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EAN : 9782351760345
684 pages
Editions Galaade (15/03/2007)
4.09/5   16 notes
Résumé :
Nous sommes en 445 avant notre ère, dans l'Athènes de Périclès. Cyrus Spitama, petit-fils et héritier spirituel de Zoroastre, premier prophète du monothéisme, est ambassadeur de Perse à Athènes. Il vient d'entendre Hérodote d'Halicarnasse raconter la défaite des Perses à Salamine plus de trente ans auparavant. Et il s'insurge : "Moi, je connais l'origine des guerres grecques. Lui non. Comment le pourrait-il ? Comment un Grec le pourrait-il ? J'ai passé la plus grand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Au VIème siècle avant JC, Zarathoustra (Zoroastre) parlait ainsi et beaucoup. A sa mort ses dernières paroles furent pour son petit-fils Cyrius Spitama, tout au moins c'est ce qu'a imaginé Gore Vidal. A son corps défendant Cyrius est dès lors vu comme un saint homme, comme le grand prêtre du Zoroastrisme porteur des derniers préceptes du messager du Seigneur Sage.

On pourrait qualifier Création de Wiki-Roman. Plus qu'une épopée historique c'est une encyclopédie romancée dans laquelle un héros imaginaire Cyrius Spimata n'est entouré que de personnages ayant existé et devient témoin d'évènements historiques, la part de fiction se réduisant à de la mise en scène et à des dialogues. Création embrasse un siècle de conflits mêlant les guerres médiques entre la Perse et la Grèce, les affrontements dans ce qui sera l'Inde entre les royaumes de Koshala et Magadha pour la domination du Gange et enfin les troubles entre les douze royaumes de la Chine. Sans parler des complots et trahisons dans les cours des royaumes.
Du point de vue spirituel c'est une période majeure qui voit la naissance de grands mouvements philosophiques ou religieux : Bouddhisme, Taoïsme, Confucianisme débutent leur cohabitation avec des Dieux et des rituels millénaires.

Moitié perse et moitié grec Cyrius n'est pas un noble mais un religieux éminent du royaume de Darius roi des perses. Darius 1er le Grand Roi s'il n'est guère religieux considère avec respect la religion de Zoroastre qui est un monothéisme adorant le Seigneur Sage (Ahura Mazda) qui créa le Ciel et la Terre à partir du feu. Bati sur un manichéisme entre le Bien et le Mal, le zoroastrisme est en conflit avec les autres religions du monde antique occidental et elles sont nombreuses et puissantes.
Du coup Cyrius Spitama devient un habile politique pour promouvoir sa religion sans braquer les autres, en s'appuyant sur sa proximité avec la maison royale de Perse.

Nommé ambassadeur par Darius il va partir à la découverte des contrées à l'est de la Perse : ce que l'on n'appelle pas encore les Indes et ce que l'on nomme Cathay à savoir la Chine. A cette époque ce sont encore des agglomérats de royaumes instables et en guerres quasi permanentes, ce qui vaudra à l'envoyé du Grand Roi de marcher sur fil tantôt invité d'honneur, tantôt prisonnier voire esclave.
La mission confiée par Darius est d'établir des liens commerciaux avec ses contrées et d'évaluer la possibilité de les conquérir. Mais Cyrius mène une quête plus personnelle et métaphysique, comprendre le mystère de la Création, si le Seigneur Sage a créé le Ciel et la Terre avec le feu qui a créé le feu ? qui y a-t-il avant que quelque chose existe ? Il va se frotter aux pensées orientales et comme c'est un veinard il va croiser, excuser du peu, Le Bouddha (Siddhartha en personne), les premiers maîtres du Tao et Confucius.

Les dialogues entre ces sages et Cyrius mettent en évidence les différences entre une religion monothéiste et les sagesses indiennes et chinoises qui n'adorent pas de Dieu et ont une vision circulaire de l'univers. Pour eux la question de la création n'en est pas une, le monde est un fait, il n'a pas de début ni de fin à l'image d'un cercle. Cyrus retrouvera la Perse de longues années après son départ riche de spiritualité mais sans illusion sur l'âme humaine.

Roman long et difficile qui réclame de l'attention et de la mémoire de la part du lecteur. L'érudition de Gore Vidal est éblouissante, on imagine la somme de connaissances qu'il lui a fallu rassembler en un temps où internet n'existait pas. Mais le mieux est parfois l'ennemi du bien certains passages sont un peu indigestes et le lecteur ploie sous le savoir. Toutefois l'effort mérite d'être fait, pour le sentiment d'être moins ignorant en refermant le livre et pour un voyage stimulant dans une antiquité où les passions humaines étaient déjà les nôtres.
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"Un passé qui nous essemble de façon troublante." - Italo Calvino."
De Création, Gore Vidal dit qu'il est, de tous ses écrits, son livre préféré. L'auteur de Julien, ou de Burr, aime les antichambres du pouvoir, qu'il a fréquentées avec son grand^père sénateur ou dans la proximité du clan Kennedy. Cette fois, le romancier se tourne vers l'Athènes de Périclès. Nous sommes en 445. Cyrys Spitama [...] dicte ses mémoires.
A la narration des guerres médiques, il ajoute le souvenir de ses voyages jusqu'en Inde et des rencontres avec Bouddha ou Lao-Tseu et les sages de son temps. En plus d'une méditation sur les civilisations naissantes, Gore Vidal se livre ici à une dénonciation des dérives du pouvoir hellène qui ressemblent beaucoup à celles d'une Amérique que l'écrivain pourfend dans un autre pan de son oeuvre, résolument pamphlétaire." - Clémence Boulouque, Le Figaro Littéraire, 10 mai 2007.
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Un beau voyage, entre philosophes et érudits, qui nous fait découvrir une période de l'histoire de l'humanité peu traitée.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Car moi, je connais l’origine des guerres grecques. Lui non. Comment le pourrait-il ? Comment un Grec le pourrait-il ? J’ai passé la plus grande partie de ma vie à la cour de Perse et maintenant encore, dans ma soixante-quinzième année, je sers le Grand Roi, comme j’ai servi son père — Xerxès, mon ami bien-aimé — et le père de son père, un héros que même les Grecs connaissent sous le nom de Darius le Grand.
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Qu’est-ce qui a bien pu pousser Marguerite Yourcenar à se lancer dans une telle œuvre, à intérioriser d’une telle manière l’empereur Hadrien au point de nous livrer cette "vie" d’Hadrien, à la première personne, sans effets de manche mais sans aucun doutes non plus quant à la véracité de son histoire? Quelles tranquilles certitudes ont pu venir l’habiter pour nous imposer cette histoire, sans remises en cause possibles, qui est fort probablement l’Histoire?
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I say his version because there is no such thing as a true account of anything. Each sees the world from his own vantage point. Needless to say, a throne is not the best place from which to view anything except the backs of prostrate men.
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In fact, life itself is a contradiction if only because birth is the direct cause, in every single case, of death
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Is it not better for a man never to have been born?"
"Certaintly not" The response was brisk. "Just to be able to study the sky is reason enough to be alive."
"Unfortunately, I can't see the sky."
"Then listen to music.”
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Video de Gore Vidal (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gore Vidal
Bob Roberts, film américano-britannique réalisé par Tim Robbins en 1992. Avec Tim Robbins, Giancarlo Esposito, Alan Rickman, Gore Vidal. Trailer
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