Ça m’a permis de prendre du recul sur pas mal de choses, et maintenant je tolère encore moins la connerie. Quand je les entends râler sur mon immaturité et mes projets débiles, je repense à tous ceux qui sont partis avec moi et qui ne reviendront jamais. Mes parents passent trop de temps à se préoccuper de futilités plutôt que de me laisser être celui que je veux. Peut-être qu’ils devraient aller là-bas et grandir un peu, bordel, ça leur ferait pas de mal
Ses yeux, presque éteints, ne dégageaient qu’une lueur lointaine et absente, comme s’il était perdu dans ses pensées. Ignorant comment réagir, je me donnai de la contenance en sirotant mon verre. Les gens déprimés ne me mettaient pas mal à l’aise, mais je ne savais simplement pas quoi répondre à de tels mots.
Il faut rencontrer une bonne dizaine de mecs pour en trouver un qui soit décent, et encore, souvent, il n’en vaut même pas la peine.
Quoi qu’on puisse en penser, je n’étais pas une prostituée. Je rendais service à des hommes en faisant semblant d’être leur petite amie, et ça s’arrêtait là. Nous avions des règles très strictes : seuls d’innocents contacts étaient permis, comme se tenir la main, la poser sur la taille de l’autre. Toute autre forme d’avances se soldait nécessairement par un bon coup de pied dans les burnes.
J’imagine qu’une part de moi restera éternellement un soldat. C’est plus fort que moi, j’ai besoin de protéger les autres… Surtout ceux auxquels je tiens. Je sais que les hommes sont des porcs, et que les humains peuvent être diaboliques. On baisse sa garde une seconde et voilà déjà qu’on profite de nous. C’est cruel, mais c’est vrai.