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Rufus Dayglo (Illustrateur)
EAN : 9781781087244
64 pages
2000 AD (25/06/2019)
3/5   1 notes
Résumé :
A dystopian cyberpunk thriller of identity theft, sentient diseases and fake news, from comics’ best-dressed rebels, Peter Milligan and Rufus Dayglo!

FAKE NEWS

In a city ruled by the multinational corporations, identity is crucial — no one can get anywhere without being monitored, logged, and status-checked. Fortunately for some, if a new I.D. is needed, there are ‘simmers’ — backstreet I.D. thieves that can create new personas by stea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les chapitres présents dans les numéros 2000 à 2008 et 2010 l'hebdomadaire britannique 2000 AD, initialement parus en 2016, écrits par Peter Milligan, dessinés et encrés par Rufus Dayglo, avec une mise en couleurs réalisée par Dom Regan.

Elle s'appelle Lulu Fun. Il y a 6 semaines, elle était Sybil Mann. L'année précédente, elle portait le nom de Mary Hair. Depuis une semaine, elle se fait passer pour Hilary Queen, ayant usurpé son identité électronique, et imitant ses mouvements corporels dans le moindre détail, jusqu'à sa manière de bouger les fesses. Ainsi, elle peut s'introduire chez elle et lui dérober des objets intimes. Une fois sa mission accomplie, elle se rend dans le quartier baptisé le Labyrinthe pour y rencontrer sa prochaine cliente : Brinda Quark, une activiste pour les personnes sans nom. Quark s'est fait accoster par Gene Selfish qui est en train d'essayer de lui refourguer une autre identité, celle de Joyce Data. Lulu Fun intervient pour tirer Brinda Quark des mains de Gene Selfish, et l'emmène loin de là. En cours de route, elles doivent se cacher pour ne pas être repérées par les agents de Albion Corporation. Enfin, Brinda Quark se trouve dans l'appareillage de Persona, où elle reçoit une fausse identité, celle d'Harriot Quinn, avec tous les justificatifs électroniques nécessaires qui sans être parfaits devraient résister plusieurs semaines à toute vérification. du fait de l'engagement social de Brinda Quark, Lulu Fun ne la fait pas payer.

Quelques instants plus tard, Lulu Fun est contactée par Ola Kloof, une ancienne cliente. Lulu Fun s'offusque du risque que Kloof prend en la contactant, mais cette dernière indique qu'elle a déjà tout déballé à ceux qui l'ont choppée. Lulu Fun a juste le temps de prendre son sac avec elle et de déguerpir car la police privée d'Albion Corporation est déjà à sa porte. Elle hèle un taxi volant qui s'arrête. Elle monte à bord et pirate l'intelligence artificielle qui le pilote pour lui imposer sa destination. Mais le taxi l'éjecte quand même, et elle se retrouve à courir dans la rue, en essayant de semer le drone qui l'a repérée. Elle parvient à rejoindre le quartier du Labyrinthe et elle prend le drone par surprise en lui flanquant un grand coup de sac dessus, ce qui le neutralise. Il ne lui reste plus beaucoup de possibilité, une seule en réalité. Elle retrouve Gene Selfish à son endroit habituel et elle lui demande de lui implanter une nouvelle identité pour pouvoir disparaître aux yeux de ceux qui la traquent.

Le texte de présentation de la quatrième de couverture promet un thriller sous forme de récit d'anticipation : une femme se battant contre une grosse multinationale, sur fond de questionnement sur les preuves d'identité dans une société que le lecteur suppose souffrir d'une forme de totalitarisme capitaliste piloté par des entreprises toutes puissantes. L'intrigue s'avère assez facile à suivre. le scénariste indique rapidement que l'identité initiale de Lulu Fun était Libra Kelly, et elle se retrouve infecté par un virus capable de parole s'attaquant à son identité avec le risque de causer sa mort physique. Il ajoute une relation à la Roméo & Juliette, car Libra Kelly a entretenu une relation amoureuse avec Slayd, le fils de Sir Albion Starlight, le propriétaire de Albion Corporation. Il ne reste plus qu'à montrer Libra Kelly prenant successivement contact avec différents individus susceptibles de disposer d'un moyen illégal pour neutraliser le virus, jusqu'à ce que son lien avec Slayd Starflight ait des conséquences. le récit prend donc la forme d'une course-poursuite couplée à une course contre la montre pour que Libra Kelly parvienne à se débarrasser de son virus avant d'avaler son extrait de naissance. Cette forme confère une dynamique à la narration, le lecteur se retrouvant entraîné d'une épreuve à l'autre, et surpris par les solutions proposées à chaque fois avec des risques significatifs.

En voyant la couverture et en lisant les premières pages, le lecteur se dit que les responsables éditoriaux ont proposé à Peter Milligan de travailler avec un artiste dont les pages présentent des caractéristiques visuelles évoquant celles de Brendan McCarthy. Milligan a commencé à travailler pour le magazine 2000 AD en 1981, et de manière régulière à partir de 1985. Il a souvent été associé à McCarthy pour des récits empruntant à l'esthétique psychédélique avec des visuels marquant, ce qui a conduit l'éditeur à les réunir dans un recueil publié en 2013 : The Best of Milligan & McCarthy. Il est également possible de lire une autre de leur collaboration : Sooner or Later. En regardant rapidement les pages de Rufus Dayglo, le lecteur retrouve la même utilisation de couleurs vives et même parfois criardes pour un effet amalgamant une esthétique pop et des saveurs psychédéliques. Il est aussi possible que ce soit une demande explicite des responsables éditoriaux, formulée à Dom Regan. À la lecture, les dessins de Rufus Dayglo s'avèrent moins éprouvant que ceux de Brendan McCarthy : ils donnent moins l'impression que l'artiste est en train d'hurler au visage du lecteur.

Rufus Dayglo réalise des pages comptant en général 5 cases, le plus souvent rectangulaires. Elles sont régulièrement disposées en bande horizontale. Parfois il peut y en avoir une en insert, 2 ou 3 en drapeau. Rarement, l'artiste a recours à des cases en trapèze. du fait de cette disposition traditionnelle des cases, le regard du lecteur suit facilement leur enchaînement, sans avoir à chercher, ou à parcourir la page dans des sens contre-intuitifs. En outre, le dessinateur détoure les formes d'un trait encré, forme traditionnelle de représentation dans la bande dessinée. Par contre, il n'hésite pas à dessiner de minuscules détails jusqu'à donner l'impression d'une case ou d'une page très chargée : la foule compacte dans les rues en vue de dessus, les nombreuses tubulures avec des manettes dans la chambre du Persona, les tubes qui parcourent le vêtement de Lulu Fun, les écrans dynamiques et les messages publicité défilants omniprésents, les tenues et les coiffures très créatives des citoyens, etc. En outre ces dessins sont régulièrement rehaussés d'effets spéciaux de couleurs pour les écrans (parfois avec des messages inattendus), pour des effets de lumière, pour des décharges d'énergie. Ce foisonnement de traits et de couleurs ne rend pas la lecture compliquée, mais donne l'impression de page très denses.

Alors que le lecteur pourrait se focaliser sur la filiation évidente avec Brendan McCarthy, Rufus Dayglo choisit de rendre hommage à 3 autres artistes réguliers de 2000 AD, en les citant nominativement en bas de page : John Hicklenton (1967-2010), Garry Leach (1954-) et Steve Dillon (1962-2016). L'influence de ces 3 dessinateurs est moins évidente dans ses pages. le dessinateur fait également régulièrement preuve d'un sens du spectaculaire : les 2 cyborgs en costume poursuivant Libra Kelly, cette dernière commençant à se sentir mal peu de temps après son changement d'identité aux mains de Gene Selfish, le quartier de Kalifornia, le passage devant l'intelligence artificielle remplissant les fonctions de juge, Libra vomissant en jet, etc. En suivant les pérégrinations de Libra Kelly, le lecteur peut avoir l'impression qu'elle se déplace dans MegaCity One, la ville de Judge Dredd, mais avant l'apparition du système des Juges. Les images donnent donc l'impression d'un récit d'anticipation situé plusieurs décennies dans le futur.

S'il a déjà eu l'occasion de lire des récits de Peter Milligan, le lecteur espère que l'auteur va bien s'amuser avec la notion d'identité et de preuve d'identité dans un monde où il faut pouvoir la prouver très régulièrement, peut-être même une réflexion sur l'identité comme il avait pu le faire dans la série Human Target, avec Javier Pullido & Cliff Chiang. En fait, il n'en est rien : le scénariste préfère se concentrer sur son intrigue, sur la course-poursuite, sans se lancer dans des considérations philosophiques ou socio-politiques. Ce qui se rapproche le plus d'une forme de critique réside dans la scène avec l'intelligence artificielle faisant office de juge, Libra Kelly étant convaincue du résultat, à savoir sa condamnation. Il met également en scène le fait qu'un employé ne doit rien attendre d'une entreprise en termes de reconnaissance. D'une certaine manière, Peter Milligan s'en tient à une aventure dans laquelle une rebelle au grand coeur (elle ne fait pas payer sa cliente défendant les opprimés) lutte contre un système piloté par les riches pour leur propre bénéfice. C'est le seul message politique. Au travers du sort du père de Libra Kelly, il monte également comment une entreprise jette ses employés quand ils ont fini de lui être utiles.

Il est difficile de tenir rigueur aux auteurs du texte de la quatrième de couverture. le lecteur doit donc accepter le récit pour ce qu'il est : une mise en images avec une réelle personnalité dont l'apparence psychédélique évoque l'aliénation de l'individu par une société hors de contrôle, et plutôt contraignante et totalitaire que fait pour l'épanouissement du peuple, un récit avançant rapidement, utilisant des éléments d'anticipation pour maintenir le suspense.
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