Il est une triste catégorie d'individus dont le plaisir semble consister à tenter de salir tout ce qui les dépasse. Ils ne reculent donc devant aucune bassesse, calomnie ou mensonge quand il s'agit de nuire à ce qui fait de l'ombre à leur pesante médiocrité.
L'auteur de ce pitoyable ouvrage semble en être la parfaite illustration.
Ne s'encombrant d'aucune véracité (les morts ne portent pas plainte pour diffamation ni ne peuvent se défendre par eux-mêmes), ils déversent donc leur venin par tombereau, supposant sans doute que la quantité remplacera la qualité et qu'ils réussiront bien ainsi à semer le doute.
Car ces laudateurs du spectacle régnant espèrent bien également quelque récompense de leurs maîtres.
Mettre tant d'énergie à tenter de décrédibiliser l'auteur de la théorie critique la plus pertinente de notre temps n'a bien sur rien d'innocent et c'est bien cette pensée là qui dérange et qu'il faut à tout prix faire oublier. En détourner surtout les jeunes générations pour que celles-ci ne puissent distinguer aucune alternative au triste destin que l'on veut leur faire.
Il se trouve heureusement encore quelques personnes, sachant fort bien de quoi elles parlent, pour dire leur fait à ces rebuts de l'humanité : https://blogs.mediapart.fr/lechatetlasouris/blog/150116/argent-sexe-et-pouvoir-propos-d-une-fausse-biographie-de-guy-debord
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Il convient de dire tout de suite que ce livre, en plus d'être d'un ennui mortel, n'est pas une biographie... Ce n'est point une biographie de Debord, mais bien un morceau prolixe de journalisme d'investigation contre Debord, où ne sont rapportés que des « témoignages » à charge, où on ne dit rien de son oeuvre, de son art et de son temps, de son cinéma, de son courage, à son époque presque solitaire. Donc ce livre n'a aucune valeur pour les historiens, il n'est surtout pas un document. Et l'usage des documents fait par son auteur est parfaitement malhonnête, car il ne choisit que ce qui pourrait être à charge.
Une biographie est un travail d'archiviste, de philologue, d'érudit et d'historien, et elle n'est jamais un travail de supporter, qu'il soit favorable ou hostile.
Avec l'ouvrage d'Apostolidès, nous nous trouvons face au paradigme même d'un mauvais travail, mou, médiocre et faux : mauvais dans l'intention, mauvais dans la méthode et donc très mauvais dans le résultat.
Cette prétendue biographie nous éclaire en fait bien plus sur les obsessions, les petitesses et les bassesses de son auteur lui-même que sur celles qu'il prétend découvrir chez Debord.
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Grande biographie de Guy Debord. Elle est beaucoup plus fouillée que les précédentes, même celle de Christophe Bourseiller, qui n'était pas mal, et surtout pulvérise allègrement l'espèce de gangue hagiographique qui entourait le personnage de Debord. Fini l'édifiant récit de la vie tumultueuse du saint révolutionnaire - qu'on retrouvait encore dans l'exposition à la BNF de 2013, par ailleurs passionnante. Apostolidès, bénéficiant d'une documentation particulièrement riche, issue notamment des archives déposées par plusieurs ex-situs dans des universités, dévoile une personnalité complexe et manipulatrice, à la limite de la perversité, et tente d'en expliquer les ressorts psychologiques.
Sur l’œuvre elle-même, peu de choses nouvelles. Il ne s'agit pas ici d'en proposer une nouvelle analyse, mais seulement de parler de l'homme.
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Pas une « grande biographie » , un très mauvais livre et non parce qu'il souhaite remettre en cause l'image que Debord a projeté, à travers ses livres, de sa propre vie ce qui serait plutôt sain pour éviter toute forme d'idolâtrie mais bien parce que le contexte dans lequel les combats de Debord ont pris place est systématiquement escamoté voire falsifié au profit d'analyses psychologisantes sans fondement qui couvrent pratiquement l'ensemble de l'ouvrage, et quand ce n'est pas le cas, une incompréhension complète de la part de l'auteur du projet révolutionnaire qui a animé Debord au long de son parcours.
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Qui entreprend une biographie de Debord se heurte à plusieurs obstacles, le premier étant qu'une partie des personnes qui l'ont connu de façon intime refusent de témoigner. On comprend leur hésitation : évoquer ce qu'ils ont vécu risquerait de transformer leur aventure en une expérience triviale, ou même d'apporter une caution au spectacle qu'ils ont combattu dans leur jeunesse. En un sens, ce serait trahir une cause à laquelle ils se sont dévoués et qu'ils continuent à servir encore aujourd'hui, malgré l'échec de leurs espérances révolutionnaires.
Le deuxième obstacle tient au fait que Debord, tout en prétendant parler de lui-même dans ses œuvres autobiographiques, a maintenu le secret sur son existence véridique et que nous ne sommes guère mieux informés aujourd'hui. Dans la dernière partie de sa vie, il a fait de l'invisibilité la pierre angulaire de son rapport au monde. Dans l'une des fables qu'elle a consacrées à son époux, Alice Becker-Ho lui donne le surnom de Passe-muraille. Elle décrit son image publique comme environnée d'une « sorte d'écrin invisible qui le mettrait à l'abri des convoitises […] des innombrables admirateurs11 ».
Le troisième obstacle vient de la première génération des commentateurs et des analystes qui s'est emparée de l'histoire des situationnistes. Ils ont donné de Debord une image monolithique, celle d'un penseur né de lui-même, ayant entrevu, sinon même contrôlé, dès sa jeunesse tous les éléments de sa pensée. Celle-ci serait restée identique du début à la fin, sans modification en profondeur. Cette vision s'appuie sur un certain nombre de déclarations faites de son vivant par Debord lui-même. Ainsi le jeune penseur de 1953 se trouve-t-il crédité d'analyses qu'il n'a pu faire, en réalité, qu'avec la maturité, dix ans plus tard. Mais comprendre comment il a changé en fonction du temps, comment il a réagi aux événements eux-mêmes, parfois dans la hâte et l'improvisation, demanderait un suivi des étapes de son parcours intellectuel, ce que personne n'avait entrepris jusqu'à présent.
Miroirs de Tintin : Tintin et l'Amérique
- Textes de
Jean Marie APOSTOLIDES (auteur du "Musée
imaginaire de Tintin" et des "
métamorphoses de Tintin") et de
Michel SERRES
- Des bulles reconstituées avec les comédiens Eve et Philippe SOULAIN, des extraits de
films et les impressions d'enfants et d'
adolescents sur leur perception de Tintin.
- Tintin et l'Amérique : du gang au
journalisme, de la
radio rétro à la mode skin .