis à chaque fois repris par l’ambiance qui règne dans ces pages.
Charles D. Campion est militaire. Il travaille comme gardien sur la base d’Atlanta, base qui abrite un laboratoire de recherches.
Il fuit en emmenant avec sa femme et sa fille…
Un accident est survenu au labo. Un virus excessivement contagieux a été libéré.
Campion arrive à Arnett en Oklahoma. Il percute les pompes de la Station-Service. Stuart Redman et ses copains approchent du véhicule et s’aperçoivent que les trois occupants sont morts. Ambulances, policiers et rapidement militaires sont prévenus. Arnett est mis en quarantaine…
Le cauchemar commence…
Comment empêcher l’extension de l’épidémie ?
Pourquoi Stuart Redman n’est pas contaminé ?
Comment tenir la presse à distance ?
Grand maître incontesté de l’horreur et du fantastique, Stephen King nous décrit avec moult détails les dégâts causés par le virus.
Le langage, souvent très cru, apporte une grande réalité aux descriptions qui jalonnent les étapes de la contamination.
Et puis avec l’horreur s’ajoute le fantastique. Le cheval de bataille de l’auteur : la lutte du Mal contre le Bien.
Les différents protagonistes partagent le même rêve de l’homme noir qui les amènera à tous ce retrouver pour l’ultime bataille.
Je n’ai pas pu m’empêcher de relire ce texte avec le vécu de la période Covid que nous avons traversée. Même si le désastre humain n’a pas été aussi radical que décrit dans le roman, si les exactions de l’armée décrites dans le livre ne sont pas arrivées chez nous (peut-être ailleurs quand même), les déclarations « hasardeuses » des « grands pontes » de la médecine qui découvraient le virus au fil des jours ne sont pas loin des rumeurs que l’auteur fait courir dans son livre.
A lire et à relire.
Si vous ne connaissez pas S. King, voilà pour vous un bon roman
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Avec ce roman je découvre Christian Carayon dont j'avais lu beaucoup de bien au moment de la sortie de l'un de ses précédents : Le diable sur les épaules. En revanche, j'avais déjà expérimenté la construction à l'envers et été surprise que l'auteur arrive à ménager des rebondissements et du suspense. Je n'avais donc aucun a priori en commençant celui-ci.
Comment va la nuit ? est un roman noir qui présente peu de personnages, aussi sont-ils approfondis, grattés, creusés, afin d'en extirper la moelle et de les faire vivre sous nos yeux. Le principal protagoniste, Anthony, est un homme solitaire qui vit dans un coin perdu de montagne et s'apprête à mourir, seul, dans le froid et la neige. Comment en est-il arrivé là ? Comment un avocat peut-il passer du prétoire à une bergerie isolée, de la plaidoirie à un quasi-mutisme ? Comment et pourquoi ? Voilà ce que le lecteur va découvrir en remontant pas à pas le fil de l'histoire d'Anthony, au rythme des rencontres qui ont marqué son existence. Une vie qui n'a pas été facile, loin de là, mais qui nous est contée de manière pudique, tout en retenue. L'auteur déchiffre et dépeint les émotions à merveille, décrypte les fractures et les bonheurs, les traumatismes de l'enfance, de l'adolescence et même de l'âge adulte. Il explore les tréfonds de l'âme humaine, capable du meilleur comme du pire, aborde différents thèmes, entre autres la famille, le carcan des convenances, l'amour et la haine, le courage et la lâcheté, la peur et la violence ainsi que les bouleversements, les blessures, voire les drames qui en résultent.
C'est un roman très intimiste qui nous livre de beaux portraits de femmes - celles qui ont traversé, plus ou moins longuement, la vie d'Anthony -, dont celui, magnifique, de sa mère avec laquelle il vit une relation fusionnelle. Un roman très introspectif aussi, au rythme assez lent, mais qui ne m'a jamais fait ressentir aucun ennui, m'a au contraire souvent touchée, émue, révoltée aussi. La plume y est pour beaucoup, qui sait se faire tendre, voire poétique, mais également abrupte et sans concession selon qu'elle décrit l'amour ou la violence, la beauté des paysages ou la noirceur que peut receler le monde dans lequel nous vivons, la complexité des âmes torturées par leurs fautes et qui tentent de les expier ou celles qui se complaisent à faire le mal.
C'est un roman d'une grande sensibilité qui retrace le parcours d'un homme bon, mais faillible, au passé douloureux et en quête de de pardon et de rédemption. Je ne m'attendais pas à un épilogue à la fin, puisque, rappelez-vous, la narration est inversée, mais sa présence et sa teneur m'ont agréablement surprise.
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