Tel Schwarzenegger lorsqu'il pénétra pour la première fois dans le clan Kennedy, le lecteur a l'impression d'être comme un chien dans un jeu de quilles. L'auteur se complait dans l'évocation du gotha politique américain du XX ème siècle, forcément très bourgeois. Il faut dire qu'il sait parfaitement de quoi il parle, lui qui est né petit-fils de sénateur américain. Il étale aussi sa culture, ce dont on pourrait se passer...
Les amateurs des arcanes de la politique US y trouveront sans doute quelque intérêt.
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C'était vendredi, et les Etats-Unis étaient en guerre avec l'Espagne depuis trois mois. Et maintenant Madame Cameron venait de lui annoncer que la guerre était terminée. Elle essaya de se souvenir de la date: était-ce le 12 ou le 13 août 1898?
Mc Kinley était à leurs yeux, le candidat idéal. Il était pauvre - donc honnête; éloquent mais dépourvu d'idées - donc inoffensif. Et en plus il était dévoué à sa femme, qui était épileptique. Infirmité qui loin d'être un handicap pour lui contribuait à le rendre populaire dans les cantons les plus sentimentaux de la république.
Le sénateur Cameron était un homme au visage rougeaud orné d'une épaisse moustache et d'une petite barbiche. Sa femme, qui avait vingt-cinq ans de moins que lui, ne pouvait pas le voir en peinture. Elle le traitait cependant avec une courtoisie exquise, tout comme elle traitait par ailleurs son éternel soupirant, le très aristocratique Henry Adams, de la célèbre famille des Adams qui avait fourni trois présidents des Etats-Unis, et qui se trouvait actuellement en visite chez les Cameron.
La carrière de Hay semblait terminée lorsqu'il emménagea dans la forteresse de brique rouge de Lafayette Square. Mais une fois de plus les caprices de la politique semblèrent donner au pays un président originaire de l'Ohio, et tout naturellement le choix du parti se porta sur le gouverneur de l'Etat, un certain William Mc Kinley, surnommé le Major, vétéran de la guerre civile (...)
- J'accorde huit pour cent de gratte aux domestiques. Pas un centime de plus. Je n'ai pas besoin de le leur dire. Ils le savent. C'est un accord tacite entre nous. C'est ainsi que mon mari gouverne la Pennsylvanie.
- Mon père, dit Caroline, ne supportait pas de se faire voler par les domestiques. Il est vrai qu'il ne s'est jamais habitué à vivre en France.
Bob Roberts, film américano-britannique réalisé par Tim Robbins en 1992. Avec Tim Robbins, Giancarlo Esposito, Alan Rickman, Gore Vidal. Trailer