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L`Ecole des loisirs [corriger]

L’École des loisirs est un éditeur français de littérature d`enfance et de jeunesse, qui publie aujourd`hui environ 250 nouveautés par an et travaille beaucoup avec le monde enseignant. Elle propose diverses collections : "Mouche" (premières lectures), "Neuf" (enfants) et "Médium" (adolescents). Elle publie également une collection de classiques abrégés.

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Dernières critiques
Une vie

Premier roman de Guy de Maupassant et je suis litteralement séduite par sa plume factuelle, tendre, forte et bienveillante.

L'histoire est juste, les personnages attachants et la dimension artistique prend toute sa place au fil des pages, telle une peinture.

Nous traversons le 19ème siècle avec beaucoup de grâce et nous avons qu'une seule hâte... en découvrir d'autres.

Une oeuvre à lire et à relire pour sa beauté.
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Ivanhoé

Voici un roman que j'ai eu plaisir à découvrir. Ecrit par Walter Scott que je ne connais guère pour ne pas dire, pas. De ce que j'ai lu ici et là, Walter Scott a commencé par écrire des romans régionalistes écossais, son pays natal, avant de se lancer vers 1819 dans un roman qui se passe au Moyen Age et en Angleterre, qui lui assura un durable succès.



Moi qui connais très bien les films d'aventures de cette période historique (Thorpe, …) à travers "Ivanhoé" ou "Robin des Bois", j'ai été surpris par l'ampleur de ce roman – épais de 850 pages en Folio avec les annexes et les notes - que je qualifierais bien "à tiroirs". En effet, on peut le lire à plusieurs niveaux.



Le premier niveau, le plus simple consiste à lire les aventures mouvementées des différents héros, le chevalier noir, le chevalier déshérité, Cédric le Saxon, Locksley, la belle Rowenna et la merveilleuse Rebecca pour ne citer que les "bons" personnages avec leurs surnoms initiaux pour garder un peu de mystère et réduire les risques de spoilage (ou "divulgation intempestive" ???) … Et déjà on se fait bien plaisir car les personnages prennent un peu plus d'ampleur que dans les films.



Le deuxième niveau permet de pénétrer cette histoire de l'Angleterre saxonne et normande suite à la conquête de Guillaume (le Normand) en en donnant de nombreuses clés. Notamment, l'opinion très intéressante longuement développée par Walter Scott sur les templiers qui revenus des croisades avaient tenté d'imposer sinon un pouvoir politique, au moins un esprit à la société d'alors. Pour continuer sur ce "segment", Walter Scott déplore l'hypocrisie de ces chevaliers dont les mœurs réelles n'étaient pas forcément ceux qu'ils laissaient paraître de rigueur et d'abstinence. En particulier, leur "foi" cachait une intolérance radicale et haineuse face aux juifs dont c'est un important sujet dans le livre (nettement adoucie dans les films…). Honnêtement, d'ailleurs, pour ce qui me concerne, c'est un discours assez nouveau car en France je gardais plutôt l'impression de templiers auréolés à la fois de gloire, de mystère et de respect. J'en veux pour preuve que les nombreuses "maisons des templiers" qu'on trouvent en France sont plutôt bien considérées comme source d'intérêt historique. Bien sûr, il y a les nombreuses histoires qui tiennent du fantasme concernant le fameux trésor des templiers…



En guise de troisième niveau de lecture, le roman permet aussi d'accéder (dans sa version "folio") à une grande quantité de détails, précisions, discussions historiques fort intéressantes, développement de notions héraldiques, etc. etc.



Bref, la lecture du roman est une aventure en soi …



Le style est agréable et, Walter Scott, n'hésite pas à faire des retours pour compléter certains personnages ou certaines actions. Je citerais en particulier l'histoire du "chevalier déshérité" qui est blessé lors d'un tournoi et dont je ne parvenais pas à savoir ce qu'il était devenu. J'avais beau relire, revenir en arrière, impossible de savoir. Quelle énigme dont je pensais bien pourtant qu'elle avait son importance ! Evidemment le rusé Walter Scott avait omis d'en parler pour mieux justifier un chapitre en aval où toutes les explications étaient enfin données. Et mon Walter Scott de commencer son chapitre XVI par "Le lecteur peut avoir oublié tout ce que l'issue du tournoi devaient aux prouesses d'un chevalier inconnu etc…" !



Au final, roman très intéressant qui donne un éclairage "façon XIXème" à cette partie de l'Histoire de l'Angleterre.



Nul doute que je vais essayer autre chose de Walter Scott et en particulier ces romans régionalistes écossais. Peut-être Rob Roy …
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Anna Karénine

La recherche du bonheur

Influencé par les adaptations au cinéma, j'ai très longtemps dédaigné le roman "Anna Karenine" de Tolstoï alors que j'aimais bien "Guerre et Paix" que j'avais lu dès l'adolescence.





C'est principalement dû au fait que le cinéma faisait toujours la part belle au personnage un peu sulfureux, très romanesque d'Anna Karenine, auquel je n'adhérais pas plus que ça. Evidemment, pour rentrer dans des longueurs raisonnables de film, le reste du roman était au mieux résumé, au pire ignoré.





Puis, il y a deux ou trois ans, pas plus, on m'a offert le roman. Pour conclure cette longue introduction, je dois avouer que je n'ai pas aimé le roman. Non, je l'ai simplement adoré.

J'en suis à ma deuxième relecture complète sans compter quelques relectures partielles (pour le plaisir).





D'abord, pour en rester à des généralités, Tolstoï a bien plus équilibré le poids du personnage d'Anna Karenine en lui opposant d'autres personnages très différents.



Un point important, et qui me semble être une clé de ce roman, c'est que Tolstoï parle d'un milieu qu'il connait parfaitement parce que c'est le sien : il est russe, il est un aristocrate, il est un gros propriétaire terrien et l'agriculture est une de ses passions. Il exècre les milieux citadins de Saint-Pétersbourg qu'il considère comme artificiels et se complait dans ses terres, en famille, dans une vie calme. J'ai lu que le personnage de Kitty était un mélange de sa femme Sonia et de sa belle-sœur.

Le héros principal du roman a pour nom Levine qui est un dérivé de son propre prénom Léon ou Lev.

La construction du roman interpelle quant à l'importance relative des couples "Kitty/Levine et Anna/VronskI dans l'esprit de Tolstoï

Le roman commence et finit par évoquer Levine et Kitty.

Dans la première moitié, ils sont des entités qui sont "indépendantes", dans la deuxième moitié, ils sont mariés.

A l'exacte moitié du livre, il y a la grande scène que j'appelle la "réconciliation de Kitty et de Levine". C'est le point d'orgue du roman, le sommet. C'est un passage que je lis lentement tellement il me comble.

Anna Karenine n'apparait qu'au bout d'une petite centaine de pages et disparait une petite centaine de pages avant la fin.





Encore une généralité, on retrouve les caractères des plus beaux héros de "Guerre et Paix", le prince André et le comte Pierre Bezoukhov dans le personnage de Levine. De même, on retrouve avec un immense plaisir Natacha Rostov en Kitty. On peut aussi dire que Hélène Bezoukhov (la première femme de Pierre) porte les prémices d'Anna Karenine, ce qui n'est pas vraiment flatteur pour cette dernière.

C'est dire à quel point les cinéastes, en faisant la part belle à Anna Karenine, ont faussé l'idée de base de Tolstoï. J'ai lu dans la préface du roman écrite par André Maurois, qu'on avait reproché à Tolstoï la place plus importante laissée au couple Kitty/Levine alors qu'on considérait que le sujet central était le drame d'Anna. En fait, pour Tolstoï, le sujet central est le contraste entre le "bonheur familial" et les "entrainements de la passion".





Mais revenons au personnage d'Anna Karenine. On pourrait en parler des heures de cette femme belle et brillante, épouse d'un haut fonctionnaire, mère d'un fils qui va être séduite par un officier russe beau, riche, ayant beaucoup d'entregent mais frivole, arrogant, joueur, immature. Au départ c'est un jeu, à la fin, un drame. Compte tenu de l'époque très corsetée de la société russe, elle est tombée dans un piège infernal où sa fierté (slave) lui empêche le retour en arrière qui, pourtant, est toujours resté possible. C'est en quelque sorte, une âme slave qui va vivre sa passion jusqu'au bout. Mais au bout de quoi ? A la fin, elle ne sait même plus si Vronski l'aime encore et se heurte aux regrets de ce dernier d'avoir laissé sa carrière militaire.





Le mari, Alexis Karenine, est un des beaux personnages du roman. On comprend qu'il est beaucoup plus âgé qu'Anna. Il est pétri de respectabilité mais il est touchant dans sa souffrance. C'est un homme cher à Tolstoï dans la mesure où c'est un homme d'action et de décision dans sa vie professionnelle et capable de pardon dans sa vie privée. C'est quelqu'un de profondément sincère.

On a déjà parlé de Levine qui est une copie conforme de Tolstoï. Comme Alexis Karenine, c'est un homme d'action, impliqué dans la vie avec ses paysans, capable de mettre la main à la patte et avec un objectif d'amélioration de la condition ouvrière. Il est en prise avec l'actualité et il est réjouissant de lire ses émois et débats sur les moyens de sortir de la féodalité. Mais c'est un grand timide et un grand tourmenté qui doute de lui-même et qui prend en pleine face un échec amoureux. C'est l'âme slave par excellence. Il est, lui aussi, fondamentalement sincère.





Finissons par Kitty, la citadine, jeune écervelée qui va regretter une décision qu'elle prend sans en mesurer l'enjeu. C'est une femme simple et douce qui brûle ses ailes par naïveté. Elle suivra un chemin initiatique lors de son séjour dans une station thermale et découvrira l'abnégation et la bonté. La conjonction des astres Kitty et Levine finira par avoir lieu apportant la construction d'un bonheur finalement pas très compliqué à trouver dans une vie de famille à la campagne. Kitty est aussi une personne d'une grande sincérité.





Bien d'autres personnages apportent leur pierre à l'avancement du roman et font l'objet de scènes d'émotion pure comme, par exemple, l'agonie du frère de Levine.





Pour conclure, Anna Karenine est un très grand et très puissant roman où les inoubliables personnages sont tous passionnants à suivre avec des moments extrêmement forts.

Le roman est une quête du bonheur. En juxtaposant différentes situations susceptibles d'y mener, Tolstoï nous propose une réponse possible sur les moyens d'y accéder.
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